Nous assistons partout à une décomposition politique sous des discours confusionnistes, à droite comme à gauche. Ainsi l’on critique les « dérives » de la « financiarisation » et du « néo-libéralisme », sans voir qu’il ne s’est agi que d’une restructuration historique de plus du capitalisme – indispensable à sa survie. On en appelle à un « keynésianisme » qui ne fut qu’un modèle, désormais obsolète, du même capitalisme. Dans le même ordre d’idée, on invoque l’Etat moderne comme garde-fou du capitalisme, voire comme son adversaire, alors qu’il lui a toujours été consubstantiel, tant en régimes dits « libéraux » ou « démocrates », qu’en régimes dits « communistes ». « Taxons le capital » ou « Développons les emplois et l’industrie » sont les tristes slogans de bureaucraties politicardes ou syndicales cogestionnaires. Le capitalisme ne s’est pas effondré sous ses propres contradictions, il a élargi toujours plus le champ de sa domination sur nos vies et nos consciences, prospérant sur la répression d’un côté, de l’autre les pseudo-débats et la digestion des contestations partielles, dans la même logique d’une résignation programmée, d’une dépossession généralisée. L’autonomie des luttes sociales et la réappropriation des décisions et des moyens de vivre ont toujours été au cœur de toutes les luttes et conquêtes sociales. Elles sont aujourd’hui qualifiées d’« extrémistes » ou de « terroristes » par les pouvoirs bureaucratique, financier, médiatique. Elus, flics, juges, marchands et journalistes répriment et marginalisent toutes celles et ceux qui passent aux actes contre leurs normes. Face au désastre social et écologique en cours, nous ne voulons plus d’explications tronquées, de critiques de surface, de nostalgies de modèles passés du capitalisme. Pour lutter contre celui-ci, il faut mettre ses logiques à nu, et s’organiser en conséquence. Nous voulons contribuer à cette démarche en proposant, le mercredi 19 décembre à 20H30 au Plan B (Poitiers), une conférence-débat « Contre la domination capitaliste et étatique ». La soirée sera introduite par une conférence portant sur les « origines, les contradictions et les adaptations du capitalisme : le rôle de l’institution étatique ». Ces rappels seront suivis d’un débat « Quel anticapitalisme aujourd’hui ? », pour réfléchir aux moyens concrets de lutter et de vivre ensemble.
Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86)