NdPN : ce tract a été diffusé par des antifascistes lors de la manif du 6 juin à Poitiers.
Hommage à Clément – Antifascistes toujours
Clément Méric, 18 ans, militant syndicaliste, antifasciste et révolutionnaire, est en état de mort cérébrale. Il a été assassiné hier, mercredi 5 juin 2013, par des fascistes qui ont attaqué brutalement un groupe de camarades de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue.
Pendant des mois, le gouvernement a laissé proliférer dans la rue des rassemblements homophobes et sexistes, qui ont largement diffusé des discours intolérables et contribué à donner des ailes aux fascistes de tout bord. Nous nous sommes mobilisé-e-s à chaque fois, et à chaque fois nous avons été étroitement encadré-e-s voire intimidé-e-s par la police d’Etat.
Nous sommes bien sûr en colère contre la droite, qui en appelle aujourd’hui à la répression contre les assassins de Clément, alors même qu’elle est largement responsable, par ses discours nauséabonds, de la montée de l’extrême-droite avec laquelle elle n’a pas hésité à défiler ces derniers mois.
Mais nous sommes aussi en colère contre cette « gauche » au pouvoir, qui en appelle à manifester en hommage à Clément, alors qu’elle participe elle aussi à la montée de la haine et du rejet de l’autre, avec son insupportable politique anti-immigré-e-s, ses expulsions de Roms, son aide aux riches, son matraquage des pauvres, son aberrant “débat citoyen” avec les homophobes et sexistes. Le PS, avec son immonde défense des frontières nationales, des frontières de classe et des frontières de genre, en appelle (en chœur avec d’autres partis de gauche et de droite, ) à de nouvelles lois répressives pour contrer les groupuscules d’extrême-droite. Or ceux-ci ne sont que le déplorable résultat d’une politique globale de haine, développée par tous les partis qui se sont succédés au pouvoir.
De toute évidence, ce ne sont pas des interdictions légales qui empêcheront les fascistes de nuire. Pour notre part, nous ne comptons guère sur les lois d’Etat pour contrer la haine et les divisions que ces lois inscrivent dans le marbre. Notre antifascisme est au quotidien, dans la rue. Il repose sur la solidarité en actes, l’action directe et l’auto-organisation, entre tou-te-s les exploité-e-s, tou-te-s les dominé-e-s.
Pensées fraternelles pour les proches de Clément, et ses compagnes et compagnons de luttes. Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à Clément est de continuer à défendre son engagement, qui n’est pas mort avec lui.
Des antifascistes de Poitiers