» Les retraités ont-ils le droit de vivre ? «
Les motifs de grogne sont nombreux pour les représentants de l’Union syndicale des retraités de la Vienne qui l’exprimeront haut et fort le 5 mars.
Parce qu’ils expriment tout haut le ras-le-bol ressenti par celles. et ceux qui le vivent au quotidien, les représentants de l’Union syndicale des retraités de la CGT de la Vienne ont décidé de prendre part à la journée d’action du 5 mars prochain aux côtés des actifs. Et les motifs de grogne sont nombreux. Marc Laprie, secrétaire générale à l’Union, Jacques Morisset, secrétaire-adjoint de l’Union et Catherine Giraud, membre du secrétariat de l’Union dressent un état des lieux qui interpelle.
Seuil de pauvreté
Pour les trois syndicalistes, les retraités sont malmenés en France. « Comment peut-on vivre avec une retraite de 840 euros en moyenne ? L’équivalent du seuil de pauvreté. D’autant plus que le loyer mensuel pour une maison de retraite ou un Ehpad se situe entre 1.600 et 2.200 €. Des sommes qui impactent forcément sur les familles et notamment les enfants qui, dans la plupart des cas, ont eux aussi des difficultés à vivre décemment. » S’appuyant sur les projections « catastrophiques » du Conseil d’orientation des retraites, Marc Laprie a dénoncé : la très faible revalorisation des pensions, les propositions régressives avancées par le Medef par rapport aux ouvertures de droits (notamment le recul de l’âge), la création d’une taxe additionnelle de 0,3 % à partir du 1er avril sur les retraités imposables, la baisse annoncée pour les chômeurs seniors dispensés de recherche d’emploi de la valeur de la part AGFF (Association qui assure entre autres le surcoût des départs avant l’âge du taux plein dans les régimes complémentaires ARRCO et AGIRC) … A cette liste non exhaustive s’ajoutent les hausses successives de l’énergie, des transports, de l’audiovisuel, la perte d’une demi-part pour l’imposition des veufs, veuves ou retraités séparés, la remise en cause de l’abattement des 10 %, une revalorisation des pensions de 0,8 % (alors que l’inflation est à 1,8 %)…
Questionnaire
« Avons-nous le droit de vivre ? », devait résumer Marc Laprie. Et c’est pour prendre le pouls d’une partie de la population, souvent isolée et qui souffre de cette situation, que l’Union syndicale lance une vaste campagne de sensibilisation auprès des retraités en distribuant un questionnaire sur tous les marchés du département. Un moyen supplémentaire de connaître les difficultés et les attentes de cette frange de la population. Les syndicalistes espèrent de nombreux retours pour pouvoir par la suite interpeller les députés sur ce sujet. A suivre…
M-L A, Nouvelle République, 20 février 2013