Basta d’être jaugée, jugée agressée… Ensemble, reprenons la rue
Les inégalités persistent et la conception des villes n’échappe pas au prisme des représentations : certains espaces sont codés, sexués, et surtout la nuit où les femmes n’y sont pas les bienvenues et ne s’y sentent pas les bienvenues…
- Pourquoi j’ai le cœur qui bat lorsque je marche dans certaines rues de Poitiers lorsqu’il fait nuit (rue de la Croix rouge, ruelle du Confort moderne etc …) ?
- Pourquoi je rase les murs dans certains quartiers de Poitiers ?
- Pourquoi je ne me sens pas à l’aise dans certains lieux de la ville (parkings par ex ) ?
- Pourquoi y a-t-il si peu de femmes dans les cafés le matin et pourquoi sont elles regardées avec suspicion ?
Les violences ou harcèlements faits aux femmes dans l’espace public ne relèvent pas du fait divers, ils sont un véritable fait de société et doivent être reconnus comme tels.
Ils consacrent les rapports inégalitaires entre les sexes, témoignent du regard social et culturel posé sur les femmes et leur corps, regard malheureusement intégré par les femmes elles mêmes.
Malgré des avancées législatives, les volontés politiques nationales et locales ne suivent pas et les moyens octroyés sont souvent très insuffisants pour permettre un travail significatif de prévention des volontés sexistes et de genre. Le projet d’urbanisme de la ville de Poitiers a-t-il fait l’objet d’une consultation des femmes qui y travaillent ou qui y habitent ou qui voudraient s’y promener par exemple ?
Ce 8 mars 2012 sera un temps fort de prise de parole et de visualisation autour du mot d’ordre de cette journée internationale des femmes à Poitiers « basta d’être jaugée, jugée agressée…ensemble, reprenons la rue ».
Nous ne voulons plus entendre de façon subtile ou misogyne de « restez chez vous les femmes, vous serez en sécurité » alors que c’est là qu’elles meurent le plus souvent sous les coups de leur partenaire !!!
Nous voulons en effet que les femmes puissent se sentir libres d’utiliser, de s’approprier tous les espaces du centre de la ville et de ses quartiers afin d’y vivre sans crainte ni peurs.
Nous devons pouvoir vivre et circuler à toutes les heures du jour et de la nuit dans la cité sans avoir à porter une tenue jugée adaptée !
Nous voulons pouvoir nous déplacer seules en toute sécurité a pieds, à vélo, trouver des parkings qui ne soient pas des coupe –gorge déshumanisés…
Nous voulons une ville, un pays, une Europe, un monde des sociétés où les femmes n’aient pas à grandir, à vivre sous le sceau des inégalités et de la domination du masculin sur le féminin.
18h : Rendez-vous pour une manifestation colorée et musicale, départ carrefour de la Madeleine (au début de la rue de la Tranchée), avec la fanfare « La Batucabraz ».
19h30 : Apéro dinatoire au bar du TAP, place de l’Hôtel de Ville.
20h30 : Film au TAP-Cinéma « Et maintenant on va où ? » Suivi d’un débat.
NPA 86, 23 février 2012