Le retour de la grève à la Fonderie Alu
Nouveau mouvement de grève lancé, hier à la Fonderie Alu. Coup de pression : les fondeurs se rendront en force, mercredi, au tribunal de Nanterre.
Tony Garrot, délégué CGT à la Fonderie Alu, vient de poser la question de la grève : les salariés la votent à l’unanimité, hier après-midi en assemblée générale devant les grilles de l’usine d’Ingrandes-sur-Vienne
Deux cents bras se lèvent pour dire oui à la grève. Nouvelle mobilisation à la Fonderie du Poitou Aluminium d’Ingrandes-sur-Vienne (460 salariés), qui joue son avenir dans le mois qui vient. A l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CGC, autonomes, une assemblée générale des salariés a été convoquée, hier, pendant la pause déjeuner, quand les équipes du matin et de l’après-midi se croisent. L’ordre du jour ? « Le compte à rebours a commencé. Il est temps de montrer qu’on existe encore », résume Éric Bailly, porte-parole des syndicats.
Une ultime démonstration de force
C’est que le temps file avant l’échéance du 11 avril prochain où le tribunal de commerce de Nanterre réglera définitivement le sort de la fonderie, en redressement judiciaire depuis le mois d’octobre. Déjà. Le temps file et rien n’est sûr, loin de là. C’est le moment choisi par l’intersyndicale pour remettre un coup de pression. Une grève de 24 heures reconductible a été décidée dès hier, avec blocage de l’accès au site, donc aussi à celui de la Fonderie Fonte.
Dès ce matin, une conférence de presse est programmée. Le gratin des politiques locaux, de gauche et de droite, y est annoncé, comme cela avait été le cas le 25 novembre dernier. Les fondeurs ont aussi prévu de monter en force à Paris, mercredi prochain, 14 mars, pour le premier des deux derniers actes au tribunal de Nanterre. Forcément, ils se disent qu’un petit détour par Boulogne, le siège de Renault, ne serait pas de trop. Plusieurs cars seront affrétés. Sur le front des nouvelles, l’incertitude demeure alors que circulent « beaucoup de bruits et beaucoup de rumeurs », selon Éric Bailly. L’intersyndicale assure que l’investisseur américain Aiken a monté un dossier de reprise « pas favorable socialement ». Le fondeur français Arche serait « fin prêt », avec « une offre ferme et définitive » mais « conditionnée aux engagements de Renault ». En fonction de ça, l’équipementier français Saint-Jean-Industries pourrait lui aussi se positionner. Une chose est acquise : « Il est hors de question de continuer à travailler avec Montupet », comme le clament les syndicats. C’est ce que les fondeurs iront dire, et d’autres choses encore comme leur foi en leur usine, à Paris.
Une nouvelle AG est prévue aujourd’hui à 14 h devant l’usine pour décider de la poursuite de la grève.
Nouvelle République, Franck Bastard, 7 mars 2012