NdPN : Le capitalisme transforme le monde en déchet, et c’est aux contribuables de gérer la merde. Illustration avec le site de la Sita.
Sita Saint-Sauveur : vers une prolongation de 6 mois ?
Le Centre d’enfouissement de la Sita à Saint-Sauveur devait être fermé à la fin du mois. Mais après 33 ans d’activité, on parle d’une prolongation… de 6 mois.
C’est le 1er juillet 1979 qu’a été ouvert le centre d’enfouissement de Saint-Sauveur. Trente-trois ans d’activité qui n’ont pas toujours été sans histoire. En tant d’années, en effet, la législation sur le stockage des déchets a profondément évolué. La sensibilité de la population au respect de l’environnement aussi.
Toujours est-il que les relations entre l’exploitant du site et les associations de défense de l’environnement se sont détériorées. Depuis longtemps. Alors, quand en octobre 2010, la préfecture a autorisé Sita/Suez, l’exploitant, à poursuivre une activité qui aurait dû s’arrêter, la vigilance des riverains s’est encore accrue. D’autant qu’à côté des odeurs, gênantes depuis longtemps, la perspective d’une possible pollution des eaux à long terme inquiète de plus en plus.
Une probable prolongation
L’échéance définitive est donc attendue avec impatience. A la fin de ce mois-ci. Impatience d’autant plus grande qu’en avril dernier, le préfet de la Vienne avait assuré élus et responsables d’Aspect, l’association de sauvegarde de l’environnement locale, que, cette fois, il n’y aurait pas de prolongation. Une assurance dont Vincent Butruille, le président d’Aspect, et ses amis, se sont rendus compte hier qu’elle pourrait bien être remise en cause. « Nous avons demandé six mois de délais supplémentaires, nous a confirmé hier David Aniel, le responsable du site. Un délai pour fermer les alvéoles dans de bonnes conditions. Et puis si le site est fermé lundi prochain, le département n’a plus la capacité de stocker ses propres déchets puisque l’extension de capacité de 50.000 à 110.000 tonnes par an que nous avons demandé pour le site de Sommière-du-Clain reste à l’étude. » « On attend donc cette nouvelle décision qui devrait intervenir rapidement après l’avis de la commission départementale d’évaluation des risques (CODERST) qui se réunit demain (aujourd’hui jeudi, donc). Une décision dont nous redoutons qu’elle soit à nouveau positive pour Sita, prophétise Vincent Butruille. Mais si c’est pour six mois et que cela s’arrête après, on sera patient… »
« On finit de remplir ce qui est ouvert et on arrête »
Du côté de la Sita, on assure que cela n’ira pas au-delà. « On finit de remplir ce qui est ouvert et on arrête », assure David Aniel. Et ensuite, en mars 2013 ? « Si l’autorisation est donnée à Sommières, les déchets iront là-bas. Mais les 80 km supplémentaires, ça va coûter… », assure le représentant de la Sita. « On est tranquille jusqu’à juin 2013, puisqu’un contrat existe, répond de son côté Jean-Pierre Abelin, président de la CAPC. Ensuite, il y aura un nouvel appel d’offres… » A terme, pourtant, pour les collectivités comme pour les industriels qui amènent leurs déchets à Saint-Sauveur, il est plus que probable que les coûts augmenteront. Et puis est-il bien raisonnable de faire faire une centaine de kilomètres sur la route à des déchets avant de les stocker ? « Pour une autre solution, l’échéance est lointaine », assure encore Jean-Pierre Abelin, qui voudrait croire à une solution départementale. Mais là, il aurait fallu prendre le problème beaucoup plus tôt…
Nouvelle République, Laurent Pinot, 27 septembre 2012
Mise à jour 28 septembre 2012, extrait de la Nouvelle République (28/09/12) :
déchets
» Les coûts ne vont pas diminuer, c’est sûr ! «
La question devait bien venir sur la table lors de ce conseil. C’est Jean-Claude Monaury, élu communiste qui la pose : « On a vu dans le journal que les déchets de Châtellerault devraient faire 80 km sur la route avant d’être enfouis. Ça risque de coûter cher ! »
Jean-Pierre Abelin s’attendait à voir arriver le sujet. « Jusqu’à présent, nous avons réussi à négocier avec Sita un contrat plus favorable que le précédent et qui court jusqu’au 30 juin 2013. Donc, pas de coût supplémentaire. Ensuite, il y aura un appel d’offres et on verra. »
« Oui, mais si on s’y était pris plus tôt on aurait une solution pour les déchets du Nord-Vienne sans ces kilomètres qui vont augmenter le bilan carbone », s’offusque l’écologiste Guy Gratteau.
« Des centres d’enfouissement, personne n’en veut ! Avec l’étude des dossiers, les enquêtes, les recours, il faut 10-12 ans pour faire aboutir un projet. Alors, celui que nous avions il y a trois ans, il ne serait toujours pas prêt. Et de toute façon, il aurait coûté très cher du fait du faible nombre de collectivités intéressées. De toute façon, c’est sûr, compte tenu de l’évolution de la réglementation, pour les ordures ménagères, on n’est pas près de diminuer les coûts ! »
Mieux vaut être prévenu…