ArcelorMittal: la direction reprend possession de ses bureaux à Florange
La direction de l’aciérie ArcelorMittal de Florange accompagnée d’une trentaine de vigiles a repris possession jeudi de ses bureaux, investis par des métallurgistes le 20 février aux cris de « Mittal, on veut du travail », a-t-on appris de source syndicale.
L’accès à l’usine ArcelorMittal bloquée par les salariés le 28 février 2012 à Florange
Le directeur du site, Thierry Renaudin, et ses principaux collaborateurs sont revenus vers 07H00 dans les « grands bureaux », a précisé cette source.
Mercredi, le tribunal de Grande instance de Thionville Moselle) a autorisé l’intervention de la force publique pour faire lever les piquets de grève paralysant partiellement depuis lundi les approvisionnements et les expéditions de l’usine.
Lors d’une réunion tenue dans la soirée à Maizières-lès-Metz (Moselle), la direction a informé les syndicats qu’elle était déterminée à faire exécuter cette décision par le préfet de la Moselle, Christian Galliard de Lavernée.
Dans sa requête introduite en urgence, le numéro un mondial de la sidérurgie avait argué que les blocages dressés par la CFDT, la CGT et FO –la CFE/CGC n’y participe pas– étaient illégaux et qu’ils lui portaient un grave préjudice économique et commercial.
Un huissier de justice pourrait demander dans la matinée aux métallurgistes de lever leurs barrages. S’ils refusent, la direction, qui considère ces blocages comme le fait d’une « minorité », sera en droit d’exiger du préfet une intervention des forces de l’ordre. Celui-ci garde toutefois la possibilité de ne pas exécuter la décision du TGI de Thionville mais dans ce cas il expose l’Etat à être assigné en responsabilité par ArcelorMittal pour les pertes d’exploitation que ce refus entraînerait.
Les métallos perturbent depuis le 20 février l’activité de l’aciérie mosellane pour obtenir le redémarrage de deux hauts fourneaux en sommeil depuis plusieurs mois.
La direction assure que cette mise en veille n’est que temporaire et qu’elle est rendue nécessaire par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d’acier. Environ 300 camions et une vingtaine de trains de marchandises sortent habituellement chaque jour de l’usine chargés de bobines d’acier destinées, principalement, aux industriels de l’automobile.
AFP, 8 mars 2012