[Ingrandes] Les salarié-e-s de la Coop Atlantique en lutte

Le ton est encore monté à la Coop Atlantique

Les salariés de la Coop Atlantique, à Ingrandes, craignent pour leur travail. Ils veulent en appeler aux coopérateurs.

Nouvelle action de débrayage, hier matin à la Coop Atlantique d’Ingrandes

Il est tout juste 8 h, à l’entrée de la Coop Atlantique. Déjà, un camion est bloqué par le piquet de grève. Une demi-heure plus tard, à la fin du débrayage, ils seront une dizaine de poids lourds stationnés en file indienne à prendre leur mal en patience.

De la patience, les salariés de la Coop Atlantique n’en ont plus beaucoup, eux. Depuis qu’ils ont appris les lourdes menaces qui pèsent sur le dépôt d’Ingrandes où ils travaillent, la tension est palpable. Leur crainte : voir les dépôts de Saintes, Limoges et Ingrandes fermer pour être remplacés par une plateforme beaucoup plus moderne à Ruffec.

«  On veut le départ du P.-D.G.  »

« Maintenant, on veut savoir, assure Christian Triphose, le secrétaire du comité d’entreprise. Et pour cela, nous exigeons de pouvoir prendre connaissance du contrat qui a été passé entre la Coop Atlantique et Système U à la signature du partenariat entre les deux groupes. Car nous sommes persuadés que tout ce qui concerne l’avenir des dépôts y est précisé. » Alors, désormais, à chaque venue du directeur de la logistique de la Coop Atlantique à Ingrandes, les salariés entameront un débrayage… Jusqu’à obtenir satisfaction. « Aujourd’hui, le directeur de la logistique vient pour nous fixer des quotas de productivité irréalisables. Dans le même temps, la direction a engagé une action pour supprimer notre prime d’ancienneté et à chacune de nos demandes, on répond que si nous étions aussi productifs que les salariés de Système U, tout irait beaucoup mieux. Mais un chef d’équipe de Système U, il a 300 € de plus chaque mois qu’un chef d’équipe ici, c’est une sacrée motivation, non ? » Alors, les salariés de la Coop qui ont lancé une pétition et ont déjà recueilli plus de 5.000 signatures, envisagent d’en appeler au Conseil de surveillance de l’entreprise. « En nous adressant aux coopérateurs, on sera peut-être entendu. Et parmi nos demandes, désormais, figurent le départ de notre P.-D.G et celui du directeur de la logistique. Ils n’ont fait qu’accumuler les erreurs et mettent l’entreprise en danger ». Ambiance.

Nouvelle République, Laurent Pinot, 22 juin 2012