Réchauffement climatique : la situation s’aggrave
Il ne fait pas bon être climato-sceptique. La revue Science vient de publier une étude démontrant que le réchauffement climatique récent est « sans précédent » et incomparablement plus rapide que durant les périodes de réchauffement précédentes. En étudiant les anomalies de température sur plus de 11 000 ans, les auteurs apportent des éléments supplémentaires pour définitivement écarter l’idée selon laquelle le réchauffement climatique actuel serait dû à la variabilité naturelle du climat.
Cette étude est rendue publique quelques jours après que l’observatoire Mauna Loa d’Hawaï ait mesuré un incroyable bond de la concentration de CO2 dans l’atmosphère en 2012. Celle-ci a augmenté de 2,67 parties par million (ppm) pour atteindre les 395 ppm, approchant l’augmentation record constatée en 1998 (2,93 ppm). Les premières données de 2013 laissent penser que les tendances ne sont pas prêtes de s’inverser. Le relevé record de février 2013 est déjà plus élevé que le plus haut niveau atteint en 2012. La barre des 400 ppm se rapproche, alors qu’il faudrait revenir à 350 ppm pour avoir une chance raisonnable de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique.
Pour Pieter Tans, qui dirige l’équipe de mesure des émissions de gaz à effet de serre pour l’administration états-unienne (NOAA), il ne fait aucun doute que « le principal facteur est l’augmentation de la consommation d’énergies fossiles ». L’Agence Internationale de l’Énergie a recommandé dans un rapport fin 2012 que « notre consommation, d’ici à 2050, ne représente pas plus d’un tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles ».
Bastamag, Maxime Combes, 12 mars 2013