[Congo] L’armée et la technologie nous protègent : explosion dévastatrice d’un arsenal

Au moins 150 morts dans l’explosion d’un dépôt de munitions à Brazzaville

Au moins 150 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans une série d’explosions dimanche dans un dépôt de munitions à Brazzaville, la capitale du Congo, a indiqué à l’AFP une source diplomatique européenne à Brazzaville.

Un nuage de fumée le 4 mars 2012 au dessus de Brazzaville à la suite de l'explosion d'un dépôt de munitions

Un nuage de fumée le 4 mars 2012 au dessus de Brazzaville à la suite de l’explosion d’un dépôt de munitions

« On compte au moins 150 morts dans les hôpitaux militaires et environ 1.500 blessés dans un état plus ou moins grave », a indiqué cette source jointe par téléphone depuis Paris.

Toujours selon cette source, il y aurait également de nombreux blessés admis dans des hôpitaux civils de la capitale. 

Un correspondant de l’AFP dans la ville vu voir les corps de quatre personnes, dont une fillette d’une dizaine d’années, dans une clinique près de la zone touchée, et de nombreux blessés, beaucoup en uniformes, soignés à même les rues.

Cinq explosions très fortes et espacées se sont produites à partir de 08H00 locales (07H00 GMT) et jusqu’à 10H45, qui ont même secoué et fait des dégats matériels à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo voisine, séparée de Brazzaville par le fleuve Congo.

Des détonations plus légères et à intervalles irréguliers étaient encore perceptibles vers 13H00.

Un incendie dans deux magasins de munitions d’un dépôt de la caserne blindée Mpila, dans l’est de la ville, serait à l’origine de l’accident, ont indiqué à l’AFP des militaires sous couvert d’anonymat.

Selon un diplomate interrogé par l’AFP, l’incident « n’a rien de politique, et le président (Sassou Nguesso) est avec l’état-major pour coordonner les opérations » de secours.

Aucun bilan officiel n’était disponible jusque-là.

Selon des témoins l’onde de choc des principales explosions a été « très forte », et un chapelet de déflagrations a provoqué des mouvements de panique, rappelant aux habitants de la ville le temps de la guerre civile il y a une dizaine d’années.

Le périmètre de la zone touchée a été bouclé par sécurité et un hélicoptère survole la zone, a constaté l’AFP.

L’intervention des pompiers est rendue difficile autour du dépôt par des explosions sporadiques, selon une source diplomatique.

Les rues alentour étaient désertes et seuls des véhicules de secours et de police circulaient.

Plusieurs maisons ont été rasées par le souffle de l’explosion, des vitres ont volé en éclats, des toitures ont été éventrées et des portes défoncées, a constaté le journaliste.

Des habitants ramassaient des éclats de munitions dans ou près de leurs maisons, selon lui.

Une église catholique, près de la caserne, a également été endommagée, alors que les explosions se sont produites au moment de la messe.

Un vent de panique a soufflé dans la zone touchée et les habitants ont quitté le quartier en direction de la périphérie de Brazza, selon ce correspondant.

« J’ai vu deux blessés. Un avait une plaie à la jambe et un autre à l’épaule, sans doute blessés par des maisons qui sont tombées. Chez moi, un mur est tombé », a témoigné une habitante à l’AFP.

« Il y a beaucoup de gens dans la rue: ils fuient avec leurs bagages sur la tête, pieds nus, certains sont à peine habillés. Il n’y a pas de circulation, pas de bus, pas de taxi », a-t-elle ajouté.

Le trafic des passagers sur le fleuve entre Kinshasa et Brazzaville a été suspendu jusqu’à lundi, selon une source au port de Kinshasa.

Les explosions ont provoqué des dégâts jusqu’à Kinshasa, la capitale de la RD Congo, juste en frace de Brazzaville de l’autre côté du fleuve: bâtiments endommagés, vitres soufflées, a constaté l’AFP.

Les détonations ont créé un court mouvement de panique à Kinshasa, surtout dans le quartier de la présidence et de la résidence présidentielle, qui fait face à Brazzaville.

« Pas de panique, nous demandons aux habitants de vaquer à leurs occupations », a déclaré le directeur de la télévision nationale en RDC dans message télévisé.

AFP, 4 mars 2012