2500 personnes s’opposent au Gaz De Schiste en Haute Savoie
Samedi 11 Février, à Saint Julien en Genevois, 2500 personnes se sont rassemblées par un froid glacial afin de s’opposent à l’exploration et l’exploitation des Gaz et huiles de roche mère en Haute Savoie. A l’occasion du premier rassemblement des différents collectifs de la région Rhône Alpes, sous le haut patronnage de la Région Rhône-Alpes et un an après la grande manifestation à Villeneuve de Berg qui avait réunis 20000 personnes en Ardèche.
Cette fois ci ce sont l’ensemble des collectifs Stop Gaz De Schiste de la région Rhône Alpes qui se sont réunis dans la ville de Saint Julien En Genevois, petite ville de 11000 habitants qui est directement concernée par les gaz de schiste avec le permis de Gex, permis accordé le 11 juin 2009 pour une durée de 5 ans à différentes compagnies pétrolières anglaise (eCorp, Eagle Energy limited et Nautical Petroleum PLC). Ce permis a été accordé sur une surface de 932km² sur les territoires de l’Ain de la Haute Savoie et du Jura.
La journée à débuté par un meeting d’une heure et demi ou se sont succédé plusieurs personnes du collectif et élus et auquel assistait environ 600 personnes. Après une rapide introduction par le Maire de la ville, c’est Jacques Cambon, hydrologue qui a pris la parole et a rappelé ce qui a commencé comme « un conte de fée capitaliste » en expliquant qu’aujourd’hui, la seule technique possible pour l’extraction du gaz est la fracturation.
Petit rappel, qu’est-ce que la fracturation hydraulique ?
La méthode dite de fracturation consiste à forer un puits entre 2500 et 4000 mètres de profondeur renforcé par du béton, puis de faire exploser ce puits par endroit. C’est ensuite 10000 à 20000 m3 d’eau qui sont injectés sous pression dans le puits afin de créer des fissures dans la roche et de laisser passer le gaz, lui permettant de remonter à la surface par le puits. L’eau est mélangé à du sable et à de nombreux produits chimique (plus de 500). Cette eau remonte ensuite à la surface, mais la fracturation de la roche peut également lui permettre de rejoindre les nappes phréatique et les réserves d’eau potable. C’est donc toute une population qui risque d’être contaminée par ces forages. Malgré l’interdiction des fracturations hydraulique (par une loi du 13 juillet 2011), les compagnies pétrolières et de forages envisages déjà de contourner ces lois, avec l’aide du gouvernement, comme lors du colloque du 17 Janvier à Paris organisé par le club « énergie et développement » réunissant ministre et multinationale.
Le meeting s’est poursuivie par l’intervention d’Elisabelle Bourgues, présidente de No Fracking France, d’Anne Marher, député du canton de Genève qui à fat un point sur la situation de son Pays, Alain Chabrol, vice-président du conseil général de Rhône Alpes qui a rappelé le besoin d’un débat sur l’avenir énergétique ainsi que la refonte du code minier. Le dernier intervenant aura été Jean Louis Chopy, porte-paroles du collectif Stop Gaz De Schiste Ardèche, qui a parlé de l’avenir du mouvement et a appelé au blocage des camions dès leur arrivé sur la zone. Des sentinelles seraient déjà en places pour surveiller une éventuelle activité sur les zones d’explorations. Malgré l’illégalité de ce procédé, la légitimité l’emporte selon lui et appel à l’action physique, dans la non-violence toutefois.
Une conférence de presse d’une trentaine de minutes a été tenue par les membres du collectif à la suite de ce meeting. Les intervenants ont clairement demandés l’arrêt de la délivrance des nouveaux permis, et l’arrêt des permis en cours, et ont envoyé un message clair à Eric Besson et aux candidats aux élections législatives à se positionner clairement sur le sujet. En effet ce sont déjà deux permis qui ont été accordé sur la région et quatre autres sont en cours d’instruction pour attribution imminente. Ces derniers concernent exclusivement notre région avec les permis de Blyes( 01), Gex Sud ( 74-01), Lyon Annecy( 68-38-73-74) et montfalcon ( 38-69-26-07)En tout, ce ne sont pas moins de 10 000 km² de nos territoires en Rhône-Alpes qui seront impactés par cette industrie polluante et dévastatrice. Et en France c’est après les 73 permis déjà accordés sur tout le territoire, encore 71 autres qui sont en attente de validation. Un point sur l’avenir du mouvement a également été fait et s’il est nécessaire, il faudra selon eux faire « la guerre » aux compagnies de forages pour empêcher un désastre écologique.
C’est ensuite 2500 personnes qui ont défilé énergiquement dans les rues de la ville (malgré une température de moins dix degrés) et ont rejoint la sous-préfecture. Quelques membre du collectif ont réussi à rencontrer le sous-préfet qui à déclaré ne pas être assez compétant pour donner une réponse clair sur le sujet.
Au même moment, plusieurs personnes ont pris la parole (collectif et élus) et n’ont pas manqué de féliciter l’organisation de cette manifestation citoyenne, et dont la tête du cortège n’était représentée par aucun parti politique ; élus de tous bords engagés dans cette lutte et partis politiques ayant leur place citoyenne au milieu du cortège. Il est important de rappelé que les collectifs Stop Gaz De Schiste sont apolitiques et qu’ils ne souhaitent la récupération d’aucun parti politique, en acceptant tout de même le soutien de tous bord à l’exception de l’extrême droite.
De nombreuse soirées « Gasland » ( projection du film suivie d’un débat) ont déjà été programmées dans le pays Savoyard et continueront de plus belle afin d’informer et mobiliser les citoyens et les élus locaux dans l’ensemble des départements en Rhône-Alpes, région particulièrement touchée puisque 7 départements sur 8 sont sous l’attribution de permis d’exploration, transformables sans autre obligation en permis d’exploiter ! Pour plus d’information : http://stopgazdeschiste.org
Rebellyon, 12 février 2012