Hier, des dizaines de milliers de manifestant-e-s défilaient pour la « marche des fiertés », anciennement appelée gay-pride. Elle a réuni comme chaque année des lesbiennes, gays, bis et trans qui ont montré que les manifs homophobes ne les avaient pas renvoyé-e-s au placard. Et de nombreuses personnes soutenant leurs revendications antipatriarcales. Les manifestant-e-s ont appelé à poursuivre la lutte contre les discriminations au quotidien et les violences homophobes, pour la PMA, pour la reconnaissance de la filiation dès la naissance, pour la reconnaissance des droits des trans, pour la facilitation du changement d’identité sexuelle et de genre. Pour ne plus raser les murs ! Une bande d’homophobes « hommen », déployant une banderole pathétique du haut d’un balcon, se sont faits huer et railler par la foule.
Occasion de rappeler les origines de cette marche annuelle : dans la nuit du 28 juin 1969, dans le quartier de Greenwich village à Stonewall Inn (New-York), des homosexuel-le-s, des bis et des trans répondent à un énième raid homophobe de la police, en résistant violemment aux flics. Malgré les arrestations et les tabassages, les LGBT tiennent le quartier, repoussant les assauts de la police anti-émeutes. Cet événement sera suivi de plusieurs jours d’émeutes, permettant aux LGBT d’unir leurs revendications et de s’organiser radicalement ; avec des endroits pour se rencontrer, des journaux et une militance liant les revendications LGBT à une lutte globale contre le patriarcat, le capitalisme et l’Etat. De ce mouvement essaimeront de nombreux autres (on peut citer le FHAR en France). Un an après, des manifs commémoratives de cette affirmation des fiertés avaient lieu aux Etats-Unis. La « gay-pride » était née.
Pavillon Noir, 30 juin 2013