Poitou-Charentes : un quart des logements en précarité énergétique

Un logement sur quatre dans la région

Le froid sévit et la facture de chauffage flambe. Plus encore cet hiver que d’ordinaire. Sans attendre les conditions météorologiques exceptionnelles qui affectent la région, une étude réalisée par l’Agence régionale d’évaluation environnement et climat (AREC) avait déjà mis en évidence cette particularité : les habitants sont en moyenne plus exposés à la précarité énergétique en Poitou-Charentes que dans le reste du pays. Le rapport indique ainsi que 25 % du parc régional des résidences principales sont concernés alors que la moyenne nationale estimée par l’agence de l’habitat n’est que de 13 %. Dans la région, cela représente tout de même 188.012 logements et 323.187 personnes exposées, dont 36.700 logements et 54.300 habitants dans le seul département de la Vienne. « Cette situation résulte de la combinaison de plusieurs facteurs », explique Emmanuel Béjanin, animateur du secteur évaluation à l’AREC. « L’habitat individuel est plus développé, la part du fioul dans et les modes de chauffage est plus élevée, c’est une région très rurale avec des caractéristiques d’habitat ancien et les revenus moyens y sont plus faibles que la moyenne nationale… » Un profil type se dégage ainsi de l’étude de l’AREC : « Des personnes âgées, aux revenus modestes, vivant seules, dans des maisons individuelles rurales dont elles sont propriétaires, chauffées au fioul ou au bois et habitant une surface importante par rapport au nombre d’occupants. » Et deux secteurs géographiques dans le département : le Sud Vienne (du Montmorillonnais au Pays civraisien) et le Loudunais où seize communes comptent plus de 50 % de logements en situation de précarité. À cela s’ajoute un autre facteur essentiel : la hausse du coût de l’énergie qui, même modérée, entraînerait le basculement de 86.000 logements vulnérables et donc de 177.300 personnes supplémentaires vers la précarité dans la région, dont 19.200 logements et 37.700 habitants dans la Vienne. Alors même que de nombreux ménages ont déjà dû adopter un comportement dit d’auto-restriction.

Nouvelle République, B. B., 9 février 2012