A Poitiers, les réfectoires de Louis-Armand et d’Auguste-Perret ont fusionné à la rentrée 2014. Les élèves sont mécontents et manifestent ce matin.
Maéva Lavergne et ses camarades du lycée Auguste-Perret pestent contre la fusion de leur cantine avec celle de Louis-Armand. Les élèves des deux lycées poitevins ont décidé de manifester, ce matin, à 8 h, devant Louis-Armand.
Internes et demi-pensionnaires n’ont pourtant que deux cents mètres à parcourir pour rejoindre leur lieu de restauration. « Le midi, il y a 1.300 élèves à Louis-Armand. C’est ingérable car il y a trop de monde d’un coup. Certains élèves sont obligés d’aller chercher un kebab ou un sandwich car ils n’ont pas le temps de manger sur place », désespère Maéva. Et les parents râlent parce qu’ils doivent payer le kebab de leurs enfants en plus de la cantine.
Comment en est-on arrivé là ?
800.000 € de travaux : impossible pour la Région
Le conseil régional du Poitou-Charentes est à l’initiative de cette fusion des deux réfectoires. Stéphane Calviac, directeur général adjoint à l’éducation et la formation, évoque la vétusté de la cantine d’Auguste-Perret. « Les locaux ne permettent plus aux agents de travailler dans de bonnes conditions sanitaires », précise-t-il. Réparer le réfectoire aurait coûté 800.000 € quand la limite était fixée à 290.000 €. Trop cher pour la Région qui a préféré la mutualisation. A Louis-Armand, ce problème n’alarme pas le proviseur, Bernard Soulignac. « Les élèves n’ont pas attendu la fusion des réfectoires pour ne pas y manger, explique ce dernier, Lundi midi, 1.300 élèves ont déjeuné dans de bonnes conditions. Nous avons ajusté les emplois du temps. »
Vers une fusion totale des lycées
Stéphane Calviac partage l’avis du proviseur : « La rentrée est juste faite, il faut être patient ».
D’ici à 2015, l’objectif du rectorat de Poitiers et de la Région est de fusionner les deux lycées. Le but ? Faire émerger une cité des sciences, des technologies et des métiers. Un proviseur dirigerait la direction du conseil d’administration et aurait un adjoint dans chaque lycée. « Nous avons formé un groupe de travail avec les interlocuteurs concernés, nous y verrons plus clair l’année prochaine », déclare Stéphane Calviac. D’ici à la rentrée 2015, beaucoup de kebabs auront été consommés, avec ou sans manque de temps.
Aurore Ymonnet, La Nouvelle République, 16/9/2014