[Bali] Les détenus occupent leur taule, assiégés par par les forces armées de l’Etat

Aux mains des détenus, une prison de Bali se prépare à un nouvel assaut

Les forces de sécurité indonésiennes, lourdement armées et aidées de canons à eau, tentaient jeudi matin dans un déluge de feu de reprendre le contrôle d’une prison vétuste et surpeuplée de l’île de Bali, après une deuxième nuit d’émeutes.

Quelque 400 soldats et policiers, ainsi que les surveillants de la prison, ont passé la nuit devant le centre pénitentiaire de Kerobokan, qui abrite un millier de détenus, dont douze Australiens condamnés pour trafic de drogue.

Les forces de l’ordre en avaient repris le contrôle mercredi à l’Aube après une première nuit d’émeutes, marquée par des départs de feu et des jets de pierres, mais elles l’ont reperdu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Au petit matin, les forces de sécurité qui cernent le bâtiment ont tiré à feu continu pendant trois minutes, selon un journaliste de l’AFP sur place. Des tirs en l’air destinés à empêcher la fuite de prisonniers rebelles ont été entendus pendant toute la nuit.

Les détenus interdisent l’accès à l’établissement et on ignore le nombre de blessés.

La première nuit de violences avait fait quatre blessés, dont un policier.

La police et l’armée ont dressé un cordon de sécurité autour de l’établissement, situé à quelque 7 km de la station balnéaire de Kuta, haut lieu du tourisme international.

Des véhicules armés et des canons à eau ont été postés devant les murs extérieurs de la prison, où l’électricité est coupée depuis le début de la révolte.

Plusieurs camions chargés de policiers anti-émeutes ainsi que des chiens sont arrivés en renfort vers midi (04H00 GMT) jeudi pour participer vraisemblablement à un nouvel assaut.

Mais les autorités ont assuré qu’elles ne tenteraient rien avant d’avoir évacué les femmes et les soixante-six ressortissants étrangers incarcérés à Kerobokan.

« L’évacuation pourrait s’effectuer par terre ou par air mais je ne peux pas vous donner plus de précisions », a déclaré à l’AFP Wing Handoko, porte-parole du commandement militaire de la province.

« Nous essayons de trouver le bon moment (…), nous ne voulons pas courir le risque de voir les étrangers devenir la cible de la colère des autres détenus », a-t-il déclaré.

Le pénitencier abrite 1.015 détenus, soit plus de trois fois sa capacité. Parmi ce millier figurent 125 femmes et 66 étrangers, a précisé Anang Khuzairi, chef de la sécurité de la prison.

Les violences n’auraient pas touché l’aile dans laquelle sont incarcérés les étrangers mais ils manquent de nourriture, les cuisines ayant été endommagées.

Le consulat australien a envoyé des colis alimentaires comprenant des fruits, des légumes, du pain et du fromage, a indiqué à l’AFP un surveillant de prison.

Deux des Australiens emprisonnés ont été condamnés à mort et attendent leur exécution, six autres purgent une peine de prison à perpétuité.

Le pénitencier, vétuste et surpeuplé, abrite beaucoup de détenus condamnés à des peines Lourdes pour meurtre, crimes violents ou sexuels.

Selon un employé pénitentiaire, il s’agit des incidents les plus graves depuis cinq ans dans cet établissement. « Le personnel carcéral a peur d’entrer et d’aggraver les violences. C’est une rébellion massive, la plus importante de ces cinq dernières années », a estimé Aryawan, identifié comme souvent en Indonésie par un seul nom.

AFP, 23 février 2012

 

[Poitiers] Un compte-rendu de l’assemblée générale du comité de soutien à la famille Adamianov

Hier soir, une assemblée générale du comité de soutien à la famille Adamianov, une famille d’origine biélorusse menacée d’expulsion avec ses deux enfants, a eu lieu au centre socio-culturel de la Blaiserie.

Autour d’une table ronde et avec Rima (la maman), étaient présent-e-s des enseignantes et des parents d’élèves de l’école Jean Mermoz où Hamlet et Vardui (les enfants) sont scolarisés, ainsi que des personnes solidaires de divers collectifs et associations, comme des comités de soutien à d’autres familles expulsables, le centre-socio-culturel de la Blaiserie, la cimade, le collectif poitevin contre la répression des mouvements sociaux, démocratie réelle 86, RESF et le secours catholique.

Ambiance chaleureuse ! La réunion a commencé par un topo précis sur la situation, avec la satisfaction que la solidarité en actions (rassemblements solidaires, marche, soirée slam…) et en dons commence désormais à permettre à la famille Adamianov, qui a (entre autres) pu trouver un nouveau logement, de joindre les deux bouts.

Sur la suite, à savoir comment éviter l’expulsion : au-delà du recours administratif, plein de bonnes idées ont circulé. Avec l’opinion largement partagée que c’est en témoignant en grand nombre d’une solidarité en actes avec la famille, ainsi qu’avec toutes les personnes expulsables, que la mobilisation peut gagner.

A l’issue de cette discussion, voici les prochaines dates retenues pour la mobilisation, auxquelles sont invitées toutes les personnes qui souhaitent témoigner de leur solidarité (sans drapeaux si possible, car la famille ne tient pas à la récupération politique) :

– vendredi 24 février, 16 h : goûter solidaire à l’école Jean Mermoz (2 rue Emile Roux, Poitiers). Pendant celle-ci, un graffeur fera une performance !

– jeudi 8 mars au Plan B, 21h : concert solidaire de soutien à la famille Adamianov, entrée à prix libre (metal et hip-hop ragga)

-entre temps, un lâcher de ballons est prévu, avec des petits mots poétiques de soutien collectés lors des manifestations de solidarité précédentes.

mercredi 21 mars devant le palais de justice, 18h : GRAND RASSEMBLEMENT SOLIDAIRE de soutien à la famille Adamianov et à toutes les personnes expulsables !

Il est important de faire circuler ce message, merci à tou-te-s.

Vous pouvez contacter le comité de soutien à la famille Adamianov à cette adresse : comitedebelair@hotmail.fr

Il y a aussi une page facebook « belair comité »

Une personne solidaire, le 23 février 2012

[Poitiers] La famille Maka soutenue par des parents d’élèves

ndPN : Nous rapportions il y a un mois les menaces d’expulsion par la préfecture de plusieurs personnes étrangères, en recours devant le tribunal administratif. Dont M. Maka (néo-zélandais) et sa femme. Pour la famille Maka, des parents d’élèves se mobilisent :

Encore une famille menacée d’expulsion

Une situation ubuesque et tragique : c’est ainsi qu’un groupe de Poitevins, parents d’élèves dans une école de la ville, résume la situation faite à la famille Maka dans un courrier adressé au maire pour obtenir son soutien. Le père est originaire de Nouvelle-Zélande. Il est arrivé en France en 2001 pour jouer au rugby dans les meilleurs clubs avant de devenir agent de sécurité, l’heure de la retraite sportive venue. Son épouse, Américaine, l’a rejoint en France en 2004. Le couple a quatre enfants scolarisés à Poitiers (entre 12 et 4 ans). Deux sont nés en France. En juillet 2011, il reçoit de la préfecture une obligation de quitter le territoire français au motif que le travail de M. Maka ne figure pas dans la listes des professions ouvertes aux étrangers. Le tribunal administratif a confirmé l’OQTF. Appel a été formulé. En attendant, M. Maka a perdu son travail et le couple ne reçoit plus les prestations familiales. Son employeur serait prêt à le réembaucher… à condition que M. Maka obtienne ses papiers. Seules ressources aujourd’hui : les 250 € de l’aide sociale à l’enfance que verse le conseil général. Les parents d’élèves craignent que la famille ne se retrouve à la rue d’ici un mois.

Nouvelle République, J.-J. B., 23 février 2012

[Poitiers] Grève de la territoriale et négociations avec la mairie

ndPN : Belle mobilisation hier après-midi des employé-e-s de la territoriale. Des nombreux services étaient en grève (y compris la médiathèque) et l’ambiance était sympa dans l’arrière-cour de l’hôtel de ville. Un article ce matin dans la NR :

Territoriaux : la CGT fait ses comptes

Quelque 150 agents territoriaux ont répondu hier après-midi à l’appel de la CGT pour une après-midi d’action (rassemblement dans la cour de la mairie et grève) Il s’agissait pour le syndicat de porter les revendications suivantes : participation de l’employeur à la protection sociale des agents et revalorisation du régime indemnitaire. « Sur le sujet de la mutuelle, les négociations ont commencé à l’envers, déplorait Thierry Benaïssa, élu cgt, on ne sait pas vraiment qui a une mutuelle. On n’a pas d’état des lieux. Et sur le régime indemnitaire, cela fait onze ans qu’il n’a pas été augmenté. Le maire lorsqu’il était encore candidat, s’était engagé à ouvrir des négociations sur le sujet ». Pendant que les agents se rassemblaient dans la cour de l’hôtel de ville, une délégation rencontrait les élus, dont Francis Chalard, l’adjoint aux finances, pour faire avancer ces dossiers.

«  Une petite avancée  »

Sur le régime indemnitaire, une enveloppe de 360.000 euros pourrait être redistribuée entre les 3.000 agents des collectivités, apprenait-t-on en fin d’après-midi. (*) « Une petite avancée », résumaient toutefois les syndicalistes au terme de plus de quatre heures de réunion. La situation reste en revanche inchangée sur le dossier de la mutuelle. « Là on n’est pas d’accord sur le montant de l’enveloppe, ajoute le syndicat, mais au lieu d’une somme égale pour tous, on partirait sur un calcul en fonction des salaires des agents. » En toute fin de journée, la ville publiait par l’intermédiaire de son service de presse un communiqué dans lequel elle affirmait être à l’écoute des revendications: « Au delà du travail réalisé depuis trois ans notamment sur la précarité avec plus de 190 emplois pérennisés, le régime indemnitaire des agents en horaires décalés, la collectivité entend poursuivre la démarche de dialogue social avec les syndicats». Employeur et syndicat doivent se revoir le 14 mars prochain.

(*) Les trois collectivités comptent 2.600 équivalents temps plein.

Nouvelle République, J.-M.G., 23 février 2012

[Le Blanc] Lutte pour le maintien de l’hôpital : moratoire obtenu

Hôpital du Blanc : un moratoire jusqu’à fin 2012

Un renfort de poids sur la manif : le comédien Bernard Lecoq.

 Un renfort de poids sur la manif : le comédien Bernard Lecoq.

Les deux cars qui sont partis du Blanc (Indre) vers 4 heures hier matin sont arrivés au ministère de la Santé dans le calme, avant de pousser la chansonnette de circonstance, intitulée « L’usine à bébés ».

Les trois parlementaires de l’Indre (Michel Sapin, Jean-Paul Chanteguet et Nicolas Forissier) ont été reçus hier en début d’après-midi par le ministre Xavier Bertrand. Ce dernier a accepté le principe d’un moratoire jusqu’à la fin de l’année pour l’hôpital du Blanc, le temps de mettre en place des solutions, qui passeraient notamment par une coopération entre les Agences régionales de Santé (ARS) Centre et Poitou-Charentes. Pour les trois parlementaires, ainsi que pour les quatre-vingts Blancois qui ont fait le déplacement à Paris, cette nouvelle est enfin signe d’espoir. Pour les Montmorillonnais et les Chauvinois qui soutiennent le mouvement aussi. Le rythme des manifestations va sans doute diminuer.

Nouvelle République, 23 février 2012