NdPN : Poitiers by night ville morte ? Cette protestation du gérant de l’A minima café de Poitiers témoigne plus largement d’un ras-le-bol contre la politique municipale imposant, depuis déjà plusieurs années et en accord avec la préfecture, un véritable couvre-feu sur la vie nocturne. Laisserons-nous la ville entière devenir un cimetière de vie sociale, à l’image de la rue Carnot ou de la Place d’Armes ?
Agacement maximum pour le patron de bar
Dans sa lettre ouverte, Guillaume Lagandré questionne le maire de Poitiers de façon sarcastique sur l’existence même des bars lors de la prochaine mandature.
Grand-rue, le patron de bar n’a pas apprécié les remarques faites lors d’un contrôle de police et a tenu à le faire savoir au maire dans une lettre ouverte.
Visiblement, Guillaume Lagandré est remonté. Un maximum. « A donf » comme diraient les étudiants qui composent la majeure partie de sa clientèle. Il est le patron, depuis quatre ans et demi, du bar A minima Café, situé derrière la belle façade historique du 17e de l’hôtel du Grand Prieuré d’Aquitaine au 159 de la Grand-rue.
Membre de la commission municipale de la vie nocturne créée en 2010 autour de Jean-Claude Bonnefon, conseiller municipal délégué à la tranquillité publique, Guillaume Lagandré a saisi sa plume pour envoyer une lettre ouverte (consultable sur la page Facebook de l’établissement) à Alain Claeys, maire de la ville. Une lettre qui fait suite à la visite d’un policier dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
» L’ambiance était bon enfant «
Se voir reprocher la quarantaine de personnes stationnant devant le bar et signifier une convocation ultérieure pour « tapage » étonne Guillaume Lagandré. « Alors que personne n’est en état d’ivresse manifeste, personne ne tient de verre à la main, personne ne se bat, l’ambiance est bon enfant », précise-t-il dans sa lettre ouverte. Il y fait part de son étonnement quand son interlocuteur lui reproche de ne pas avoir d’autorité sur l’attroupement situé devant son établissement tout en le menaçant de sanction. « Un cafetier n’est en rien détenteur de l’autorité publique », explique le commerçant qui devient visiblement agacé quand il évoque son interlocuteur remettre finalement en cause dans leur entrevue l’existence même des lieux de vie nocturne : « Si ce bar n’existait pas, il n’y aurait eu personne devant. » Jean-Claude Bonnefon, qui a pris connaissance de la lettre ouverte, relativise l’évènement et entend calmer le jeu en assurant qu’ « il y a fort longtemps que l’ établissement n’a pas fait parler de lui. » Et de poursuivre : « « Il s’agit d’un contrôle ordinaire », m’a-t-on dit au commissariat, dans le cadre d’une rue sensible qu’est la Grand-rue. »
Dominique Bordier, Nouvelle République, 24 mai 2013