[Poitiers] Bidasses en « territoire hostile » de Poitiers ? Bidasses hors de nos villes !

L’état-major se déploie dans la ville

L’état-major, basé au quartier Abboville, réalise un exercice grandeur nature à Poitiers sur un déploiement en territoire hostile.

La mission s'est déroulée sur une semaine.

 La mission s’est déroulée sur une semaine. – (dr)
 

Cela a de quoi surprendre. Des mouvements d’engins en pleine ville, en l’occurrence Poitiers, ont été aperçus ces derniers jours par plusieurs automobilistes. Une nécessité pour l’état-major de la 9 e Brigade blindée légère de marine, basé dans le quartier Aboville, qui réalise là une opération grandeur nature. Récit…

Sur ce territoire hostile, il faut deux heures au centre opérationnel de l’état-major pour débuter sa mission en totale autonomie. En six heures, la totalité du dispositif est dressée. Le général Lecointre et ses hommes, basés au quartier Aboville de Poitiers, sont prêts à remplir leur rôle de chef d’orchestre.

Ils viennent de débarquer dans un pays déchiré, à la demande des Nations Unis pour une phase de stabilisation. Sur place, il faut empêcher les camps ennemis de s’affronter, faire face aux déplacements de population, sécuriser le territoire et assurer l’évacuation des ressortissants. Le rôle de l’état-major : élaborer les ordres qui seront diffusés aux militaires présents sur place, contrôler leur exécution et surtout anticiper l’ordre suivant. Le lieutenant-colonel Fine, chef du centre opérationnel, explique : « Le centre opérationnel de l’état-major est composé d’une soixantaine d’hommes aux ordres du général et de son chef d’état-major. Chacun des cinq régiments qui composent la brigade est également présent. Ils apportent leur compétence spécifique pour les prises de décisions. »

Concrètement, sans rentrer dans les détails, le centre de commandement est composé de plusieurs tentes selon un ordre bien précis. Chaque militaire a son rôle : collecter les informations, suivre les mouvements, transmettre les informations. Aujourd’hui, bien sûr, tout est géré par un réseau internet local mais les bonnes vieilles cartes sont toujours là.

A chaque fois qu’une zone est sécurisée, le poste de commandement avance selon une manoeuvre bien rôdée : le PC au contact pose les bases du centre opérationnel, suivi ensuite de l’ensemble des moyens.

Nouvelle République, Samy Magnant, 25 novembre 2011

[Poitiers] La fin de l’amphi J

Le témoin des luttes finales

 

L’amphi était souvent plein comme un oeuf, comme ici lors d’une AG en 2009. – (Photo archives NR, Dominique Bordier)

Vigie de béton vieillie au bord de l’avenue du Recteur-Pineau, l’amphi J a connu bien des contestations estudiantines. Si officiellement des cours s’y sont tenus, le bâtiment a aussi accueilli nombre de conférences, concours et même des films militants au début des années soixante-dix. Plus récemment, en 2006, il hébergea une multitude d’ AG. Contre le projet Devaquet en 1986, contre la réforme LMD de 2003, contre le CPE en 2006 ou anti LRU en 2007-2009, l’amphi J fut de toutes les luttes. Aujourd’hui, l’urbanisme et les nouveaux besoins de l’université y mettent leur point final…

Nouvelle République, J-M.G., 25 novembre 2011

[Ingrandes] C’est reparti !

La Fonderie Poitou alu décrète de nouveau le blocus !

Parce que Renault ne leur donne pas assez de boulot, les fondeurs, excédés, ont (re) voté hier la grève et le blocus du site. Le conflit reprend.

 Après la reprise du boulot, la reprise... du blocus.

 Après la reprise du boulot, la reprise… du blocus. – (dr)

 Y ‘en a marre ! On est partis chercher les chaînes et les cadenas. On bloque tout. Trois semaines après leur reprise du travail qui faisait suite au retentissant conflit de deux mois contre un plan drastique de baisse de salaires, plus de 300 salariés de la Fonderie du Poitou alu (deux équipes de jour présentes ainsi que l’équipe bureau et des techniques) ont voté hier après-midi à la quasi-unanimité la reprise du blocage sur les deux sites, l’alu mais aussi la fonte (NDLR : la fonderie fonte est « fournisseur de carters pour Renault, responsable de la situation actuel de FDPA », dixit l’intersyndicale).
 
 » On va se relayer pour faire le blocus jour et nuit  »

« A la Fonte, nos camarades travaillent mais à l’alu, c’est l’inactivité totale. On refait grève. Mais pour les deux usines, on ne laisse plus passer de camions (NDLR : à l’instar de ces deux poids lourds espagnols qui étaient venus chercher des carters et qui sont repartis bredouilles). Les équipes de jour et nuit vont se relayer pour assurer le blocage du site, à commencer par cette nuit. Ce blocage se fait 24 h/24, renouvelable chaque jour en assemblée générale », indique Alain Dubin, de la CGT.
Le motif de ce blocus est simple. Renault, principal client de la Fonderie du Poitou alu (FDPA), s’était engagé le 27 octobre dernier à maintenir ses approvisionnements auprès de FDPA pour permettre d’assurer « le plan de charge d’un futur repreneur ».
 
 » Renault ne respecte pas ses engagements  »

Or, la direction de la marque au losange ne tiendrait pas ses engagements et aurait annoncé une baisse drastique de ses carnets de commande (10.000 culasses par semaine au lieu de 18.000 environ). En clair, Renault ne donnerait plus assez de travail à la FDPA d’Ingrandes. C’est du moins qu’affirment les syndicats.
 
Raffarin interpelle Sarkozy

A l’instar d’autres parlementaires qui ont interpellé le ministre de l’Industrie ces deux derniers jours, le sénateur de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, a pris sa plume pour demander au président de la République, Nicolas Sarkozy, « d’intervenir personnellement dans ce dossier ». L’ex-Premier ministre l’assure : « Ce maintien des commandes par Renault est une condition vitale à la reprise de la société. » Autrement dit, « aucun repreneur ne voudra de nous s’il n’y a pas de carnet de commandes de la part de Renault », vitupère un gréviste.
L’avenir de la FDPA, placée en redressement judiciaire depuis le 20 octobre, risque de se jouer mercredi prochain devant le tribunal de commerce de Nanterre qui « pourrait décider d’une possible liquidation judiciaire avec poursuite d’activité », redoutent les grévistes.
Mais les fondeurs, qui ont récemment mis la pression sur le préfet de la Vienne, sont convaincus de l’issue de la crise : « On se remobilise pour dire haut et fort que Fonderie du Poitou survivra ! »

en savoir plus

Ce qui attend les grévistes aujourd’hui

> Programme. A 11 h : conférence de presse. A 12 h : table ronde avec « une vingtaine de politiques ». Ont été invités Jean Pierre Abelin, Catherine Croutelle, un conseiller de Raffarin…
> Trésorerie. « En trois semaines depuis la reprise, la trésorerie est passée de 40.000 euros à 1,5 million d’euro », selon l’intersyndicale.
> Liquidation ? Mercredi, le tribunal de commerce de Nanterre pourrait liquider la FDPA.
> Assignation. D’après l’intersyndicale, le mandataire judiciaire, Me Basse, devrait assigner en justice Renault lundi pour « non-respect de ses engagements. »
> L’ultimatum du PC. Jean-Claude Monaury et Jean-Louis Faure « mettent au défi » Éric Besson, ministre de l’Industrie, et Carlos Ghosn, patron de Renault, de « venir à Ingrandes ». « S’ils sont courageux, ils viendront. Qu’ils viennent s’expliquer devant les salariés d’Ingrandes ! »
> Montupet, quel toupet ! Les syndicats sont tombés des nues en découvrant que leur ancien patron, Stéphane Magnan, P-DG de Montupet, fait partie en fait d’un comité d’orientation « Réseau de recherche et d’innovation technologique (matériaux et procédés) » qui travaille sous l’égide… du ministère de l’Industrie. « Il est juge et partie dès le début ! On comprend mieux maintenant pourquoi le dossier et les négociations sont si compliqués. »

à suivre

Un repreneur américain a visité l’usine

Selon plusieurs syndicalistes, Hugh Aiken, un entrepreneur américain qui a racheté en 2010 à De Dietrich la fonderie de Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin), a visité mercredi personnellement le site et serait potentiellement intéressé. Cette holding Aiken possède des entreprises en Pologne (800 emplois) et en France (500 emplois). Chiffre d’affaires : 110 millions d’euros. La production est hétéroclite : des pièces pour Volkswagen, pour des machines agricoles mais aussi des corps de chauffe pour chaudières…
D’après un document, M. Aiken se dit « intéressé par la technologie de FDPA et que son objectif est de préserver le tissu industriel en France, en Europe, aux USA, face aux concurrents chinois et indiens ».
Sur un éventuel projet de reprise, l’Américain a précisé qu’une « entreprise comme FDPA ne doit pas rester avec un seul client et doit se diversifier aussi bien en client qu’en production ».
Toutefois, si Renault « n’assure pas des volumes nécessaires sur plusieurs années pour réussir ce projet de diversification, aucun repreneur ne pourra s’engager sur le rachat de FDPA ».

 Nouvelle République, Denys Frétier, 25 novembre 2011

[Saint-Fons, 69] Les salariéEs d’Arkema en grève

Les salariés d’Arkema Saint-Fons en grève après l’annonce de la vente au suisse Klesch

Dans plusieurs usines Arkema, notamment à Saint-Fons, les salariés se sont mis en grève. Ce mouvement social fait suite à l’annonce, mercredi, de la cession du pôle de produits vinyliques (PVC, chlore, soude) au groupe suisse Klesch. Cession n’est pas le terme approprié puisque l’opération aura un impact négatif de 470 millions d’euros sur les comptes de la société française, dont 100 millions sur sa trésorerie ! Arkema va donc payer pour se délester d’une branche qui emploie 1 800 salariés en France, dont 280 à Saint-Fons. Les interrogations portent maintenant sur l’emploi. “Cette cession sent le soufre”, déclare le député André Gerin.

Le pôle de produits vinyliques a beau être considéré comme une activité à faible valeur ajoutée, on a du mal à comprendre qu’Arkema doive payer 470 millions. Cette branche a quand même réalisé l’an dernier 1,1 milliard de chiffre d’affaires. Et elle emploie dans le monde 2 700 personnes. Cela ne vaut-il donc rien ?

Toujours est-il que les marchés ont extrêmement bien réagi à l’annonce de cette “cession”. L’action Arkema figurait ce matin parmi les plus fortes hausses de l’indice boursier SBF 120. Les acteurs financiers ont apprécié qu’Arkema se débarrasse d’une activité jugée peu rentable pour se recentrer sur la chimie dite de spécialité.

Si le PDG d’Arkema, Thierry Le Hénaff, se veut rassurant sur la question de l’emploi en affirmant que “ce projet n’implique pas de restructuration”, les organisations de salariés sont en état d’urgence. Pour la coordination nationale des syndicats CGT, il ne fait aucun doute que “cette décision est purement financière et ne sert qu’à améliorer les comptes de l’entreprise pour les activités restantes”. Elle s’inquiète par ailleurs du profil de Gary Klesch, le repreneur, “un spécialiste du rachat d’activités non rentables au sein de grands groupes”.

Le député de la 14e circonscription, André Gerin, est également très critique : “On croit rêver ! Non seulement le groupe paye mais en plus il assure la main sur le cœur qu’il n’y aura pas de problèmes d’emploi, déclare-t-il. (…)Comment oser nous dire que c’est un projet qui n’impliquera aucune restructuration ? C’est l’abandon pur et simple d’une activité. Nous sommes d’autant plus interrogatifs que le groupe Klesch se concentre sur l’acquisition d’entreprises dans les secteurs les plus variés.”

“On ne nous dit pas tout, ajoute le député. Cette cession sent le soufre. Thierry Le Henaff doit mettre toutes les cartes sur la table. Il y en a plus qu’assez de placer les salariés, les élus, le pays devant le fait accompli.”

Expressions – le blog de Vénissieux, 24 novembre 2011

[Portugal] Grève générale ! Manifs, cocktails molotov et pots de peinture

Portugal: grève générale contre l’austérité, pays au ralenti

Une grève générale a fortement perturbé les transports, les aéroports et les services publics, jeudi au Portugal où des milliers de grévistes ont manifesté contre la politique de rigueur appliquée par le gouvernement en échange d’une aide financière.

Grève générale au Portugal

Les principaux aéroports du pays ont été pratiquement paralysés, des centaines de vols ont été annulés, tandis que le métro de Lisbonne et le service des navettes fluviales n’ont pas circulé provoquant d’importants embouteillages aux heures de pointe dans la capitale.

Dans l’ensemble du pays de nombreuses écoles, bureaux de postes, agences bancaires et services hospitaliers ont été fermés tandis que les services de voirie n’ont pas été assurés.

« Cette grève a eu une forte adhésion« , s’est félicité Manuel Carvalho da Silva, secrétaire général de la CGTP, en s’adressant aux grévistes ayant participé à l’une des nombreuses manifestations convoquées par les syndicats et les mouvements des « indignés » ayant eu lieu dans tout le pays.

« Ni moins de salaire, ni plus d’horaire« , « l’offensive est brutale, la grève est générale ! « , ont scandé à Lisbonne des milliers de personnes en colère.

Quelques incidents

En fin d’après-midi des brèves échauffourées ont eu lieu au pied des marches du Parlement où des manifestants, rapidement contrôlés par les forces de l’ordre, ont renversé des barrières.

Dans la matinée, des incidents avaient déjà été enregistrés à Lisbonne, où des inconnus ont attaqué deux trésoreries à coup de cocktails molotov et pots de peinture sans faire de victimes ni de dégâts importants, selon la police.

Cette grève générale, la septième depuis le retour de la démocratie au Portugal en 1974, a été convoquée par les deux principales centrales syndicales CGTP et UGT.

Plan de rigueur pour assainir les finances et relancer l’économie

Le gouvernement s’est engagé dans un plan de rigueur pour assainir ses finances et relancer son économie en échange d’une assistance financière de 78 milliards d’euros accordée par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

Outre des augmentations de la TVA et des hausses des prix des transports, l’austérité touchera principalement les fonctionnaires dont les salaires ont été gelés et qui, l’année prochaine, perdront deux de leurs 14 mois de salaire. Dans le privé, la journée de travail pourra être augmentée d’une demi-heure.

Selon des estimations officielles, la rigueur devrait entraîner l’année prochaine une contraction de 3% de l’économie et un chômage record de 13,4%.

Au moment où le Portugal tournait au ralenti en raison de la grève, l’agence Fitch a abaissé d’un cran la note du pays -de « BBB- » à « BB+« – et l’a assorti d’une perspective négative, le reléguant ainsi dans la catégorie des pays à risque.

Presse Bourgeoise – Belga, 24 novembre 2011