[Biard-86] Aides à domicile en colère : porte fermée à clé et négociation foutage de gueule

ndPN : De l’impasse des négociations bidons avec une délégation syndicale. Une porte fermée à clé : que craint la Fédération ? A quand une occupation en bonne et dûe forme ?

Aides à domicile : pas corvéables à merci

Près de 200 “ ADMR ” ont tenté de défendre leurs acquis en provoquant une rencontre avec les responsables de la Fédération. Accueil glacial.

Jeanne-Marie Enazor n'a pas eu besoin de motiver les troupes.

 

Jeanne-Marie Enazor n’a pas eu besoin de motiver les troupes.

C’est l’expression d’un profond ras-le-bol qu’elles chantent sur l’air d’ « Au clair de la lune » : « A l’ADMR, on est dans la rue ; des jours à rallonge et des heures perdues, kilomètres qui sautent nous on n’en veut plus… » Environ 200 personnes pour la plupart aides à domicile en milieu rural (ADMR) et en grande majorité des femmes, ont bravé, hier, le froid mordant pendant plus de deux heures devant le siège de « leur » Fédération à Biard. Déroulé d’un après-midi glacial à plus d’un titre.

> 14 h : les manifestantes se rassemblent tranquillement à l’appel de la CFTC et commencent à scander des slogans peu amènes contre l’administration. Elles se veulent les représentantes des 1.700 salariées du département réparties dans 45 associations. Jeanne-Marie Enazor, responsable du syndicat CFTC, égrène au porte-voix les motifs de leur colère qui résultent d’un changement de convention. Clarisse Fillon et Marie Cotaz livrent leur souffrance au travail : « Nous perdons tous nos acquis avec la suppression d’une partie de nos indemnités kilométriques, puis de nos congés d’ancienneté et on doit souscrire obligatoirement à une mutuelle dont la répartition est de 60 % pour nous et 40 % pour l’employeur. Nous allons perdre jusqu’à 200 € sur des salaires déjà bas. » Plus loin, les jeunes Céline Marmain et Vanessa Daviaud pointent : « Entre une auxiliaire de vie et une aide à domicile qui font exactement le même travail, il y a un écart de salaire. On nous prend pour des boniches. Et en plus maintenant, nous sommes amenés à transporter les personnes pour 0,35 € du km alors qu’un taxi se fait payer 0,86 € du km. » > 14 h 30 : le groupe décide de rencontrer les responsables de la Fédération. Le ton monte sur les marches du siège de la Fédération. Les invectives contre l’administration tombent en cascade : « Pourquoi nos salaires ne sont jamais versés en temps et en heure. Nous ne sommes pas des auxiliaires de vie et pourtant nous faisons aussi les toilettes des usagers plus tout le reste ! ». La directrice de la Fédération Catherine Guillemet et le président Jacques Pineau sortent de l’établissement. > 14 h 45 : les échanges sont vifs. Les ADMR veulent toutes être reçues. La direction ne veut rencontrer qu’une petite délégation. Après d’âpres échanges, les ADMR acceptent. Quinze d’entre elles entrent mais la porte est fermée à clé juste après. > 15 h 45 : Jeanne-Marie Enazor se fait une nouvelle fois le porte-parole. « La Fédération s’engage au dialogue et aux négociations mais pas une seule de nos demandes n’a abouti. Quatre réunions sont programmées les 17 et 27 février et les 12 et 27 mars. » Clap de fin… pour l’instant.

Nouvelle République, Marie-Laure Aveline, 10 février 2012