[Poitiers] squat toujours : rassemblement de soutien aux 5 okupantEs

Concernant le squat contre Vinci évacué hier qui a conduit à 47 gardes à vue (41 selon la police), toutes les personnes sont sorties de garde à vue. Les comparutions auront lieu au tribunal le 8 décembre. Pour avoir « participé sciemment à un attroupement, même formé de façon temporaire en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériel, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou de dégradations de biens avec cette circonstance que les faits ont été commis en réunion ». Et certains pour avoir aussi « fourni des renseignements d’identité imaginaires qui ont provoqué ou qui auraient pu provoquer des mentions erronées au casier judiciaire en l’espèce en fournissant l’identité de XX né-e le XX à XX »
Il semblerait que la violence contre les personnes n’aie pas été retenue vu que la police a estimé qu’il y avait eu « résistance passive ». Pour ce qui est de la « destruction ou dégradations de biens » la porte et les carottages du chantiers de la passerelle ont été explosés par la police.
La porte ayant été défoncée consciencieusement planche par planche.
Rappelons que la mairie porte plainte pour « dégradation » d’une maison qui va être bientôt détruite. Cherchez l’erreur !

Concernant la « violence contre les personnes » c’est plutôt du côté de la police qu’il faut la chercher avec l’utilisation d’un « pistolet électrique » sur l’un des occupants.

Nous avons fait un beau rassemblement à partir de 16h où il y avait cinquante à soixante personnes en continu pour demander la libération immédiate des 5 personnes encore en garde à vue. La dizaine de policiers étaient un peu pénibles, filmant avec insistance. La température est montée de quelques degré quand le commissaire Papineau est venu faire son tour et a commencé ses provocations (…). Il a arraché une banderole et a tenté d’en arracher une autre mais sans réussir. (…) Les policiers nous ont suivi avec insistance quand nous nous sommes dispersés.

(antirep)

Expulsions : cinq squatters convoqués devant le tribunal

Poitiers. Les quarante et une personnes en garde à vue, samedi, après avoir squatté une maison ont été libérées. Cinq sont convoquées devant la justice.
Les barricades qui ont servi à obstruer la porte d'entrée. (Photo Didier Monteil)

Les barricades qui ont servi à obstruer la porte d’entrée.
(Photo Didier Monteil)

La maison bourgeoise qui sera détruite pour le projet du viaduc des Rocs, objet de la tentative de squat de samedi matin. (Photo Sylvaine Hausseguy)

La maison bourgeoise qui sera détruite pour le projet du viaduc des Rocs, objet de la tentative de squat de samedi matin.
(Photo Sylvaine Hausseguy)

Alertés par des riverains qui ont vu des jeunes escalader l’enceinte de la maison bourgeoise, sise 144, avenue de Nantes à Poitiers, les policiers aidés de leurs collègues châtelleraudais et de gendarmes ont délogé quarante et une personnes. Menottés, les squatters ont été placés en garde à vue. La Ville, propriétaire de la maison, a porté plainte.

Les faits se sont déroulés samedi vers 11 heures. Le groupe vient tout juste de s’enfermer lorsque les forces de l’ordre arrivent en renfort (18 fonctionnaires et 5 militaires) avec du matériel pour enlever les planches qui obstruent la porte d’entrée. « Nous sommes entrés avec une forte opposition en fracturant les barricades », raconte Jean-François Papineau, directeur départemental de la sécurité publique. Un fonctionnaire a utilisé un « taser » pour neutraliser un occupant ? qui a été ensuite vu par sécurité par un médecin ?. Il n’y a aucun blessé dans l’interpellation.

« La police et la mairie nous dégagent, Vinci aménage »

La palpation individuelle permet aux policiers de récupérer couteaux, chignole, perceuse. La garde à vue est levée dès samedi soir pour quinze personnes qui sont identifiées. Et dimanche, en fin de matinée, pour vingt et une autres. 

Cinq squatters, deux femmes dont une habite à Montpellier et trois hommes originaires de Poitiers, sont déférés, hier après-midi au parquet. Durant leur présentation devant le magistrat, le comité antirépression et le « collectif autonome »(NDLR: c’est comme cela qu’il se nomme) se sont rassemblés (une cinquantaine de personnes) devant le palais de justice en criant: « Solidarité avec les inculpés et liberté pour tous les prisonniers ». 

Deux banderoles accompagnent cette manifestation sur lesquelles sont inscrits: « La police et la mairie nous dégagent, Vinci aménage »; « Flics hors de nos villes ». Le dernier calicot fait réagir vivement le directeur départemental de la sécurité publique qui va le chercher au sein du groupe dans une bousculade.

Durant près de deux heures, le face-à-face ne dérape pas entre la petite dizaine de policiers et les manifestants. Des manifestants dont certains, selon la police, sont connus pour avoir participé aux événements de Poitiers, le 10 octobre 2009. 

Le procureur a demandé dans ses réquisitions une convocation des cinq personnes, le 8 décembre prochain, devant le tribunal correctionnel pour dégradation en réunion, participation à un groupement en vue de commettre des atteintes aux biens, et leur placement sous contrôle judiciaire. Le juge des libertés et de la détention a suivi le parquet.

Centre-Presse, 7 novembre 2011

 

NB : ajouté à la suite de l’article dix minutes plus tard :

 » Pour discuter sur l’urbanisation  »
Les squatters, du 144, avenue de Nantes à Poitiers, refusent de communiquer avec la presse pour des raisons politiques disent-ils. Ils refusent l’exposition médiatique à titre individuel mais certains brisent cette règle. L’un d’eux a cependant souhaité, sous le couvert de l’anonymat, expliquer les raisons de cette action dans la maison bourgeoise poitevine. « La tentative de prendre la maison pour le week-end avait pour objectif de discuter sur l’urbanisation de l’opération Coeur d’agglomération et la restructuration des centres-villes qui sont métastasés », nous a-t-il confiés. « Il y a, selon ce jeune homme, un lien entre l’aménagement du territoire et les restructurations dans les grands centres. Nous nous opposons à Vinci et à son monde qu’il construit. » 

 » Une personne a reçu une décharge de taser  »
Un des squatters, qui a été menotté et placé en garde à vue puis remis en liberté, raconte sa version des faits. « Les policiers n’ont pas voulu discuter. Nous leur avons dit alors que nous allions sortir en groupe et nous disperser. Ils n’ont rien voulu savoir. Ils ont fait sauter les barricades. Dans l’opération une personne a reçu une décharge de  » taser  » alors qu’elle n’était pas menaçante ni dangereuse. Elle est tombée. » Selon lui toujours : « En garde à vue, ils ont obligé les gens à donner leurs empreintes, en prenant leurs mains. Et à quitter le commissariat, même si on ne voulait pas par solidarité. Ce qui était mon cas. »

Le tarot pour les totos

Le tarot pour les totos

Tu as remis la main sur le vieux tarot de Marseille de ta mémée, un jeu de cartes ressemblant à une vieille brochure copyleft dont les pages sans reliure se mélangent dans un beau bordel. Tu ne te sens pas une vocation de madame Irma mais ces bouts de carton aux dessins issus de l’imaginaire populaire t’interpellent. Cool, tu savais pas quoi faire ce soir au squat avec tes potes, tu vas pouvoir faire 3615 soleil à la lumière des bougies en cire d’abeilles bio ! Pour commencer, ne garde que les arcanes majeurs (les « atouts »), soit les 22 cartes numérotées de I à XXI plus le mat. Pose une question et tire une carte !

Note : est-il besoin de le préciser, nous ne croyons ni à l’ésotérisme fumeux, ni à la fatalité ni au déterminisme (même dialectique) : les propos qui suivent sont (très) librement inspirés du baratin cartomancien, que nous avons découvert avec amusement et curiosité. Il est somme toute assez similaire malgré la profusion de bouquins et de sites sur le « sujet ». Il suffit de lire les « prédictions » pour se rendre rapidement compte qu’il ne s’agit que d’énoncés assez vagues et généraux pour s’appliquer à n’importe quelle situation… Nous ne le jugeons pas. Pour nous il s’agit de redécouvrir, sans mépris « moderne », une vieille tradition populaire, et de se la réapproprier. L’essentiel dans les tirages de tarot étant de s’amuser, tout en se questionnant librement à partir d’images tout aussi jolies que riches de symboles et de couleurs. De laisser libre cours à son intuition. La « divination » n’est sans doute, comme la psychologie, qu’un moyen comme un autre, de prendre un peu le temps de se retrouver, seul ou avec des amis, avec ou sans médiation (médium ?) pour mettre sa vie et ses petits soucis en mots. Les descriptifs qui suivent ne donnent donc évidemment aucune indication sur le futur, ils ne sont qu’une opportunité de se questionner sur son présent et de se le réapproprier, seul ou ensemble.

I – le bateleur

Ici et maintenant, te voilà debout, face à tes possibles. Tu n’as plus peur de la liberté. Au sein des cadres parfois contraignants de la société, tu joues de ton corps, de ton cœur, de ton courage et de ton esprit, pour créer ta propre vie et en recueillir les fruits, car tu te sais seulE légitime à le faire.
–> Fourbis ton matos !

II – la papesse

Tu éprouves le besoin de t’asseoir. L’introspection te permet de voir plus loin, de comprendre ce qui t’entoure en même temps que toi-même. Dans cette assise, tu puises à la source de l’intuition, du désir et de la réflexion. Les secrets de ce monde se dévoilent en toi-même.
–> Une bonne journée peinard à buller au pieu te ferait pas de mal !

III – l’impératrice

Tu vois plus clair, et ta réflexion porte en germes de nouveaux projets et de nouvelles rencontres. La clarté de tes idées, ton imagination fertile et la fraîcheur de ton regard te permettent d’oser aller plus loin, et de t’épanouir avec sérénité.
–> Lâche tes bouquins d’ultra-gauche et sors !

IIII – l’empereur

Tu es en accord avec toi-même, et donc acteur/trice de ta propre vie. Ce n’est pas ton autorité, mais l’exemplarité de ta réflexion qui se prolonge dans ton action, qui rendent possible un changement social.
–> Do it yourself !

V – le pape

Ton ouverture d’esprit et ta générosité te rendent capable de conseiller les autres, sans t’immiscer dans leurs décisions. Tu respectes les divergences, que tu concilies dans le respect de chacun.
–> Et si on se faisait une petite soirée-bouffe entre totos !

VI – l’amoureux

Tu es pousséE à faire un choix, à la fois difficile et savoureux, entre tes sentiments et ta raison, entre ton désir et ton éthique, entre ton plaisir et ton bien-être. Quelle que soit ta décision, elle t’appartient. Ne sois pas trop durE avec toi-même, on apprend bien plus de ses contradictions que de ses certitudes.
–> Mmmh, j’en prendrais bien une petite tranche !

VII – le chariot

Tu fais de tes contradictions des paradoxes, pour mener ta propre vie. Il n’y a pas à choisir entre toi et toi : tu avances en assumant tout ce que tu es, dans toute ta complexité.
–> Je fais ce que je veux et je t’emmerde !

VIII – la justice

Te voilà confrontéE à des contraintes qui ne sont pas les tiennes, une situation qui décide de fait à ta place. Toute ta raison n’y peut rien, c’est ainsi. La liberté consiste à changer ce qui peut l’être, mais aussi à tenir compte de ce qui ne peut pas l’être – pour l’instant. Sois pragmatique. Il est toujours possible d’agir quelque part entre cette situation imposée et tes aspirations.
–> Liberté pour tous nos camarades !

VIIII – l’ermite

L’heure est à la prudence, à l’introspection. En apparence, tu te replies sur toi-même, mais pour agir plus sûrement, en tenant compte de tous les paramètres. Tu avances cachéE, pas à pas, et ainsi, tu avances de façon plus sûre.
–> Fous ta cagoule, coupe le web et le téléphone (et enlève la batterie) !

X – la roue de la fortune

Tes plans tombent à l’eau, la situation imprévue t’échappe et te remet en question. Tu peux laisser passer l’orage, au risque de reproduire plus tard les mêmes erreurs. Tu peux aussi saisir les nouvelles opportunités qui s’offrent aussi à toi, à condition de les voir et pour cela, de changer ton point de vue.
–> Je vous avais bien dit que c’était un plan foireux, on passe au plan D !

XI – la force

Assume ton instinct, tout en agissant avec courage et finesse, et tu trouveras une solution à tes problèmes. Tu pourras gérer les choses avec toute la souplesse nécessaire.
–> Wesh t’as vu, in the pocket les doigts dans le nez !

XII – le pendu

La situation paraît bloquée. Tu as l’impression de subir, de sacrifier tout un pan de ta vie, et tu en souffres. Mais le retour en arrière est devenu impossible. De toute façon, tu sais bien que tu ne veux plus du passé. C’est ta vieille façon de voir les choses qui t’a amenéE à cette impasse. La situation t’oblige à prendre le temps pour voir autrement. Laisse tout ton passé derrière toi, laisse de côté ta vision trop rigide, mets ton vieux costume à la poubelle. Prends le temps nécessaire pour apprendre à ressentir les choses autrement. Aiguise ton intuition.
–> Cool camarade, le vieux monde est derrière toi !

XIII – l’arcane sans nom (ou « la mort »)

Tu es dans un processus de transformation radicale de toi-même. Tes vieilles pensées, tes vieilles façons de te comporter et d’agir au monde sont dépassées. Laisse tomber toutes ces stratégies auxquelles tu t’étais identifiéE. Pars de la situation réelle qui t’es propre, pour développer d’autres façons de voir et d’agir.
–> Laisse tomber le parti, y’a ton plan de navets qui t’attend !

XIIII – la tempérance

Tout vient à point à qui sait attendre. Accorde les moyens et les fins, tes émotions et ta réflexion. Tu prends ton temps pour te mettre en accord avec toi-même et avec le monde qui t’entoure, et tu y gagnes en sérénité et en efficacité. Arrondis les angles, réfléchis, prends conseil. Le changement que tu opères en toi rend un vrai changement possible.
–> La patience n’est pas l’apanage des sociaux-traîtres !

XV – le diable

La peur, la culpabilité et la morale t’étouffent et te font voir comme honteux des désirs et des aspirations que tu refoules, alors qu’il sont une partie de toi. Tu as beaucoup à apprendre d’eux, si tu cesses de les condamner et si tu les assumes comme partie intégrante de toi-même.
–> Gangbang trisexuel et champagne à gogo !

XVI – la maison-dieu

L’édifice de tes schémas, de tes projets et de tes réalisations vole en éclat, dévoilant ta prétention absurde de diriger ton monde. C’est toute ta façon de voir, dogmatique et globalisante, qui se casse la figure. Arrête donc de donner des leçons, laisse les gens s’amuser et faire leur expérience, à commencer par toi-même. Reviens à l’échelle de ta vie, elle n’attend que toi.
–> Come we go burn down Babylon one more time !

XVII – l’étoile

Tes illusions sont perdues, tu te sens pauméE, mais tu sais qu’une chose est sûre, et c’est l’essentiel : la vie est belle et te réserve encore plein d’infinies surprises. Ne perds jamais espoir..
–> Pour atteiiindre l’inaccessible étoiiile !

XVIII – la lune

Tu ressens des émotions encore troubles qui t’angoissent un peu, parce que tu ne les comprends pas. Pour y voir plus clair, laisse cours à ton imagination et à tes rêves, prends le temps de les observer sans jugement ni peur, pour écarter tes illusions et avancer vers de nouvelles aspirations conscientes. Tes rêves t’amèneront sans doute à une nouvelle façon d’envisager les choses, encore inenvisageable il y a quelque temps.
–> Demain c’est grasse-mat’ !

XVIIII – le soleil

Ton expérience et ta réflexion t’ont donnéE une certaine assurance, tu y vois clair et tu sais où aller. Aie confiance en toi, sans en tirer d’orgueil, le bonheur ne dépend que de toi, individuellement et dans tes relations aux autres.
–> Héhé, par ici la maille !

XXI – le jugement

La sincérité que tu as appris à développer, à l’égard de toi-même et donc des autres, te rend plus sereinE et suscite le respect. Elle te permet de sortir d’une situation devenue dépassée. De nouvelles opportunités pourront ainsi se présenter, pour changer radicalement de vie.
–> Toi aussi, rejoins les Mormons !

Conclusion :

Sans chiffre (ou « zéro ») – le mat (ou « le fou »)

Le mat c’est la carte sans numéro, qui se ballade partout dans le jeu, l’imprévisible, celle qui échappe aux conventions, qui se fout des règles, qui déjoue les attentes, qui ose le saut dans l’inconnu. C’est la personne qui vagabonde avec son falzar troué, la boufonne, la poétesse, la timbrée, la punk à chien, l’ivrogne, la paumée, la fouteuse de merde, la primitive, la désoeuvrée, la sale gosse, la vieille conne, la pauvresse, la jouisseuse, la ratée, l’enragée, celle qui saute les pieds joints dans toutes les combines foireuses et les dangers les plus improbables, dans toutes les aventures perdues d’avance, c’est l’anarchiste. C’est la rage et la joie de vivre.
–>Nique le système !

john rackham, 6 novembre 2011

[Rennes] Appel à un rassemblement antifa contre les intégristes cathos

Rassemblement 10 nov. 2011

communiqué de presse

Le Collectif Antifasciste Rennais appelle à un rassemblement le jeudi 10 novembre, de 18h00 à 21h00, square Kergus, face au TNB, afin de manifester  notre opposition au défilé organisé par l’extrême-droite catholique et contre la censure qu’elle cherche à imposer. En avril dernier, déjà, à Avignon, l’extrême-droite catholique avait détruit deux œuvres d’art de l’artiste américain Andres Serrano qui leur déplaisaient.

Depuis le 20 octobre, de nombreux incidents perturbent les représentations au Théâtre de la Ville à Paris de la pièce «Sur le concept du visage du fils de Dieu ». L’extrême-droite intégriste  manifeste contre le prétendu caractère blasphématoire de cette pièce.

Le jeudi 10 novembre, ils tenteront à nouveau de perturber le déroulement de la pièce de théâtre programmée au TNB : ce n’est qu’un prétexte pour déverser sur la place publique leur idéologie religieuse fanatique et fasciste.

 Montrons-leur que la rue n’appartient pas à leurs idées ! Les intégristes religieux appartiennent à un passé définitivement révolu : à nous de le leur rappeler !

Collectif antifa rennais, 5 novembre 2011

Appel à soutien

« Concernant le squat contre Vinci évacué hier qui a conduit à 47 gardes à vue, les sorti-e-s de garde à vue et leur soutiens appellent à venir devant le palais de justice à 16h pour soutenir les 5 militant-e-s qui passent devant le procureur. »

(antirep)

Expulsion d’un squat poitevin, 40 okupantEs en garde à vue

Expulsion à Poitiers : 40 personnes en garde à vue

06/11/2011 05:45

Les policiers aidés de leurs collègues gendarmes ont expulsé, hier, quarante personnes qui avaient décidé de squatter une maison à Poitiers.

Lors de l'intervention, hier vers 11 h, au 144 avenue de Nantes. Lors de l’intervention, hier vers 11 h, au 144 avenue de Nantes. – (dr)

Ils ont eu à peine le temps de se barricader quand la police est arrivée pour les déloger. Quarante personnes ont été expulsées, manu militari, hier vers 10 h 30, de la maison bourgeoise, sise 144 avenue de Nantes à Poitiers. Elles ont été placées en garde à vue. La demeure, propriété de la ville, est condamnée à la démolition dans le cadre du futur viaduc des Rocs.

 » Il y avait des individus cagoulés, masqués…  »

Ce sont les riverains qui ont alerté la police voyant des jeunes gens escalader l’enceinte de la demeure bourgeoise ; d’autres habitants ont également appelé la mairie qui a porté plainte. « Nous sommes arrivés en retard, nous aurions dû être avec eux », racontent les quelques jeunes, restés sur la passerelle, qui répondent par des cris de soutien à leurs camarades menottés et embarqués dans les fourgons via le commissariat central. Il est environ 9 h 30, selon ces mêmes témoignages, quand le groupe escalade l’enceinte de la résidence.
« Je suis arrivée vers 10 h 15 », assure le directeur départemental de la police, (DDSP) Jean-François Papineau. Sur la façade, une longue banderole annonce les revendications des squatters : « Vinci hors de nos vies » ; « Vinci dégage ». Les occupants viennent de s’enfermer à l’intérieur de la maison. Après leur avoir demandé de quitter les lieux, le patron départemental de la police a appelé des renforts, des collègues de Châtellerault et cinq gendarmes. Pour passer à l’action. « Nous sommes rentrés avec une forte opposition, en fracturant la barricade raconte le commissaire divisionnaire, il y avait des individus cagoulés, masqués, dotés d’écharpes, de capuches et de tenues sombres. »
Il faut deux heures pour interpeller un par un les hommes et les femmes. Une palpation de chaque occupant – qui avait prévu de passer au moins une nuit – a été faite par les fonctionnaires avant de les emmener dans les Transit de la police. L’un d’eux n’a pas eu le temps de dérouler son tapis de sol, resté attaché à son sac à dos ; les forces de l’ordre l’ont conduit directement dans la voiture avec son équipement. « Nous avons trouvé des pieds de biche, chignole, perceuse et couteaux », indique Jean-François Papineau. L’intervention s’est déroulée dans le cadre du « flagrant délit ». Les squatters ont été placés en garde à vue pour dégradation en réunion, participation à un groupement temporaire en vue de commettre des atteintes aux biens et port d’arme de 6 e catégorie.
Hier soir, la police cherchait encore à identifier des personnes. Une majorité du groupe devait être remis en liberté en début de soirée. Et la porte d’entrée de la maison a été murée.

Didier Monteil, Nouvelle République/Centre Presse, 6 novembre 2011