Aucune complaisance avec le viol !

Aucune complaisance  avec le viol !

Pour en finir avec les idées reçues sur le viol !

En France, une femme sur six est victime de viol ou de tentative au cours de sa vie. Il y a 75 0001 viols par an, soit 206 viols chaque jours, selon l’Observatoire national de la délinquance.
Le viol n’est pas un fait divers sordide mais un fait de société démontrant la domination que subisse les femmes.
Le viol n’est pas un acte isolé et est rarement  commis par des « maniaques inconnus » dans un parking sombre.
Dans l’immense majorité des viols, l’agresseur n’a ni couteau ni pistolet. Bien qu’un viol sur deux soit commis sans coups, tous sont des actes de violence physique et psychologique
Le violeur peut être le père, le frère, le collègue, le voisin, le conjoint. Celui dont on ne se méfie pas. La plupart des victimes ont moins de 18 ans et la majorité des filles et femmes violées le sont par quelqu’un de leur entourage, familial, pro­fes­sion­nel ou amical.
7 fois sur 8, l’agresseur est connu de la victime. Et il n’a pas forcément un profil pathologique, ou marginal. Le violeur n’est pas particulièrement pauvre, ni illettré ni déficient mental et n’appartient pas à une classe sociale particulière. Malgré cela, 93% des condamnés sont issus des classes populaires
Pourquoi ? Peut-être parce que l’on en parle moins dans les milieux favorisés, ou bien parce qu’il est plus facile de s’en sortir dans le système judiciaire lorsqu’on a un réseau et de l’argent ?

Pour en finir avec la honte et le silence : la peur doit changer de camp !

Le viol est une prise de pouvoir et une négation du droit que possède chaque individu de disposer librement de son corps et de sa sexualité, jusqu’à être utilisé comme arme de guerre. C’est la négation de l’intime et le fait qu’il soit utilisé comme arme de guerre montre bien qu’il l’une des expressions les plus brutales de la domination masculine sur les femmes.
Après le viol, la victime doit faire face au mur du silence. Parce qu’elle ressent de la honte et de la culpabilité, parce que le violeur lui impose parfois le silence ou la menace de représailles, elle est  souvent contrainte de se taire. L’entourage d’une personne violée a du mal à entendre parler d’agression, difficile à comprendre, difficile à faire face. Cette parole des femmes se heurte au mur de l’indifférence de la société voire à la volonté délibérée de les rendre responsables de l’agression.
Par peur de ne pas être crues, par peur de dénoncer un proche, voire un membre de la famille ou parce qu’elle ne veulent pas se confronter à cette justice qui est complaisante envers les violeurs, moins de 10% des victimes portent plainte.
Dès lors, dénoncer un viol, c’est dénoncer le patriarcat, le système de domination globale qui régit notre société.

Pour en finir avec le patriarcat

Le système de domination masculine organise l’oppression des femmes  au travers du travail domestique gratuit et l’éducation des enfants, de l’appropriation du corps des femmes et des entraves au droit de disposer librement de leur corps, des violences exercées contre elles (du harcèlement jusqu’au meurtre), des inégalités au travail, et de l’éducation différente entre les filles et les garçons.
Les violences contre les femmes s’exercent au travail, dans la vie privée, les espace publics, à l’école, dans les médias…
Les violences contre les femmes n’ont pas de frontières : elles s’exercent partout dans le monde.
Les violences contre les femmes ne sont pas liées à une classe sociale : elles s’exercent dans tous les milieux culturels et sociaux.
Les violences contre les femmes ne sont pas un problème individuel et privé. Ces violences systématisées impliquent une réponse collective et publique.

Pour détruire le patriarcat et en finir avec le viol,  un seul moyen la lutte collective !

  • Dénoncer la réalité des viols et permettre aux femmes d’en parler librement ;
  • Lutter contre tous les discours qui minimisent ou justifient les violences faites aux femmes
  • Mettre en place des structures militantes et autonomes permettant d’accueillir les femmes victimes de viols et de les accompagner ;
  • Mettre en place des lieux d’autodéfense ;
  • Développer les espaces où l’on se sente en sécurité, en confiance, pour penser, parler, agir !

NON, c’est NON !  Tout ce qui n’est pas oui , c’est non ! Plus jamais seulEs, plus jamais muettEs

CGA, 14 novembre 2012