Exactions de l’armée malienne dans le cadre de l’opération Serval
Des infos sur les exactions commises par l’armée malienne lors de la reconquête du Nord du Pays. Trouvé sur Toumast press (http://www.toumastpress.com/), site touareg proche du MNLA, indépendantiste et laïque.
Depuis le début de l’opération serval dans l’Azawad, le MNLA n’a cessé d’interpeller au respect des droits des populations civiles face à l’esprit de vengeance animant les militaires maliens et des élus locaux de retour d’exil à Tombouctou et Gao. Les « revenants » essaient de galvaniser l’esprit de vengeance des populations locales. Le Mouvement National de Libération de L’Azawad rappelle à l’opinion Nationale et Internationale qu’il reste toujours attaché aux principes du droit international en matière de protection des populations civiles.
A Sokolo, au cours de la semaine du 22 au 27 octobre 2012: huit (08) éleveurs Touaregs ont été enlevés et exécutés dans un campement non loin de Diabali dans la région de Ségou et exactions contre d’autres nomades dans un campement entre Sokolo et Nara en milieu de semaine. On nous a parlé de militaires qui entrent dans le campement, et qui repartent avec des hommes mais aussi des véhicules et des moutons, nombreux à la veille de la fête de la Tabaski. C’est cette caserne de Diabali qui était déjà montrée du doigt dans le massacre des seize prédicateurs musulmans le mois dernier. Les inquiétudes du Secrétaire General de l’ONU Ban Ki moon au mercredi 28 novembre, s’est dit préoccupé par les risques d’une intervention militaire au Mali, et a demandé au conseil de s’assurer que cette force africaine respectera les droits de l’homme avant de donner son feu vert à sa mise en place, les soucis du secrétaire General de l’ONU s’avèrent de nos jours une réalité.
En ce début d’année 2013, lors d’une conférence de presse donnée le mardi 22 janvier, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a salué l’intervention « courageuse » de la France au Mali. Ban Ki-moon reprend encore sa mise en garde à plusieurs reprises contre les risques humanitaires de cette intervention. Pourtant, la résolution 2085 des Nations unies prévoit un processus politique. Celui-ci devrait permettre des négociations avec les mouvements qui ont rompu tout lien avec les organisations terroristes ; le MNLA à toujours pris ses distances de ces groupes et a refusé toute compromission avec eux.
Malgré l’appel à la retenu de l’ONU et des ONG, les Autorités Maliennes ont fermé les yeux sur ces crimes très préoccupants.
REGION DE MOPTI
Humain Rights Watch rapporte:
- Human Rights Watch déclarait le 1er février 2013 : « Les forces du gouvernement malien ont exécuté sommairement au moins 13 partisans présumés des islamistes et ont fait disparaître de force cinq autres hommes dans la ville-garnison de Sévaré et à Konna au mois de janvier 2013, a déclaré. Des groupes armés islamistes à Konna ont exécuté au moins sept soldats maliens, dont cinq étaient blessés, et ont utilisé des enfants comme soldats dans les combats.
- Selon les Temoignage de proches et de voisins recueillis par Human Right Watch Un autre témoin a raconté que le 22 janvier, des soldats maliens ont emmené un responsable religieux bien connu du village de Gnimi-Gnama alors qu’il se préparait pour la prière. Cinq jours plus tard, son corps boursouflé a été découvert à un kilomètre de là. Entre le 9 et le 18 janvier à Sévaré, Konna et dans les villages environnants, des soldats maliens auraient aussi fait disparaître de force cinq hommes, des Peuls pour l’essentiel.
Amnesty International a recueilli plusieurs témoignages indiquant que des membres de l’armée malienne ont commis des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées les 10 et 11 janvier. Plus de 20 civils auraient été arrêtés dans la rue ou devant la gare routière à Sevaré. Des corps ont été jetés dans un puits dans le quartier de Waïludé. La Federation International des Droits de l’Homme a alerté la communauté internationale de cette situation appelant les acteurs concernés à réagir pour éviter de plus amples actes de représailles et de graves tensions intercommunautaires. Répondant à ces informations, le ministre français de la Défense a appelé l’encadrement de l’armée malienne à être « extrêmement vigilant » envers les risques d’exactions. « L’armée doit être irréprochable et il ne saurait être question pour nous de cautionner des actes que nous reprochons aux terroristes », a par ailleurs déclaré le gouvernement malien dans un communiqué, tout cela restera lettre morte.
Les vengeances tant annoncées avant le début l’opération serval s’ensuivent et s’enchainent à la connaissance de l’opinion publique Nationale et Internationale, sans qu’aucun auteur ne soit arrêté. Ces deux derniers mois furent ceux de la fureur d’une armée, n’ayant pas pu digérer sa défaite dans l’Azawad, s’en prend à des civiles désarmés et loin de tout secours pour assouvir sa haine. Les exactions sommaires et extra judiciaire se suivent devant le regard désabusé d’une opinion Internationale qui hésite à clamer haut et fort son indignation devant ces horreurs.
Selon le correspondant de Russia Today Gonzalo Wanchad:
- Au sujet du nombre de victimes, le correspondant de Russia Today cite en exemple le cas précis d’un des 25 villages qui composent la localité malienne de Konna : « Le bilan final de la libération est en tout cas déplorable. Selon notre enquête, l’armée de l’air française a fait seulement deux morts parmi les rebelles. Mais, c’est la population qui a payé la facture la plus lourde : 14 civils ont trouvé la mort sous les bombes françaises », rapporte le correspondant de Russia Today (Voir la vidéo).
- « Au moment du bombardement, je n’étais pas chez moi. J’étais en train de prier quand on est venu me dire que ma famille avait été bombardée. Ils ont détruit tout que j’avais : ma famille et mes moyens de subsistance », a dénoncé devant la caméra de Russia Today, Idriss Méïga, un paysan de Konna dont la femme et les 3 enfants (âgés de 11, 10 et 6 ans) ont été tués dans un des raids aériens français.
- Abdoul Kappo explique pour sa part que sa famille a dû prendre en charge les 3 enfants d’une mère tuée dans les bombardements. « Les petits sont arrivés en courant et nous ont dit que leur mère avait été tuée. Je les ai accueilli chez moi. Leur mère est morte après avoir agonisé pendant une heure. Elle nous a laissé les 3 petits. Maintenant, ils n’ont que nous », explique Abdoul Kampo
Olivier Herviaux journaliste du monde rapporte:
- Dans la région de Niono, d’autres témoignages font état d’exactions menées par l’armée malienne. C’est le cas de deux cousins, Aboubakrim Ag Mohamed, un marabout et cultivateur âgé de 37 ans, et Samba Ag Ibrahim, un berger âgé de 50 ans, tués à Ceribala, à 40 km de Niono le vendredi 18 janvier 2013.
- Kona: (05) cinq civils, dont une mère et ses trois jeunes enfants, ont été tués lors de la contre-offensive menée par les troupes française et malienne.
Un témoignage édifiant de Hadija Minetou sur Bellerama
« Traduction: Elle est arrivée au camp des refugiés de M’bera à l’est de la Mauritanie. Elle s’est réfugiée en recherchant une sécurité tout en laissant derrière elle deux de ces enfants dans sa ville suite au déclanchement de la guerre. Menatou a eu tout dernièrement des informations confirmant que des traitres se sont pris à ces fils. La chaine Sahel a eu cet entretien avec elle: C’était un débat extrêmement émouvant, elle se souvenait avec tristesse de ses deux enfants et un frère qu’elle avait laissé dans la région de Mopti après avoir été obligée de les quitter et perdre leurs nouvelles et elle vient d’apprendre qu’ils ont été sauvagement tués. Elle pleurait en disant ceci : Nous appartenons à Dieu et vers Lui que je retournerai, Je vous jure qu’ils ont été tous tues. Cette vieille n’a pas pu dormir depuis qu’elle avait perdu les nouvelles de ses fils et de son frère. Elle vit des moments extrêmement difficiles, à tout moment qu’elle veut discuter, elle se rappelle que la guerre est entrée dans la phase du nettoyage ethnique et se demande : comment sauver les innocents civils de cette tragédie. Voici l’histoire d’Aminatou, une veuve refugiée, qui a fait 10 jours de route entre Mopti et Toumbouctou en bravant les difficultés et surtout traumatisée par le chagrin d’avoir été contrainte d’abandonner ses enfants et son frère dont les bourreaux n’urent aucune pitié !!!!! Qui peut lui venir en aide? ».
REGION DE TINBOUCTOU
Les informations recoupées à travers nos enquêtes, auprès des témoins et des membres des familles des victimes font état d’une chasse aux « Touaregs ». La reprise de Tombouctou et Gao par les armées Françaises et Maliennes appuyées par les Nigériens ont été suivies de pillage, de vols, et de vandalisme contre les habitants et leurs biens.
Ont été exécutés:
A Tinbouctou:
- Le 06 Février 2012 à Tombouctou, Mohamed Ag Mohamed Ousmane Ag Hama Ag Ihalissane dit Wagui, homme âgé de 65 ans et père de 11 enfants (06 garçons et 05 filles), a été arrêté par des éléments de l’armée malienne sous le Commandement du Colonel Sangaré et du Capitaine Konate, et exécuter sommairement
- Mohamed Lamin Ould Hamoudi, Directeur de la Medersa Nour El Moubine
- Mohamed Ould Tijani et d’autres corps non encore identifiés, tué par l’armée malienne et sa milice Gandakoy.
- Dans la même ville de Tombouctou, fût découvert une fosse commune non loin de l’hôtel Azalai avec des corps dont certains identifiés et certains non –identifié.
L’une des dernières exactions commises contre les civils Touareg et Arabe date du 14/02/2012 à Tombouctou. Dans des circonstances qui restent encore à déterminer (aucun observateur indépendant n’est sur place), l’armée malienne a arrêté Eljimite Ag Khaked (56 ans) et son fils Biga Ag Eljimite (19 ans). Peu après, les corps des deux victimes ont été retrouvés en dehors de la ville.
A Douenza: Ould Douchy A Ber: Mohamed Ibrahim Ag Hama connues sous le nom de Daha A Gossi, le 10 Février 2012, l’imam Mohamed Issouf Ag Attayoub et une autre personne dont on n’arrive pas à avoir le nom. A Léré: le 15 janvier 2012 par l’armée malienne :
1-Moctar AG BARHA 2-Oumar AG AYAYE 3-Ibrahim AG MOSSA 4-Ibrahim AG HALAY 5-Mohamed Balla AG INTAMALOU 6-Houmaydi AG INTAHANA 7-ABDALLAH AG MATTA 8-Mohamed AG SOUKA 9-Iskaw AG ALKHER 10-Amaha AG ELMAHDI
Dans la ville de Gossi et environs l’armée malienne est pointée du doigt par les rapporteurs et témoins. Le nombre de personnes portées disparues, est estimé à plus de 32 selon les témoins qui ont assistées à leur arrestation le jour de la foire de la ville de Gossi. Parmi eux des enfants, des vielles personnes. L’essentiel est d’ètre de « peau rouge » comme disent les militaires et leurs guides. Les 11 qui sont communiqué parmi les 32 sont des fois des identités exactes de ces personnes ou des pseudonymes selon les rapporteurs. Ils auraient été exécutés à quelques kilomètres de la ville, le long d’une marre connue sous le nom de « Ebang I Mallane ».
REGION DE GAO
Dans la région de GAO précisément la localité de Tagarangabote (cercle d’Ansongo, site des derniers affrontements entre MNLA et MUJAO), l’armée malienne a interpellé toute la population au niveau d’un point d’eau et 22 motos ont été retirées de leurs propriétaires et brulées. Un homme a été dépossédé de sa voiture 4/4 et de son téléphone satellitaire puis trainé de force à Ansongo. Dans la ville de Gao eurent lieu des exactions et des exécutions sommaires. Nous informons que dans chacune des villes et villages cités ci-contre, des fouilles systématiques des domiciles ont eu lieu avec la confiscation des biens des personnes et le saccage du peu qui restait entre les mains des familles.
Personnes portés disparu :
- A Gossi:
1.Alkhalifa Haidara, 2.Bada lamina Ould Taher, 3.Checkou Kounta, 4.Ahmed Ould Bakaye, 5.Med Aly; 6.Aboubacrine Ag Ayouba (14 ans), 7.Bachir Ould Hammar, 8. Fassil kountam, 9.Aghaly Ag Sidi, 10.Abdourazack Ould Yahia, 11.Mohamed Ag Issouf,
- A Toya: Med Ag Atiyoub, et son frère Abdallah Ag Attiyoub
- A Boni: Oumar Ag Koukou
- A Nara: Sergent de la Garde Nationale chef Arby ould Chaibani
- A Kati: Sergent Wani Ould Oumar
- A Tinbouctou: (Jeudi 14 Fevrier) Aly Ould Khabadi, commerçant au quartier Abaradjou
- A Tinbouctou: Akassam Ag Himna
Des exécutions sommaires eurent lieu avec des précisions de noms et toutes les données n’ont pas pu être trouvées à cause de la pression sur les civils et la chasse aux personnes de « peau claire ». Nous informons que dans chacune des villes et villages cités ci-contre, des fouilles systématiques des domiciles ont eu lieu avec la confiscation des biens des personnes et le saccage des familles. Le MNLA se dit préoccupé par l’impunité des crimes contre les populations civiles de l’Azawad et cela durant tous les conflits (1963 à 2012) avec le Mali, et dont les auteurs restent toujours et dans l’appareil politique et militaire malien, et ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire.
Comme l’annonçait Monsieur Hama Ag Mahmoud, membre du MNLA en octobre 2012, Bamako doit réagir vite, très vite et prendre des mesures claires : « Il faut qu’on donne la preuve qu’il y a un gouvernement, qui surveille le territoire. Nous attendons une enquête et des mesures surtout. Des preuves de sanctions prises. Pas des sanctions militaires mais des sanctions pénales ».
Le MNLA se dit préoccupé par l’impunité des crimes contre les populations civiles de l’Azawad et cela durant tous les conflits (1963 à 2012) avec le Mali, et dont les auteurs restent toujours et dans l’appareil politique et militaire malien, et ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire.
Le Droit International humanitaire, ou droit de la guerre, s’applique à tous les Camps du conflit armé au Mali. Le droit applicable inclut l’article 3 commun aux Conventions de Genève de 1949, le protocole II des Conventions et le droit de la guerre coutumier. L’article 3 commun et le protocole II interdisent spécifiquement le meurtre de combattants capturés et de civils en détention. Les individus qui commettent délibérément de graves violations du droit de la guerre peuvent faire l’objet de poursuites pour crimes de guerre. A cet effet le MNLA, interpelle les juridictions Nationales et Internationales pour que lumière soit faite sur le Mali et que les auteurs (civils et militaires) des massacres successifs ayant endeuillés le peuple de l’Azawad soient mis aux arrêts et traduits devant les Juridictions Internationales notamment la Cour Pénale Internationale, ayant ouvert une enquête sur la situation au Mali. Vu toutes nos mises en gardes qui sont restées sans suite malheureusement, vu le génocide des années 1990, l’ouverture d’un Tribunal spéciale pour le Mali serait une nécessité absolue pour faire la lumière sur toutes exactions qui ont eu lieu de 1963 à ce jour. Le MNLA rappelle que les crimes de guerre commis par n’importe quel belligérant doivent être pris en compte et punis en vertu de la Convention de Genève de 1949.
Moussa Ag Acharatoumane Chargé des droits de l’homme au sein du CTEA
Vu sur Sous la cendre, 20 février 2013
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NON à la guerre française au Mali !
Rassemblement jeudi 21 février à 18h place de la mairie à Rennes
Depuis plus de trois semaines, l’Etat français mène la guerre au Mali. La France, pompier pyromane, prétend pouvoir éteindre une situation qu’elle a largement crée. La société malienne a été laminée par des années de plans d’ajustement structurel imposés par le FMI pour le remboursement de la dette malienne, pour lequel la France est directement intéressée. C’est encore l’Etat français qui, par le biais de la CEDEAO dirigée par Monsieur Ouattara- dont on sait à quel point il doit beaucoup à l’armée française dans son accession au pouvoir en côte d’Ivoire en 2011- a alimenté le chaos politique au Mali, en représailles de la destitution en Avril 2012 de la présidence corrompue d’Amadou Toumani Touré que la France soutenait. Et privant aussi l’armée malienne de ses moyens logistiques.
Une forte partie de la population malienne et nombre de travailleurs maliens immigrés en France ont été soulagés par l’intervention de l’armée française face à l’oppression du fanatisme religieux au nord Mali. Mais l’armée française n’est en rien intervenue pour protéger la population mais pour ses intérêts impérialistes.
Ce ne sont pas des raisons humanitaires qui motivent la guerre française au Mali, mais des intérêts impérialistes, dans la plus pure tradition des agissements de la France Afrique. Comme un aveu, cette guerre permet à la France d’envoyer des troupes militaires pour sécuriser les mines d’uranium d’Areva Au Niger.
Cette mise en coupe réglée par les trusts français va de pair avec le maintien de gouvernements et d’appareils d’État alliés de l’impérialisme français et pour cela corrompus, plus soucieux de s’enrichir sur le dos de la population que de la défendre. On l’a vu au Mali où, lorsque les djihadistes sont arrivés, l’armée malienne a détalé sans demander son reste en leur livrant la population.
Aujourd’hui, alors que l’armée malienne reprend le terrain sur les traces de l’armée française, on apprend déjà qu’elle se livre à un certain nombre d’actions de représailles contre une partie de la population, en l’accusant d’avoir été complice des islamistes. Au point qu’on peut déjà se demander quelles nouvelles catastrophes, quels nouveaux massacres se préparent avec la reconquête du Nord-Mali par l’armée française et par les armées de pays africains dont aucune n’est réputée pour son respect des populations. Et c’est vrai bien sûr y compris de l’armée française. Que l’on se souvienne de son rôle au Rwanda !
Pour marquer notre solidarité avec le peuple malien, à travers toutes ses communautés, pour dénoncer une guerre impérialiste, qui comme toutes les précédentes – Irak, Afghanistan, Somalie…- n’alimenteront que le chaos, la guerre civile et ne renforceront que les extrémistes religieux :
Rassemblement jeudi 21 février à 18h
place de la mairie à Rennes
Premiers signataires :
Alternative Libertaire, Breizhistance-IS, Jeunes Communistes, Lutte Ouvrière, Nouveau Parti Anticapitaliste
Vu sur Rennes Info, 20 février 2013