[Châtellerault] Grève des facteurs

Les facteurs font grève pour le maintien de leurs tournées

Les agents du centre de distribution du courrier de Châtellerault sont en grève. Ils s’opposent à la réorganisation proposée par la direction.

C‘est trop ! Hier matin, 41 des 106 agents du centre de distribution postal de Châtellerault se sont mis en grève. Dans la zone Sanital, devant le bâtiment de La Poste, les grévistes ont installé une table de camping, quelques chaises, et se réchauffent autour d’un café tout en échangeant sur leur situation. Ces facteurs sont en colère. Ils ont planté des banderoles pour dénoncer la nouvelle réorganisation à laquelle ils vont être soumis. « Notre charge de travail va encore s’alourdir, explique Laëtitia Herrero, représentante du syndicat Sud. Il y a eu des départs à la retraite, des mutations, la suppression d’un poste de facteur qualité et aucun recrutement. Six tournées vont être supprimées. Ces trajets seront répartis sur celles restantes. Nous aurons davantage de kilomètres à faire. »

«  Des tournées toujours plus longues  »

Les grévistes sont unanimes : cette réorganisation nuira également aux usagers. « Les gens se plaignent de recevoir leur courrier plus tard, affirme Jérôme Monnet, représentant de la CGT. Mais nous ne pouvons pas faire autrement. Nos tournées sont de plus en plus longues. Nous perdons le contact avec la population. Notre direction nous reproche de ne plus faire suffisamment de vente de prêt-à-poster, mais nous n’avons plus le temps de nous arrêter. » Et les facteurs sont fatigués. « Certaines tournées dépassent les 20 km et les cadences auxquelles nous sommes soumis ne correspondent plus à nos capacités physiques », commente Philippe Pinard.

«  Nous n’allons pas nous laisser mourir  »

Les grévistes soulignent une dégradation de leurs conditions de travail, toujours plus stressantes. « Il y a de plus en plus d’accidents, de chutes de vélo », remarque Jérôme Monnet. Le ras-le-bol est général. « Du fait de tournées allongées, nous dépassons notre temps de travail, constate Christophe Bonnet. Nous faisons des heures supplémentaires gratuites. » Mais les facteurs sont décidés à se battre pour le maintien des tournées telles qu’elles sont. « Nous n’allons pas nous laisser mourir », lance Éric Guychard. Reçus par la direction en début d’après-midi, les grévistes ont cependant décidé de reconduire la grève aujourd’hui. « La discussion a tourné court, précise Jérôme Monnet. Chacun est resté sur sa position. »

Nouvelle République, Magalie Lépinoux, 11 avril 2012