La rue grecque manifeste contre « les exigences inacceptables »
A la veille de la réunion de l’Eurogroupe pour éviter la faillite de la Grèce, les manifestants se rassemblent à Athènes.
« Nous avons honte de nos politiciens, et vous? » dit un panneau orange, « laissez-nous recréer la Grèce » ajoute un autre. (Kostas Tsironis – Sipa)
Des centaines de personnes commençaient à se rassembler dimanche 19 février dans le centre d’Athènes à l’appel des syndicats contre les mesures d’austérité prises par la Grèce pour sécuriser un deuxième plan d’aide de la zone euro destiné à lui empêcher de faire faillite dans un mois.
Une semaine après les violentes manifestations qui ont accompagné l’adoption par le parlement du memorandum d’accord négocié avec la troika des créanciers du pays imposant une nouvelle sévère cure d’austérité et de perte d’autonomie pour le pays, le syndicat du privé GSEE et celui de la fonction publique Adedy entendent « lutter contre l’austérité » et protester contre « les exigences inacceptables » des bailleurs de fonds qui « violent les droits du travail et des conventions collectives ».
Salaire minimum baissé de 22%
Mesure phare du programme adopté, un abaissement de 22% du salaire minimum.
Devant le parlement, les banderoles critiquaient ces mesures adoptées par le gouvernement de coalition. « Le consensus national est une combine, la pauvreté et la faim n’ont pas de nationalité » indiquait une banderole sous-titrée en anglais: « all of us we are Greeks, Merkel and Sarkozy are freaks ».
En bas de la place, une banderole de la gauche radicale, qui organise une deuxième manifestation plus tard dans l’après-midi, appelle à la « grève sine dié et au soulèvement » tandis qu’une autre invite les députés à « quitter le pays ».
« Créer du nouveau »
Propriétaire de taxi, Gregoris Militis, 52 ans explique qu’il est venu manifester car son chiffre d’affaires a baissé de 65% par mois. « Les gens ne prennent plus le taxi que pour les urgences, je suis contre la politique du memorandum qui conduit à l’impasse. Il faut que tout le monde soit dans la rue » dit-il.
Tranchant sur l’ensemble des revendications, un groupe d’une cinquantaine de personnes d’un nouveau parti, « Créer du nouveau », proclame « la fin de l’époque de la mafia partisane ». Vêtus d’écharpes oranges, ces militants demandent le maintien du gouvernement Papademos et la poursuite des réformes en cours.
« Nous avons honte de nos politiciens, et vous? » dit un panneau orange, « laissez-nous recréer la Grèce » ajoute un autre.
Nouvel Obs avec AFP, 19 février 2012