[Châtellerault] Centre d’enfouissement Sita : les riverains contre-attaquent

Centre d’enfouissement Sita : les riverains contre-attaquent

Après l’annonce d’un nouveau dossier pour la prolongation de l’exploitation du site de Saint-Sauveur, Aspect met la Sita en cause.

Le centre d’enfouissement des déchets ménagers de Saint-Sauveur devrait cesser de recevoir des ordures à la fin septembre. Après une trentaine d’années d’activité, un arrêté préfectoral, daté de deux ans, prolongeait en effet, l’exploitation du site jusqu’à cette date. Pas plus tard.

Nous l’avons écrit dans notre édition de samedi, cette nouvelle, confirmée aux élus directement concernés par Yves Dassonville, préfet de la Vienne, avait été annoncée aux riverains du centre d’enfouissement et aux adhérents de l’association de sauvegarde et de protection de l’environnement de Coussay-les-Bois et de sa région thermale (ASPECT). Une nouvelle qu’ils n’ont pas savourée longtemps. La société d’exploitation Sita-Suez vient en effet de déposer un dossier de prolongation d’exploitation du site, dossier que l’administration est tenue d’étudier, même si, en dernier ressort, la décision appartiendra à l’autorité préfectorale.

Un dossier pour informer le préfet

A cette étude, ASPECT compte bien ajouter un élément important. Concernant la façon dont la société Sita-Suez exploite ce site. Ainsi, mardi matin, une petite délégation de l’association, conduite par son président Vincent Butruille a fait le tour du site accompagnée par un huissier de justice pour constater « un certain nombre de manquements à la réglementation ». Un dossier sera ainsi constitué et adressé à la préfecture. « Au début, quand nous évoquions ces problèmes, on nous traitait de menteurs. Aujourd’hui, Sita-Suez admet que nous avons raison mais évoque à chaque fois des situations «  exceptionnelles « . Nous savons, nous, que ce n’est pas exact. Nous sommes conscients qu’il est nécessaire de prendre en compte le traitement de nos poubelles. Ce que nous voulons, c’est que cela se fasse dans le cadre de la réglementation, ce qui diminuerait nettement l’impact sur l’environnement. » Les problèmes d’odeur « moins nombreux mais plus désagréables qu’avant », la question de la gestion de l’eau et la sécurisation du site sont notamment des préoccupations pour Aspect. Les trous dans la clôture d’enceinte, les bâches soulevées par le vent et qui laissent chaque averse déverser des quantités d’eau sur des déchets qui devraient en être préservés, les bassins de rétention des eaux de ruissellement, trop pleins, et qui laissent les eaux récoltées partir dans la nature sans qu’aucune décantation n’ait le temps de se produire, des silos laissés à ciel ouvert alors qu’ils devraient être recouverts de terre au fur et à mesure, telles sont quelques-unes des observations qu’a pu faire la petite délégation. « Un élément de décision pour le préfet, explique Vincent Butruille. Il n’y a pas de raison que les informations lui arrivent à sens unique. »

Nouvelle République, Laurent Pinot, 26 avril 2012