Archives de catégorie : Riposte athée

L’Eglise catholique au diapason du redéploiement capitaliste

Les fidèles cathos qui voyaient naïvement en l’Eglise une opposition au désastre moderne par son ancrage local devront se rendre à l’évidence : l’Eglise n’est qu’une entreprise comme les autres.

« L’internet, ce don de Dieu » dixit le pape

Alors que le capitalisme pousse aujourd’hui toutes les instances de pouvoir à une dynamique de redéploiement majeur, se traduisant par la subordination d’espaces toujours plus vastes à des pôles, avec la métropolisation des territoires et la rationalisation bureaucratique (voir le remaniement des régions), l’Eglise catholique n’échappe pas à la règle… d’autant plus que cette entreprise est pour le moins en perte d’influence sur le marché lucratif du contrôle des esprits. Passée de 600 paroisses à 75 secteurs dans la Vienne, l’Eglise franchit un seuil supplémentaire dans la rationalisation de ses effectifs et de ses rendements, avec une réduction à 28 paroisses en septembre prochain.

A.T., Pavillon Noir, 4 juillet 2014

Derrière les élections, le culte de la République

On nous dit que le monde moderne n’est plus religieux. A la bonne heure ! Si la religion est l’aliénation de la puissance réelle de penser, de dire et d’agir, sous la médiation d’une entité supérieure absconse (et surtout de son clergé), à bien y regarder, nous constatons plutôt l’omniprésence du religieux dans toutes les institutions modernes.

religion republicaine

A commencer par le fétiche argent, cette étrange médiation, cette « valeur » centrale qui ne repose sur rien (plus même un équivalent or). Elle n’est de fait qu’un « accord » social… imposé aux forceps. On parle d’ailleurs de « crédit » ou de monnaie « fiduciaire » : vocabulaire directement issu de « credo » (croire) et de « fides » (la foi). Le banquier nous sermonne sur nos dettes comme le politicien sur notre dette envers la société. Que le doute athée sur ladite valeur monétaire s’empare des marchés financiers, et foutredieu, nous reviendrions rapidement  au temps blasphématoire où les gens produisaient ensemble de quoi satisfaire leurs besoins, et non de quoi satisfaire les curés du pouvoir et leurs cohortes de marchands du temple.

La république dite « laïque » n’échappe pas à la règle, avec son cortège de principes « sacrés », ses déclarations des droits de l’Homme Riche gravées dans le marbre d’indiscu-tables de la Loi, sa langue ésotérico-judiciaire, ses mythes pseudo-historiques faisant fi de toute réalité, ses « élus » censés incarner (pardon, « représenter ») le mystère de la « nation » toute entière, ses chants, drapeaux et symboles qu’il est interdit de railler, ses frontières invisibles délimitant le territoire sacré de la sainte Patrie, ses prêtres vêtus d’uniformes divers (du kaki à la robe noire en passant par le bleu foncé), ses tribunaux inquisitoriaux et ses pénitences punitives (avec passages initiatiques par la case cellule en monastères carcéraux), inspirant aux bonnes ouailles le noble et nécessaire sentiment de révérence pour leurs bons bergers.

Comme pour toute religion civique, peu importe que plus personne n’y croit vraiment. Tant que les fidèles réitèrent publiquement le rite sacré de soumission au « devoir citoyen » et de délégation de leur puissance individuelle et collective, en échange de pains et de jeux… dans la sphère de l’impuissance privative (pardon, « privée »), on dira bien ce qu’on voudra.

Mais manifester sa soumission au quotidien, par exemple se lever de bonne heure pour trimer comme un esclave comme au bon vieux temps des empires, ne suffit pas. Il faut aussi manifester l’unité fictive de la Communauté. Comme toute Eglise, la prétendue « communauté civique » ne saurait se passer de rituels aussi pompeux que grotesques… fêtes et défilés du calendrier républicain, examens scolaires…

Mais le rituel central, ce sont les élections. Avec leur « urnes » funéraires, leurs « isoloirs » confessionnaux, leurs « débats » en forme de disputes scholastiques, leurs « élus » oints de l’écharpe tricolore, leurs prophètes et pythies journalistiques encravatés psalmodiant leurs interprétations et leurs pitoyables impertinences de bouffons du roi stipendiés, tout au long de ces jeux grecs dédiés aux dieux modernes de l’Etat et du Capital, que l’on nomme « émissions politiques ».

La lutte pour notre émancipation ne peut plus se cantonner, au XXIème siècle, à une critique acerbe des religions traditionnelles, même si l’encens de leurs discours nauséabonds empeste toujours la domination patriarcale et économique. Si la République les tolère et les protège au nom de sa laïcité, c’est qu’elle les a depuis longtemps reléguées au statut d’ombres mornes de son autorité. La République laïque tolère toutes les croyances, à la condition que leur pluralité ne fasse pas d’ombre à son monothéisme, à sa fiction centrale. Un peu à la façon de cet empire romain qui tolérait toutes les religions, sauf celles qui refusaient de se prosterner et de sacrifier devant le dieu-empereur.

Du reste, l’on vote aujourd’hui comme l’on prie, comme nous le démontre cet article savoureux dans la Nouvelle République d’aujourd’hui.

Citoyen.ne de la Cité de Dieu Démocratique, amen ton bulletin en ce jour saint du dimanche… et puis ferme ta gueule pendant cinq ans !

Juanito, Pavillon Noir, 23 mars 2014

[Paris] Hommage anarchiste à la commune de Paris sur le sacré-coeur

NdPN : la mémoire des luttes sociales ne s’efface pas, contrairement aux tags, sans doute dégagés très vite… Il y a notre histoire et il y a la leur.

Des tags anarchistes sur la basilique du Sacré-Cœur à Montmartre

Des inscriptions à connotations anarchistes ont été peintes à la bombe sur l’édifice dans la nuit du 17 au 18 mars, date anniversaire de la Commune.

L’INFO. La façade et des piliers à la base de la basilique du Sacré-Cœur, symbole de Paris et du quartier de Montmartre, dans le nord de la capitale, ont été vandalisés dans la nuit de lundi à mardi. Selon les éléments recueillis par Europe 1, venant confirmer différents témoignages qui ont émergé sur les réseaux sociaux, les murs et les piliers situés au bas, à l’extérieur de l’édifice, ont été recouverts d’inscriptions d’une hauteur d’1,80 m en moyenne, peintes à la bombe rouge.

Le 18 mars, date anniversaire de la Commune de Paris. On peut ainsi lire « 1871 vive la commune », « Ni dieu, ni maître, ni Etat », « Feu aux chapelles », ou encore « à bas dieu », autant de slogans appartenant au vocable anarchiste. Le choix de la basilique et de la date, le 18 mars, apparaît comme symbolique. L’édifice religieux a en effet été bâti à l’issue de la Commune de Paris qui a débuté le 18 mars 1871.

Un édifice symbolique. La construction du Sacré-Cœur, débutée en 1875, avait été validée au préalable par un vote de l’Assemblée nationale, pour « laver Paris de l’affront de la Commune », et de ses 30.000 morts en deux mois de violences. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat du 18e arrondissement. Une plainte a été déposée mercredi, selon le diocèse de Paris qui ne souhaite pas communiquer davantage « pour ne pas attiser la haine ».

Vu sur Europe1.fr, 19 mars 2014

La profanation, c’est la basilique du Sacré-Cœur, pas les tags

Qu’est-ce que j’apprends ce mercredi soir à la radio ? Des graffitis anarchistes à l’entrée de la basilique du Sacré-Cœur à Paris ?

  • « Ni Dieu ni maître ni Etat » ;
  • « Feu aux chapelles » ;
  • « A bas toute autorité » ;
  • « Fuck tourism ».

Qu’est-ce que j’entends dans les commentaires ? TOUS les candidats à la mairie (ainsi que le ministre de l’Intérieur, grand tartuffe des religions dans ce pays) condamnent cette « profanation » (« odieuse » selon Jean-François Copé) ?

Nous ne saurons sans doute jamais qui sont les auteurs de ces actes, sauf si la police se donne des moyens en disproportion du délit incriminé. Je ne le souhaite pas, car j’imagine par avance la sévérité « exemplaire » et hypocrite des sanctions pénales.

Et à quoi bon critiquer « là-bas » les pays qui mettent en prison des chanteuses punks « blasphématoires » si c’est pour faire pareil ici ?

« Profanation » dans toutes les bouches

Par contre, si je rencontre ces « anarchistes », je les engueule, parce que leur acte est contre-productif par rapport… mais par rapport à quoi en fait ? On ne vous l’a pas dit ? Je vais y revenir.

En fait, ce qui me pousse à réagir, ce ne sont pas les graffitis, car à quoi bon rappeler que les actes de personnes qui se pensent irresponsables de ce monde ne peuvent être qu’irresponsables dans ce monde ? Ce qui me donne envie de réagir, ce sont les réactions des responsables politiques.

« Profanation ». Tous utilisent ce mot. Pas délit, pas vandalisme, pas dégradation : profanation. Soit un rapport au sacré. Aucun recul, aucune neutralité dans l’exercice d’une fonction publique. Le fait religieux est posé comme une évidence, et pas question de rappeler que si l’action publique organise la libre expression religieuse, elle ne reconnaît rien.

Des communards tués à cet endroit

Maintenant, venons-en au cœur de cette affaire du Sacré-Cœur, celui qu’aucun politique n’a relevé : pourquoi commettre pareil acte à cette date et à cet endroit ?

Le 18 mars 1871, le peuple parisien, assiégé et affamé, se soulève contre l’Assemblée versaillaise, réactionnaire, monarchiste et cléricale. Les Parisiens montent au sommet de la colline de Montmartre, à l’époque dépourvue de cette fameuse basilique, simple vignoble urbain, sur laquelle se trouvent des canons de l’armée. Le peuple s’empare des armes, proclame la Commune, et en appelle au pays pour défendre la « vraie République ».

Nul n’ignore la fin de l’épisode : lors de « la semaine sanglante » (21-28 mai 1871), l’armée de Thiers reprend la ville au prix de 20 000 à 30 000 morts (vous vous rendez compte ? Quasiment le bilan de l’insurrection du ghetto de Varsovie), exécutés à la chaîne et enterrés sous les rues (on retrouvera plusieurs charniers pendant les travaux de percement du métro dans les années 1897-1902).

L’humiliation par l’édification d’un basilique

Avant leurs exécutions, traînés dans la ville sous les crachats des possédants, les Communards étaient contraints de s’agenouiller devant chaque église, chaque croix et chaque image sainte rencontrée. C’est que le peuple parisien était déjà, et de longue date, très profondément anticlérical et largement « athéisé », convaincu depuis plusieurs révolutions (1792, 1848) du rôle réactionnaire du clergé.

Et que fait l’Assemblée versaillaise après la reprise de la ville, après ce triomphe face aux gueux ? Car les morts ne lui suffisent pas. Il faut rééduquer les vivants par la pénitence. Il faut leur imposer « l’ordre moral ». Pour ce faire, est votée une loi qui destine la colline de Montmartre à l’érection d’une basilique. Rien que ça. L’humiliation par l’édification.

Une blessure jamais refermée

Les quartiers populaires sont contraints de taire leurs milliers de morts tandis que, lors du discours d’inauguration du chantier, en 1875, on peut entendre que :

« Cette butte [était] sillonnée par des énergumènes avinés, habitée par une population qui paraissait hostile à toute idée religieuse et que la haine de l’Eglise semblait surtout animer. »

L’anarchisme français est né dans cette blessure jamais refermée au cœur du peuple parisien. De cette obscénité. Car s’il y a profanation, c’est d’abord dans la dissimulation du crime sous cette basilique.

Alors messieurs les politiques, quelques tags à effacer… vous qui faites afficher vos trombines à des milliers d’exemplaires sur TOUS les espaces publics disponibles, souffrez qu’on voit la profanation là où elle se trouve : dans l’existence même de cette basilique à cet endroit.

Roland T., Nouvel Obs-Rue 89, 20 mars 2014

Lecture de la Bible autoritaire, sexiste, homophobe, handiphobe, xénophobe…

NdPN : pendant six jours et six nuits, huit cents personnes se sont relayées à Poitiers (église de Saint-Porchaire) pour lire publiquement du 9 au 15 mars, la Bible… livre « sacré » de l’Occident, « racine » de l’Europe (pour reprendre les mots de la frange réac des politicards de droite). Histoire d’imprégner les esprits de ses effluves nauséabonds ? Nous n’avons pas souhaité perturber l’événement (notre militantisme n’allant pas jusqu’à nous infliger à nous-mêmes le supplice d’assister à un tel spectacle)… après la rédaction hier d’un petit texte parodique des dix commandements, nous relèverons aujourd’hui quelques passages instructifs dudit torchon, qui continue tant d’inspirer notre chère civilisation destructrice (amen). Il ne s’agit que de quelques passages ignobles parmi tant d’autres, dans ce monceau d’horreurs qui continuent à être ânonnées par des bénis oui-oui dans le monde entier, au nom de la foi. Si la justice condamne à tour de bras les « outrages », on notera sa bienveillance pour des propos sexistes, homophobes, handiphobes, xénophobes, toujours éructés éhontément, en 2014, dans l’enceinte des églises ! Frères et sœurs, prévoyez donc une bassine pour dégobiller en toute sérénité pendant la lecture de la parole de dieu…

« L’Éternel Dieu […] dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre: Tu n’en mangeras point! Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. » (Genèse, 3.13 à 3.19)

« L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel di t: Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre. » (Genèse, 11.5 à 11.9)

« Alors l’Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Éternel. Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre. La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel. Abraham se leva de bon matin, pour aller au lieu où il s’était tenu en présence de l’Éternel. Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le territoire de la plaine; et voici, il vit s’élever de la terre une fumée, comme la fumée d’une fournaise. » (Genèse, 19.24 à 19.28)

« Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici! Dieu dit: Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. » (Genèse, 22.1 à 22.2) […] « Et ils marchèrent tous deux ensemble. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. Alors l’ange de l’Éternel l’appela des cieux, et dit: Abraham! Abraham ! Et il répondit : Me voici ! L’ange dit: N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. » (Genèse, 22.8 à 22.12)

« Tu ne te prosterneras point devant elles (les idoles), et tu ne les serviras point; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent. »
(Exode 20:5)

« Si un homme frappe du bâton son esclave, homme ou femme, et que l’esclave meure sous sa main, le maître sera puni.
Mais s’il survit un jour ou deux, le maître ne sera point puni; car c’est son argent. »

(Exode 21 :20-21)

« Tout homme qui aura un défaut corporel ne pourra s’approcher [de l’autel] : un homme aveugle, boiteux, ayant le nez camus ou un membre allongé ; un homme ayant une fracture au pied ou à la main ; un homme bossu ou grêle, ayant une tache à l’oeil, la gale, une dartre, ou les testicules écrasés. »
(Lévitique 21:18)

« Si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s’il commet un adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront punis de mort. »
(Lévitique 20:10)

« Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux. »
(Lévitique 20:13)

« C’est des nations qui vous entourent que tu prendras ton esclave et ta servante qui t’appartiendront, c’est d’elles que vous achèterez l’esclave et la servante. Vous pourrez aussi en acheter des enfants des étrangers qui demeureront chez toi, et de leurs familles qu’ils engendreront dans votre pays; et ils seront votre propriété. »
(Lévitique 25:44-46)

« Celui qui est issu d’une union illicite n’entrera  point dans l’assemblée de l’Éternel; même sa dixième génération n’entrera point dans l’assemblée de l’Éternel. »
(Deutéronome 23:2)

« Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »
(Luc 14:26)

« Femme, qu’y a-t-il de commun entre toi et moi. »
(Jean / 2:4 / Jésus s’adressant à sa mère)

« Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. »
(1ère épître aux Corinthiens / 11:3)

« Toute femme qui prie ou parle sous l’inspiration de Dieu sans voile sur la tête, commet une faute identique, comme si elle avait la tête rasée. Si donc une femme ne porte pas de voile, qu’elle se tonde; ou plutôt, qu’elle mette un voile puisque c’est une faute pour une femme d’avoir les cheveux tondus ou rasés. »
(1ère épître aux Corinthiens / 11:5-6)

« L’homme ne doit pas se couvrir la tête puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. »
(1ère épître aux Corinthiens / 11:7)

« C’est pourquoi la femme, à cause des anges doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. »
(1ère épître aux Corinthiens / 11:10)

« Que les femmes se taisent pendant les assemblées; il ne leur est pas permis d’y parler, elle doivent obtempérer comme le veut la loi. Si elles souhaitent une explication sur quelque point particulier, qu’elles interrogent leur mari chez elles, car il n’est pas convenable à une femme de parler dans une assemblée. »
(1ère épître aux Corinthiens / 14:34-35)

« Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur;
car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur.
Or, de même que l’Eglise est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. »

(Epître aux Ephésiens / 5:22-24)

« Femmes, soyez tout dévouement pour vos maris comme il convient à des personnes unies au Seigneur. »
(Epître aux Colossiens / 3:18)

« Que la femme écoute l`instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme : mais elle doit demeurer dans le silence. C’est Adam a été formé le premier, Eve ensuite ; et ce n’est pas Adam qui a été séduit, mais c’est la femme qui séduite, s’est rendu coupable de transgression. »
(1ère Epître de Timothée / 2:11-14)

« Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté. »
(1ère Epître de Timothée / 2:15)

« Celle qui est véritablement veuve, et qui est demeurée dans l’isolement, met son espérance en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières. Mais celle qui vit dans les plaisirs est mortes, quoique vivante. Déclare-leur ces choses, afin qu’elles soient irréprochables. »
(1ère Epître de Timothée / 5:5-7)

Extraits du site Atheisme.org

Sexistes, homophobes, transphobes, censeurs, intégristes, fascistes : hors de nos villes hors de nos vies !

Sexistes, homophobes, transphobes, censeurs, intégristes, fascistes : hors de nos villes hors de nos vies !

Dimanche 2 février 2014, « La manif pour tous » a donc redéfilé à Paris (entre 80.000 et 500.000 personnes) et à Lyon (entre 20.000 et 40.000). Ce n’est pas un hasard : ces manifs aux revendications nauséabondes interviennent une semaine après la manif « jour de colère » (en latin dies irae qui est aussi le nom, hasard ou pas, d’une organisation d’extrême-droite ayant déjà défrayé la chronique). Lors de cette précédente manif, des partisans de cette « manif pour tous » s’étaient déjà retrouvés à défiler auprès de fascistes prononçant des slogans antisémites et négationnistes.

Bien évidemment, des responsables religieux de diverses obédiences sont venues apporter leur soutien physique, montrant une fois de plus que sous leurs discours mielleux d’adhésion aux valeurs « républicaines », se cachent toujours le sexisme et l’homophobie les plus crasses. Le christianisme d’abord, encore et toujours, avec le pape François ayant récemment réitéré son rejet de l’avortement et du mariage homo, et l’offensive catholique en Espagne contre le droit à l’avortement. L’évêque homophobe Barbarin, qui compare l’homosexualité à une « invasion microbienne », a défilé en tête de cortège à Lyon. L’islam n’est pas en reste, avec une banderole  « Les musulmans français contre le mariage homosexuel », et le recteur de la Grande Mosquée de Lyon qui n’a pas hésité à rejoindre son homologue catho Barbarin. Reconnaissons aux représentants du judaïsme leur absence aux manifs cette fois-ci, mais n’oublions pas la tirade homophobe du Grand Rabbin de France, comparant l’homosexualité à un « cheval de Troie ».

Cette nouvelle édition de la « manif pour tous » a été alimentée par un certain nombre de rumeurs grotesques, largement diffusées sur internet (par exemple, la masturbation serait enseignée aux enfants à l’école). Ces rumeurs seraient risibles, si elles n’avaient pas manipulé un certain nombre de familles, au point d’inviter à un jour mensuel d’absence scolaire pour leurs enfants. Elles ont été lancées par divers groupuscules d’extrême-droite, notamment par Farida Belghoul, proche du fasciste Alain Soral et soutenue par les catholiques intégristes de Civitas et l’extrême-droite identitaire du Printemps français.

Les manifestants, femmes en rose et hommes en bleu histoire d’assumer les clichés les plus éculés, disent lutter contre la « familiphobie ». Pourtant, ils dénient le droit de vivre en paix aux enfants et aux parents constituant déjà des familles homoparentales, et n’ont pas manqué de réitérer leur opposition odieuse au mariage homosexuel et à la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes souhaitant concevoir un enfant (pour l’instant toujours obligées d’aller dans d’autres pays pour le faire). Leur sempiternel argument, ce serait la supériorité des familles hétérosexuelles quant à l’éducation des enfants. Ainsi l’inénarrable UMP Hervé Mariton : « Il y a un modèle familial : le père, la mère, et les enfants. C’est mieux pour les enfants, c’est mieux pour la société. » Ce genre de propos discriminatoire, à caractère homophobe manifeste, devrait théoriquement tomber sous le coup de la loi… loi hypocrite et inefficace comme toutes les lois, car à géométrie variable selon que vous serez puissant ou faible. L’horreur des discours homophobes relève encore, comme nous le verrons, de la « liberté d’expression »…

Dans la continuité de leur discours homophobe, les partisans de la « manif pour tous » condamnent les études de genre, qui avancent pourtant le constat scientifique, largement partagé par les sociologues et anthropologues, de la nature éminemment culturelle des rôles et comportements attachés aux sexes. Les réacs, peu enclins à débattre d’un constat scientifique, usent de rhétorique, en transformant les études de genre en une prétendue « théorie » du genre, qui serait imposée à l’école et à la société. C’est une façon d’attribuer à une évidence un caractère de spéculation théorique, de façon à la rendre contestable. Il faut dire que pour ces réacs, la réalité scientifique, c’est que Dieu a créé Eve à partir d’une côte d’Adam…

La seule « théorie » fumeuse et néfaste, c’est la théorie religieuse d’irréductibilité des genres, qui imprègne toute la société de ses préjugés sexistes sur les hommes et les femmes. Cette théorie, c’est la patriarcat, toujours aussi nocif, qui maintient les discriminations partout, au travail et au foyer, véhicule les clichés répugnants dans les médias et la publicité, étouffe les femmes sous l’infantilisation et le paternalisme, exerce une infinité de contraintes normatives quotidiennes sur la bonne attitude à observer quand on est née avec un clito; c’est le patriarcat, qui banalise le viol, la domination masculine.

Facile pour ces réacs de défiler « paisible et bon enfant », comme se plaisent à rapporter les médias complaisants, lorsque leurs idées sont déjà à l’oeuvre dans la société, et qu’ils n’ont rien à conquérir, juste un sinistre état des lieux à défendre ! Ce que ne supportent pas ces personnes, c’est qu’il y ait la moindre remise en cause de ces discriminations qu’ils voudraient maintenir comme normes sociales.

Ils veulent ainsi censurer « l’ABCD de l’égalité », un dispositif scolaire pour faire reculer les idées reçues sexistes et patriarcales sur ce que devraient être les « filles » et les « garçons », et les discriminations sexistes à l’école et au travail. Ce matériel pédagogique, dont la diffusion est prévue dans une dizaine d’académies, s’avère pourtant bien timide, se contentant de remettre en question certains clichés sexistes, sans pour autant remettre en question les prétendues « différences » entre les sexes. Mais c’en est déjà trop pour les partisans de la manif discrimination pour tous. Dans le même ordre d’idée, ils exigent la censure du rapport Lunacek remis à la commission européenne, qui ne fait lui aussi que demander à ce que cessent les discriminations sexistes, homophobes et transphobes. Dans le genre théorie du complot, ils évoquent un « lobby LGBT » aux manettes… Enfin, ils soutiennent la pétition de Citizengo, une association intégriste espagnole contre le droit à l’avortement, pour la censure à l’école du film Tomboy de Céline Sciamma, une oeuvre intelligente et sympathique sur les stéréotypes sexistes et l’identité de genre. Non seulement ils sont sexistes, mais l’expression artistique leur file des boutons !

Partout, la posture des porte-paroles réacs consiste à dénoncer de prétendues attaques contre leur « liberté d’expression », alors même que leurs revendications exigent la censure de textes, d’oeuvres ou de contenus scolaires ayant pour visée de réduire les discriminations et promouvoir davantage de liberté. Une porte-parole poitevine de la manif pour tous va jusqu’à dire, sans honte : « On est dans une société du prêt à penser et la Manif Pour Tous n’accepte pas un schéma de société prédéterminé. »

Nous voyons bien là l’impasse à laquelle mène ce terme fourre-tout de « liberté d’expression ». Est-il concevable d’appeler « liberté » la revendication d’un « droit » à discriminer les gens, selon leur orientation sexuelle ou leur identité de genre ? D’appeler « liberté » la revendication de censurer des films et des animations pédagogiques contre les clichés sexistes ? Est-il concevable de nous laisser discriminer, insulter et réprimer pour des choix qui ne regardent que nous, au nom de la « liberté d’expression » de personnes qui voudraient censurer nos désirs, nos corps et nos vies ?

Nous pourrions choisir d’ignorer ces attaques patriarcales, sexistes, homophobes et transphobes, tant elles sont grotesques. De fait, les affiches de la « manif pour tous » assument tellement les stéréotypes sexistes qu’on pourrait se dire qu’il vaudrait mieux en rire, plutôt que d’en pleurer de honte pour eux :

Les différences garçons-filles sont innées et indiscutables : la preuve, on est sorti du bide de nos mères avec une épée ou une baguette magique, les cheveux courts ou longs, en robe ou en pantalon.
Les différences garçons-filles sont innées et indiscutables : la preuve, on est sorti du bide de nos mères avec une épée ou une baguette magique, les cheveux courts ou longs, en robe ou en pantalon.

Et les politicards alors ? Christine Boutin n’hésite plus à parler de rapprochement entre droite et extrême-droite, éventant ainsi un secret de Polichinelle… d’autant plus que de nombreux UMP ont défilé, une fois de plus, aux côtés de partisans du FN. Le problème, c’est que le gouvernement de « gauche » cède une fois de plus face à l’attaque des lobbys, bien réels quant à eux, de sexistes et d’homophobes, d’intégristes religieux et d’organisations fascisantes. C’est le même coup que nous refait la gauche au pouvoir, qui avait jugé qu’on pouvait débattre avec les homophobes à propos du mariage homosexuel, au nom de la « liberté d’expression ». Peillon se sent ainsi obligé de concéder aux réacs qu’il y aurait bien des différences entre hommes et femmes (« Corriger les clichés sexistes, ce n’est pas effacer les différences sexuelles. »). Il alimente la confusion en disant « refuser la théorie du genre »… bref, derrière le discours « égalité et « parité » entre les sexes, aucune remise en question assumée des genres imposés, qui sont pourtant au fondement du sexisme. Valls affirme quant à lui, pour la première fois au PS et alors même que la PMA n’est pas en projet, que le gouvernement n’est pas pour la PMA. Valls confirme ainsi les mensonges de Hollande, qui s’était dit à plusieurs reprises favorable à la PMA. Passons sur l’appel du sinistre de l’intérieur à un « sursaut de la gauche » et à la « défense des valeurs républicaines », alors même qu’il continue d’expulser et de réprimer les étrangers à tout-va, et stigmatise les femmes au prétexte qu’elles portent un voile (quoi qu’on pense du voile par ailleurs).

Tout cela s’inscrit dans un retour global des attaques sexistes contre les acquis féministes, comme la remise en cause du droit à l’avortement en Espagne, mais aussi en France avec la fermeture de centres IVG ou la baisse des subventions subie par de nombreux plannings familiaux. Nous n’avons donc rien à attendre, une fois de plus, de ces pseudo « représentants » politiques, dont la priorité manifeste est de maintenir leur place dans les ors du pouvoir. Pour cela, ces personnages cyniques n’hésitent pas à renoncer à leurs promesses, et à assumer « le dialogue » avec la haine sexiste, homophobe et transphobe, à défendre « l’écoute » vis-à-vis des partisans de la discrimination comme norme sociale.

Avis à tous les sexistes, homophobes, transphobes, politicards, fachos et intégristes de toute religion qui voudraient nous interdire de disposer librement de nos corps, de nous définir sexuellement comme nous l’entendons, d’aimer celles et ceux que nous aimons : on ne vous laissera pas nous marcher sur la gueule ! Hors de question de vous laisser banaliser dans la rue, au nom de la « liberté d’expression », vos atteintes verbales et physiques à nos libertés.

A toutes vos agressions, vos insultes, vos discriminations et vos manifs homophobes et sexistes « bon enfant », nous répondrons comme il se doit : coup pour coup !

Sans titre

Juanito, Pavillon Noir, 3 février 2014