[Poitiers] Des nouvelles du campement place de la liberté

Rendez-vous vendredi 3 juin à 15h au campement sur la place de la liberté pour les actions et à 19h pour l’assemblée générale quotidienne.

Compte rendu de la journée et de l’assemblée générale Démocratie réelle maintenant – Poitiers jeudi 2 juin 2011

Le campement est vraiment mis en place et en train de décoller. Il s’est installé place de la liberté depuis 15h avec un bel aspect (jolies affiches) et un contenu assez radical.
Auto-organisation petit à petit, dans la joie et la bonne humeur, avec bâches tendues, table de presse, bouffe, eau, jeux de cartes… et écritures partout autour de la place, messages sur les rues…

AG de 19h30 à 21h30, avec des échanges entre une cinquantaine de personnes.

Ordre du jour :

– Quel type de démocratie ?

– Que fait-on ce soir ?

– Point info

– Que fait-on demain ?

– Commissions.

Nous avons commencé par un tour de présentations des personnes présentes. Puis quelqu’un fût changé de prendre les tours de parole. Pour info deux règles supplémentaires ont été proposées : priorité à ceux qui n’ont jamais parlé et limitation du temps de parole à 3 minutes. La seconde n’a pas encore été appliquée.

1) Point info.

– Nouvelles gardes à vue = bon article explicatif sur le Jura Libertaire

– Il y a eu des expulsions de campements en France (Montpellier, Pau…). Le maire de Bayonne a perdu en référé contre les indignés qui peuvent donc rester dans leur campement.

– A Poitiers sur le campement place de la Liberté, il y a eu un contrôle d’identité par la Brigade Anti-Criminalité (comme son nom l’indique) dès 15h20. D’après l’un des baceux le voisinage s’était plaint pour bruit et alcool. Même lui ne semblait pas y croire car nous étions 6 assis tranquillement sur un banc à l’ombre dans un coin de la place et il n’y avait pas d’alcool…

– Proposition de faire un panneau (genre tableau blanc) qui récapitule tout ce qui se passe dans le monde.

2) Long débat impromptu sur la mobilisation et les révendications qui a englobé le point 2 de l’ODJ : Quel type de démocratie ? Pour mobiliser faut-il proposer préalablement des revendication ou un cadre pour venir exprimer ses revendications ? Plusieurs propositions : boycoot de certains produits, annulation de toutes les dettes, droits fondamentaux, logement pour tous, seuil de richesse maximum, lutter contre la pauvreté… il il a semblé à la fin qu’émergeait le consensus que c’étaient plutôt les objectifs qu’il fallait mettre en avant pour mobiliser largement: faire la révolution, changer les choses, décider ensemble, au fond, décider par nous-mêmes pour nous-mêmes.

3) Que fait-on ce soir ? Une dizaine de personnes restent camper… D’autres leur tiendront compagnie une partie de la soirée voire de la nuit.

4) Que fait-on demain ? Propositions :

– bouffe solidaire le soir sur le campement.

– tractage (tract déjà fait)

– affichage

– AG

Rendez-vous vendredi 3 juin à 15h au campement sur la place de la liberté pour les actions et à 19h pour l’assemblée générale quotidienne.

[Dernière minute 23h15 : Les flics viennent de passer sur le campement. Ils ont demandé d’enlever les bâches et les slogans sinon le méchant Papineau viendrait les déloger…
Il semblerait que c’est ce qui a été fait. Comme ça nos camarades peuvent rester la nuit.]

[Poitiers] Campement Place de la Liberté

À partir de jeudi 2 juin dès 15h,
nous occupons durablement la Place de la Liberté à Poitiers.

DÉMOCRATIE RÉELLE MAINTENANT – POITIERS, TIENS LA RUE !
¡DEMOCRACIA REAL YA! – POITIERS TOMA LA CALLE

Depuis le 15 mai, la révolte née dans les pays arabes a traversé la Méditerranée ! Des dizaines de milliers d’espagnol·e·s occupent actuellement la rue afin de réclamer une réelle démocratie. La Grèce, la France et d’autres pays européens ont également pris part au mouvement. Des campements mis en place tiennent bon malgré les tentatives musclées des forces de l’ordre de les dissoudre. Ce mouvement se veut non-violent et indépendant des partis politiques et des syndicats. Il s’agit d’une mobilisation citoyenne indépendante et autogérée.

Au vu de la politique de nos classes dirigeantes visant manifestement à s’accorder d’avantage de privilèges, faisant totalement fi des besoins essentiels du peuple, nous nous reconnaissons dans cette mobilisation et exigeons un changement radical et concerté de la société pour le bien de tous. Nous voulons un pouvoir par le peuple et pour le peuple : chaque individu doit pouvoir s’exprimer sur ses besoins et ses désirs, et ainsi prendre une part active dans la vie de la société. Prenons notre vie en main !

À partir de jeudi 2 juin dès 15 h, occupons durablement la Place de la Liberté.

Apporter de quoi manger, dormir, s’occuper…

Si vous ne pouvez pas camper avec nous, apportez vos revendications, venez participer aux débats et aux Assemblées Générales tous les soirs à 19 h ou venez simplement nous voir.

Pour rester informé :

* Blog de « Démocratie réelle Poitiers – Toma la calle » : www.democratiereelle86.fr
* Groupe Facebook : Democracia real ya! Poitiers
* Pour s’inscrire à la liste de diffusion, envoyez un mail vide à : democratie-reelle_86-subscribe [arrobase] yahoogroupes [point] fr

El pueblo unido jamás será vencido / Le peuple uni ne sera jamais vaincu

[Poitiers] Compte rendu de l’AG et de la soirée du lundi 30 mai 2011

L’AG a commencé vers 19h30. Il y avait plus de 50 personnes présentes. Après un rapide point sur les nouvelles, particulièrement sur la répression place de la Bastille et le soutien des campements espagnols, nous avons discuté de la question de la violence et de la non violence. Même si nous ne sommes pas naïfs, la non-violence semble bien être l’une des bases de nos rassemblements. Nous avons décidé d’aborder régulièrement cette question.

Nous avons abordé ensuite la question de la mobilisation et de la communication. Plusieurs propositions d’actions ont été faites. Il a aussi été proposé de tracter demain avant l’AG ou de laisser nos cartons sur place ou de faire un mur d’expression libre et même de faire une permanence la journée. La question du lieu s’est ensuite posée. La place du marché risquant de poser un problème les jours de marché, certains ont proposé le parc de Blossac, trop isolé pour d’autres. D’autres encore ont proposé le carrefour entre le palais de justice et les cordeliers. Nous avons donc décidé ensemble d’aller y voir assez spontanément derrière la banderole. Arrivés sur place nous avons expérimenté les diverses propositions et nous avons construit une structure avec des cagettes afin d’afficher nos slogans.

Nous avons enfin décidé de revenir en ce lieu demain en partir de 18h (ou 17h30 ?) afin de construire une autre structure (en bambou celle-là) pour afficher nos slogans et un mur d’expression libre. Nous distribuerons aussi des tracts expliquant que nous nous réapproprions la rue et invitant à l’AG qui se tiendra dans ce lieu à partir de 19h. Fin de l’opération vers 21h.

Venez nombreux demain à partir de 17h30 au carrefour entre le palais de justice et les cordeliers afin de nous réapproprier ce lieu et faire une AG à partir de 19h. Amenez vos slogans, textes, cartons, banderoles et… motivations et indignations…

El pueblo unido jamás será vencido

Pour l’AG de Démocratie réelle maintenant – Poiters, JF

Démocratie réelle maintenant
Poitiers toma la calle

Retour sur les évènements survenus lors de la Gay Pride 2011 à Tours

21 mai 2011, Tours :

Samedi 21 Mai avait lieu la Gay Pride. Ce même jour un groupuscule d’extrême-droite appelait à manifester contre la Gay Pride. Sous prétexte que la sexualité relèverait de la vie privée, elle n’aurait pas à s’exhiber dans la rue, et surtout pas celle des homosexuels. Ce discours « soft » ne masque que leur homophobie, en témoignent les slogans scandés au passage du cortège de la Gay Pride.

La préfecture avait d’ailleurs menacé de faire annuler la Gay Pride au motif du risque de troubles à l’ordre public lors de la rencontre avec les fafs, la mairie PS n’a pas bougé alors qu’elle aurait pu faire interdire le rassemblement des fafs pour les mêmes raisons. Finalement, les organisateurs de la Gay Pride ont dû trouver 80 bénévoles pour encadrer le cortège et signer un papier comme quoi ils seraient responsables en cas de troubles à l’ordre public. Les autorités n’ont tout simplement pas voulu interdire le rassemblement haineux et provocateur des fafs pour éviter les-dits « troubles à l’ordre public ».

Parce que l’homophobie et le sexisme sont des plaies bien trop présentes dans notre société. À l’appel du collectif antiraciste 37, des militant.e.s se sont réuni.e.s pour participer à la Gay Pride derrière une banderole qui dénonce ces plaies. L’objectif était de montrer la bêtise et l’absurdité de tous les discours réactionnaires sur la sexualité, et défendre la liberté dans les choix et les pratiques pour chacun.e en matière de sexualité.

La rencontre avec les fafs (environ une trentaine) bien protégés par la police, s’est passée sans incident autre que quelques disputes avec le service d’ordre de la Gay Pride qui était un peu trop pressé de faire avancer le cortège. Des « incidents » sont survenus plus tard, place des Halles au niveau du Cosmic café (bar qui sert de repaire aux militants d’extrême-droite). Un camarade exaspéré par les photos d’un journaliste est allé lui faire remarquer qu’il ne désirait pas apparaître dessus, et a commencé à lui expliquer pourquoi. Le ton est monté, la situation s’est tendue en raison des quelques fachos amassés devant leur bouge. La police et des agents de la BAC (sans brassards) ont utilisé l’altercation comme prétexte pour charger. S’en est suivie une mêlée assez confuse, trois camarades se sont fait embarquer (deux sont poursuivis pour dissimulation du visage, le troisième pour outrage/rébellion). Les keufs en ont profité pour se défouler, de nombreuses personnes ont été mises à terre et/ou ont pris des coups, entre autres une camarade qui après une pluie de coups de matraque s’est vu prescrire 8 jours d’arrêt de travail. La version présentée dans la Nouvelle Répugnante (le torchon local), laisse à croire que nos camarades seraient la cause de cet incident. La vérité est que c’est la police qui a chargé brutalement tout le monde au prétexte de « l’altercation » entre le camarade et le journaliste, altercation qui ne se serait certainement pas soldée par des coups ou de quelconques troubles à l’ordre public autres que quelques cris si la police n’était pas intervenue. Lorsque la Gay Pride est revenue au château de Tours, les militants d’extrême-droite sont allés encercler le château où avait lieu une fête, pour provoquer les gens, obligeant la sécurité à filtrer les accès au château.

Les identitaires de Vox populi, veulent faire croire qu’en tant que catholiques ils ne sont qu’amour, paix et foi. Mais la manif anti-Gay Pride, le harcèlement de la Gay Pride au château de Tours, les propos haineux tenus au passage de la Gay Pride prouvent le contraire. La préfecture et la mairie PS, certainement au courant des agressions perpétrées par les nervis d’extrême-droite ces derniers mois à Tours ; n’ont pas interdit le rassemblement d’extrême-droite. Et ont préféré les laisser déverser leurs propos haineux sur la place publique au nom de la « liberté d’expression ».

Désinformation officielle :

Les articles de la Nouvelle Répugnante, laissent à croire que l’incident avec la police serait dû aux tensions entre militants d’extrême droite et d’extrême gauche, qui était venus pour en découdre. Que la police n’aurait fait que s’interposer, que l’on aurait affaire à deux bandes d’extrémistes incontrôlables aux idées nauséabondes.

Cette stratégie n’est pas une surprise et elle s’insère dans une dynamique nationale. Déjà à Lyon une semaine avant, après les incidents qui avaient eu lieu suite à une manif d’identitaires et de néonazes (agressions racistes, agressions de militants). Ces événements avaient été réduits à une guéguerre entre extrémistes fascistes et antifascistes. Les agressions racistes étant traitées de manière superficielle dans la majorité de la presse officielle. Toutes les violences ont été placées sur le même plan, sans aucune distinction entre les agressions des fascistes et les militants qui se sont défendus lorsque les fafs ont essayé de les agresser.

Le pouvoir en place cherche vraisemblablement à exacerber les rivalités entre la gauche radicale, les libertaires, et l’extrême-droite. Cela pour affaiblir les deux camps et pouvoir réprimer tout ceux qui feront des faux pas d’un côté comme de l’autre. Cela intervient dans un climat social potentiellement tendu, une période de crise qui voit se propager les mouvements sociaux en Europe (dernièrement en Espagne) et autour de la Méditerranée. Ces mouvements sont liés à la dégradation des conditions d’existence imposée par la restructuration du capitalisme néolibéral. En fRance un mouvement important (malheureusement trop bien canalisé par les syndicats) contre la reforme du système de retraites à eu lieu à l’automne dernier. L’approche des élections de 2012 offre un peu de répit dans le train des reformes, mais n’influera pas sur son exécution. Dans ce contexte pré-électoral où l’extrême-gauche et les libertaires se présentent comme une alternative valable quand la gauche comme la droite ont échoué à améliorer le quotidien des gens. La critique radicale de l’État et du capitalisme apparaît comme dangereuse, le gouvernement ne veut pas risquer de la voir s’implanter durablement dans les esprits. Le déclenchement d’un mouvement social d’ici à la Présidentielle pourrait faire perdre le pouvoir à la droite (la gauche ne vaut au final pas mieux). Pour éviter cela, le pouvoir, par le biais de la presse officielle, tente de renvoyer d’une part l’extrême-gauche et les libertaires, et d’autre part l’extrême-droite dos à dos ; comme deux pôles inverses qui s’annuleraient. Le parti au pouvoir qui pourtant fait son beurre sur des thèmes chers à l’extrême-droite, comme l’immigration ou l’insécurité espère même passer pour un parti de modérés et conserver le pouvoir en 2012. Même si quelques « dommages collatéraux » doivent être blessés ou tués lors d’agressions fascistes. Mais cela représente pour nos chers dirigeants un petit prix à payer pour conserver leur royaume.

Il est nécessaire de prendre acte de cette instrumentalisation de l’extrême-droite par le pouvoir, et de ne pas rentrer dans une guéguerre stérile. Nos ennemis ne sont pas des groupuscules marginaux de crânes rasés mais bien l’État, le capitalisme et tous ceux qui nous empêchent de vivre en nous enfermant dans la survie. L’antifascisme en tant que projet politique est absolument stérile, et n’est porteur d’aucune de nos aspirations. Il enferme dans des conflits vains et fait le jeu des pires alliances, il conduit à la reproduction des structures de dominations et de spécialisations que nous combattons. Nous préférons nous concentrer sur nos vrais ennemis, et tenter de nous émanciper plutôt que de nous enfermer dans une guéguerre avec des groupuscules minoritaires.

Il est néanmoins nécessaire de mettre en pratique des stratégies d’autodéfense face, aux possibles attaques des nervis d’extrême-droite ; et de tisser des liens entre nous pour que personne ne se sente isolé et ne cède à la pression et de l’extrême-droite et de la police.

Quelques éclaircissements :

Pour finir, quelques mises au point, rapport aux mensonges colportés par la presse officielle.

Nous défendons le droit de chacun à disposer de son corps, et à construire ou déconstruire son genre comme il l’entend. On ne répétera jamais assez que les pratiques dites « LGBT », font partie intégrante de la sexualité au même titre que les pratiques dites « hétérosexuelles » et ne sont ni plus ni moins naturelles les unes que les autres. Et que le sexisme et l’homophobie ne sont que l’héritage de près de 2000 ans de religions réactionnaires et phallocentrées.

Nous nous sommes vus traiter d’extrémistes en vue de nous discréditer. La seule chose qui peut paraître extrême aux bourgeois c’est notre radicalité. Par cela nous entendons notre capacité à identifier et attaquer les causes de nos maux à la racine : entre autres l’État, le capitalisme, et toutes les structures de dominations. Nous entendons vivre comme nous le désirons, seul.e.s ou ensemble. Pour cela nous refusons tout compromis avec ceux qui voudraient nous représenter en détournant le pouvoir qui réside en chacun de nous à leur seul profit. Pas de compromis non plus avec ceux pour qui tout a un prix et qui entendent bien nous faire trimer pour se remplir les poches, pendant ce que l’on ne peut décemment appeler vie lorsque l’on est soumis au travail salarié.

Nous sommes rassemblés sur une base au minimum anti-autoritataire, nous refusons la domination entre les personnes sous toutes ses formes. Le racisme, l’homophobie, le sexisme, et la reproduction de toute forme de structure de domination, passent par chacun.e de nous. C’est à chacun.e d’essayer de s’en affranchir soi-même et de lutter contre au quotidien. Il ne tient qu’à chacun.e d’essayer de construire des situations où chacun.e sera maître de lui/elle-même et où l’aliénation disparaîtra.

Nos idées sont dans toutes les têtes, c’est à chacun.e de les trouver et de les mettre en œuvre pour libérer les territoires de sa vie quotidienne.

La volonté de chaque individu contient plus de puissance qu’une bombe H.

Ensemble nous ferons trembler leur monde, puis nous danserons sur ses ruines encore fumantes.

Des Anarchistes – 29 mai 2011.