NdPN : pourtant peu habituée à mettre en garde EDF, l’Autorité de Sûreté Nucléaire vient de renouveler sa charge contre la gestion pour le moins inquiétante de la centrale de Civaux (voir ici un précédent article). Arrêt immédiat du nucléaire !
La centrale de Civaux placée sous surveillance
L’Autorité de sûreté nucléaire dénonce « une tolérance trop grande pour les écarts constatés avec les normes en vigueur » à la centrale nucléaire de Civaux.
L’Autorité de sûreté nucléaire a annoncé ce matin au cours d’une conférence de presse organisée à Bordeaux qu’elle surveillait avec une vigilance accrue la centrale nucléaire de Civaux où de nombreux incidents de sécurité ont été observées l’an dernier.
« Cette souplesse n’a pas eu de conséquence sur la sécurité du public et se traduit par une mauvaise application des procédures ou une tolérance trop grande pour les écarts constatés avec les normes en vigueur « , a déclaré à l’Agence France Presse Anne-Cécile Rigail, responsable de l’ASN dans le Sud Ouest (Midi-Pyrénées, Aquitaine et Poitou-Charentes).
« Mais depuis des années, l’ASN, autorité administrative indépendante dont une des missions est de contrôler les centrales, a dit à EDF que le niveau de culture et de rigueur des personnels nous paraissait insuffisant », a-t-elle ajouté. « Le fait est qu’à Civaux, il y a culturellement, parfois, une certaine souplesse avec l’application des règles qui n’est pas acceptable pour un exploitant nucléaire. »
Anne-Cécile Rigail a cité en exemple la fuite de tritium dans la zone de stockage des effluents radioactifs qui avait pollué les eaux souterraines de Civaux en janvier 2012. L’ASN avait alors pris la décision relativement rare de sommer EDF de mettre ses installations en conformité en informant la justice de l’incident.
« Mais l’ASN entend veiller à ce que les incidents de Civaux n’aient pas d’autres conséquences », a ajouté la responsable.
Le rapport annuel sur la sûreté nucléaire et la radioprotection en France pour l’année 2012 qui a été publié le mois dernier pointait déjà du doigt le site poitevin qui figure dans la liste des quatre mauvais élèves en matière de sûreté nucléaire (avec celui de Chinon, en Touraine). L’ASN écrivait alors que le site devait « assurer un suivi plus rigoureux des matériels qui contribuent à la protection et à la surveillance de l’environnement ».
Sollicitée par la rédaction, la direction de la centrale de Civaux n’a pour le moment pas réagi aux propos de la chef de division de l’ASN.
lanouvellerepublique.fr, 23 mai 2013
Mise à jour : nouvel article de la NR ici, aujourd’hui 24 mai. Le directeur de la centrale fait très fort avec une réponse au ton autosatisfait.