NdPN : « Contrairement à la fonte de la banquise, la fonte des glaces d’eau douce, c’est-à-dire des calottes glaciaires et des glaciers, contribue à la montée du niveau de la mer. Sur le continent antarctique, ce sont 30 millions de km3 de glace qui sont stockés, soit 2 % de l’eau terrestre, mais 75 % de l’eau douce et 90 % des glaces. La fonte totale de l’Antarctique équivaudrait à une hausse du niveau de la mer de l’ordre de 60 mètres auxquels il faudrait ajouter la fonte du Groenland, de l’ordre de 7 mètres de plus, l’incertitude étant de plusieurs mètres. » (vu sur une page du CNRS).
En Antarctique, la fonte des glaces dix fois plus rapide
Les glaces de l’Antarctique fondent dix fois plus vite qu’il y a 600 ans pendant l’été, la perte de banquise ayant été la plus rapide au cours des 50 dernières années, révèle une étude internationale à laquelle ont participé des laboratoires de Grenoble et Montpellier.
Les chercheurs ont foré à 364 mètres de profondeur sur l’île de James Ross dans le nord de la calotte antarctique afin de mesurer les températures il y a plusieurs centaines d’années.
Les couches successives dans les échantillons carottés révèlent le mouvement de fonte et de regel des glaces.
« Nous avons établi que les conditions les plus froides sur la péninsule antarctique et la plus petite quantité de glace fondue ont prévalu il y a 600 ans », a expliqué Nerilie Abram, de la British Antarctic Survey de Cambridge (Grande-Bretagne).
« A cette époque, les températures se situaient autour de 1,6 degré Celsius au-dessous des températures enregistrées à la fin du 20ème siècle et la quantité de neige tombée chaque année ayant fondu puis regelé était de 0,5%. Aujourd’hui, la quantité de neige tombée fondant chaque année est dix fois plus importante », selon elle.
Les températures ont régulièrement augmenté depuis des centaines d’années mais la fonte ne s’est intensifiée que vers la moitié du 20ème siècle, affirme cette étude parue dans la revue Nature Geoscience.
Cela signifie que le réchauffement dans l’Antarctique a atteint un tel niveau que même de légères augmentations de température peuvent causer une forte accélération de la fonte.
Jack Triest, du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement du CNRS de Grenoble et Françoise Vimeux, de l’Institut de Recherche pour le Développement, Laboratoire HydroSciences Montpellier et Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environment de Gif-sur-Yvette ont participé à cette étude.
AFP, 15 avril 2013