Andie 12 ans, expulsable avec sa mère et sa soeur, soutenu par son éducateur de foot

Expulsion : le coup de coeur du coach pour un gamin

 

Ancien éducateur de football du jeune Andie, Jean-Yves Ferjoux a lancé une pétition face à l’obligation de quitter le territoire qui frappe le collégien.

Lydie Bahoumina, ici avec son fils Andie à l'été 2010. « Les enfants sont touchés », soupire la maman.

Lydie Bahoumina, ici avec son fils Andie à l’été 2010. « Les enfants sont touchés », soupire la maman. – (dr)
 

Après quatre décennies à arpenter le bord des terrains (Baroc, Loudun, Dissay, Neuville…), il a pris du recul avec les choses du ballon rond. Pourtant, Jean-Yves Ferjoux repasse à l’attaque.

« Le 7 novembre, raconte-t-il, j’ai appris que Andie, un jeune Congolais de 12 ans que j’ai côtoyé à partir de 2007 quand j’étais responsable de l’école de football du Poitiers FC, était sous la menace d’une obligation de quitter le territoire en compagnie de sa mère et de sa soeur. Son frère aîné, majeur, est lui autorisé à rester sur notre sol. »

 » Ce soutien me donne le courage d’avancer  »

Cette décision, qui devait prendre effet le 8 novembre, est repoussée en raison d’un recours au tribunal administratif. « Je suis allée rencontrer la mère d’Andie. Quand elle m’a vu, elle a pleuré. » « Je ne sais pas si le recours va aboutir», soupire Lydie Bahoumina, jointe au téléphone.

A l’instar des parents d’élèves et des enseignants du collège et du lycée Camille-Guérin qui ont lancé une pétition de solidarité à Andie, élève de 6 e , Jean-Yves Ferjoux en a fait de même en son nom propre. « Ce soutien, ça me fait du bien, ça me donne le courage d’avancer », apprécie Mme Bahoumina, ajoutant : « Les enfants sont affectés par ce qui se passe. »

A travers un courriel, l’ancien coach mobilise ses réseaux. Footballistiques ou non. « Andie est né en France et ne connaît pas d’autres pays, indique-t-il dans son message. Cette mesure est absurde car elle a pour effet de séparer les membres de cette famille. » Jean-Yves Ferjoux demande encore au maire de Poitiers d’intervenir auprès du préfet « pour retirer cet arrêté » et de délivrer à Mme Bahoumina « un titre de séjour vie privée et familiale afin de permettre à ses enfants de terminer leur scolarité sereinement ».

Selon son instigateur, la pétition aurait déjà recueilli plus de 200 signatures.

Nouvelle République, Jean-François Rullier, 15 novembre 2011