[Poitiers] Squat du foyer L’Étape : la mairie envoie huissiers et flics pour intimider les familles

NdPN : après un long silence, la NR produit aujourd’hui un article sur le squat de l’Etape, pour l’expulsion duquel la mairie PS a engagé des procédures judiciaires. Mairie qui reste discrète sur l’affaire, sans doute gênée sur les entournures, et rendue prudente par ses derniers déboires diffamatoires à l’encontre du DAL 86. Surtout : comment justifier de jeter des familles à la rue, alors que la mairie PS pourrait confier ces lieux vides à des associations telles que la croix-rouge ? Son étiquette « socialiste » ne l’a pas empêchée de saisir la « justice », envoyant flics et huissiers pour intimider les familles, qui comptent de nombreux enfants (voir ici le communiqué du DAL 86).  La mairie préfère une fois de plus la répression et la défense des intérêts de promoteurs immobiliers, au lieu de défendre le principe fondamental du droit au logement ! Soutien inconditionnel aux occupant-e-s !

Squat du foyer L’Étape : le bras de fer engagé

Poitiers.  Le squat ouvert le 7 avril dernier dans les locaux de l’ancien foyer L’Étape devrait bientôt compter 43 occupants. La mairie vient de saisir la justice.

Un nouveau bras de fer vient de s’engager dix jours après l’ouverture d’un squat dans les locaux propres et spacieux d’un ancien foyer, L’Étape, situé rue d’Oléron.

Depuis le dimanche 7 avril, plusieurs familles de Roms soutenues par le Droit au logement ont investi les lieux inoccupés depuis un an et demi. De nouvelles familles, elles aussi d’origine étrangère, sont attendues sur place dans les quinze prochains jours selon l’association. Le site pourrait alors compter quarante-trois personnes, dont quinze enfants âgés dont le plus âgé a quatorze ans.

Un huissier s’est rendu sur place

Depuis lundi, la situation a pris un nouveau tour avec les premiers signes visibles d’une procédure judiciaire engagée par la Ville de Poitiers. Un huissier s’est déplacé avec la police, afin de dresser un constat de l’occupation des lieux sans droit ni titre. Un magistrat avait préalablement été saisi d’une «  requête à fin de constat  » pour établir le trouble manifestement illicite à l’ordre public. « Ils ont tout visité, pris des photos et les identités. Pourquoi faire cette requête en justice, si ce n’est pour intimider », réagit le DAL. Une assignation en référé a été lancée par la Ville devant le tribunal d’instance en vue d’une expulsion (1). Ces familles, dispersées jusque-là dans plusieurs logements occupés illégalement, parfois sous le coup de menace d’expulsion, sont désormais réunies en un même lieu. Le risque est plus grand de voir expulser tout le monde d’un coup, mais le DAL et les familles en prennent le risque. Le but est d’attirer l’attention des autorités sur les carences de l’hébergement d’urgence des étrangers, sujet de frictions récurrentes et d’appréciations totalement divergentes. « Pourquoi la mairie n’engage pas le dialogue plutôt que de nous envoyer huissier et policiers ? », s’interroge le DAL. « Si elle veut faire un bail précaire avant la vente des locaux et laisser une association du type Croix-Rouge gérer la chose, ça nous irait très bien. On ne comprend pas que l’on laisse libre durant sept mois un lieu de 800 m2 alors que des gens sont dehors. » Le foyer doit être acheté par un architecte afin de transformer les lieux en seize logements. La prévente des logements est censée assurer le financement du projet. L’architecte ne confirmerait son intention d’achat que si la moitié des futurs logements était prévendue. La date butoir est fixée au 30 novembre.

(1) La mairie ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet tant que le juge ne se sera pas prononcé sur l’assignation en référé.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 17 avril 2013

[DAL 86] Squat l’Etape : halte aux intimidations !

Squat l’Etape : halte aux intimidations !

Hier lundi 15 avri à 17h10, les huissiers sont passés au squat l’Etape. Ils ont tout visité, pris des photos et les identités. Ils avaient une « requête à fin de constat » et une ordonnance obtenue du juge Philippe Darrieux, premier vice-président du Tribunal de Grande Instance qui leur donnait la possibilité de se faire assister d’un serrurier et s’assurer le concours de la force publique.

En effet, il est facile pour ceux qui sont tout puissants de violer les droits fondamentaux des gens. Car tout ce système de requêtes permet entre autres de bafouer le droit d’avoir un procès équitable. Déjà cette justice expéditive fleure mauvais l’abus de pouvoir, mais c’est la négation de la justice même. Justice expéditive répétons-le, encouragée par les juges.

D’après la requête à fin de constat « la requérante [la commune de Poitiers] a en conséquence le plus grand intérêt à faire constater cette situation [occupation sans droit ni titre] et les conditions actuelles d’occupation des lieux. ». Nous nous interrogeons : à quelle fin mettre en place cette procédure de justice expéditive ? Est-ce pour constater qu’il y a des personnes et familles à la rue aujourd’hui à Poitiers et que la municipalité se rende à l’évidence et arrête de dénier cette réalité ?

Eh bien non, la requête précise sans surprise : l’occupation de l’immeuble du 6 rue d’Oléron cause « un trouble manifestement illicite qu’il s’agit de faire cesser ».

Quel cynisme ! N’est-ce pas plutôt la misère et le fait d’être sans abri, qui plus est avec des enfants dont certains ont à peine un an et des femmes enceintes, qui est « un trouble manifestement illicite qu’il s’agit de faire cesser ». Rappelons que ces locaux, crées spécialement pour accueillir des familles, sont vacants depuis un an et demi et en train de se dégrader. Le « trouble manifestement illicite qu’il s’agit de faire cesser » est bien la violation systématique des droits humains fondamentaux par les autorités, et en particulier la préfecture, et non pas l’occupation de ces locaux qui sont voués à être vendus et qui resteront vacants jusqu’au moins le 30 novembre 2013 puisque l’acquéreur, qui veut réhabiliter tout l’intérieur, a mis comme condition dans le compromis de vente de trouver la moitié de ses acquéreurs (8 sur 16) d’ici là. Ce qui, vu la crise, ne semble pas vraiment gagné. En fait, toute cette opération n’est-elle pas une tentative de soustraire ces locaux adéquats à sa vocation première : accueillir des personnes et des familles dans le besoin ?

Car les besoins sont immenses et les solutions peu nombreuses. Alors que le nombre de places du CHUS (115) et les autres solutions d’hébergement et de logement semblent avoir fortement diminués, le SAIO est asphyxié par le nombre des demandes et les associations sont contactées tous les jours par des personnes et des familles sans logis ou mal logées. Il y a aujourd’hui dans le squat de l’Etape 5 familles et une personne seule soit 18 personnes dont 8 enfants (1 an, 2 ans, 5 ans, 6 ans, 8 ans, 10 ans, 13 ans et 14 ans) et 2 femmes enceintes. Deux autres familles sans logis (6 personnes dont 2 enfants de 2 ans et 4 ans et une femme enceinte) devraient y venir cette semaine. Deux autres familles (9 personnes dont 5 enfants) encore la semaine d’après.

Enfin, pourquoi le maire, au lieu de saisir la justice et d’envoyer huissiers et policiers pour « constater l’occupation » ne s’est-il pas déplacé lui-même ? Il aurait bien-sûr été reçu et aurait pu échanger avec les les occupants. Ils auraient même pu lui faire des propositions pour sortir par le haut de cette situation. En particulier, de contracter une convention d’occupation précaire ou alors mettre à disposition du CHUS ces locaux jusqu’à leur vente effective.

Pourquoi alors faire cette « requête » si ce n’est pour faire peur et intimider, terroriser des personnes et des familles qui n’ont rien fait de mal au contraire puisque étant en état de nécessité, ils se sont réfugiés et protégés eux et leurs enfants dans des locaux inoccupés et promis à la rénovation si non à la destruction ?

Au lieu de chercher à faire peur aux gens et à les intimider, le maire de Poitiers devrait mettre en œuvre vraies solutions.

Mise à disposition des logements et locaux vacants des collectivités, réquisitions des logements privés vacants.

Un logement est un droit avec ou sans papiers

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 16 avril 2013

Pendant ce temps, en Antarctique…

NdPN : « Contrairement à la fonte de la banquise, la fonte des glaces d’eau douce, c’est-à-dire des calottes glaciaires et des glaciers, contribue à la montée du niveau de la mer. Sur le continent antarctique, ce sont 30 millions de km3 de glace qui sont stockés, soit 2 % de l’eau terrestre, mais 75 % de l’eau douce et 90 % des glaces. La fonte totale de l’Antarctique équivaudrait à une hausse du niveau de la mer de l’ordre de 60 mètres auxquels il faudrait ajouter la fonte du Groenland, de l’ordre de 7 mètres de plus, l’incertitude étant de plusieurs mètres. » (vu sur une page du CNRS).

En Antarctique, la fonte des glaces dix fois plus rapide

Les glaces de l’Antarctique fondent dix fois plus vite qu’il y a 600 ans pendant l’été, la perte de banquise ayant été la plus rapide au cours des 50 dernières années, révèle une étude internationale à laquelle ont participé des laboratoires de Grenoble et Montpellier.

Les chercheurs ont foré à 364 mètres de profondeur sur l’île de James Ross dans le nord de la calotte antarctique afin de mesurer les températures il y a plusieurs centaines d’années.

Les couches successives dans les échantillons carottés révèlent le mouvement de fonte et de regel des glaces.

« Nous avons établi que les conditions les plus froides sur la péninsule antarctique et la plus petite quantité de glace fondue ont prévalu il y a 600 ans », a expliqué Nerilie Abram, de la British Antarctic Survey de Cambridge (Grande-Bretagne).

« A cette époque, les températures se situaient autour de 1,6 degré Celsius au-dessous des températures enregistrées à la fin du 20ème siècle et la quantité de neige tombée chaque année ayant fondu puis regelé était de 0,5%. Aujourd’hui, la quantité de neige tombée fondant chaque année est dix fois plus importante », selon elle.

Les températures ont régulièrement augmenté depuis des centaines d’années mais la fonte ne s’est intensifiée que vers la moitié du 20ème siècle, affirme cette étude parue dans la revue Nature Geoscience.

Cela signifie que le réchauffement dans l’Antarctique a atteint un tel niveau que même de légères augmentations de température peuvent causer une forte accélération de la fonte.

Jack Triest, du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement du CNRS de Grenoble et Françoise Vimeux, de l’Institut de Recherche pour le Développement, Laboratoire HydroSciences Montpellier et Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environment de Gif-sur-Yvette ont participé à cette étude.

AFP, 15 avril 2013

« SÈME TA ZAD ! » A Notre-Dame-des-Landes, les zadistes recultivent les terres

« SÈME TA ZAD ! » A Notre-Dame-des-Landes, les zadistes recultivent les terres

« Avec ‘SÈME TA ZAD !’ nous voulons mettre en place, dès maintenant une communisation des terres et des pratiques. Nous prenons la terre et nous la garderons ! »

Pas question de laisser le champ libre à Vinci. Plus d’un millier d’opposants – armé de bêches, de fourches, de pioches et autres outils, venant de tous horizons – au très hypothétique futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont organisé une manifestation, samedi 13 avril, sur la Zone à défendre. Au programme de la journée, nommée « SÈME TA ZAD ! », plantations de pommes de terre, semis, montage de serre, poulailler, petits fruitiés, réfection de clôture, création de chemins pour ne pas abîmer les champs (éviter la police aussi…) et curage de fossés.

Bizarrement, aucune trace des barrages de flics !!! Ils ont dû choisir de faire profil bas, ou de faire comme si il n’y avait pas d’occupation militaire quand les médias débarquent… Dans le cortège au sud de la Zad, une « samba » suivait une banderole proclamant « Sème ta Zad, occuper, cultiver, résister ».

Malgré l’arrivée du printemps, c’est sous la pluie qu’un des groupes a emprunté la RD281, cette route barrée de chicanes depuis le début des tentatives d’expulsion en octobre 2012, où de multiples affrontements avec ces chiens de CRS ont eu lieu. « Avec les différents chantiers agricoles, nous renforcerons l’implantation dans la durée des occupations sur la Zad », a expliqué un porte-parole des camarades zadistes, monté sur une remorque, « Construire là où il veulent détruire, cultiver là où ils veulent bétonner », a-t-il proclamé.. !

Dans le Sabot, une vingtaine de zadistes ont enrichi à l’aide de fumier un grand jardin maraîcher collectif. Dans un autre, à côté de nouvelles cabanes baptisées les 100 Noms, des rangs de pommes de terre et de fraisiers étaient plantés. Après avoir déjeuné autour de tentes de restauration collective, les zadistes se sont dispersés vers les différents ateliers de curage de fossés ou de réfection de clôture, certains chantiers prévus ayant dû être repoussés à cause de la pluie et de la terre détrempée. Au nord, où la ferme de Bellevue est occupée depuis janvier – par le collectif « Copain », regroupement d’organisations agricoles en lutte contre l’aéroport – pour éviter sa destruction, plusieurs centaines de zadistes se sont également rassemblés. Ils y ont fait la première fournée de pain sortie du vieux four en pierre qu’ils avaient remis en état il y a peu.

« L’hiver n’a pas été évident, les conditions climatiques, la fatigue, le stress… » […] « Là, on est au début du printemps, c’est plein de nouvelles énergies » […] « peut-être qu’on va pas faire germer des graines mais on va faire germer plein d’idées qui vont durer des semaines ».

Une certaine « animosité » fut ressentie envers les collabos journalistes des merdias mainstream… Il parait que deux véhicules siglés des logos de la presse, ont eu leurs pneus dégonflés, la boue a fusée à plusieurs reprises sur une équipe télé, et au micro, il a été évidemment demandé aux « journalistes journaleux des médias bourgeois » de ne pas filmer les personnes présentes sans leur permission. On se demande pourquoi… 😉

Article avec photos, carte et vidéo…

http://pagedesuie.wordpress.com/2013/04/15/seme-ta-zad-a-notre-dames-des-landes-les-zadistes-recultivent-les-terres/

Vu sur Indymedia Paris, 15 avril 2013