Besançon: des militants anti-corrida lynchés
Deux Bisontines racontent le lynchage de militants anti-corrida, dont elles faisaient partie, samedi, dans l’arène de Rodhilan, près de Nîmes.
L a violence s’est déchaînée indistinctement envers hommes et femmes. Photo DR
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http://www.youtube.com/watch?v=X_dP8_73KPM&feature=player_embedded
Elles ne « s’attendaient pas à être invitées pour l’apéritif » mais, « de là, à se faire littéralement lyncher… »
Mathilde, Virginie, Sandra et Aurélie, un groupe de militantes bisontines de la cause animale, sont revenues toutes cabossées de leur visite aux arènes de Rodhilan (Gard), samedi dernier.
« Ils se sont défoulés »
Le principe de l’action de protestation contre la finale de « Graine de torero », une corrida qui oppose « des adolescents face à des veaux jusqu’à la mise à mort », avait été lancé sur Facebook, à la façon de ces réseaux informels qui se constituent aujourd’hui, entre membres disponibles de multiples associations. Le jour J, près d’une centaine de militants venus de toute la France et aussi de Belgique se partagent les tâches.
Un groupe porteur de banderoles fera diversion dans les gradins tandis que le gros de la troupe sautera dans l’arène pour s’y enchaîner entre eux, à l’aide de gros antivols et de chaînes.
L’événement, probablement éclipsé par les primaires socialistes du lendemain, n’a pas eu une grande portée médiatique. Pourtant, les vidéos qui en rendent compte intégralement sur internet, sont particulièrement édifiantes, pour ne pas dire hallucinantes
L’effet de surprise est de courte durée. Tandis que des aficionados arrachent les banderoles en distribuant force claques au passage, une lance à incendie est mise en batterie pour arroser les manifestants au centre de l’arène et, surtout, les coups pleuvent. Coups de poings, coups de pied dans le dos, dans la tête…, la violence se déchaîne indistinctement en l’encontre des hommes comme des femmes. L’une d’elles est d’ailleurs violemment déshabillée, pull puis soutien-gorge arrachés.
« Ils se sont défoulés », soupire Mathilde, dont un pouce et les cervicales gardent le souvenir de la feria. Virginie, qui a été balancée tête la première dans les escaliers de la plaza de toros, ajoute : « Il y a même eu des attouchements. Sandra, qui s’est fait arracher une touffe de cheveux, a été tirée jusqu’à l’extérieur de l’arène à l’aide d’un antivol passé autour du cou. Aurélie a huit jours d’arrêt pour un coccyx fêlé. »
Rares sont ceux qui tentent de s’opposer à la curée, et encore moins les policiers municipaux présents. Pourtant, la scène se déroule sous les yeux du sénateur-maire de Nîmes et du premier magistrat de Rodhilan.
Lorsque les anti-corridas sont expulsés au bout d’un bon quart d’heure de baston, une haie d’honneur leur inflige encore quelques coups de pied au passage.
La gendarmerie arrive enfin pour mettre fin au trouble à l’ordre public et protéger le bon déroulement de la fête taurine. « Ils ont refusé d’appeler le préfet comme nous le leur demandions et aussi d’enregistrer nos plaintes, tout comme les pompiers ont refusé de prendre en charge une femme qui ne pouvait plus poser le pied par terre. Quant à la Croix-Rouge, ils sont restés les bras croisés… » soulignent les Bisontines.
Fred JIMENEZ, Est Républicain, 13 – 10 – 2011
Rouaÿe : Comment qualifier cela, en plein 21ème siècle, consternant, navrant, hallucinant, stupéfiant, pathétique, tous ces mots sont trop faibles, mais je crois bien qu’il n’y a pas de mots. C’est normal qu’il n’y aie pas de mots car « cela » ne relève pas du langage. Le langage c’est la civilisation, là nous sommes plutôt au niveau du borborygmes et des onomatopées, des piétinements de g’nous, de claquements de mâchoires de crocodiles, des débordements sauvages de primates testostéronés. Bref vaut mieux avoir affaire à un ornythorinque hypocondriaque, qu’à un barbare ibère.