[DAL 86] Urgent : appel à solidarité pour le squat l’Etape

Urgent appel à solidarité pour le squat l’Etape

Dimanche dernier a eu lieu l’ouverture officielle de l’ex-foyer “l’Etape” rue d’Oléron. VOIR, VOIR et VOIR. Ce lieu sert à palier l’incapacité des autorités à gérer le problème de l’hébergement d’urgence et plus généralement du logement, en particulier pour les familles et les personnes mises et maintenues par la préfecture en situation administrative irrégulière. En clair, de nombreuses familles et personnes vivant dans la rue ou dans des conditions de logement très précaires à Poitiers, et bien que la préfecture se serve de la solidarité pour ne pas avoir à mettre la main à la patte, il était urgent de faire quelque chose.

Les habitants du squat l’Etape ont besoin :

– de nourriture ; – d’ustensiles de cuisine, d’assiettes de verres de couverts ; – de gazinières, plaques de cuisson et réchauds, de machines à laver le linge, de réfrigérateurs ; – de matelas et de sommiers, de meubles, de tables de chaises ; – de produits et ustensiles de toilette, d’entretien ; – d’outils, de matériel, de produits de fabrication et réparation, – de téléphones portables désimlockés ou « tout opérateurs » – de fournitures scolaires et matériel informatique ; – de jouets et de jeux pour les enfants et les adultes : – …

→ les ustensiles, machines et outils peuvent bien sûr être seulement prêtés.

Vous pouvez aussi aussi faire un don. Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat l’Etape ».

Pour tous renseignements : dal86@free.fr ou au 05 49 88 94 56 (laisser un message nous vous rappellerons)

Un toit pour tous avec ou sans papier

Vu sur DAL 86, 14 avril 2013

Le désastre automobile

Malgré le licenciement sauvage de milliers d’ouvrier-e-s et d’employé-e-s du secteur automobile (et de ses boîtes sous-traitantes), traité-e-s comme des chiens par leurs patrons et par les vigiles en uniforme de l’Etat-laquais, ne nous y trompons pas. La gabegie de l’automobile de masse, avatar saisissant du saccage capitaliste et étatique depuis des décennies, se porte encore assez bien. En France, ces quatorze dernières années, l’utilisation de l’automobile a augmenté de 30%.

A quoi répond l’automobile ? En moyenne, 99% des déplacements automobiles sont locaux, c’est-à-dire qu’ils se font à moins de 80 kilomètres du domicile. Chaque habitant-e passe en moyenne une heure par jour enfermé-e dans son cercueil roulant, pour une moyenne de 25 kilomètres parcourus. 41% des déplacements sont pour motifs professionnels, et si l’on ajoute les déplacements sur un autre lieu, celui de la formation au monde du travail (ce que sont de fait l’école et l’université), on atteint une majorité des déplacements, consacrés à remplir le devoir quotidien de l’esclave moderne.

Si l’on y ajoute encore les déplacements pour se procurer de quoi survivre, en faisant les courses dans l’une de ces métastases du cancer capitaliste sur les échanges humains, que l’on appelle « centre commerciaux », on atteint une écrasante majorité des déplacements en bagnole. Rien d’étonnant ; la logique capitaliste concentre les lieux de production d’une part et de distribution d’autre part, mais la spéculation immobilière chasse toujours plus loin les prolétaires de ces mêmes lieux de l’économie où ils et elles produisent tout.

A bien y regarder, les autres déplacements dits de « loisirs » répondent eux aussi au système capitaliste : familles et amitiés dispersées aux quatre vents de l’oppression économiste ; parcs de loisirs et de paradis artificiels vendus aux prolétaires éreinté-e-s.

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L’industrie automobile n’est pas que la conséquence et le corollaire intimes du monde moderne de la production capitaliste. Née pour relancer le capitalisme en crise, elle constitue, avec l’armement ou l’industrie électronique et numérique d’aujourd’hui, la caricature d’un produit industriel imposé aux forceps. Avec son lot de publicités sexistes insupportables. Avec son lot d’axes routiers et autoroutiers, remplaçant des voies ferrées elles-mêmes précédemment imposées, axes de défrichement du rouleau compresseur d’une métropolisation socialement et écologiquement dévastatrice. Avec l’aide gracieuse des Etats racketeurs, pourvoyeurs des infrastructures et des subventions indispensables à son développement. Sans parler de l’exploitation corollaire forcenée des ressources pétrolières, qui animent depuis près d’un siècle les guerres les plus atroces à travers le monde entier. Les nouvelles bagnoles dites « écologiques » entérinent la perpétuation d’un monde invivable, qu’il s’agisse des agrocarburants vouant à la misère et à la mort des populations paysannes du monde entier, ou des voitures électriques prolongeant le cauchemar nucléariste.

Nous sommes racketé-e-s par le patron sur le lieu de travail, par le vol capitaliste de la plus-value ; sur le logement par la rente capitaliste immobilère ; sur la consommation par les marges de la grande distribution capitaliste ; nous sommes qui plus est contraint-e-s de verser des sommes colossales en achat, entretien et carburant de ces monstres automobiles que le mode de production capitaliste nous impose.

Quand ce ne sont pas nos propres vies, en nous mutilant et en nous tuant au volant. Bilan de ce progrès technologique : le long de la chaîne de production et de consommation de cet engin destructeur et de son carburant, ce sont des dizaines de millions de mutilé-e-s et de mort-e-s, et un saccage environnemental sans précédent.

Nous devons aussi payer les autoroutes. Deux fois : après les avoir financées par les taxes d’Etat, nous sommes racketé-e-s aux péages des firmes privées comme Vinci ayant récupéré ces autoroutes pour une bouchée de pain, avec le benedicite de l’Etat complice.

Et comme si cela ne suffisait pas, nous sommes racketé-e-s sur la route, par des radars automatiques ou mobiles qui se multiplient (1). Au nom de la « sécurité » ou de la « protection », on banalise le quadrillage de l’espace. Il s’agit d’expurger toute responsabilité, toute liberté, toute autonomie sociale de nos vies. Tout l’espace doit devenir « privé » ou « public ». Entre le domicile, l’école, le lieu de travail et le supermarché, entre la naissance et la mort : les sentiers bien tracés de la domination sont balisés par des dispositifs de flicage de plus en plus orwelliens, normalisant notre exploitation et notre aliénation.

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Et si pour notre part nous n’avons pas de bagnole, à laquelle nous préférons les pieds ou le vélo, ni plus de taf salarié, auquel nous préférons une vie modeste mais plus libre, nous n’échappons pas plus aux caméras de vidéosurveillance.

Caméras brisées, radars saccagés… il n’est guère étonnant de voir parfois éborgnés, au coin d’une rue ou le long d’une route de campagne, quelques-uns de ces multiples avatars modernes de l’oeil du maître. Témoignages anonymes et diffus d’un sursaut de dignité retrouvée… en attendant d’en finir une bonne fois pour toutes avec le monstre automobile, et le monde qui l’engendre.

Pavillon Noir, 14 avril 2013

(1) : (voir articles de la NR ci-dessous)

***

Les radars fixes flashent de plus belle dans la Vienne

En 2012, les radars fixes ont flashé à 93.574 reprises soit 70 % de plus qu’en 2011. Un nouveau radar est prévu sur l’A 10 vers Naintré. Et cinq vont bouger.

Ils sont connus, repérés, et pourtant ils flashent toujours à tour de bras.

En 2012, les vingt-quatre radars fixes implantés dans la Vienne ont flashé à 93.574 reprises. Un chiffre qui explose par rapport à la précédente année où les statistiques du contrôle automatisé relevaient 54.869 infractions. La hausse est de plus de 70 % avec seulement trois nouveaux appareils implantés au cours de l’année 2012: un à Sillars et deux à Poitiers (voir notre infographie). Mais, à eux seuls, ils totalisent plus de 35.895 flashes !

Deux radars totalisent 33.169 flashes !

Les deux dispositifs discriminants, les totems gris flashant voitures et poids lourds sur la RN 147 à hauteur de la Folie y sont pour beaucoup avec 33.169 infractions ! Les dernières statistiques officielles exhaustives dont nous disposions dataient de 2009. Les dix-huit radars alors en service avaient flashé à 56.756 reprises. Le plus actif était alors celui qui était en service depuis le début 2008 sur la RN 10 à Vivonne. A lui seul, il avait réagi près de 19.000 fois. Les deux appareils implantés sur l’A 10 à Vouneuil-sous-Biard suivaient alors dans le palmarès en terme de performances. Curieusement les regards se tournent uniquement ou principalement vers les radars fixes alors que les unités mobiles sont aussi très actives, beaucoup plus que la plupart des équipements fixes. Et, surtout, elles sont de plus en plus discrètes. En 2012, elles ont relevé plus de 33.000 infractions (1). L’arsenal des forces de l’ordre se développe : davantage de radars mobiles à disposition, mise en service de véhicules à lecture automatisée des plaques d’immatriculation. Ces nouveaux véhicules, insérés dans le flux de la circulation, ne sont pas encore en service dans la Vienne, mais ils promettent de relever encore plus d’infractions que ne le font les appareils fixes qui focalisent tant l’attention sur eux. Au printemps 2011, le débat faisait rage à propos de leur signalisation. Le gouvernement annonçait la fin des panneaux avertisseurs, remplacés parfois par des radars pédagogiques au fonctionnement erratique. La pluie et le temps gris ont beaucoup nui à leur efficacité dans la Vienne. Depuis le 14 mars, c’est officiel, ces panneaux signalant un ou plusieurs dispositif automatique doivent faire leur réapparition. Quand ? « Cela se fera de manière progressive et prioritairement dès qu’une défaillance ou une dégradation d’un radar pédagogique aura été constaté », précise la préfecture de la Vienne. Le ministère de l’Intérieur évoque, lui, un délai de deux à trois ans.

(1) En revanche, les infractions relevées par les radars feux rouges sont passées de 10.894 en 2011 à 8.010 l’an passé.

Cinq radars doivent changer de place

Un radar efficace est un radar qui flashe peu, assurait récemment le ministre de l’Intérieur Manuel Valls dans une interview accordée au magazine Auto Plus. Autrement dit, c’est un radar qui joue son rôle de prévention et qui incite les automobilistes à ralentir dans les zones qualifiées d’accidentogènes. La France comptera 4.250 radars fixes à la fin de l’année. Et ce sera la fin du déploiement de nouveaux équipements. Désormais, les radars pourront être renouvelés par des équipements plus neufs, voire… être changés de place. Cinq appareils sont concernés dans la Vienne par cette mobilité. Le directeur de cabinet du préfet, en charge de la sécurité routière, l’a confié récemment lors d’une session de code de la route destinée aux seniors. Ces radars ne seraient plus considérés comme se trouvant dans des zones accidentogènes. Est-ce que ce sont des radars utiles car ils flashaient peu, selon la classification établie par Manuel Valls, ou des radars inutiles car flashant trop ? La préfecture dit que ces radars, sans les nommer, se trouvent « dans des zones où les aménagements réalisés depuis leur installation permettent d’assurer la sécurité des usages. » Le choix de ces appareils serait actuellement toujours à l’étude.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 14 avril 2013

Un nouveau dispositif discriminant va être installé sur l’A10

Le troisième dans le département

Les travaux ont commencé il y a quelques jours pour permettre son installation future. Sur le bas-côté de l’autoroute A 10, à hauteur de Naintré, un nouveau radar fixe, le vingt-cinquième, va être installé. Il flashera à la fois les voitures et les poids lourds en excès de vitesse qui circuleront dans le sens Poitiers Châtellerault. Ce radar sera le troisième de type discriminant. Ils ont la forme d’un totem, gris foncé, très discret. Les deux implantés sur le territoire de la commune de Poitiers, sur la RN147, font des ravages depuis qu’ils ont été mis en service début 2012. Le plus actif est situé juste derrière un pont. Il a flashé près de 21.000 fois les automobilistes venant de Migné-Auxances et roulant vers Limoges, peu après la sortie de Poitiers-Niort de l’A 10 pour rejoindre la capitale régionale.

Nouvelle République, 14 avril 2013

Un autre regard sur « l’affaire Cahuzac »

L’armée aurait précipité la chute de Jérôme Cahuzac

Les Services de renseignements français ont fait tomber Jérôme Cahuzac, selon L’Hebdo. L’ex-ministre du Budget prévoyait des coupes drastiques dans les finances de l’armée.

Les coupes prévues par l’ex-ministre Jérôme Cahuzac dans le budget de la Défense l’auraient conduit à sa perte. C’est ce qu’affirme L’Hebdo dans son édition de jeudi. L’hebdomadaire romand publie sur le sujet une enquête citant des «sources sécuritaires», des députés UMP et des membres de la Commission de défense de l’Assemblée nationale.

Avant sa démission, l’ex-ministre du Budget considérait l’armée comme un poids lourd à alléger. Il envisageait ainsi de raboter dans son budget jusqu’à 1 milliard d’euros en 2014. D’autres milliards étaient prévus les années suivantes.

Le tout aurait figuré dans la future loi de programmation militaire (LPM) couvrant la période de 2014 à 2019. La LPM aurait fait passer les dépenses de l’armée de 1,5% du PIB français à 1,1%. Un plus bas historique pour la France.

Concrètement, la taille aurait signifié la suppression de 31 régiments dans l’Armée de terre, la vente du porte-avion Charles-de-Gaulle, l’annulation de commandes d’hélicoptères Tigres et de deux sous-marins nucléaires Barracuda, l’arrêt de production des avions Rafale et des transporteurs Airbus A400M, ainsi que la suppression de quelque 51’000 postes. Des bases françaises à l’étranger auraient été fermées et les budgets des renseignements intérieurs et extérieurs revus à la baisse.

Coupes inacceptables

Ces mesures auraient été jugées inacceptables de l’intérieur, affirme L’Hebdo. Davantage d’économies dans le ministère de la Défense risquaient même aux yeux de certains de mettre en péril le statut de grande puissance internationale de la France et de rendre le pays indigne de siéger au Conseil de Sécurité de l’ONU.

Ainsi, avant que le président François Hollande ne se prononce le 22 mars sur le projet de loi de Jérôme Cahuzac, ce dernier a fait face le 19 mars à l’ouverture d’une enquête judiciaire à son encontre. Il démissionnera dans la même journée. Le 2 avril, il avouera devant la justice posséder un compte non déclaré à l’étranger, détruisant ainsi durablement sa carrière politique.

Les «sources sécuritaires» de L’Hebdo sont très claires. Aucun hasard n’est à lire dans cet enchaînement d’événements. «L’armée a eu sa peau. On ne s’attaque pas impunément à nous. Il voulait notre mort. Nous l’avons eu. Et d’autres ministres pourraient suivre si Hollande continue sur cette voie», menace l’une des sources.

La précision des informations aux mains de la justice française sur le compte en Suisse de l’ex-ministre du Budget ont surpris les autorités genevoises, souligne encore L’Hebdo. Cette minutie porterait la marque de l’intervention des Services de renseignements français qui enquêtent depuis des années sur les fraudeurs du fisc.

Un certain nombre d’informations seraient gardées au chaud, plutôt que d’être livrées à la justice, afin de conserver une certaine influence sur les politiques en cas de besoin. Les enquêteurs l’ont reconnu dans un document collectif signé par des officiers de la Direction centrale du renseignement intérieur et remis le 16 février à un groupe de travail sur les exilés fiscaux.

Le lobby militaro-industriel à dos

Outre les coupes dans le budget de la Défense, Jérôme Cahuzac envisageait de s’attaquer à l’industrie militaire. Il avait ainsi annoncé en février vouloir renforcer le mécanisme de contrôle et de contre-expertise dans les achats du Ministère de la défense. Une démarche qui lui aurait mis à dos le puissant lobby militaro-industriel au chiffre d’affaires annuel de 15 milliards d’euros.

Face à la pression de l’armée et de ce lobby, François Hollande aurait été contraint d’agir. La nomination de Bernard Cazeneuve comme remplaçant de Jérôme Cahuzac est ainsi à comprendre comme un geste en direction de l’armée et de l’industrie militaire, selon L’Hebdo. L’article souligne que le nouveau du gouvernement est originaire de Cherbourg, une importante base maritime et de production militaro-industrielle.

Dans la foulée, le président a également repoussé le débat sur la loi de programmation militaire (LPM) à l’automne. Le temps de revoir sa copie?

Sandrine Perroud, La Tribune de Genève, 11 avril 2013

[Poitiers] Du fumier pour les fumiers

NdPN : hier 12 avril, des éleveurs ont mis le boxon devant de nombreux supermarchés. Du fumier pour les fumiers ! On sait que les subventions massives de l’Union européenne nuisent aux petits producteurs des pays dits en voie de développement, souffrant d’une concurrence « déloyale » avec le lait importé d’Europe. Mais ce discours conduit parfois à cracher sur les éleveurs européens en général… Or, hormis le fait que toute concurrence soit en soi déloyale, on peut aussi souligner que les petits producteurs de lait en Europe ne roulent pas non plus sur l’or, vendant même bien souvent à perte le fruit de leur travail. Les vrais voleurs ne sont pas celles et ceux qui triment, mais les capitalistes. Qu’il s’agisse des grosses firmes productrices de lait, engrangeant les subventions publiques (proportionnelles à la production, une aberration qui vise à soutenir la monopolisation capitaliste sur cette production), ou de la grande distribution, écrasant les producteurs au nom de « la vie moins chère » pour les consommateurs-trices, eux et elles-mêmes pressuré-e-s par des salaires minables. Les salauds ne sont pas du côté des gens qui bossent, mais des profiteurs capitalos qui avec l’aide des Etats, accaparent aussi bien la production que la distribution. La lutte contre ces requins par des actions directes (voir ci-dessous) est incontournable ; pour être victorieuse, il faudra aussi qu’elle se double de la mise en place de circuits courts et directs entre producteurs et consommateurs.

 » Un éleveur qui se lève sait qu’il va perdre de l’argent « 

Hier matin, des agriculteurs ont barré l’accès au Géant Casino de Poitiers. Pour faire pression sur les distributeurs qui ne lâchent pas de lest sur le prix du lait.

L’heure du laitier ou presque. Il est 7 h 45 sur le parking du Géant Casino de Poitiers ce vendredi. Le directeur du magasin est en bras de chemise sur le parking. Il sait déjà que la journée ne sera pas bonne. Car des tracteurs ne tardent pas à déverser du fumier et des pneus aux différents accès à cette enseigne. Des barrages dissuasifs pour les clients en voiture.

«  Si on ne veut plus de nous, il faudra penser à se nourrir autrement  »

« Notre action s’est déclenchée en plusieurs endroits du département pour bien faire passer notre message (1), souligne Mathieu Morin, président des Jeunes Agriculteurs 86. Et des céréaliers sont là également en solidarité avec nos éleveurs. » Ces producteurs laitiers sont étranglés par des charges en constante augmentation, notamment les matières premières. En face, à la table des négociations, la grande distribution ne lâche rien. « Un éleveur qui se lève, il sait qu’il va perdre de l’argent, assure Mathieu Morin. C’est toujours à lui de s’adapter. Payer un litre de lait deux centimes de plus, les distributeurs sont capables de l’assumer. Cela permettrait de souffler et de vivre un peu mieux. On ne peut plus continuer comme ça. » « Nous avons rencontré le directeur du Géant Casino et on compte sur lui pour faire remonter l’information », espère Denis Bergeron, président de la FNSEA 86. Mathieu Morin précise : « Michel-Edouard Leclerc est prêt à faire un premier pas, mais sur trois mois. Ça ne suffit pas. » Avant de s’alarmer : « A terme, c’est la mort de l’agriculture. Si on n’en veut plus, il faudra penser à se nourrir autrement. »

(1) A Montmorillon, Leclerc, Leader price et Super U ont été ciblés, ainsi que Leclerc et Auchan à Châtellerault.

Jean-François Rullier, Nouvelle République, 13 avril 2013

[Poitiers] Carte scolaire : le recteur reste sur la même ligne

Carte scolaire : le recteur reste sur la même ligne

Des parents d’élèves ont manifesté contre la fermeture de classes de primaire dans trois écoles du département. – (Photo Aurore Ymonnet)

Tous attendaient de la dernière réunion du comité départemental de l’Éducation nationale, des corrections au projet de carte scolaire 2013. Il n’en fut rien.

Une trentaine de parents d’élèves de trois écoles du département, Alphonse-Daudet aux Couronneries, La Puye et le regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de Craon-Mazeuil-Le Verger, ont manifesté devant la Préfecture de la Vienne. Ils ont tenté une dernière manifestation pour protester contre les suppressions de classes annoncées pour la rentrée de septembre 2013. « A Mazeuil, les enfants seront obligés de faire de longs trajets en bus pour se rendre dans une autre école. Sans parler que cela va supprimer des postes. C’est intolérable ! » s’insurgeaient les parents d’élèves du RPI. Ils ont été reçus par Yves Séguy, secrétaire général de la préfecture. Mais rien n’y a fait. De source syndicale, le recteur n’a rien modifié au projet présenté le 18 mars dernier, de fermer 20 classes et d’en ouvrir 20 autres.

Désormais, il faudra attendre la rentrée scolaire de septembre 2013 pour espérer des ajustements. Mais là encore, l’optimisme est relatif. « A priori, le recteur n’aura pas beaucoup de marge de manœuvre », indique Jean-François Roland, secrétaire départemental SE-Unsa. Il évoque trois postes supplémentaires pour réaliser ces modifications. En attendant, la grogne subsiste chez les parents d’élèves en colère.

Les fermetures annoncées

Maternelles : Poitiers Brel, Vouneuil-sous-Biard Cousteau, Couhé, Nouaillé-Maupertuis, Saint Benoît I. Jouenne. Élémentaires : Lusignan, Poitiers Daudet, Châtellerault Jules-Ferry, Lussac-les-Châteaux, Châtellerault Antoigné, Quincay, Vouneuil-sous-Biard Desmoulins. Primaires : Châtellerault Lavoisier, la Roche-Posay, Adriers, Saint-Jean-de-Sauves, Chiré-en-Montreuil. RPI : Craon-Mazeuil-la Grimaudière, Arçay-Mouterre-Ranton-Saint Laon. Clis Rml Daudet transférée dans l’école Damien-Allard.

Les ouvertures prévues

Maternelles : Les Roches-Prémarie, Buxerolles Bourg, Vouneuil-sous-Biard Desmoulins, Mignaloux-Beauvoir, Ligugé, Quinçay Desmoulins, Poitiers Brassens, Mirebeau. Élémentaires : Poitiers Neruda, Vouneuil-sous-Biard Cousteau, Couhé, Scorbé-Clairvaux, Saint-Benoît I. Jouenne, Civray. Primaires : Magné, Verrières. RPI : La Chapelle-Montreuil-Montreuil Bonnin, Jardres-Pouillé-Tercé. Clis 1 : Châtellerault Jules-Ferry, Lusignan.

A propos des rythmes scolaires, on apprenait hier que très peu d’écoles basculeront à 4,5 jours à la rentrée prochaine. 63 écoles y étaient déjà. En septembre, elles seront 77 à travailler sur ce rythme scolaire.

Aurore Ymonnet et Delphine Noyon, Nouvelle République, 12 avril 2013