Les affrontements se poursuivent en Egypte
Des manifestants continuaient dimanche de s’opposer aux forces de l’ordre sur la place Tahrir du Caire, au lendemain d’une journée d’affrontements ayant fait deux morts et près de 800 blessés.
Dans des scènes qui n’étaient pas sans rappeler la révolution de février qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir, des centaines de jeunes Egyptiens ont scandé « le peuple veut la chute du régime », réclamant à l’armée un transfert rapide des pouvoirs.
Des milliers de jeunes manifestants continuaient de défendre dimanche matin leur présence sur la place Tahrir en disposant des barrières.
« Voilà ce que fait le ministère de l’Intérieur, qui dit faire acte de légitime défense ! », criait un manifestant brandissant une cartouche. Dans les rues portant les stigmates des évènements de la nuit, d’autres montraient des douilles et des restes de bombes lacrymogènes.
Les heurts ont éclaté samedi lorsque les policiers ont tenté d’évacuer les quelque 500 manifestants qui se trouvaient toujours sur la place, au lendemain d’une grande manifestation qui avait réuni 50.000 personnes.
Un homme de 23 ans a été tué par balle au Caire, un autre à Alexandrie, et 766 personnes ont été blessées selon le ministère de la Santé cité par l’agence de presse officielle Mena.
Un responsable des forces de sécurité a assuré que la police n’avait pas tiré à balles réelles et que l’armée était restée en dehors des affrontements.
Reuters – Marwa Awad et Shaimaa Fayed – dimanche 20 novembre 2011
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Le bras-de-fer continue place Tahrir au Caire : au moins 33 morts
Les heurts entre des manifestants hostiles au pouvoir militaire et les forces de l’ordre se poursuivent ce lundi au Caire. Ce qui laisse craindre le report des élections législatives prévues dans une semaine.
Au moins 33 morts au Caire, selon le ministère égyptien de la Santé. Peut-être davantage… Les affrontements entre les manifestants islamistes et libéraux réunis place Tahrir depuis vendredi et la police égyptienne ont pris une tournure particulièrement violente hier. Ce matin encore, quelque 3.000 personnes affrontent à coup de pierres la police anti-émeute, armée de son côté de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.
Des heurts à une semaine des premières élections législatives depuis la chute de Moubarak. Elections menacées désormais de suspension. Les Frères musulmans, les mieux placés dans les sondages, ne veulent pas en entendre parler.
Les manifestants réclament notamment le retrait d’une réforme constitutionnelle destinée à maintenir ad vitam les privilèges de l’armée, actuellement au pouvoir. Ils exigent aussi de l’armée qu’elle cède les rênes du pays aux civils, dès la fin des législatives, alors que le Conseil militaire l’envisage pour bien plus tard, fin 2012 ou début 2013.
France Info, 21 novembre 2011