[Poitiers] Festival du Journalisme Servile : la Laisse d’Or est attribuée à…

Octobre 2009 : de la rancoeur

Deux ans après le saccage de Poitiers, des commerçants pensent que le gouvernement n’a pas tenu ses promesses.

C’est l’un des événements les plus graves qu’ait connus la ville de Poitiers depuis la Libération: le 10 octobre 2009, 2 à 300 casseurs, manipulés par un groupuscule extrémiste, profitaient du festival des Expressifs pour saccager plusieurs vitrines et monuments du centre-ville.

A l’époque, les forces de police, mal renseignées par les services spécialisés sur ce qui se préparait depuis plusieurs jours à Poitiers, avaient été prises de court. Seuls quelques jeunes Poitevins, qui s’étaient sottement laissés entraîner dans cette aventure, avaient été interpellés et avaient découvert quelques jours durant les murs de la nouvelle prison de Vivonne contre laquelle ils étaient censés manifester.

« Bravo la mairie, bravo la police! »

Les organisateurs de l’émeute, des extrémistes du mouvement Black Bloc, n’ont semble-t-il jamais été identifiés ni a fortiori arrêtés. Depuis la fin de 2009, il est vrai, aucune émeute de cette nature n’a plus été signalée en France.
Deux ans après ces faits extrêmement traumatisants, les commerçants ont eu le temps de panser leurs plaies morales mais certains gardent un soupçon de rancoeur contre le ministre de l’Intérieur de l’époque. Brice Hortefeux était venu en hâte à Poitiers manifester la solidarité de l’État aux victimes et les assurer, face aux caméras, qu’en aucun cas les frais de remise en état de leurs boutiques ne resteraient à leur charge.
Dans les faits, confirme la Fédération des acteurs économiques de Poitiers, ceux des commerçants à qui leurs assureurs ont opposé une franchise de quelques centaines de francs, en ont été de leur poche. A la préfecture, on leur a expliqué qu’il n’y avait pas de ligne de crédit pour les indemniser.
Philippe de Bony, installé rue du Marché-Notre-Dame, est doublement concerné par ces événements. D’abord parce que sa propre vitrine a été défoncée par les casseurs; ensuite parce qu’il est agent général de la Mutuelle de Poitiers et qu’il n’a d’ailleurs lui-même pas imposé de franchise à ses clients et voisins.
C’est Philippe de Bony qui avait reçu Brice Hortefeux dans sa boutique. Il n’en est pas moins critique vis-à-vis de l’ancien ministre: « Je suis déçu, en tant que seul assureur de la rue, de savoir que les promesses à mes collègues commerçants n’ont pas été tenues ».
Philippe de Bony – qui espère que si des événements semblables devaient se reproduire des précautions seraient prises – n’en est pas moins très indulgent pour les acteurs locaux de la sécurité. « On a eu une équipe municipale qui s’est réellement mobilisée pour nous protéger aussitôt après les faits. Et je constate que, depuis deux ans, des choses ont été faites pour gérer le problème des marginaux de Poitiers. Je dis: bravo la mairie, bravo la police! »

Vincent Buche, Centre Presse, 10/10/2011

La primaire capote à Mayotte

France / Mayotte –  Article publié le : dimanche 09 octobre 2011 – Dernière modification le : dimanche 09 octobre 2011
A Mayotte, les manifestations contre la vie chère font capoter la primaire socialiste

 Emeutiers dans les rues de Mamoudzou, préfecture de Mayotte, le 28 septembre 2011.

Emeutiers dans les rues de Mamoudzou, préfecture de Mayotte, le 28 septembre 2011. IMAZ PRESS REUNION / AFP

Par RFO

A Mayotte, le mouvement contre la vie chère se poursuit. Les négociations n’ont pas permis d’avancer, samedi 8 octobre. Aucune nouvelle rencontre n’est prévue ce dimanche. Hier, l’association des maires de Mayotte avait appelé à une manifestation pacifique en soutien au mouvement. Manifestation qui a failli dégénérer à Kawéni, près de Mamoudzou. Les forces de l’ordre ont tenté de passer au sein de la foule pour aller protéger une grande surface. Les quelques coups de matraques distribués n’ont pas été du goût des maires. Les élus demandent le départ du préfet. Du coup, la primaire du PS a été annulée ce 9 octobre.

Avec le correspondant de RFO pour RFI

La tension est vive sur les deux îles qui composent Mayotte, le 101e département français. Depuis une dizaine de jours un fort mouvement social s’élève contre la vie chère. Au point d’avoir obligé le PS à annuler l’organisation de la primaire socialiste, ce dimanche 9 octobre 2011.

Au cours de la dernière manifestation du 8 octobre -après une deuxième modification d’itinéraire- les protestataires ont décidé de se rendre à la grande surface située à la sortie de la ville pour la faire fermer. Par précaution, les gendarmes mobiles ont essayé de se frayer un passage à travers la foule pour empêcher tout dérapage.

Mais, quelques coups de matraque après, les maires et les protestataires bloquent les gendarmes par un sit-in et manifestent leur mécontentement à l’encontre de Thomas Degos, préfet de Mayotte. Ibrahim Aboubacar, vice-président du Conseil général : « Le préfet doit partir. On va demander son départ ».

Les maires de Ouangani et Sada font la même demande. Ali Ahmed-Combo, maire de Ouangani : « On avait prévu une marche pacifique. On avait prévu de partir jusqu’à Cora et de retourner. Là, aujourd’hui, j’ai compris que le préfet doit partir ». Même propos d’Ahmada Ben Ali, maire de Sada : « La population est dans la rue. Nous, on est venus pour soutenir la population pour justement faire en sorte que les choses se passent bien. Et on nous envoie des CRS, on nous envoie des camions de CRS pour nous bousculer, pour nous écraser. Nous trouvons cela inadmissible ! Ce que nous demandons tout simplement, c’est le départ du préfet. Que le préfet parte parce qu’on a constaté par nous-même que la population avait raison depuis des jours. Elle se fait massacrer par les CRS et nous, on est venus constater et on demande le départ du préfet purement et simplement ».

Au final, les manifestants arrivent sous bonne escorte à la grande surface où l’on fait évacuer les clients apeurés : « Je ne suis pas bien là ». Un autre Mahorais : « On flippe mais on n’a pas le choix ». Les syndicalistes ont promis de revenir.

RFO

Compte-rendu de la manifestation antifasciste à Lille

Une dizaine de personne de la FA, dont des membres de la FA Montreuil, avait fait le déplacement pour participer à la manifestation antifasciste de Lille en réaction à une manifestation d’extrême droite regroupant toute sa frange la plus radicale.
Nous étions deux milles personnes dont une bonne moitié de libertaire (à majorité la CNT, puis le SCALP, l’AL et la FA ainsi que des très dynamiques groupes locaux comme Agir contre le fascisme) pour une manifestation très dynamique et très bon enfant, malgré quelques provocations de la police et le mauvais temps.

L’extrême droite, elle, réunissait entre 300 et 350 personnes. Un échec pour eux une réussite pour nous!

Groupe FA de Montreuil 

Billet d’humeur du lundi 10 octobre 2011 (Bilan de la manifestation antifa de Lille du 8 octobre)

En ce lundi 10 octobre 2011, quoi de neuf en ce monde ??? Samedi, 15h00, la place du marché de Wazemmes  de Lille  se remplie de toute part. La foule venue  de toute origine sociale et culturelle se retrouve au son des tambours pour dire « NON » aux fascismes.  De notre cotés une banderole amené par les copains (ine) de la FA de  Montreuil attire les regards tous comme celle de l’ACF (Action Contre le Fascisme) groupe ami dans la lutte. 
Les gens sont heureux d’être là, venu en famille ou seul, ils ont comme but la défense d’un idéal de paix et de liberté face à l’obscurantisme dictatorial des néonazis  du « front populaire solidariste » (3eme Voie-NA- Opstaan (Vlaams Huis et Artésienne) – Nation- Front Comtois) qui manifestent eux aussi ce jour leur haine à l’autre bout de la ville.
Le cortège antifasciste démarre donc avec en tète les syndicats, les associations et les partis politiques. Durant le parcours nous fumes surpris du nombre de participants car à l’ origine il était prévu  300 personnes selon la préfecture mais au final fûmes 1400 personnes. De même la population que nous croisions nous regardée  avec  la joie de voir des gens combattre la peste brune fasciste.
Manifestation antifasciste
Force est de constater que le cortège arriva à son terme  sans problème ni accident. Sauf peu être quand les perdreaux  jouant aux fachos  encagoulés ont subis un début de charge juste avant de mettre leurs brassards «  police », histoire de faire des images à sensation pour les medias et pour montrer que nous étions les  méchants. Mais la manipulation n’a pas fonctionnée messieurs désolé pour vous… Il y a bien eu aussi ce condé en scooter, qui en démarrant à eu une crampe au bras droit en nous faisant un salut hitlérien mais bon il a vite retrouvait  sa poignée d ‘accélérateur, pathétique  diront nous.
Par contre a l’autre bout de Lille, la haine était de mise au vue des images et vidéos des medias d’après manifestation fasciste. Car c’est au slogan intelligentisimement bas   « 1er, 2e ,3eme génération,  nous somme tous des mangeurs de cochon » que ces pisse-vinaigres ont défilés avant que Serge «  facho » Ayoub nous rejoue au micro un discourt  démagogique en gesticulant tel un Mussolini de poche. Piètre personnage et piètre manifestation car des 700 participants prévus,  ils se retrouvèrent à 300.
Manifestation fasciste
Et oui  Sieur Serge « facho » Ayoub,  les forces dont tu rêvais  n’était pas là mais de notre cotes, pour te renvoyer toi et tes sbires à la maison Flandres (Vlaams Huis) afin de refaire le monde derrières vos bières. Car vous les fachos, vous avez pu voir que le peuple du Nord Pas de Calais était là en masse pour vous regarder droit dans les yeux et vous hurler « NO PASARAN ».
Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir !!!!!
Groupe de Béthune de la Fédération Anarchiste

Répression des Indignés à Bruxelles

400 indignés arrivent à Bruxelles

OPHELIE DELAROUZEE

samedi 08 octobre 2011, 23:55

400 « indignés » se sont rassemblées samedi soir à l’intérieur du parc Elisabeth, à Koekelberg. Des tentes étaient dressées dès 19h mais les forces de l’ordre sont intervenues. Ophélie Delarouzée était sur place

400 indignés arrivent à Bruxelles© Belga

Plusieurs centaines d’« indignés » sont arrivées vers 19h parc Elisabeth où ils ont tout de suite planté une cinquantaine de tentes.

Le bourgmestre de la commune leur a proposé de les loger dans les anciens bâtiments de l’Hogeschool-Universiteit Brussel (HUB).

« La police de la zone ne veut pas créer d’ennuis. Nous sommes ici pour travailler en collaboration », a déclaré une commissaire de la police de Koekelberg. « Le parc Elisabeth est un site protégé. Puisqu’il est interdit de dormir dedans et en raison du temps, le bourgmestre vous permet d’occuper l’ancien bâtiment de l’HUB, juste en face, et qui dispose des sanitaires et du confort nécessaires », a-t-elle poursuivi.

Les « Indignés » ont tenu alors à se concerter pour faire un choix.

« Si on va à l’HUB, on risque de perdre une certaine visibilité par rapport aux gens qui vont arriver dans les prochains jours pour rejoindre notre mouvement », ont considéré certains. « On mérite d’être dans ce parc. Tout le monde est libre d’aller où il veut », ont encore protesté d’autres.

Une autre partie des activistes a, par contre, approuvé la solution proposée par la commune de Koekelberg. « L’idée, ce n’est pas juste de camper, le but c’est d’organiser notre lutte », ont-ils crié. « Ce qui nous représente, ce sont nos assemblées, nos groupes de travail, pas nos tentes. »

Face à l’absence de consensus dans l’assemblée populaire, le groupe s’est séparé : une partie se dirigeant vers l’HUB vers 21h30.

À 21h45, les forces de l’ordre sont intervenues en nombre pour évacuer ceux qui avaient choisi de rester au parc Elisabeth, obligeant ceux-ci à se diriger également vers les bâtiments proposés par le bourgmestre.

Les indignés ont reçu l’autorisation du commissaire de tenir leurs assemblées chaque jour dans le parc jusqu’à 22h, mais pas de camper.

La police avait embarqué quelques tentes lors de son intervention, celles-ci seront rendues à leurs propriétaires sur le site de l’HUB.

Aucune arrestation n’a eu lieu pour l’instant.

Une vingtaine d’arrestations

Une quinzaine d’« indignés » restaient encore à 22h45 dans le parc, tenant une assemblée et discutant des enjeux de leur lutte. Mais si, in fine, ils se dirigeront, motivés par leurs compagnons, vers le bâtiment proposé par le bourgmestre, ils déplorent ce qu’ils trouvent contraire à leurs principes.

« Pourquoi avoir marcher tant de kilomètres, venir de partout, pour finir parqué dans un bâtiment fermé ? », demande l’un des « indignés ». « Ce que nous voulions, c’était occuper l’espace public, poser un geste fort », poursuit-il, alors qu’une fanfare emmène le reste du groupe jusqu’à l’HUB.

Selon la police, 400 personnes se sont dirigées vers le bâtiment. Vers 23h15, les policiers ont commencé à interpeller les personnes qui refusaient de quitter le parc.

Les forces de police sont estimées à 150 officiers. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées administrativement. Il y a eu des échanges de coups entre les policiers et certains « indignés ».

Le soir.be, OPHELIE DELAROUZEE, samedi 08 octobre 2011, 23:55

Les Indignés à Bruxelles: Répression policière, évacuations etc…

C’était à prévoir!!!

Les Marches d’Indignés convergeant sur Bruxelles sont arrivées hier et ont été reçues par des forces policières.

Nous sommes à un tournant des mouvements. Jusqu’ici, les choses avaient un aspect sympathique et quasi folklorique, si ce n’est à Paris où les « Indignados » avaient déja été « canalisés » de manière musclée.

A Bruxelles, malgré le refus d’autorisation qui leur avait été opposé, ils se sont installés dans le parc Koekelberg, à l’extérieur de la ville.

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Le résultat en est une cinquantaine d’arrestations…Peut-être doit-on  y voir une des raisons du silence sur le blog « Spanish Revolution », tenu depuis des mois par un jeune Néerlandais participant au mouvement de la Puerta del Sol et à la Marche, et traduit en français sur mon blog.

Voici ce qu’on en lit sur le site de RTL Belgique:

 ————

(…) « Il est 22h, il est temps de quitter le parc »

La police avait décidé de procéder à l’évacuation du parc, après avoir averti à plusieurs reprises les activistes qu’ils devaient quitter les lieux. « Vous avez eu assez de temps pour vous concerter. Il est 22h00, ça fait longtemps que le parc, site protégé, devrait être vide. Les voisins se plaignent du bruit, nous allons donc évacuer cette fois », avait prévenu le chef de corps de la zone de police, arrivé sur place.

 Accueillis dans l’ancien bâtiment de l’HUB

La plupart des centaines d' »Indignés » venant de différents pays d’Europe avaient commencé à quitter le parc, samedi soir, pour se diriger vers les locaux de l’HUB. La ville de Koekelberg leur avait en effet mis à disposition cet endroit où ils trouveraient plus de confort.  

 Les brigades sont passées à l’action

Mais un groupe était resté assis dans le parc, refusant de le quitter. La police les avait sommés d’évacuer et après quelques heures de patience, les brigades d’intervention, qui avaient été appelées et qui entouraient les activistes, sont passées à l’action. Des dizaines de personnes ont alors été

enmenées de force dans des bus de la police.  (…)———–

Plus d’informations, et photos sur « Scoop.it », the marches to Brussels

blogs.mediapart.fr

Mayotte

Mayotte : nouveaux affrontements lors de manifestations contre la vie chère

Posted on 7 octobre 2011 by juralib

 De nouveaux affrontements ont éclaté jeudi [6 octobre] à Mayotte entre manifestants et gendarmes mobiles, au dixième jour du mouvement de protestation contre la vie chère, sans toutefois faire de blessés, tandis que les négociations se poursuivent.

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Profitant des vacances scolaires du 1er au 16 octobre, quelque 200 jeunes, certains âgés de moins de 10 ans, ont attaqué vers 08H00 un convoi de gendarmes mobiles à Passamainty (île de Grande Terre) sur la voie allant vers Mamoudzou. Utilisant des cailloux et des barres de fer, ils ont été repoussés à coup de grenades lacrymogènes.

D’autres affrontements ont été signalés à Kaweni, dans la zone industrielle de Mamoudzou, où se trouve le plus grand bidonville de Mayotte. Des jeunes ont provoqué les gendarmes mobiles qui ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les protestataires.

Ce bidonville est habité par une population pauvre, principalement des clandestins venus des îles voisines des Comores, formant des familles nombreuses, et vivant dans des conditions insalubres, sans ressources.

De nombreux barrages ont fleuri un peu partout sur les deux îles de Mayotte, notamment à Bandrélé, en Grande Terre, où il était impossible de passer. Arbres abattus, carcasses de voitures ont obligé de nombreux automobilistes à rebrousser chemin.

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Une ambulance transportant une femme victime d’une fausse couche a été empêchée de passer par des manifestants. Les autorités ont lancé un appel pour que les urgences médicales puissent franchir les barrages.

Comme la veille, tous les commerces étaient fermés et Mayotte va tout droit vers la pénurie, faute d’un accord valable pour tous sur les prix.

Les négociations qui ont repris dans l’après-midi au Conseil général se poursuivaient dans la soirée, entre l’intersyndicale qui a appelé au mouvement, l’État, et les patrons de la grande distribution. Le préfet Thomas Degos a déclaré ne pas vouloir quitter la table sans accord.

Les représentants de l’intersyndicale demandent l’alignement des prix sur ceux pratiqués à l’île de La Réunion. Le carton d’ailes de poulet, base de l’alimentation à Mayotte, coûte ainsi 24,21 euros les 10 kg à Mamoudzou contre 15,90 euros à La Réunion.

La ministre de l’Outremer Marie-Luce Penchard a assuré mercredi que le RSA serait appliqué au 1er janvier prochain à Mayotte.

L’instauration d’un RSA « qui ne représentera que 25 % du RSA national et qui ne sera pas révisé avant cinq ans, constitue une réponse pour le moins courte qui n’est pas à la hauteur des enjeux », a estimé dans un communiqué le député PS de la Guadeloupe Victorin Lurel qui revient d’un déplacement à Mayotte, et qui a appelé la ministre à « se rendre à Mayotte afin de proposer des solutions pérennes ».

Dans l’entourage de celle-ci, on souligne que bien qu’étant en déplacement à Saint-Pierre-et-Miquelon, Mme Penchard suit « très attentivement » la situation et les négociations menées par le préfet Degos.

De son côté, le PCF a appelé le gouvernement à « intervenir sans tarder en faveur de l’ouverture de véritables négociations », « seule manière de permettre la détente sociale ».

Leur presse (Agence Faut Payer), 6 octobre 2011.

Conflit social : journée d’affrontements à Mayotte

Depuis lundi, le mouvement social contre la vie chère s’est intensifié à Mayotte. Magasins fermés, rues désertées, barrages routiers… L’île est complètement paralysée et Mamoudzou, le chef-lieu, a connu une journée de violences entre manifestants et forces de l’ordre.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1317958061.jpg Des hordes d’adolescents, foulard sur le visage, ont jeté pierres et cocktails Molotov sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des grenades lacrymogènes. Des barrages entravaient la circulation à travers toute l’île.

L’île de Mayotte connaissait hier son huitième jour de grève contre la vie chère. Et l’arrivée de la pluie en début d’après-midi n’a pas fait retomber la tension. Dès les premières heures de la matinée, des barrages entravaient la circulation à travers toute l’île. Mamoudzou, Bandrélé, Chirongui, Kahani, Vahibé, Pamandzi. Aucune ville n’a été épargnée par les blocages le plus souvent opérés par des groupes de jeunes excités.

À Passamaïnty (banlieue de Mamoudzou), des hordes d’adolescents, foulard autour du visage, ont jeté pierres et cocktails Molotov sur les forces de l’ordre qui ont répliqué en lançant des grenades lacrymogènes. Ce type de scène s’est reproduit plusieurs fois.

Partout dans l’île, la circulation était chaotique. Certains automobilistes ont même dû payer un droit de passage. Sur la route du Sud, la circulation a été coupée jusqu’en fin d’après-midi. Les blocages n’ont pas épargné Petite-Terre. Valise à la main, les voyageurs ont été contraints de rejoindre à pied l’aéroport, dont l’accès était condamné par les barrages. Surréaliste. Le trafic des barges entre Petite-Terre et Grande-Terre a lui aussi été perturbé, ajoutant encore à la confusion régnant à Mamoudzou. À Kawéni, zone industrielle du chef-lieu, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre : les grenades lacrymogènes ont répondu aux jets de pierre toute la journée. Et des manifestants s’en sont pris violemment à un « mzungu » (un Blanc) qui a eu le malheur de sortir son appareil photo.

BARRAGES DE FORTUNES, POUBELLES INCENDIÉES, PNEUS CALCINÉS

Même le centre-ville de Mamoudzou a été le théâtre de nombreuses scènes de violence (jeunes agressifs, jets de pierres, de cocktails Molotov etc.) et à des débordements, issus, selon la police, d’une jeunesse qui est bien loin des négociations autour de la vie chère. Dans le centre-ville, barrages de fortunes, poubelles incendiées, pneus calcinés jonchaient les rues, témoins des derniers blocages. Quant aux magasins, tous ont dû tirer leurs rideaux sous la pression des manifestants. Un supermarché a bien tenté d’ouvrir ses portes hier matin, mais il a immédiatement subi une tentative de pillage. De fait, Mamoudzou avait des allures de ville fantôme.

Le mouvement de contestation a très largement dépassé le motif de revendication de base. Et l’intersyndicale à l’origine des manifestations (CGTMa, Cisma CFDT, AFOC — Association des consommateurs FO —, Association des consommateurs Ascoma et Collectif des citoyens perdus) semble dépassée par l’ampleur de l’événement, sans pour autant appeler à un retour au calme. Hier soir, elle était encore occupée à négocier la réduction des prix de dix produits de consommation courante (sable, bouteille de gaz, ailes de poulet, farines, lait, œufs, etc.). État, représentants de la grande distribution et syndicats semblaient bien décidés à trouver un accord, quitte à y passer la nuit… En attendant, les forces de l’ordre s’apprêtent à accueillir des renforts de la Réunion et de métropole et le mot d’ordre pour la journée de vendredi est : restez chez vous.

Leur presse (Juliette Camuzard, Clicanoo.re), 7 octobre 2011.

Mayotte : démission totale !!!

Les négociations se poursuivent alors que les communes de Mayotte ressemblaient à un état de siège. Aucun appel au calme des responsables politiques à la radio, aucun effort des adultes qui regardent les jeunes agresser les automobilistes sans rien dire.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1317959292.jpg Des jeunes et très jeunes font tomber deux arbres en cours d’après-midi à Koungou

Aucun lien possible entre les villages aujourd’hui à Mayotte. Les barrages et les feux sont allumés un peu partout sur l’île par des jeunes casseurs. Partout ? Non ! Car tel le village des invincibles gaulois, le village de Dzoumogné résiste : « nous, les jeunes adultes avons signalé que tout poseur de barrage serait dénoncé à la Police, et depuis ce matin nous n’avons encore eu aucun barrage ! » affirmait ce jeune croisé sur le bord de la route. Qu’attendent les autres villages pour réagir ainsi ?

Les gendarmes étaient toute la journée au four et au moulin, alors qu’à Dzoumogné, les ambulances ne pouvaient passer, dont une femme enceinte d’un bébé en état de mort fatale qui a du être transportée par la brigade nautique de Longoni à Mamoudzou…

Les chauffeurs de taxi ont décidé de rejoindre à leur tour le mouvement de grève en mettant en place plusieurs opérations escargot qui ont momentanément paralysé le trafic à Kawéni, et le personnel naviguant du Service de Transport maritime (STM) a mis en place depuis mercredi un service plus que minimum : une barge effectue les rotations chaque heure, et aucun véhicule n’est accepté à bord, hormis les urgences et les évacuations sanitaires. Des camions de police qui voulaient intervenir en Petite Terre se sont donc vu refoulés dans la matinée.

Mais le problème actuel de Mayotte c’est qu’elle ne vit plus : les rideaux sont baissés, la consommation est réduite à néant. Les supermarchés ont pu ouvrir un moment en matinée, protégés par la gendarmerie, à la demande du préfet. Mais le Sodifram de Kawéni a du fermer après avoir été pillée dans la foulée par des manifestants en colère…

Du côté des syndicats, après avoir refusé l’ensemble des propositions faites par les décideurs économiques, les leaders se sont entretenus avec leur base ce jeudi matin. Salim Nahouda reste sur la proposition de l’intersyndicale : « que les distributeurs maintiennent leurs marges à 30 % ». Les prix de la bouteille de gaz ont été sujets à débat la veille : « nous demandons que les tarifs soient régulés par décret comme c’est le cas en métropole ou à La Réunion. C’est à dire que de 25 euros proposés par Somagaz et Total, nous pouvons descendre à 20 euros si l’État prend en charge les 5 euros de différence. » Enfin, la proposition de maintenir cette baisse des prix sur un mois « est rejetée. Nous demandons que cela dure le temps des négociations. »

Mais dès le départ des négociations du jour, le préfet Thomas Degos a prévenu : « on ne sort pas tant qu’aucun accord ne sera signé ». Résultat : à 19 heures les parties discutaient toujours, avec des éléments positifs à la clef.

Leur presse (Annette Lafond, Malango Actualité), 6 octobre 2011.