Lynchage et agressions sexistes de militant-e-s anticorrida lors d’une action directe non-violente

Besançon: des militants anti-corrida lynchés

Deux Bisontines racontent le lynchage de militants anti-corrida, dont elles faisaient partie, samedi, dans l’arène de Rodhilan, près de Nîmes.

 

L a violence s’est déchaînée indistinctement envers hommes et femmes. Photo DR

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Elles ne « s’attendaient pas à être invitées pour l’apéritif » mais, « de là, à se faire littéralement lyncher… »

Mathilde, Virginie, Sandra et Aurélie, un groupe de militantes bisontines de la cause animale, sont revenues toutes cabossées de leur visite aux arènes de Rodhilan (Gard), samedi dernier.

« Ils se sont défoulés »

Le principe de l’action de protestation contre la finale de « Graine de torero », une corrida qui oppose « des adolescents face à des veaux jusqu’à la mise à mort », avait été lancé sur Facebook, à la façon de ces réseaux informels qui se constituent aujourd’hui, entre membres disponibles de multiples associations. Le jour J, près d’une centaine de militants venus de toute la France et aussi de Belgique se partagent les tâches.

Un groupe porteur de banderoles fera diversion dans les gradins tandis que le gros de la troupe sautera dans l’arène pour s’y enchaîner entre eux, à l’aide de gros antivols et de chaînes.

L’événement, probablement éclipsé par les primaires socialistes du lendemain, n’a pas eu une grande portée médiatique. Pourtant, les vidéos qui en rendent compte intégralement sur internet, sont particulièrement édifiantes, pour ne pas dire hallucinantes

L’effet de surprise est de courte durée. Tandis que des aficionados arrachent les banderoles en distribuant force claques au passage, une lance à incendie est mise en batterie pour arroser les manifestants au centre de l’arène et, surtout, les coups pleuvent. Coups de poings, coups de pied dans le dos, dans la tête…, la violence se déchaîne indistinctement en l’encontre des hommes comme des femmes. L’une d’elles est d’ailleurs violemment déshabillée, pull puis soutien-gorge arrachés.

« Ils se sont défoulés », soupire Mathilde, dont un pouce et les cervicales gardent le souvenir de la feria. Virginie, qui a été balancée tête la première dans les escaliers de la plaza de toros, ajoute : « Il y a même eu des attouchements. Sandra, qui s’est fait arracher une touffe de cheveux, a été tirée jusqu’à l’extérieur de l’arène à l’aide d’un antivol passé autour du cou. Aurélie a huit jours d’arrêt pour un coccyx fêlé. »

Rares sont ceux qui tentent de s’opposer à la curée, et encore moins les policiers municipaux présents. Pourtant, la scène se déroule sous les yeux du sénateur-maire de Nîmes et du premier magistrat de Rodhilan.

Lorsque les anti-corridas sont expulsés au bout d’un bon quart d’heure de baston, une haie d’honneur leur inflige encore quelques coups de pied au passage.

La gendarmerie arrive enfin pour mettre fin au trouble à l’ordre public et protéger le bon déroulement de la fête taurine. « Ils ont refusé d’appeler le préfet comme nous le leur demandions et aussi d’enregistrer nos plaintes, tout comme les pompiers ont refusé de prendre en charge une femme qui ne pouvait plus poser le pied par terre. Quant à la Croix-Rouge, ils sont restés les bras croisés… » soulignent les Bisontines.

Fred JIMENEZ, Est Républicain, 13 – 10 – 2011

« YES WE CAMP » les indignés italiens veulent occuper la capitale !

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AGI News, Le Corriere Di Bologna publient à 16 H 50 les derniers évènements qui ont lieu à Rome, à Bologne. Les articles sous droits réservés font l’objet d’un condensé d’informations traduit de l’italien.
A Rome, un manifestant déclare à AGI : « nous faisons comme en Espagne, en Grèce, à New York, dans les pays arabes : nous ne rentrerons pas à la maison ! » En effet, les indignés veulent « occuper Rome » bien après le 15 octobre prochain. Pour samedi, ils en appellent à une manifestation nationale munis de tente afin de camper dans la capitale sous le slogan : « Yes we camp »
Ils reprennent l’appel à un rassemblement européen et mondial : « Occupation des places publiques par les millions de personnes qui ne veulent plus payer l’énorme crise économique et sociale à la place de ceux qui l’ont causée : pouvoirs politiques industriels, économiques et financiers, qui ont imposé un néo-libéralisme catastrophique au monde occidentale quelque soit les partis politiques des gouvernements.
Le rendez-vous mondial du samedi 15 octobre se réclame de la journée du 15 février 2003, quand le mouvement antimondialisation manifestait dans le monde entier contre l’imminente guerre USA/IRAQ.
Les organisateurs ont prévu 500 bus, des trains, des véhicules privés qui vont converger samedi de tous les coins de l’Italie vers Rome.
Les étudiants universitaires soulignent le caractère précaire de leur situation qui reste indissociable du monde du travail mis à mal par la crise. Ils veulent une vie décente et un avenir.
Pour eux, le moment du changement global est arrivé. A la maison, ils ne reviendront pas !
A Bologne, ce 12 octobre, des affrontements ont eu lieu entre les manifestants qui essayaient de pénétrer dans la banque d’Italie, Piazza Cavour et  les policiers anti-émeutes. Une jeune fille de 23 ans a eu les dents cassées et la lèvre coupée.
Les garçons brandissaient des banderoles « Non à la dette ! « A vous la dette, à nous la bourse et la vie »
Puis, à l’aide d’un poteau de métal en guise de bélier, ils pénètrent dans les bureaux de l’Unep (Office des notifications, des exécutions et des protestations) au virage de Monticelli. Ils ont remis au chef de l’établissement, Giorgio Napolitano, une lettre de protestation adressée à Mario Draghi, prochain président de la BCE.
Une procession de manifestants remonte le long de l’avenue de Castiglione vers le centre. Les garçons portent sur leurs épaules une statue religieuse « Sainte insolvabilité »
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Ils condamnent la gestion de l’ordre public pendant les évènements : « Nous allons essayer de savoir qui a frappé Martina, à travers les photos et les vidéos, dit De Pieri, leader du groupe étudiants OPT. Nous déposons une plainte auprès de notre avocat. La personne responsable ne devrait plus faire partie de la police de Bologne ».
Premier décompte dans la presse italienne ce mercredi 13 octobre au matin : plusieurs centaines de manifestants, étudiants, travailleurs, artistes « les dragons rebelles » comme ils se nomment, ont occupé durant la nuit les lieux publics. La police a chargé sur les indignés, leurs tentes démontées.
La protestation s’est donc poursuivie dans la nuit sur l’avenue Nazionale de Rome et par un sit-in devant le Palais des expositions. Les manifestant, pacifiques, tentent d’échapper aux forces de police dans un jeu de résistance formant des petits groupes puis s’organisant en séance plénière.
« No turnin back ! » au moins jusqu’au 15 octobre scande la foule.
La police met en place un cordon de sécurité devant la Banque d’Italie : les campements peuvent alors se mettrent en place de la Piazza de la Republique à la Piazza San Giovanni avec, en prévision, des raids surprises possibles et de nouveaux camps urbains.
Mediapart – par Marie Thérèse Ferrisi – 12/10/2011

Fichage des bambins à haut risque

Vers l’évaluation des élèves « à risque » dès 5 ans

Le nouveau dispositif se présente comme un outil de lutte précoce contre l’échec scolaire. Pas sûr que l’argument convainque les organisations syndicales.

Le dossier est explosif. Peut-on, dès la maternelle, repérer les enfants « à risque » et à « haut risque » ? Passer au crible les comportements et les apprentissages des élèves dès 5 ans ? L’idée devait être proposée par le ministère de l’éducation nationale aux inspecteurs reçus par petits groupes, rue de Grenelle, à compter du mercredi 12 octobre. Objet des réunions : l’éventuelle mise en place d’une évaluation de tous les élèves de grande section de maternelle. Un livret appelé « Aide à l’évaluation des acquis en fin d’école maternelle », que Le Monde s’est procuré, détaille précisément, en vingt-deux fiches, un protocole très normé.
L’évaluation est prévue en trois phases. Entre novembre et décembre, une première phase dite de « repérage » : l’enseignant passerait au crible le comportement à l’école, le langage, la motricité et la « conscience phonologique » des élèves. La deuxième phase consisterait en un « entraînement progressif (…) avec les enfants repérés à risques lors de la phase1 ». Enfin, une étape bilan, entre mai et juin, permettrait de faire le point sur les acquis des élèves par des « séries d’épreuves collectives ou en petits groupes – d’une durée d’environ trente minutes par série ».

CLASSEMENT DES ENFANTS EN TROIS CATÉGORIES

Une partie du livret d’évaluation porte sur le « devenir élève ». Une façon politiquement correcte d’évoquer le comportement des enfants. L’enseignant devrait, entre autres, noter si l’élève « respecte les autres » et « contrôle ses émotions ». « L’enfant devenu élève agit de manière à respecter l’intégrité de toutes les personnes et de son environnement ; il ne les agresse pas, il a recours à la parole en cas de désaccord ou de conflit », peut-on lire dans le document. On n’est pas loin du bilan médical – et confidentiel – que les médecins faisaient passer aux enfants dans leur 6e année. Le protocole prévoit d’ailleurs d' »articuler le bilan de santé et l’évaluation des acquis ».

Enfin, le vocabulaire choisi risque de faire grincer des dents, de même que le classement des enfants en trois catégories : « RAS » (pour « rien à signaler »), « risque » et « haut risque ». Le maître devrait remplir une « fiche élève » et une « fiche classe » reprenant les « scores » obtenus par les enfants aussi bien pour leur comportement que pour leur maîtrise du langage, leur motricité ou leur conscience des syllabes (phonologie).

Ainsi, un enfant qui, à 5 ans, obtiendrait moins de 2 points en comportement à l’école serait classé « à haut risque ». Une approche qui n’est pas sans rappeler la proposition faite par le secrétaire d’Etat à la justice, Jean-Marie Bockel, en novembre 2010, de repérer les troubles du comportement dès 3 ans. Ou encore une expertise de l’Inserm, rendue publique en septembre 2005, qui pointait l’insuffisance du « dépistage du trouble des conduites » chez les enfants.

« CELA RESTE UN CHOIX INDIVIDUEL »

Le nouveau dispositif se présente comme un outil de lutte précoce contre l’échec scolaire. Pas sûr que l’argument convainque les organisations syndicales. L’évaluation en maternelle n’est pas tout à fait nouvelle, mais le dispositif actuel est facultatif : il s’agit d’une liste de fiches, proposées comme un outil que les enseignants utilisent ou non. « Cela reste un choix individuel », témoigne Laetitia Bordeau, 35 ans, professeure des écoles dans le Val-d’Oise. « Evidemment qu’en évaluant les élèves, on est aussi attentif à leur comportement, et ce dès la petite section de maternelle, l’idée étant de les préparer au mieux au CP, reconnaît-elle. Il faut aider l’enfant à devenir élève. Mais de là à le cataloguer… » Ce nouveau protocole d’évaluation pose, de fait, la question du rôle de l’école maternelle. « Les enseignants savent très bien identifier les enfants qui ont besoin d’un accompagnement particulier », estime Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA. « Ils n’ont nul besoin d’un dispositif inadapté qui va transformer la maternelle en structure de sélection, alors qu’elle n’a pas vocation à trier les élèves », s’insurge-t-il.

Même constat, inquiet, de la part de Pierre Frackowiak, inspecteur honoraire de l’éducation nationale : « Tests en CE1, en CM2, et aujourd’hui en maternelle… L’évaluation gangrène tout le système. La place que la maternelle accordait au jeu, au plaisir quotidien, me semble aujourd’hui fortement menacée par ce type de procédé. » Dans le livret à destination des enseignants, il est précisé que « les taux nationaux de réussite seront calculés sur échantillon représentatif et diffusés pour permettre à chaque école de se situer par rapport à une valeur nationale ». Revoilà exactement ce dont les enseignants ne veulent pas : une possible publication des résultats école par école, donc un palmarès des meilleurs établissements dès la maternelle ! « En évaluant toutes les écoles, on crée un potentiel instrument de classement que quelqu’un finira bien par exploiter », craignait déjà Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT, à propos des évaluations mises en place à l’école élémentaire en 2008.

MARCHE ARRIÈRE FACE AU TOLLÉ DES TESTS RENDUS PUBLICS

Xavier Darcos, le prédécesseur de Luc Chatel au ministère de l’éducation nationale, avait annoncé, dans un premier temps, que les résultats des tests de français et de mathématiques en CM2 seraient rendus publics. Avant de faire marche arrière face au tollé de la profession. Cette intention, perçue comme une volonté de mise en concurrence des établissements, a suffi à discréditer toute la politique d’évaluation.

Le 14 septembre, le Haut Conseil de l’éducation rendait un rapport assassin dans lequel il remettait en cause l’ensemble du système actuel d’évaluation. Il préconisait de « confier à une agence indépendante la mise en œuvre » des évaluations des acquis des élèves, estimant « essentiel que, dans notre démocratie, les données concernant les résultats de notre système éducatif soient objectives et transparentes, donc incontestables ».

Un mois après cette salve, pas sûr que les inspecteurs de l’éducation nationale reçus au ministère accueillent favorablement l’hypothèse de nouvelles évaluations.

Le Monde – 12.10.11 – Maryline Baumard, avec Mattea Battaglia et Aurélie Collas

La dette, c’est le vol – tract du groupe Pavillon Noir pour la journée contre l’austérité

 

 

LA DETTE, C’EST LE VOL

 

Face à cette vaste entreprise de fabrique du consentement, bricolée à droite comme à gauche, en France et dans toute l’Europe, proclamant qu’« austérité » et « remboursement de la dette » sont « nécessaires », rappelons quelques réalités dérangeantes. Asséner sans sourciller que payer une dette est un devoir impérieux revient à passer sous silence que, comme la propriété privée des moyens de production et de distribution, la dette n’est rien d’autre qu’un vol. Le même vol que celui qui consiste à empocher, à la place du travailleur salarié, la plus-value créée par le travail lui-même. Lorsqu’un prêteur accorde un capital, il sait que c’est par le travail de l’emprunteur qu’il pourra recouvrer les intérêts dans un premier temps, le capital en second lieu. Le principe de l’intérêt financier et du crédit, revient donc non seulement à accaparer la force de travail via le salariat et le dégagement de la plus-value, dans le seul but de l’accumulation capitaliste, mais aussi à renforcer le contrôle social. Quand on paye son logement, on réfléchit à deux fois avant de faire grève, d’être solidaire de ceux qui luttent. Pour les banques, les patrons, l’Etat et ses flics, endetter les gens c’est que du bonheur ! C’est notamment sur ce principe de base, consistant à diffuser et faire assumer aux dominé-e-s la charge de pérenniser leur servitude, qu’a pu se pérenniser la forme de domination et d’exploitation nommée capitalisme.

 

De l’extrême-gauche à l’extrême-droite, c’est l’unanimité pour opposer les méchants phynanciers à un capitalisme aménageable. Il ne s’agirait que d’une « dérive »… il suffirait de « taxer le capital ». Or l’évolution vers la financiarisation fut structurelle. La crise d’accumulation du capital des années 1970 provient du développement technique induit par la concurrence, et a conduit à la réduction de la part de l’investissement salarial. Or chez les capitalos seul le travail est réellement créateur de plus-value. L’activité économique, malgré les hausses de productivité infligées aux salarié-e-s, était plombée. Comment pérenniser l’accumulation capitaliste et investir ce gros tas de pognon accumulé ? Avec la complicité des Etats, l’économie s’est « financiarisée ». Le capital a trouvé de nouveaux débouchés. Via notamment l’interdiction d’emprunter aux banques centrales et l’obligation pour les Etats d’emprunter au secteur bancaire privé, garantissant des crédits, des dettes et des rentes énormes au capital ; via l’assouplissement des règles du crédit permettant de spéculer sur la plus-value future, avec des montages de produits financiers sensés assurer les pertes éventuelles. Seuls les Etats, disposant des moyens de coercition et d’extorsion des populations (loi, police, armée…), pouvaient donner ce nouveau souffle au capital, lui permettre de dégager de juteux bénéfices. Parallèlement à la répression des mouvements sociaux, les gouvernants ont donc mis en oeuvre ces « déréglementations », à gauche comme à droite, pour sauver le capitalisme et leur domination qui en est le corollaire. Depuis 2008, la « crise » inévitable de la spéculation a donné lieu à celle des marchés obligataires : la spéculation sur les dettes des Etats eux-mêmes, et les « plans d’austérité » qu’elles permettent, ne sont guère qu’une nouvelle mutation de la domination capitaliste… avec la complicité de toute la classe politique au pouvoir.

 

Concernant la dette prétendue « publique », contractée par l’Etat et ses déclinaisons locales que sont les régions et les départements, on cherche à nous faire croire que l’argent emprunté serait emprunté pour une bonne cause : assurer à chacun-e l’accès aux services publics qui garantissent l’« Etat-Providence ». C’est oublier que, si l’on prend l’exemple de la Sécu, ce n’est pas l’Etat qui met la main à la poche. Ce sont les salariés, qui payent pour eux et pour le patronat, dont les cotisations (on ne le rappellera jamais assez) proviennent du fric dégagé par l’extorsion de plus-value sur le travail… quand le patronat ne garde pas pour lui ce qu’il devrait théoriquement mettre au pot commun : il existe au bas mot une quarantaine de motifs d’exonération de cotisations patronales. Quant à savoir ce que fait l’Etat de tout le pognon qu’il nous siphonne, rappelons que la charge de la « dette » (c’est-à-dire le racket organisé au profit du capital) représente 96% des engagements financiers, et que la dette publique représente 37% des dépenses publiques. La « dette » n’est donc, comme les Etats qui l’organisent, que le gage d’une pérennisation d’un système généralisé de profit, d’exploitation et de domination.

 

La situation qui se dessine en cet automne 2011 révèle singulièrement la similitude des problèmes qui se posent au prolétariat, dans le monde entier : l’accumulation du capital et son lot de pillages, de guerres, de dévastations écologiques, concerne désormais largement les populations des pays dits «   développés ». Comme celles du sud, écrasées depuis des décennies sous une dette délibérément imposée par les capitalistes et leurs institutions, avec la complicité des politiciens-laquais, dans l’indifférence générale. Sommes-nous dans un contexte prérévolutionnaire mondial ? Peut-être, à en juger la fébrilité des pouvoirs qui usent des élections et de la xénophobie pour créer des dérivatifs. Et qui prennent bien soin d’embringuer les bureaucraties syndicales réformistes comme supplétifs pour cautionner les règles d’or et autres austérités.

 

Qu’on ne compte pas sur les anarchistes pour bêler avec ceux qui ne remettent pas en cause le vol éhonté que la « dette » constitue. Qu’on ne compte pas sur les anarchistes pour souscrire à une déclaration de collaboration de classe comme celle qu’a pondue le 18 août 2011 l’intersyndicale nationale, qui appelant aux « journées-d’action », s’affirme soucieuse de « sauver l’Europe et de réduire les déficits publics »Face à cette pitoyable soumission au Capital, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes ! La réappropriation de la décision politique, économique, sociale, ne peut venir que des populations elles-mêmes, seules à même de définir les activités qui leur sont nécessaires et de s’organiser pour les mettre en oeuvre. Pour en finir avec la destruction sociale que sont Capital et Etat, il faut construire la grève générale, expropriatrice et autogestionnaire, en solidarité avec les nombreuses luttes actuelles d’ici et d’ailleurs, qui en s’étendant, en résistant à la répression des Etats, réaffirment la capacité des travailleurs-euses et plus généralement des populations à autogérer leurs luttes. C’est en nous rencontrant, en fédérant nos luttes et nos alternatives, en nous organisant par nous-mêmes, sans médiation bureaucratique, que nous sèmerons les graines d’un nouveau monde, sur le désastre de celui-ci.

 

Groupe Pavillon Noir – Fédération Anarchiste 86