[Poitiers] Nouvelle grève des salarié-e-s du Crédit Agricole

Pas d’accord après un jour de grève

300 grévistes du Crédit Agricole sont restés hier devant la caisse Touraine- Poitou. Malgré deux rencontres avec la direction, aucun accord n’a été trouvé.

Grilles fermées à la caisse régionale Touraine-Poitou, circulation fermée avenue Churchill à Tours : les grévistes du Crédit Agricole n’avaient jamais vu cela. Rien à voir avec leur première journée de grève le 20 septembre dernier qui s’était soldée par le recrutement de 16 CDD. Venus des deux départements à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-Sud-Unsa, les grévistes étaient hier environ 300 devant la caisse pour réclamer notamment des embauches pérennes. Au niveau régional, la grève a été suivie par 29 % du personnel. La direction précise que 8 points de vente ont été fermés sur les 134. « Une centaine de postes a été perdue en 5 ans. Nous sommes à 1.409 actuellement alors que nous étions auparavant à 1.500. Des CDD ont été embauchés mais il s’agit de postes techniques, pour lesquels il faut du personnel en CDI », estime Jean-Noël Gouannet, secrétaire du Comité d’Entreprise.

16 recrutements proposés

Autre motif de mécontentement, le nouveau système informatique entré en fonction en mars dernier. Les salariés l’estiment pour l’instant moins performant, source de ralentissement. Les dents ont grincé lorsqu’au moment du basculement, 80 personnes ont obtenu des primes mais pas les autres. Enfin, en toile de fond, les salariés voient se développer les regroupements. Toujours d’après Jean-Noël Gouannet, 24 « coopérations locales », des regroupements, sont ainsi prévues au niveau local, facilitées par le nouvel outil informatique. La mobilité du personnel reste une source d’inquiétude. En fin de matinée, à 11 h 30, une délégation a été reçue par la direction* mais elle n’a rien donné. Elle a été reçue une deuxième fois à 15 h, mais les deux parties n’ont pas trouvé d’accord malgré la proposition de la direction de recruter 16 personnes en CDI. L’intersyndicale trouvait insuffisante cette proposition ainsi que d’autres comme le montant plancher d’une récupération. Une nouvelle journée d’action pourrait suivre.

*La direction précise que les revendications initiales portent sur « une prime égalitaire de 1.000 € pour tous, un accroissement des effectifs de 179 personnes ». « […] le dialogue social a permis de garantir la rémunération commerciale variable, renforcer les services et les agences par le recrutement de 16 CDD, mettre en œuvre des actions pour améliorer le fonctionnement de l’entreprise ».

Raphaël Chambriard, Nouvelle République, 2 octobre 2013