La primaire capote à Mayotte

France / Mayotte –  Article publié le : dimanche 09 octobre 2011 – Dernière modification le : dimanche 09 octobre 2011
A Mayotte, les manifestations contre la vie chère font capoter la primaire socialiste

 Emeutiers dans les rues de Mamoudzou, préfecture de Mayotte, le 28 septembre 2011.

Emeutiers dans les rues de Mamoudzou, préfecture de Mayotte, le 28 septembre 2011. IMAZ PRESS REUNION / AFP

Par RFO

A Mayotte, le mouvement contre la vie chère se poursuit. Les négociations n’ont pas permis d’avancer, samedi 8 octobre. Aucune nouvelle rencontre n’est prévue ce dimanche. Hier, l’association des maires de Mayotte avait appelé à une manifestation pacifique en soutien au mouvement. Manifestation qui a failli dégénérer à Kawéni, près de Mamoudzou. Les forces de l’ordre ont tenté de passer au sein de la foule pour aller protéger une grande surface. Les quelques coups de matraques distribués n’ont pas été du goût des maires. Les élus demandent le départ du préfet. Du coup, la primaire du PS a été annulée ce 9 octobre.

Avec le correspondant de RFO pour RFI

La tension est vive sur les deux îles qui composent Mayotte, le 101e département français. Depuis une dizaine de jours un fort mouvement social s’élève contre la vie chère. Au point d’avoir obligé le PS à annuler l’organisation de la primaire socialiste, ce dimanche 9 octobre 2011.

Au cours de la dernière manifestation du 8 octobre -après une deuxième modification d’itinéraire- les protestataires ont décidé de se rendre à la grande surface située à la sortie de la ville pour la faire fermer. Par précaution, les gendarmes mobiles ont essayé de se frayer un passage à travers la foule pour empêcher tout dérapage.

Mais, quelques coups de matraque après, les maires et les protestataires bloquent les gendarmes par un sit-in et manifestent leur mécontentement à l’encontre de Thomas Degos, préfet de Mayotte. Ibrahim Aboubacar, vice-président du Conseil général : « Le préfet doit partir. On va demander son départ ».

Les maires de Ouangani et Sada font la même demande. Ali Ahmed-Combo, maire de Ouangani : « On avait prévu une marche pacifique. On avait prévu de partir jusqu’à Cora et de retourner. Là, aujourd’hui, j’ai compris que le préfet doit partir ». Même propos d’Ahmada Ben Ali, maire de Sada : « La population est dans la rue. Nous, on est venus pour soutenir la population pour justement faire en sorte que les choses se passent bien. Et on nous envoie des CRS, on nous envoie des camions de CRS pour nous bousculer, pour nous écraser. Nous trouvons cela inadmissible ! Ce que nous demandons tout simplement, c’est le départ du préfet. Que le préfet parte parce qu’on a constaté par nous-même que la population avait raison depuis des jours. Elle se fait massacrer par les CRS et nous, on est venus constater et on demande le départ du préfet purement et simplement ».

Au final, les manifestants arrivent sous bonne escorte à la grande surface où l’on fait évacuer les clients apeurés : « Je ne suis pas bien là ». Un autre Mahorais : « On flippe mais on n’a pas le choix ». Les syndicalistes ont promis de revenir.

RFO