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[Poitiers] Soutien à la famille Abgaryan

NdPN : voir ici aussi

Famille Abgaryan : Un nouveau mouvement de mobilisation qui pourrait prendre de l’ampleur

Plus de 80 personnes se sont réunies samedi 22 février sur le parking devant le restaurant Universitaire Rabelais, pour soutenir la famille Abgaryan contre laquelle la préfecture s’acharne avec la brutalité qu’on lui connaît. La grande majorité étaient des personnes proches scandalisées par ces mauvais traitements : des membres de la section de natation synchronisée de l’ASPTT Poitiers, des parents d’élèves et des enseignants du collège Ronsard et de l’école Coligny-Cornet où sont scolarisés les enfants, des amis… Ils étaient soutenus par des militants associatifs et politiques : Cimade, Secours populaire, Resf86, Dal86, EELV, les Alternatifs… La presse, France 3 et la Nouvelle République – Centre Presse était aussi présente.

Malgré cela les pouvoirs publics n’ont pas voulu céder et Monsieur Agbarayan a été maintenu en rétention par le juge des libertés pour 20 jours supplémentaires.

Les soutiens de la famille ont toutefois fait circuler une pétition qu’on ira déposer à la préfecture lundi 24/02 à 14h avec les autres pétitions déjà faites en particulier cette fabuleuse pétition des élèves du collège qui comporte pas moins de 169 signatures.

Merci de venir soutenir par votre présence la famille Abgaryan et d’en parler et de diffuser massivement cette information autour de vous.

Quelques commentaires :

Le père de famille est tombé lundi 17 février dans un véritable traquenard tendu par la police. Comme expliqué dans le communiqué de la Cimade, « Lors d’un contrôle routier Monsieur Abgaryan montre son permis de conduire rédigé en russe. Les policiers lui demandent alors de passer au Commissariat pour vérification de ce permis. Il se rend donc à cette convocation, mais arrivé au commissariat de Poitiers, il n’est plus question de vérification du permis mais de sa situation administrative… ». Il est arrêté et, alors qu’il est régularisable puisqu’il entre très clairement dans le cadre de la circulaire Valls, la préfecture lui  donne une OQTF, puis la police le conduit au centre de rétention (CRA), cette prison pour étrangers, de Bordeaux.

La police de Poitiers est coutumière de tels procédés VOIR. Mais le scandale n’est pas que là. Il est clair, comme le titre La Cimade, que « la Préfecture de la Vienne pratique l’arbitraire absolu pour l’application de la circulaire Valls ». La politique « sociale » de la préfecture est ségrégationniste et déportationniste. Pour que les bons poitevins puisent vivre entre eux, il faut se débarrasser des sans papiers et autres indésirables. Pour cela, il faut mettre en œuvre une politique répressive pour amener les importuns à quitter Poitiers et une politique dissuasive pour empêcher que les sans papiers et indésirables d’ailleurs ne viennent à Poitiers. Les mauvais traitements infligés à la famille Abgaryan entrent dans ce cadre-là. Comme à tous les sans papiers et autres indésirables, il faut leur pourrir la vie continuellement, les empêcher de subvenir à leurs besoins, de vivre décemment, saboter tout ce qui peut l’être, dénigrer ce qu’ils font et ce qu’ils sont, les harceler et les terroriser afin qu’ils se sentent en insécurité et qu’ils craquent et fuient Poitiers sans demander leur reste.

Non, comme beaucoup d’autres, les Abgaryan resteront à Poitiers. Bien plus cette politique débile de la Préfecture peut se montrer contre productive car elle a tendance à multiplier les mobilisations. Après la mobilisation pour Manadou Camara le 12 février dernier,  celle d’hier 22 février, soit 10 jours après, a toutes les chances de conduire aux mêmes résultats : annulation de l’OQTF et obtention d’un titre de séjour.

Nous ne nous permettrons pas de donner des conseils tactiques à la préfecture mais, selon nous, dès qu’elle a eu vent vendredi soir que les membres de la section de natation synchronisée de l’ASPTT Poitiers, les parents d’élèves et des enseignants du collège Ronsard et de l’école Coligny-Cornet ont décidé de créer un comité de soutien et de faire une conférence de presse le samedi à14h, elle aurait dû immédiatement calmer le jeu et annuler l’OQTF et permettre à M. Abgaryan de revenir dans sa famille à Poitiers. Comme elle n’a pas eu l’intelligence de le faire, elle aurait dû réagir hier et s’arranger avec le juge des libertés et de la détention (JLD) pour que M. Abgaryan soit au moins libéré de suite. Le mal est déjà fait mais il reste encore une chance à la préfecture de s’en sortir la tête plus ou moins haute : annuler l’OQTF avant le rassemblement avec remise des pétitions de demain. Plus la préfecture attend et plus elle devra céder. Au lieu de n’être forcée que de libérer M. Abgaryan, il faudra qu’elle annule l’OQTF, puis qu’elle régularise la famille Abgaryan, puis qu’elle annule tous les OQTF et  régularise toutes les familles qui de proche en proche vont entrer nécessairement dans la lutte.

En effet, rien qu’au Dal86, nous connaissons soixante dix enfants soumis à l’acharnement de la préfecture, qui sont soit sous le coup des OQTF de leurs parents soit dans de grandes difficultés concernant le logement (au CHUS « 115 », à l’hôtel, dans des conditions de logement ou d’hébergement indignes…) puisque leur parents n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires. Nous faisons l’hypothèse que la Cimade et le Toit du monde en connaissent de nombreux autres. Tous ne sont pas scolarisés mais ceux qui le sont, étudient dans de nombreux établissement scolaires de Poitiers, sont dans de nombreux clubs sportifs, fréquentent différentes associations, ont des amis et des voisins…

Hier c’étaient les élèves, parents d’élèves, enseignants et administration du lycée Aliénor d’Aquitaine, aujourd’hui c’est le club de natation synchronisée de l’ASPTT Poitiers, les parents d’élèves et des enseignants du collège Ronsard et de l’école Coligny-Cornet. Demain ce seront les autres enfants dont les parents n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires scolarisés dans ces établissements. Ces familles fédéreront autour d’elles d’autres familles dont les enfants sont dans d’autres établissements, d’autres clubs sportifs, d’autres associations… Après-demain ce seront les autres enfants dont les parents n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires scolarisés dans ces autres  établissements.

Mais peut-être est-ce déjà trop tard ? La préfecture de la Vienne intransigeante et revancharde n’ayant pas tiré les leçons de son revers dans le dossier de Mamadou Camara et/ou souhaitant se refaire et reprendre la main, à quelques jours des élections municipales, s’en est prise stupidement à la famille Abgaryan en tendant un traquenard au père, en lui donnant une OQTF et en le conduisant en rétention au CRA de Bordeaux. Mal lui en a peut-être pris.

Mobilisons-nous massivement demain lundi 24 février à 14h devant la préfecture ! Parlez-en massivement autour de vous ! Soyons nombreux !

Et mobilisons-nous encore autant de fois qu’il faudra pour faire échouer cette politique stupide de la préfecture !

DAL 86, 23 février 2014

Mise à jour 24 février 2014 : rassemblement réussi : plus d’une centaine de personnes, et recul de la préfecture qui assure prendre en compte la situation pour une probable régularisation. La lutte collective paye, continuons la lutte ! Une dépêche de la Nouvelle République :

86 –  Un père arménien vivant à Poitiers menacé d’expulsion : une petite avancée

Une délégation de membres proches de la famille de Karen Abgarian un père de famille d’origine arménienne menacé d’expulsion, a été reçue cet après-midi par le directeur du cabinet de la préfète. La délégation a été constituée après un appel lancé par des associations (Cimade, Secours Populaire, ASPTT natation, Dal 86…) à se réunir sur la place de la préfecture de Poitiers. A l’issue de l’entrevue, la délégation a rapporté des propos « plutôt positifs »: « Le directeur du cabinet, très à l’écoute, a expliqué que le dossier serait réétudié », selon les membres de la délégation. Le niveau d’intégration des parents et des enfants pourraient être davantage pris en compte. Plus d’une centaine de personnes sont venues cet après-midi soutenir la famille Abgarian (Nariné, son épouse et ses trois enfants) tous d’origine arménienne et résidant en France depuis 5 ans.

NdPN : Mise à jour 27/02/2014 : un article de la NR montre l’inflexion de la préfecture suite à la mobilisation. L’OQTF n’est pas tombée mais le père serait libéré du CRA de Bordeaux. La lutte continue !

Le papa arménien entendu

L’obligation de quitter le territoire français prise à son encontre n’est pas levée. Mais la décision prise par Élisabeth Borne hier lui fait espérer un meilleur traitement. Karen Abgarian, père de famille d’origine arménienne, arrêté lundi soir lors d’un contrôle routier à Poitiers et envoyé en centre de rétention à Bordeaux, va voir sa situation réexaminée. La préfète a été « sensible à la démarche de soutien spontanée de la part de nombreuses personnes proches de la famille, ce qui démontre son degré d’intégration. » Sensible aussi aux « nombreux efforts de la famille pour s’intégrer en France, aux résultats scolaires remarquables des trois enfants, et à leur investissement dans les clubs sportifs. » Mme Borne liste même les membres de la délégation qui est venue en préfecture lundi : parent d’un camarade d’école, représentante de l’ASPTT natation, du Secours populaire, de la Cimade et enseignante de collège. La preuve que la mobilisation peut payer.

J.-J. B., Nouvelle République, 27 février 2014

[Nantes] Communiqué des organisateurs-trices de la manifestation anti-aéroport du 22 février.

Communiqué des organisateurs-trices de la manifestation anti-aéroport du 22 février.

La manifestation d’aujourd’hui a connu une mobilisation inégalée.

520 tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont prêts à intervenir sur la zad.

Il y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus encore que lors de la chaîne humaine. C’est le signe d’une mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des Landes et d’autres luttes contre les grands projets inutiles et imposés.

Il y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s’agit de la plus grosse mobilisation du mouvement.

Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation. Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu’à 18h square Daviais.

La préfecture avait choisi de mettre Nantes en état de siège et de nous empêcher d’être visible dans le centre ville. C’est la première fois qu’on interdit à une manifestation d’emprunter le Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l’île Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n’a pas empêché les manifestant-e-s de rester en masse dans les rues de Nantes jusqu’à la fin.

Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?

Cette journée est un succès et les différentes composantes de la lutte restent unies sur le terrain. L’opposition ne fait que croître depuis 30 ans. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’abandonner le projet d’aéroport !

Contacts presse : COPAIN : Jean-François Guitton : 06 78 90 46 04 Coordination : Julien Durand : 06 33 51 01 35 ZAD : Camille : 06 32 98 78 36

Vu sur zad.nadir.org, 22 février 2014

NdPN : EELV condamne les « violences »…

Sur la situation en Ukraine

Déclaration sur la situation en Ukraine du Syndicat autonome des travailleurs (anarcho-syndicaliste)

jeudi 20 février 2014, par  WXYZ

« La guerre civile a commencé hier en Ukraine ». C’est ainsi que commence cette déclaration de camarades de Kiev en date du 19 février.

A la suite, nous publions une précédente déclaration ainsi qu’une interview d’un militant de ce même mouvement.

Le 19 février, Kiev

La guerre civile a commencé hier en Ukraine. Une manifestation loin d’être pacifique s’est affrontée aux forces de défense de l’État et aux unités formées par les partisans de l’actuel gouvernement, près du Vekhovna Rada (Parlement). Le 18 février, la police, ainsi que les paramilitaires, ont commis un bain de sang dans les quartiers gouvernementaux au cours duquel de nombreux manifestants ont été tués. Les bouchers des unités spéciales ont battu les détenus. Les députés du Parti des Régions et leurs laquais de la bourgeoisie du Parti ‟Communiste” de l’Ukraine ont fui le Parlement par un tunnel souterrain. Le vote des amendements constitutionnels, destinés à limiter le pouvoir présidentiel, n’a donc pas eu lieu.

Après leur défaite dans les quartiers gouvernementaux, les manifestants se replièrent sur le Maidan [place de l’Indépendance]. À 18 heures, le ministère de l’Intérieur et le Bureau de la sécurité intérieure (SBU) ont lancé un ultimatum aux manifestants, exigeant leur dispersion. A 20h00, les unités de la police spéciale et les forces paramilitaires, équipées de canons à eau et de véhicules blindés, se sont lancées à l’assaut des barricades. Les commandos de la police politique (SBU), ainsi que les troupes pro-gouvernementales ont fait usage de leurs armes à feu. Cependant, les manifestants ont réussi à brûler l’un des véhicules blindés de la police, et il s’est avéré que les forces gouvernementales n’étaient pas les seules en possession d’armes à feu. Selon les données publiées par la police (le 19 février, 16h00), 24 personnes ont été tuées : 14 manifestants et 10 policiers. Trente et un policiers ont été blessés par balle. Même si leur estimation des pertes du côté de la police est exacte, le nombre de victimes parmi les manifestants a été certainement sous-évalué. Les médecins du Maidan citent au moins 30 tués.

On a l’impression que le président Ianoukovitch était certain que la résistance serait écrasée dès le matin, et pour cela, il a invité les dirigeants de l’opposition à le rencontrer pour des négociations à 11 heures le 19 février. Comme les négociations n’ont pas eu lieu, nous pouvons en conclure que le plan du gouvernement a échoué. Pendant que les autorités échouaient à dégager le Maidan, les habitants de plusieurs régions de l’Ouest du pays ont occupé des bâtiments administratifs et chassé la police. En ce moment, la police, en tant qu’institution, a cessé d’exister dans la ville de Lviv. Selon le SBU, les manifestants se sont emparés de 1 500 armes à feu. En moins de 24 heures, le gouvernement central a perdu le contrôle d’une partie du pays. À l’heure actuelle, la démission du Président  peut être la seule solution mais cela voudrait dire que lui, sa famille, ses multiples acolytes et sa clientèle, qui forment un groupe assez important dans le parti au pouvoir et l’appareil d’État, perdraient leur source de profits. Il est probable qu’ils ne l’accepteront pas.

La victoire de Ianoukovitch signifierait qu’il devient un dirigeant à vie et que le reste du pays sera voué à une vie de pauvreté, de corruption et de la suppression de leurs droits et libertés. Les régions rebelles connaissent maintenant des restaurations massives de ‟l’ordre constitutionnel”. Il est probable que l’éradication de ces ‟groupes terroristes” en Galicie prendra le caractère d’une purification ethnique. Les Radicaux orthodoxes fous du Parti des Régions considèrent, depuis longtemps, les conservateurs Gréco-catholiques comme des aides de l’‟Euro-Sodom”. Une telle opération ‟antiterroriste” serait effectuée avec l’aide de l’armée, comme le ministre de la défense, Lebedev, l’a déjà annoncé.

Aujourd’hui, l’Ukraine vit une tragédie, mais la véritable horreur commencera lorsque le gouvernement aura brisé l’opposition et ‟stabilisée” la situation. Les signes de la préparation d’une opération de nettoyage de masse se sont fait sentir dès le début février. La veille, le bureau du procureur a ouvert une procédure pénale contre 4 unités d’auto-défense de Maidan en tant que formations militaires illégales. Conformément à l’article 260 du Code pénal, les membres de ces unités peuvent encourir un emprisonnement de 2 à 15 ans. Cela signifie que le gouvernement avait l’intention de mettre plus de 10 mille citoyens derrière les barreaux. Dans les régions, ainsi que dans la capitale, n’agissent pas seulement les forces paramilitaires spéciales habituelles mais aussi des ‟escadrons de la mort” en renfort. Par exemple, la responsabilité d’avoir brûlé vif un activiste du Maidan de Zaporozhye a été revendiquée par une ‟division de la mort”, qui se fait appeler ‟Les fantômes de Sébastopol”. Ils ont annoncé qu’ils étaient prêts à faire subir un traitement similaire aux participants des Maidan de l’Est.

Dans le cas d’une victoire de l’opposition, la vie sera loin d’être rose non plus. Les fascistes constituent une minorité des manifestants, ils sont très actifs et pas très intelligents. Les quelques jours de trêve de la mi-février ont entraîné des conflits entre les groupes de droite, qui se sont traduits par plusieurs flambées de violences insensées, ainsi que les attaques contre des ‟hérétiques” idéologiques. Outre les fascistes, l’ancienne opposition expérimentée tentera également de prendre le pouvoir. Beaucoup d’entre eux ont déjà une certaine expérience de travail gouvernemental et ils ne sont pas étrangers à la corruption, au favoritisme et à l’utilisation des fonds budgétaires à des fins personnelles.

Les ‟concessions” qu’exige l’opposition au Parlement en ce moment sont pitoyables. Même la Constitution de 2004, qu’elle cherche à restaurer, donne trop de pouvoir au Président (le contrôle de la police anti-émeute et des forces spéciales en est un exemple), et le système électoral à la proportionnelle, avec des listes fermées, place le Parlement sur le contrôle d’un groupe de dirigeants semblables à des dictateurs, qui peuvent se compter sur les doigts d’une main. Avec le Président, ils pourront régner sans obstructions.

Leur deuxième demande – la nomination d’un Conseil des ministres composé de leaders de l’opposition – est tout à fait honteuse. Est-ce que les gens sont en train de risquer leur santé, leur liberté et leur vie pour que quelqu’un devienne Premier ministre, et qu’un autre parvienne à contrôler les flux de l’argent de la corruption ? C’est là le résultat logique de préférer les conversations gonflées de pathos sur ‟la nation”, et se focaliser sur les structures verticales liées à ces mêmes politiciens haïs, au lieu de développer des mouvements populaires de base auto-organisés autour de la défense d’intérêts matériels. Telle est la leçon principale que Maidan a encore à apprendre. Cependant, nous serons en mesure de mettre cette leçon en pratique que si le gouvernement actuel perd la bataille.

L’opposition à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement est divisée en de multiples factions hostiles et rivales. S’il gagne, le régime qui suivra sera instable et manquera de cohérence. Il sera aussi bourgeois et répressif que le Parti des Régions avant leur première démonstration de force contre les manifestants en novembre dernier.

La culpabilité pour le sang versé est pour partie celle de l’UE qui accepte volontiers de recevoir l’argent des salauds corrompus d’Ukraine, de Russie et de plusieurs pays africains, tout en négligeant de vérifier l’origine de ces ‟investissements”. C’est seulement après avoir vu les cadavres des victimes de ces ‟ investisseurs”, qu’ils deviennent si sentimentaux et si emplis pathos humanitaire.

Ce n’est pas notre guerre, mais la victoire du gouvernement signifiera la défaite des travailleurs. La victoire de l’opposition ne promet rien de bon non plus. Nous ne pouvons pas appeler le prolétariat à se sacrifier pour le bien de l’opposition et de ses intérêts. Nous pensons que l’ampleur de la participation à ce conflit est une question de choix personnel. Cependant, nous vous encourageons tous à éviter d’être enrôlés dans les forces militaires internes contrôlées par Ianoukovitch  et à saboter par tous les moyens disponibles les actions du gouvernement.

Ni dieux, ni maîtres, ni nations, ni frontières !

Organisation de la ville de Kiev du Syndicat autonome des travailleurs.

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Traduction : XYZ / OCLibertaire

Source : http://avtonomia.net/2014/02/19/zayavlenie-ast-kiev-o-situatsii-v-ukraine/

Vu sur le site de l’OCL, 20 février 2014

[Poitiers] Une nouvelle tentative d’expulsion

NdPN : nous relayons ici ce communiqué, pour information, même si nous ne partageons pas l’analyse de la Cimade ; en effet nous ne considérons pas une tentative d’expulsion plus « particulièrement scandaleuse » qu’une autre : elles nous sont toutes odieuses. D’ailleurs, la préfecture se fiche bien que les migrant.e.s répondent ou non aux « critères de régularisation » de la circulaire Valls, se réservant in fine la décision ! Cela dit, il faut lutter pied à pied. Mercredi 5 mars prochain, rassemblement mensuel de soutien aux migrant.e.s devant le palais de justice à partir de 17h30.

La tentative d’expulsion de Monsieur ABGARYAN par la Préfecture de la Vienne est particulièrement scandaleuse.

Conférence de presse samedi 22 février 2014 14h parking de la piscine de la Ganterie. Merci de venir nombreux soutenir la famille ABGARYAN et d’en parler massivement autour de vous.

Lors d’un contrôle routier Monsieur Abgaryan montre son permis de conduire rédigé en russe. Les policiers lui demandent alors de passer au Commissariat pour vérification de ce permis. Il se rend donc à cette convocation le 17/02/14, mais arrivé au commissariat de Poitiers, il n’est plus question de vérification du permis mais de sa situation administrative.

Il explique alors qu’il a déposé avec sa femme une demande de régularisation auprès du Service de l’immigration et de l’intégration de la Préfecture de la Vienne en décembre 2013, en s’appuyant sur la circulaire du Ministre de l’intérieur du 28/12/2012 qui indique « les conditions d’examen des demandes d’admission au séjour déposés par des ressortissants étrangers en situation irrégulière ». Dans son paragraphe 2.1.1, cette circulaire souligne qu’il faut prendre en considération « une vie familiale en France supérieure à cinq ans et une scolarisation des enfants depuis au moins trois ans ». Ce qui est bien le cas de la famille Abgaryan, les deux filles étant scolarisées au Collège Ronsard de Poitiers où elles suivent une scolarité exemplaire comme le prouvent leur résultats scolaires. La famille Abgaryan a fait preuve depuis leurs cinq années de présence en France d’une parfaite intégration, ils ont appris le français, parents et enfants, de manière remarquable, ils ont eu des activités bénévoles au Secours Populaire et les deux filles ont également des activités sportives de «haut niveau », disent leurs éducateurs de l’ASPTT Natation synchronisée.

Monsieur Abgaryan était donc confiant au Commissariat, persuadé que la préfecture avait étudié sa demande de titre de séjour avec bienveillance puisque sa famille rentrait bien dans les critères de régularisation de la circulaire Valls. Mais la réponse de la préfecture fut une Obligation à quitter le territoire français (OQTF) sans délai et son transfert immédiat au Centre de Rétention Administrative de Bordeaux. Aujourd’hui 21/02/14, le tribunal Administratif de Bordeaux examinait le recours introduit par l’avocat de Monsieur Abgaryan contre l’OQTF. Sans surprise le ce Tribunal a confirmé l’OQTF. Et c’est là que le caractère scandaleux de cette histoire apparait. En effet la Circulaire Valls qui permet à la famille Abgaryan d’être régularisée n’est qu’une circulaire, elle n’a pas force de loi, elle ne peut donc être utilisée pour contester l’OQTF qui frappe cette famille.

La famille Abgaryan répondait à tous les critères de la Circulaire Valls pour être régularisée. Elle présentait en particulier tous les signes d’une parfaite intégration. Mais la Préfecture en a décidé autrement en essayant d’expulser Monsieur Abgaryan, sans jamais rencontrer la famille, ni interroger leurs proches, les enseignants qui suivent les deux filles, les éducateurs sportifs.

Il est encore temps de permettre à cette famille de rester en France. A tout moment, l’OQTF donnée par la préfecture de la Vienne peut être retirée par l’autorité administrative qui l’a émise et de revenir ainsi sur ce déni de droit qui est fait à cette famille et de permettre à Monsieur Abgaryan de quitter le centre de rétention de Bordeaux pour retrouver sa femme et ses deux filles.

Poitiers le 21/02/2014

Yves Judde de Larivière

 Martine Massé

Groupe CIMADE Poitiers

Vu sur le site du DAL 86, 21 février 2014

Mise à jour (23/02/2014) : un nouvel article dans la Nouvelle République sur la mobilisation de samedi 22 février pour la famille Abgarian

Le coût des élections

NdPN : pour maintenir la dépossession politique, il faut savoir mettre le prix. Pas grave : c’est le contribuable qui paye, qu’il vote ou non.

Les élections municipales coûtent 128 millions d’euros à l’Etat

Très exactement 128,4 millions d’euros devraient être déboursés par l’Etat à l’occasion des élections municipales des 23 et 30 mars prochains.

L’essentiel du budget sera alloué au remboursement d’une partie des frais des candidats. À ce ceci, il faut ajouter 70,4 millions pour les élections européennes de mai prochain, selon un rapport budgétaire parlementaire de novembre 2013. Soit presque 200 millions d’euros au total. Le bon déroulement de la démocratie a un coût.

Pour les municipales, 51 millions d’euros serviront au remboursement forfaitaire des dépenses de campagne des candidats, et 26,5 millions au remboursement de leurs frais de propagande. Tous les candidats peuvent de mander à ce que 47,5% de leurs dépenses de campagne leurs soient remboursés, à condition d’avoir obtenu 5% des suffrages exprimés.

En vertu du code électoral, chaque électeur reçoit à son domicile une enveloppe de propagande contenant les listes des candidats et les bulletins de vote correspondants.

Lors des élections européennes de 2009 (un seul tour de scrutin), cela a représenté 10.000 tonnes de papier au niveau national. C’est plus encore pour les municipales, où l’élection se joue au 2e tour dans beaucoup de communes.

AFP, 21 février 2014