[Dijon] Sévices contre deux militantes Basques emprisonnées

Situations des camarades Basques emprisonnées à Dijon

Mi janvier, l’ABC Dijon vous a alerté quant à la situation de prisonnières politiques Basques incarcérées à la Maison d’arrêt de Dijon. Itziar Moreno et Oihana Garmendia entreprenaient alors grève de la faim pour revendiquer :
- l’obtention de doubles parloirs (leurs familles entreprennent un voyage de plus de 2000 KM aller-retour pour seulement 45 minutes de visite),
- le respect de leurs droits en détention,
- un rapprochement géographique du Pays Basque. A cette époque, le juge a répondu favorablement à leurs demandes. Le positionnement de ce dernier a permis de rendre Itziar, Oihana et leurs proches un peu plus confiants quant à la prise en compte de leur parole et à l’application de leurs droits en détention. Malgré cela, nous avons annoncé rester vigilants quant à leur situation. Notre naturel pessimiste et douteux face aux promesses d’un représentant de l’Etat s’est avéré justifié…

Voici le récit de la dernière agression subie par les prisonnières politiques basques incarcérées à Dijon :

Itziar Moreno a demandé la permisson d’aller au gymnase avec une autre prisonnière. Celle ci lui a été accordée. Le 6 février 2012, alors qu’Itziar quitte la cour en direction du gymnase, deux fonctionnaires de police l’arrêtent, lui refusant l’accès au gymnase. Itziar tente de faire valoir sa permission et sollicite la présence de la surveillante chef. A son arrivée, celle ci dément avoir accordé une permission. On laisse alors à Itziar le choix entre un retour en cellule ou un séjour au mitard. En signe de protestation, Itziar s’assied au sol. C’est alors que les surveillant/es l’attrapent par la jambe et la traînent par terre. Mais cela ne suffit pas. Itziar, toujours au sol se voit asséner des coups de pieds de la part des fonctionnaires. En plus d’hématomes sur la jambe gauche, Itziar souffre de douleurs aux côtes (l’obligeant à passer une radio).

La sanction est vite tombée : Itziar est punie de 30 jours d’isolement en cellule disciplinaire pour « agression de fonctionnaires » ! Au mitard, malgré le froid glacial de ces derniers jours, l’administration pénitentiaire refuse de donner à Itziar plus d’une couverture (aucune « règle » ne limite le nombre de couverture à donner aux détenus en cellule disciplinaire !). Au delà de ces conditions de détention inhumaines, Itziar est l’objet de harcellement de la part des surveillant/es : éblouissement à la lampe torche la nuit alors qu’elle tente de trouver le repos…

Pendant ce temps, Ohiana est isolée, enfermée dans sa cellule avec comme seul droit une heure de promenade le matin.

Tout ceci a déjà été dénoncé à plusieurs reprises.

Ce n’est pas la première fois que les droits des prisonnières politiques basques incarcérées à Dijon sont bafoués. Mais pour la première fois, il y a eu recours à l’agression physique. Le directeur de la maison d’arrêt semble accepter et légitimer toute forme de pression (violence morale et/ou physique) à l’égard d’Itziar Moreno et d’Ohiana Garmendia.

Les proches et amis d’Itziar et d’Ohiana sont inquiets et écoeurés d’être témoins de traitement inhumain dont elles sont victimes. Nous dénonçons la violence du personnel pénitentiaire et la permissivité de M. Champion, directeur de la maison d’arrêt face à une telle maltraitance. Cela nous amène à penser que les attaques à leur égard sont sans fin et d’une virulence de plus en plus grande. 

Ça suffit ! Laissez Itziar et Ohiana tranquilles ! Laissez les prisonnier/es politiques tranquilles ! Plus d’agression envers nos proches ! Prisonnier/es basques au Pays Basque !

Indymedia Paris-IDF, 20 février 2012

Lettre de Mara Kanté, l’un des 42 engeôlés de Villiers-le-Bel innocenté après 29 mois de taule


SARCELLES, le 22 JANVIER 2011. Interpellé il y a 4 ans jour pour jour suite aux émeutes de Villiers-le-Bel, Mara Kanté, innocent, a perdu 2 ans de sa vie en détention.

SARCELLES, le 22 JANVIER 2011. Interpellé il y a 4 ans jour pour jour suite aux émeutes de Villiers-le-Bel, Mara Kanté, innocent, a perdu 2 ans de sa vie en détention.

VERBATIM : la lettre envoyée au président

Monsieur le président,

J’ai l’honneur de vous adresser la présente, les questions que je me pose justifient qu’elles soient posées au Président de tous les Français.

Je m’appelle Mara KANTE, je suis le fils de Boubou KANTE qui a travaillé pour vous lorsque vous étiez Maire de Neuilly-sur-Seine, et qui a été décoré deux fois par la ville, j’ai 25 ans et j’ai été victime d’une terrible erreur judiciaire, qui a complétement détruit ma vie et celle de ma famille.

Le 23 février 2008, j’étais mis en examen pour tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique et placé sous mandat de dépôt criminel, alors même que je clamais mon innocence.
Je n’avais jusqu’alors jamais eu affaire ni à la police ni à la justice, j’avais 20 ans et je pensais avoir un bel avenir devant moi.

Parce qu’il s’agissait des émeutes de Villiers-le-Bel, ma famille a été piétinée, ma maison saccagée.
Parce qu’il s’agissait des émeutes de Villiers-le-Bel, j’ai été écroué à la maison d’arrêt de Fresnes et placé en isolement médiatique pendant 11 mois.
Comme cela ne suffisait pas, j’ai ensuite été transféré à la maison d’arrêt de Villepinte en tant que détenu particulièrement surveillé, et ce pendant 19 mois et un 1 à la maison d’arrêt d’Osny. Dans les trois cas toute activité m’était interdite formation, école, travail, sport en groupe,
J’ai eu beau continuer à clamer mon innocence, à dire que le dossier contre moi était vide, je perdais pourtant des années précieuses en détention.

J’étais finalement renvoyé devant la Cour d’Assises, une première fois en 2010, où alors que le dossier apparaissait encore plus vide, le Procureur demandait 15 ans contre moi et que j’étais finalement acquitté des tentatives de meurtre mais condamné à la peine de trois années d’emprisonnement pour détention, port et transport d’armes de 1ere et 4eme catégorie correspondant quasiment jour pour jour au temps que je venais de passer en prison. Faits pour les quels je clamais mon innocence,

Le Parquet, pourtant, relevait appel de cette condamnation et j’étais jugé une seconde fois en 2011, où cette fois-ci, la souveraineté populaire décidait de m’acquitter sur l’ensemble des faits qui m’étaient reprochés.
C’est peut être en homme libre que je sortais de la Cour d’Assises des Hauts de Seine le 21 octobre 2011, mais en homme amère que je vis aujourd’hui.

Depuis cette terrible affaire, je n’avance plus dans la vie.

J’avais 20 ans quand j’ai été enfermé comme un animal, n’ayant que ma voix, alors inaudible, pour crier haut et fort, du fond de mon trou, en vain, mon innocence.
Je n’ai pas été entendu.

J’avais 20 ans et j’aspirais à vivre de ce que je savais faire de mieux, le football, et on me disait talentueux.
Trois années passées derrière les barreaux ont mis un terme à ce rêve, ont mis à mal tous mes espoirs, je ne serai jamais footballeur.

Je dois aujourd’hui réapprendre à vivre alors que mon nom fait peur, mon origine fait peur, l’histoire que je traine comme un boulet fait peur.
Je dois réapprendre à vivre, alors que ma jeunesse a été volée, que ma liberté m’a été volée, que ni mon égalité ni ma fraternité n’ont été respectées.
Chaque jour est un dur combat pour subvenir à mes besoins.

Je suis fier d’être français, fier d’être de Villiers-le-Bel, fier d’être noir.
La seule chose qu’il me reste aujourd’hui est ma détermination;

Parce que vous êtes le Président de tous les Français, je m’adresse à vous pour savoir ce que mon pays fait face à cette situation, ce que le Président de tous les Français peut dire à un jeune homme comme moi, brisé par une machine judiciaire aveugle, sourde, et toujours irresponsable, ce que le Président de tous les Français peut faire pour un jeune homme comme moi, ce que le Président de tous les Français peut faire pour éviter que des hommes comme moi, vivent ce que j’ai vécu, et perdent tout comme j’ai tout perdu.

Tiré d’un article du Parisien du 18 février 2012

[Florange] Occupation de l’usine par les ouvriers

ArcelorMittal: des ouvriers occupent la direction de l’usine à Florange

Entre 100 et 200 métallurgistes ont investi lundi vers 08h00 dans le calme les locaux de la direction de l’usine ArcelorMittal de Florange (Moselle). Répondant à l’appel d’une intersyndicale CFDT-CGT-FO-CFE/CGC, les ouvriers, pour la plupart casqués, sont entrés dans les « grands bureaux » de l’usine, aux cris de « Mittal, on veut du travail ».

Ils se sont ensuite rendus dans les étages supérieurs, dont la direction générale était absente, selon Edouard Martin, membre CFDT du Comité central d’entreprise d’ArcelorMittal.

Il s’agit de « mettre au chômage technique la direction ». « Nous resterons dans ces bureaux tant que les haut-fourneaux de l’usine n’auront pas redémarré », a-t-il ajouté.

Les métallurgistes se sont ensuite installés avec leurs drapeaux et leurs dossards chamarrés dans la grande salle du comité d’établissement. « Aujourd’hui, Florange est à nous, Florange est à vous », a crié un syndicaliste sous les vivas de ses camarades. « Aujourd’hui, nous sommes les maîtres à bord et la direction ne reviendra que lorsque le marché le permettra », a renchéri Edouard Martin, en promettant « au moins une action par semaine jusqu’au 6 mai », date du deuxième tour de l’élection présidentielle.

A 8h45, les protestataires étaient en train de s’installer dans les locaux administratifs du site mosellan en faisant bouillir du café. Une source syndicale a annoncé que des tentes allaient être érigées sur les pelouses de l’usine lors de cette occupation qui devrait se prolonger plusieurs jours.

Pour les syndicats, la décision de la direction de ne pas remettre en route la filière liquide à Florange annonce une « mort programmée du site » où travaillent quelque 5.000 personnes, dont 3.000 en CDI. ArcelorMittal, qui a décidé récemment la fermeture définitive de hauts fourneaux à Liège Belgique) et Madrid, assure qu’en Lorraine il ne s’agit que d’une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante.

Lors d’une assemblée générale la semaine dernière, les syndicats ont promis de faire de Florange « le cauchemar du gouvernement » s’ils n’étaient pas épaulés dans leur lutte.

AFP, 20 février 2012

[Poitiers] Grève de la territoriale et rassemblement ce mercredi 22 février

La CGT appelle à la grève et à la manifestation

Le syndicat CGT des employés territoriaux de Poitiers, Grand Poitiers et du CCAS appelle à un mouvement de grève et à un rassemblement devant l’hôtel de ville ce mercredi 22 février de 14 h à 18 h au moment où se tiendra un comité technique paritaire (équivalent d’un comité d’entreprise dans le privé). Le syndicat demande une augmentation des rémunérations et une meilleure prise en charge de la protection sociale des employés territoriaux. Le syndicat fait également part de sa colère à la suite de la non-diffusion d’un bulletin adressé à tous les agents avec étiquette nominative.

Nouvelle République, 20 février 2012