[Ingrandes – 86] Fonderie :  » Maintenant on va se battre sur la prime  »

Fonderie :  » Maintenant on va se battre sur la prime « 

Soixante postes doivent être supprimés à la Fonderie du Poitou. Pour éviter les licenciements contraints, les syndicats vont se battre sur la prime de départ.

Le calendrier va être extrêmement serré pour les négociateurs afin que l’arrivée de Saint-Jean Industries, le 18 mai prochain, ne commence pas par une grève dure. – (Archives photo)

Deux réunions extraordinaires du comité d’entreprise hier, à la Fonderie du Poitou d’Ingrandes. La première, très formelle pour informer officiellement les représentants des salariés de la décision du tribunal de commerce. La seconde, nettement plus importante pour évoquer les modalités du plan de sauvegarde de l’entreprise (PSE) qui doit se mettre en place d’ici le 18 mai prochain comme la loi le stipule en pareil cas. « Avec deux grands week-ends au milieu, il va falloir faire vite », assure Patrice Mochon, délégué du personnel CGT.

 » Renault doit accepter nos demandes « 

Depuis hier, en effet, les fondeurs savent que 37 personnes en production (des ouvriers) et 23 autres venues des « structures » (cadres, techniciens ou administratifs) doivent quitter l’entreprise pour ramener l’effectif de 455 salariés à 395 comme le prévoit le dossier de reprise. Dès hier, donc, la discussion s’est engagée sur les modalités de ce plan de sauvegarde. « Le 2 mai, un questionnaire va être adressé au salarié pour savoir qui est volontaire au départ. Le 10 mai, ce courrier doit être renvoyé, explique le syndicaliste. Seulement, personne ne sera candidat au départ si la prime supra-légale est à la hauteur de celle proposée aujourd’hui. Il nous faut donc une réponse rapide sur ce point. Renault, qui va payer, doit accepter nos demandes. Sinon, le 18 mai, la loi obligera l’administrateur à procéder à des licenciements contraints et là, c’est sûr, on repart en bagarre. Ce qui pourrait bien amener Saint-Jean Industrie à revoir sa position… » Pour l’intersyndicale, l’épreuve de force, c’est donc maintenant. « C’est pour cela que nous demandons une rencontre en urgence au ministère du Travail. Le principe semble en être accepté déjà. Reste à voir le calendrier. » En terme de prime supra-légale, l’offre faite aujourd’hui semble totalement inacceptable aux salariés de la Fonderie. « On nous propose 13.000 € + 7.000 € possibles pour un plan de formation. Nous, nous considérons que le contexte de cette lutte, le préjudice que nous a causé Montupet et la position de Renault dans le conflit nous permettent de demander et d’obtenir 50.000 €. C’est là-dessus qu’on va se battre. » Quelques semaines de lutte supplémentaires ne semblent pas effrayer les syndicalistes de la Fonderie. « Et le premier round, il aura lieu le 1er mai, au défilé des travailleurs à Châtellerault ! » La population locale devrait entendre l’appel.

Nouvelle République, Laurent Pinot, 28 avril 2012