NdPN : quand un colloque catho international, sous couvert de « dialogue », s’apprête à réunir une brochette d’ultra-réacs s’organisant pour du lobbying anti-IVG, anti-contraception, anti-euthanasie, anti-mariage homo. Dans un long article détaillé et documenté, notre compagnon Michel (FA Cantal) fait aujourd’hui le tour de ce répugnant gotha catho.
Colloque international de l’Eglise catholique à Biarritz : attention danger
Sous le titre « Les anti-IVG débarquent en force à Biarritz », le journaliste Pierre Mailharin publie le 23 octobre dernier dans le « Journal du Pays basque », un article présentant la tenue, les 30 novembre et 1er décembre prochain, au Casino Bellevue de Biarritz, d’un « Colloque International pour la Vie », organisé par le diocèse de Bayonne dont Mgr Marc Aillet à la charge.
Comme le dit le journaliste : « …sur le site de la manifestation, « les dossiers sensibles ne figurent pas explicitement », la formulation générale faisant simplement état d’une « ambition pour permettre une réflexion apaisée et courageuse sur les questions fondamentales qui touchent à l’avenir de l’Homme dans nos sociétés » ».
Effectivement, à ce stade de présentation rien de bien surprenant, pas de quoi chercher des poux dans la tonsure d’un abbé, d’une Eglise catholique nous ayant habitué depuis toujours à se mêler de notre avenir terrestre !
Plus concrètement, le colloque va se construire sur quatre thèmes d’études :
L’opinion publique et sa sensibilisation,
Les politiques et leur interpellation,
Les programmes de santé publique et la question de la promotion de la vie,
L’éducation des jeunes à l’amour et à la vie.
L’Eglise réfléchissant à la santé publique, à la vie et à l’éducation de nos enfants, voilà qui est déjà moins « soft ».
Le Planning familial local, par la voix d’une de ses militantes, Michèle Berthier, s’alarme quant à lui du fait que ce colloque va réunir en fait « les plus ultras de l’Eglise », venant des USA, d’Espagne, de Russie, de France, du Canada et du Vatican, dont un nombre significatif d’Opusiens, ayant tous en commun leur opposition à l’avortement, à la contraception, à l’euthanasie ainsi qu’au mariage gay.
En vérité que du beau linge réunit au Casino ! Et les cartes à jouer concernent bien notre liberté. Si les craintes exprimées par le Planning familial sont légitimes, elles sont par contre bien en dessous d’une réalité révélant la dangerosité des protagonistes de ce colloque !
Après la lecture de ce qui suit, notre réflexion commune pourrait bien être : « Y a t-il un intégrisme catholique ou n’est-ce pas tout simplement l’Eglise catholique qui est fondamentalement intégriste ? »
Il suffit pour s’en convaincre, de découvrir qui sont ces 23 « éminents experts internationaux », pour se rendre compte de l’offensive sans précédent lancée en France contre les lois libérant la sexualité féminine en particulier et la recherche scientifique en général (bioéthique, recherche sur l’embryon) :
Le colloque est organisé par « l’Académie Diocésaine pour la Vie », fondée par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne. Celle-ci dit s’inspirer de l’appel lancé en 1995 par Jean-Paul II dans son encyclique « Evangelium Vitae » : « Il est urgent de se livrer à une mobilisation générale des consciences et à un effort commun d’ordre éthique, pour mettre en oeuvre une grande stratégie pour le service de la vie ».
Problématique reprise en 2010 par Benoît XVI : il faut « conjuguer bioéthique et loi morale naturelle afin de rappeler…la nécessaire dignité humaine…dès son premier instant jusqu’à sa fin naturelle »
Une fois de plus l’Eglise nous rappelle qu’il est « naturel » de naître, vivre et mourir dans la souffrance ! Qu’il est antichrétien (et pourquoi pas blasphématoire) de protéger la femme d’une grossesse non désirée, de permettre à un malade en fin de vie d’en finir avec les souffrances etc…
Cette introduction étant faite, le ton épiscopal étant donné, il nous suffit de faire connaissance avec ces fameux experts et les organisations qu’ils vont représenter dans ce colloque à Biarritz :
Mgr Marc Aillet, un intégriste en Aquitaine
Evêque de Bayonne depuis 2008, organisateur du colloque il s’est fait connaître en Aquitaine en faisant interdire dans les écoles privées le « Pass contraception », jugé « démagogique et totalitaire ».
L’homme ne semble aucunement gêné de défiler régulièrement avec l’extrême droite dans les manifestations telles que les « marches pour la Vie » : « Après avoir toujours soutenu cette marche, j’ai décider d’y venir manifester pour la vie…je n’ai pas à juger de la présence de personnalités d’extrême droite, qui viennent d’ailleurs à titre personnel et nom en tant que responsables politiques » (cf. par rapport à la présence de Bruno Gollnisch, un des leaders du FN, en particulier).
Il a introduit à Bayonne comme à Bordeaux des messes en latin, dont une en juin 2011, en mémoire du fondateur de l’Opus déi, José Maria Escriva de Balaguer, béatifié par Jean Paul II en mai 1992.
(cf.site pays basque info)
Mgr Noël Simard (Canada), les « services secrets » du Vatican
A l’origine, professeur en théologie morale et en bioéthique à Ottawa avant de devenir prêtre, puis évêque de Valleyfield en février 2012.
Il est « Aumônier d’Etat pour les Chevaliers de Colomb », organisation traditionaliste fondée en 1882, depuis peu représentée au Vatican où elle semble être intégrée dans le SIV, les « services secrets » du Vatican.
Au sein de la « Conférence des évêques catholiques du Canada » il a participé à la rédaction en mai 2012 d’une lettre pastorale s’inquiétant de la politique du Canada en matière religieuse : « la religion ne soit pas être reléguée dans la sphère privée » (cf. l’actuel débat laïque au Canada).
Il est président de « l’organisation catholique pour la vie et la famille », apparentée au mouvement radical « Pro-Vie » Nord américain. Dans de multiples interviews à Câble 13 (COGECO), il déclare : « On doit travailler à reconstruire la famille comme lieu d’identification de la personne et comme noyau de la société…la crise de la jeunesse vient des problèmes familiaux ». Les étudiants québécois en lutte dernièrement apprécieront !.De façon plus directe par rapport aux grossesses à risques, il a la solution : « Aux grossesses difficiles et aux gens en soins palliatifs…il faut un accompagnement, un dialogue ». On l’aura compris, pas question d’avortement !
Conrado Gimenez Agrela (Espagne), « l’Opus déi en partenariat avec le groupe ACCOR »
Il est Président de la Fondation Madrina, créée en 2001. Cette organisation proche de l’Opus déi avec qui elle organise des séminaires, sait profiter de la crise en Espagne en multipliant des actions caritatives subventionnées par ailleurs par l’Etat espagnol.
En partenariat depuis 2011 avec le groupe hôtelier ACCOR elle organise des formations ouvertes en particulier aux femmes en difficultés qui auront ensuite le bonheur de travailler et d’être exploitées par le géant hôtelier bien connu pour ses immenses profits réalisés sur le dos de ses milliers de salariés, partout à travers le monde.
Docteur Benigno Blanco (Espagne), « Le pain de l’esprit est plus important que le pain pour se nourrir ! »
Docteur en droit, il est Président du « Forum espagnol de la famille », organisation aux buts on ne peut plus clairs ! :
. Abolition de l’IVG,
. Revendication d’un statut de l’embryon,
. Rétablissement du mariage stable (impliquant l’interdiction du mariage gay)
. Garantie de la liberté faite aux parents de choisir l’éducation pour leurs enfants (en clair, promotion des écoles privées confessionnelles).
(site « Benoît et moi »)
Afin de pousser un peu plus loin le bouchon, Mr Blanco n’hésite pas à affirmer : « Il faut renforcer une société de devoir…en finir avec l’envie égalitaire…il faut retrouver le sentiment du sacrifice, de l’austérité et de l’abnégation…il faut un moteur religieux pour restaurer les vertus… ».
Nul doute que les millions de travailleurs espagnols victimes de la crise actuelle apprécieront le sermon !
Vous l’aviez deviné, ce cher docteur est également membre de l’Opus Déi, et réclamait avec d’autres personnalités civiles en novembre 2011 : « l’urgence d’une régénération morale » au gouvernement espagnol.
Mgr Mario Iceta, (Espagne), « Lechef de file des anti IVG espagnols »
Docteur en théologie, médecin, évêque de Bilbao, il est considéré comme un des leaders en Espagne, des campagnes anti-avortement.
Il affirmait en 2009 face à la loi promulguée sous le gouvernement Zapatero : « La proposition du gouvernement est un pas en arrière dans l’humanité et la civilisation…l’IVG fait partie de la culture de mort ». Rien de moins !
Docteur Jokin de Irala (Espagne), « Abstinence et fidélité, les solutions au SIDA »
Epidémiologiste, il est Professeur et adjoint du « Département de santé publique » à l’université de Navarre, université fondée en 1952 sous Franco par l’Opus Déi (dont il dément appartenir) et dont l’actuel pape Benoît XVI a été nommé docteur Honoris causa en 1998.
Spécialiste du SIDA, il est auteur d’un livre en 2011 « L’amour face au SIDA » où il critique : « les politiques actuelles de prévention du SIDA par la seule promotion du préservatif…et qui ne parlent pas de l’abstinences, de la fidélité…».
En ce sens il se démarque un peu du Vatican en acceptant le préservatif…en dernier recours bien sûr !
(Le Monde-abonnés)
Alicia Latorre (Espagne), « Patronne des associations Pro-Vie espagnoles »
Présidente de la Fédération espagnole des associations Pro-Vie, elle est licenciée en philosophie et sciences de l’éducation.
Le mouvement « Provida » en Espagne a initié les grandes manifestations et nombreux meetings dénonçant le vote de la loi sur l’avortement sous le gouvernement Zapatero. Dans l’un d’entre eux elle déclarait : « …sa peine pour les vies à naître qui vont ainsi être privées par la loi de toute leur valeur et de leurs droits…il faut adresser des paroles dures aux politiques qui ont tourné le pouce vers le bas..ce terrible jour loin de nous décourager doit nous pousser à agir avec plus de forces... ».
Son appartenance à « Initiative citoyenne européenne » est certainement le relais européen idéal pour parvenir à ses objectifs ! Mais de quoi s’agit-il ?
Une « Initiative européenne » est une invitation faite à la Commission européenne de présenter une proposition législative dans un domaine où l’Union Européenne est compétente. L’initiative présentée par des personnalités civiles doit être soutenue par un million de personnes issus de 7 pays parmi les 27 pays membres de l’Union (cf. Traité de Lisbonne).
C’est ainsi qu’en mai 2012, 7 signataires (dont Alicia Latorre) ont déposé un projet sur la « Protection de l’embryon par le Droit communautaire », incluant bien sûr l’interdiction des avortements (sur l’ensemble de l’Europe si possible), l’arrêt des recherches sur les cellules-souches etc.
Est-il besoin de dire que cette initiative est soutenue par le Vatican, et que la proposition fait son chemin dans la Commission européenne !
(Riposte catholique)
Cardinal Raymond Leo Burke (USA), « l’Opus Déi américaine au Vatican »
Nommé Cardinal en 2010, il est un ardent défenseur du mouvement « Pro-Vie », farouchement opposé à l’IVG comme à l’euthanasie.
C’est un soutien sans faille aux organisations ultras conservatrices telles que « Les chanoines de la Nouvelle Jérusalem », « L’Institut du Christ-Roi » où pullulent des laïcs ancrés à l’extrême droite catholique.
Depuis 2008, il est le « Préfet du Tribunal supérieur de la Signature apostolique » (fondé au 12ème siècle), une des plus hautes instances du Vatican, directement sous l’autorité papale. En tant que Préfet il gère les conflits internes (d’intérêts ?), les relations et surtout le bon équilibre entre toutes ces organisations se disputant le pouvoir au Saint-Siège.
(chiesa.expressori.it)
David Bereit et Shawn Carney (USA), la « Puissance de la prière »
Le premier est le directeur des «Forty days for life » (« 40 jours pour la vie »), organisation qui s’est fait connaître en 2009 par une vaste campagne dans 212 villes (sur 25 Etats). Il s’agissait d’occuper les abords des cliniques pratiquant les IVG, avec prières 24 heures sur 24 heures en cherchant à rallier les personnels soignants, ce qui s’est plusieurs fois produit.
Visiblement bien financés, ils sont même arrivés à racheter des cliniques, virer les avorteurs et en faire de nouvelles églises ou maternités bien chrétiennes !
Rebecca Kiessling (USA), représentante dePro-life and adoption, « organisation ultra radicale et violente »
Cette association fondée en 2009, se veut être la porte parole des 44 % d’américains opposés à l’avortement.
En fait elle s’est surtout fait connaître par le recours aux violences allant jusqu’à l’assassinat en mai 2009, au Kansas, d’un médecin, Georges Tiller, coupable de pratiquer des IVG tardifs (mais autorisés par l’Etat).
Incontournable dans les élections américaines, le mouvement rassemble toute la droite politique et extrême droite religieuse aux USA (en particulier « Human life international » liant clairement extrémisme religieux et extrême droite politique).
Père Tadeusz Pacholczyk (USA), et l’application de la « Doctrine sociale de l’Eglise en période de crise »
Directeur du « National catholic Bioethics Center », situé à Philadelphie, il appelle au vote catholique aux prochaines élections américaines.
Dans la revue « L’Homme nouveau », éditée par « Révolution chrétienne » on peut lire en novembre 2011 : «Les catholiques face à Wall Street : les catholiques aussi ont leur mot à dire dans la crise. Ils sont descendus dans la rue pour défendre la doctrine sociale de l’Église ». Devinez le reste !
Lila Rose (USA), la « Nouvelle génération »
Présidente, à 24 ans de « Live action », issue de l’activisme étudiant elle s’est fait connaître par ses actions consistant à pénétrer dans des cliniques, en caméra cachée, afin de dénoncer les pratiques d’IVG. Les vidéos diffusées par des chaînes complaisantes ont réussi à mettre certains établissements de santé en difficultés, quant aux conditions de réalisations des actes.
Mgr Tony Anatrella (France), la « Bête noire des homosexuels »
Psychothérapeute, spécialiste en psychiatrie sociale, il est ordonné prêtre et sera poursuivi pour attouchement sexuel suite aux plaintes de certains de ses patients homosexuels séminaristes en 2006 et 2007.
Il sera relaxé avec certainement l’appui du Vatican qui l’avait en effet nommé en 2000 consultant du « Conseil pontifical pour la santé et la famille » !
Pour lui, l’homosexualité se réduit à un « comportement problématique », et face au SIDA, il prône abstinence, chasteté et fidélité : « l’acte sexuel n’est pas obligatoire ni une nécessité quand la sexualité est vécue, assumée dans une vie affective…l’abstinence sexuelle est un mûrissement des désirs, un espace de préparation pour l’amour de l’être aimé (dans le seul mariage hétérosexuel s’entend)…Exclure la procréation de la sexualité, c’est préparer les jeunes à l’irresponsabilité dans le comportement sexuel » (conférence en juin 2011).
C’est pratiquement la reprise mot pour mot de l’encyclique « Deus caritas est » de Benoît XVI en 2009, où la sexualité n’est reconnue par l’Eglise que dans sa finalité de reproduction de l’espèce humaine (l’Eros et l’Agapé) !
S’il est difficile d’affirmer son appartenance à l’Opus Déi, il est par contre sûr qu’il participe à de nombreux séminaires et conférences avec l’oeuvre.
(« Zenit, le monde vu de Rome »)
Père Daniel-Ange (France), le « Prédicateur vedette de l’Eglise catholique »
C’est un des leaders des manifestations contre, entre autres, la pièce « Golgota Picnic », aux côtés de l’extrême droite catholique.
Il est le fondateur de l’ « Ecole Jeunesse-Lumière » dont les objectifs consistent à informer, former des jeunes en vue d’évangéliser d’autres jeunes dans la pure tradition de l’Eglise.
Il est également connu pour un procès contre Thierry Meyssan (fondateur du réseau Voltaire) suite à une émission de télévision portant sur la liberté d’expression (« Comme un lundi » animée par Christophe de Chavanne). Celle-ci très chahutée, se termina en pugilat organisé par un nombre important de jeunes portant l’insigne d’ICTUS (extrême droite catholique proche de l’Opus Déi).
Pour info, l »avocat du Père Daniel-Ange n’est autre que celui de l’Opus Déi en France !
(Réseau Voltaire)
Tugdual Derville (France), un des porte parole du « Non au mariage Gay »
Licencié en droit, il est Délégué général de « l’Alliance VITA », fondée en 1993 par Christine Boutin et intervenant sur les questions de bioéthique.
Parmi les propos tenus : « La généralisation de la contraception amène, quand il y a néanmoins une grossesse, à une culpabilité de la femme, en même temps mêlée du bonheur d’avoir un enfant, d’où une ambivalence amenant à des IVG précoces… il faut prévenir de l’IVG plutôt que l’encourager ». Si c’est pas de la rhétorique çà !
Par rapport à l’euthanasie, la réponse à la fin de vie « ne peut s’envisager que dans l’accompagnement, la promotion des soins palliatifs ». Souffrez, et sachez que Dieu vous aime !
Lui aussi semble fréquenter l’Opus Déi dans de nombreux séminaires et conférences.
Cécile Edel (France), «Nous sommes les survivants» (ceux qui ont échappé à l’avortement !)
Elle représente le collectif « En marche pour la vie », une des associations Pro-Vie les plus importantes en France, qui se développent depuis 2005.
Dans les années 1980, l’association s’était fait connaître par des actions « coups de poing », consistant à s’enchaîner sur des tables d’opérations en scandant des slogans radicaux face aux femmes enceintes apeurées !
Plus « soft », moins contre productif par rapport aux opérations commandos passées, leurs actions actuelles consistent à tracter devant les centres de soins, les écoles d’infirmiers, à ouvrir des centres d’écoutes téléphoniques ouverts aux femmes en difficultés afin de les convaincre…de ne pas avorter !
Depuis 2005, elle organise également chaque année la « Marche pour la vie ». Son soutien aux manifestations organisées par CIVITAS est connu ainsi que son Financement par l’Opus Déi. Sa proximité avec l’extrême droite religieuse ou, et politique (Bruno Gollnish, Jean-Marie Le Chevallier etc.) ne semble pas être un problème et c’est peut-être l’un deux qui a soufflé à Cécile Edel cette belle formule : « l’avortement est le plus grand massacre du 20ème siècle ». « Non aux Droits de l’Homme oui au Droit de Dieu », n’est-il pas le slogan de « SOS Tout-petits », organisation adhérente de ce collectif.
Jean-Marie Le Mené (France), « toute la famille opusienne réunie »
Magistrat à la Cour des Comptes, Président de la « Fondation Jérôme Lejeune », il est également le gendre de celui-ci, décédé en avril 1994 après une vie au service de l’Opus Déi, reçu en personne par le fondateur de l’oeuvre, José maria Escriva de Balaguer, il fut également conseiller du pape Jean Paul II qui le nommera 1er Président de l « Académie Pontificale des Sciences ».
Avec la présence au colloque de la Fondation, c’est toute une famille d’opusiens : les filles, les gendres…de quoi les intégrer dans le jeu des sept familles ! Clara Lejeune, opusienne épousera Hervé Gaymard (membre ?, sympathisant ?), secrétaire d’Etat et ministre dans plusieurs gouvernements.
Jean Marie Le Mené, opusien également ne craint pas de s’afficher, comme Cécile Edel, avec des militants d’extrême droite.
Au fait,en tant qu’opusien il ne pouvait qu’épouser une des autres filles Lejeune, à savoir, Carine Lejeune, également membre de l’Opus Déi !
Soeur Marie-Luc (France), la « Petite soeur des maternités catholiques »
Pédiatre, elle est également membre de l’ « Académie Pontificale pour la Vie » depuis 1996. Cette institution fondée en 1994 a son siège au Vatican, sa mission consistant à « étudier, informer et former sur les sujets liés aux problèmes biomédicaux et juridiques relatifs à la promotion et défense de la vie ». En fait, il s’agit de travailler à ce que la science se plie à la morale chrétienne, aux directives de l’Eglise !
Soeur Marie-Luc a travaillé avec le Professeur Lejeune (ci-dessus). Un communiqué fit grand bruit à l’époque : l’appel « aux agents de santé afin qu’ils refusent de délivrer la pilule du lendemain, de faire acte de conscience face à une agression à l’égard de l’embryon humain, cette pilule empêchant la nidification d’un ovule déjà fécondé » ! A quand la pilule de la veille pour garantir l’abstinence ?
Grégor Puppinck (France), le « Monsieur Liberté religieuse »
Docteur en Droit, il est le Président du « Centre européen pour le Droit et la Justice » crée en 1998. C’est une ONG internationale spécialisée dans la défense juridique des Droits de l’Homme…par rapport à leur liberté religieuse (mais pas de la liberté de n’avoir pas de religion) !
Elle travaille en permanence auprès du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne de justice. Elle a également un statut consultatif aux Nations Unies depuis 2007.
Son action se fonde sur « Les valeurs spirituelles et morales, patrimoine commun des peuples européens, véritable source de liberté individuelle… », termes repris dans dans le préambule des statuts du Conseil de l’Europe.
Avec la « Défense des chrétiens, partout dans le monde », il est clair que cette organisation au service du Vatican influence grandement depuis ses origines les institutions européennes, ne serait-ce que dans la volonté de l’Eglise catholique d’inscrire en préambule de la Constitution européennes les fameuses « Racines chrétiennes de l’Europe » !
Pavel A. Parfentiev (Russie), « l’instruction à domicile »
Président de « IPO For Family Rights », il est très connu et influent en Russie où il milite pour la suppression de l’école ! : « La famille étant un élément naturel et fondamental de la société, l’éducation des enfants peut et doit se faire au domicile ». Loin de relever de l’humour, cette proposition déposée en 2010 est actuellement débattue au Parlement russe.
A l’appui de cette revendication, un livre destiné aux familles et qui s’arrache en Russie : « Sans école, un guide légal pour l’instruction dans la famille ».
Pour finir avec le panel des experts, voici les envoyés de Benoît XVI au colloque :
Mgr Ignacio Carrasco de Paula (Vatican), « Contre la fécondation in vitro »
Président de l’ « Académie pontificale pour la Vie », il est membre de la prélature de la Sainte Croix…dirigée par l’Opus Déi.
Diplômé de médecine et de philosophie, il est ordonné prêtre en 1966 à Rome, et Préside l’Institut papal depuis 2010.
C’est lui qui a dirigé à l’époque, les attaques du Vatican contre l’attribution du Prix Nobel de médecine au Professeur britannique Robert Edwards, père de la fécondation in vitro, affirmant : « Cette pratique conduit à une culture de marchandisation de l’embryon…c’est le diable qui se cache derrière ce Professeur… ».
(L’Express)
Mgr Jean Lafitte (Vatican), un « banquier séminariste »
Diplômé en Sciences politiques, il fut cadre bancaire international avant d’être ordonné prêtre en 1989.
Secrétaire du « Conseil Pontifical pour la Famille » depuis 2009, il est également membre de la « Communauté de l’Emmanuel », petite soeur de l’Opus Déi, connue pour son « implication » dans le génocide au Rwanda !
Fondée en 1972 à la suite de Vatican II, cette association d’envergure internationale est présente sur tous les continents dans près de 70 pays. Fonctionnant comme l’Opus Déi, elle compte plus de 9000 laïcs, 220 prêtres ainsi que des femmes. Comme l’Opus Déi, la Communauté de l’Emmanuel est considérée comme ultra conservatrice, proche de l’extrême droite catholique et politique.
Le Vatican réunit ainsi à Biarritz, les représentants de sa garde rapprochée !
Avec un tel panel d’intervenants, experts dans tout ce qui ne les concerne pas, c’est à dire nos vies, il y a de quoi s’inquiéter !
Pas de leurs discours et vociférations reflétant leur haine envers cette humanité qui vit très bien sans eux et sans Dieu, mais inquiétude légitime dans la mesure où ils représentent tous des organisations infiltrées aux plus hauts sommets des Etats et des plus hautes instances européennes.
Derrière la vitrine officielle, « bien proprette » de l’Eglise catholique que personne n’oserait taxer d’intégrisme religieux sous peine d’être accusé de blasphème, se cachent (à peine) les revanchards de 1789 et de toutes les révolutions sociales qui à travers l’Europe en particulier ont osé affirmer la primauté de la Raison, du Libre arbitre et de la liberté de conscience sur les dogmes religieux, de toutes ces femmes et ces hommes luttant pour leur émancipation !
Ne nous laissons pas piéger, ne restons pas indifférents !
Sous couvert d’un colloque annoncé non polémiste « désireux de dialogue ouvert, d’une réflexion apaisée », derrière la multitude et diversité des associations représentées, se cache le même ennemi historique : l’Eglise catholique apostolique et romaine voulant nous refuser la propriété de nos corps, de notre sexualité, de nos choix de vie et de mort !
Ces obsédés de la Bible rêvent de nous voir revenir à la belle époque de l’Ancien Régime où les femmes et les hommes n’avaient d’autres choix que de se soumettre au seigneur et à l’évêque, à « Notre bon maître, notre bon Monsieur »
En fin de compte il n’y a pas d’intégrisme catholique mais une Eglise catholique de tout temps intégriste et impérialiste, spécialiste du double langage, c’est à dire, d’une part un discours voulant nous convaincre de sa volonté de compréhension du monde et, d’autre part dans le même temps, la réalité de ses actions visant à détruire toute progression de l’humanité !
Biarritz va vivre un week-end bien sombre, à moins qu’en face se lève le vent du refus, de la tempête propre à balayer la « Cléricale » au son du « Père Duchesne » !
Ni Dieu, ni Maître
Michel Di Nocera
Libre penseur et anarchiste
Vu sur le blog du groupe Marguerite Agutte (Fédération Anarchiste Cantal), 2 Novembre 2012