Archives de catégorie : General

L’Agenda 2013 est arrivé !

Voici le nouvel agenda 2013, aux Editions du Monde Libertaire. Bourré d’illustrations réalisées par les dessinateurs du Monde Libertaire, et de citations. Un petit cadeau sympathique à offrir… ou à se faire !

Pour vous en procurer, contactez-nous (pavillon-noir@federation-anarchiste.org), ou bien passez directement commande à notre librairie fédérale, en envoyant un chèque de 7 euros par exemplaire, à l’ordre des Editions du Monde Libertaire, à l’adresse suivante :

Editions du Monde Libertaire

145 rue Amelot

75011 Paris

N’oubliez pas de joindre à votre chèque un petit courrier indiquant votre adresse postale.

Pavillon Noir

[64] Aurore Martin interpellée et extradée vers l’Espagne

Aurore Martin interpellée et extradée vers l’Espagne

La militante basque française Aurore Martin, membre de Batasuna et recherchée par Madrid, a été interpellée jeudi dans les Pyrénées-Atlantiques et remise aux autorités espagnoles, un an après une première tentative d’interpellation avortée qui avait suscitée une levée de boucliers, notamment du Parti communiste et du Parti de gauche.

Aurore Martin, 33 ans, a été interpellée jeudi par la gendarmerie lors d’un contrôle routier fortuit à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), en exécution d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne le 13 octobre 2010 et validé le 16 décembre suivant par la justice française. La justice espagnole reproche à Aurore Martin ses liens avec le parti indépendantiste Batasuna, illégal dans ce pays car considéré comme lié à l’organisation politico-militaire Eta, mais légal en France. Elle a notamment participé à deux réunions publiques de cette organisation.

Entrée durant six mois dans la clandestinité avant de réapparaître et de recevoir divers soutients reprochant aux autorités françaises d’accepter de livrer un de ses ressortissants à un autre pays pour des faits qui ne sont pas condamnables en France, Aurore Martin avait épuisé tous les recours possibles.

Une tentative d’arrestation avait échoué en juin 2011, des militants s’opposant aux policiers venue la cueillir dans l’appartement de sa sœur à Bayonne. Elle vivait depuis à visage découvert mais savait qu’elle pouvait à tout moment être arrêtée. Elle risque jusqu’à 12 ans de réclusion.

A l’époque, le mandat délivré à son encontre avait suscité une levée de boucliers au Pays basque. Plusieurs voix s’étaient ainsi élevées pour dénoncer une procédure d’ »extradition » d’une Française basée sur des faits qui sont parfaitement légaux en France, où Batasuna a pignon sur rue et où ses militants s’expriment librement.

La remise à l’Espagne d’Aurore Martin est intervenue quatre jours après une interview accordée par Manuel Valls au quotidien espagnol El Pais, où il annonçait qu’il n’y aurait pas de Pays basque français dans la prochaine loi de décentralisation. Il a ainsi mis fin aux espoirs de nombreuses organisations basques dont une délégation avait présenté le 11 octobre dernier à la ministre de la Réforme de l’Etat Marylise Lebranchu un projet de Collectivité territoriale à statut particulier (CTSP). Manuel Valls avait surtout ajouté qu’il refusait d’ouvrir ce débat tant qu’Eta n’aura pas restitué ses armes ».

Accusé de faire un amalgame entre les Basques et le terrorisme, Manuel Valls avait déclenché nombre de réactions. Cette soudaine montée d’adrénaline au Pays Basque un an après que l’Eta a annoncé la fin définitive de la lutte armée devrait être illustrée le 10 novembre lors d’une manifestation à Bayonne en faveur du respect des droits des prisonniers et des réfugiés politiques basques. De nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives ont appelé à y participer.

L’Humanité, 2 novembre 2012

[86] Précarité énergétique dans la Vienne

113.000 ménages exposés à la précarité énergétique

15 % des ménages en Poitou-Charentes ont des difficultés pour payer chaque mois le loyer, le fuel ou les factures de gaz ou d’électricité.

L’Agence régionale d’évaluation environnement climat (AREC) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) Poitou-Charentes ont mis à profit leurs compétences pour sortir une étude sur le thème de la précarité énergétique dans les logements de la région. Les chiffres révèlent que 15 % des ménages, soit 113.000 ménages, seraient « exposés à la précarité énergétique ». Ces personnes, représentant le quart des ménages concernés, possèdent des profils très différents, des retraités souvent seuls et des jeunes âgés de moins de 35 ans. Les premiers, propriétaires d’une grande maison (supérieure à 100 m2), se chauffent au fioul alors que les seconds, locataire d’un petit logement, (inférieur à 40 m2) utilisent le gaz de ville ou l’électricité.

Selon les statistiques, il apparaîtrait que Poitiers serait la ville la plus touchée par la précarité énergétique chez les jeunes. Un statut, peu enviable, qui serait lié à la grosse communauté d’étudiants vivant dans la capitale régionale. Le constat resterait, cependant, temporaire car il ne durerait que « le temps des études et de la recherche d’un premier emploi stable ». Quant à l’autre bout de la chaîne humaine, les retraités, plus nombreux en effectif, sont « majoritairement localisés » au cœur de la région et sur l’axe Est entre le Sud de la Vienne et le Nord de la Charente. Le Département des Deux-Sèvres n’est pas exclu de cette tendance : « Il est concerné, assure le chargé d’étude, à l’exception d’un halo autour de l’agglomération de Niort. » On apprend dans cette enquête (la méthode utilisée s’appuie sur des données fiables comme fiscales par exemple mais également sur les dossiers du Fonds de solidarité pour le logement), que les populations frappées par la précarité énergétique résident, pour les retraités, en campagne et, pour les jeunes, en ville. Leur revenu est souvent en lien avec cette précarité : avec moins de 900 € par mois, ils présentent une forte exposition mais il existe aussi des personnes, pas considérées comme pauvres, possédant un revenu moyen de 1.500 € mensuels qui vivent cette situation.

Didier Monteil, Nouvelle République, 18 octobre 2012

La Croix-Rouge de plus en plus sollicitée

Josiane Staub, trésorière de la Croix-Rouge à Montmorillon, est formelle. En 2012, les demandes d’aide pour payer le loyer, le fuel, le gaz ou l’électricité ont explosé. « Habituellement, nous suivons une quinzaine de familles. Cette année, nous en comptons dix de plus. Bien souvent, ce sont des femmes qui divorcent et se retrouvent seules avec leurs enfants sans aucun revenu. Elles ne peuvent plus payer les factures. » Le cas qui l’a le plus scandalisé : « Une mère qui s’est trouvée seule avec quatre enfants dont un handicapé. Elle est venue me voir, elle avait la jambe brûlée. Je lui ai demandé ce qui c’était passé, elle m’a répondu qu’elle n’avait plus ni chauffage, ni eau chaude. Elle a fait bouillir de l’eau dans une casserole et se l’est accidentellement renversée dessus… Tout ça parce qu’elle n’avait pas les moyens de payer. » Josiane Staub se sent désemparée. « Nous aidons les familles qui nous sont envoyées par les assistantes sociales. Notre règle est de donner un coup de main de 50 € pour aider à payer une facture d’énergie ou un loyer. Normalement, c’est une fois par an, mais j’ai des familles désespérées qui nous resollicitent. Le problème, c’est que nos ressources ne sont pas extensibles. Je ne suis même pas sûre d’avoir assez pour finir l’année. » Le Secours populaire et le Secours catholique apportent le même genre d’aide. Et le conseil général réagit aussi aux urgences. Reste que, d’après Josiane qui est bénévole à la Croix-Rouge depuis trois ans, « les dossiers des familles qui nous sont amenés n’ont jamais été aussi lourds. »

D. N., Nouvelle République, 18 octobre 2012

[Poitiers] Misère, misère…

NdPN : Demain a lieu la « journée mondiale du refus de la misère », à l’initiative d’ATD Quart-Monde. Rassemblement 15H sur la place du palais de justice, à l’appel de plusieurs associations et collectifs. L’occasion de rappeler que c’est le capitalisme qui fabrique la pauvreté, et que l’Etat et ses flics chassent les pauvres du centre-ville ?

Deux articles de la NR d’aujourd’hui dressent un panorama de la pauvreté dans la Vienne.

 » Pour nous, la pauvreté gagne du terrain « 

L’épicerie sociale de Poitiers-Sud reçoit toujours plus de bénéficiaires dont des nouveaux venus : des retraités et jeunes de moins de 25 ans.

Jennifer, une maman de 20 ans attend d’être appelée pour acheter des produits alimentaires à l’épicerie sociale Go Elan, à Poitiers-Sud. Son compagnon s’occupe de leur garçonnet, âgé d’un an. « Je viens chaque mardi pour compléter. En dépensant 10 €, nous avons de quoi manger pratiquement toute la semaine », confie la jeune femme. Le couple a un budget de 700 € par mois. Il lui reste 300 € lorsque les dépenses fixes (dont le loyer) ont été soustraites. Le papa recherche un emploi de manœuvre dans l’intérim après avoir bénéficié d’un contrat aidé à Cap-Sud. Jennifer en a décroché un, à son tour, d’une durée de 7 mois.

«  Ils sont victimes de la société actuelle  »

Ses attentes : avoir un appartement plus grand à Bellejouanne où elle a toujours vécu, le permis de conduire indispensable pour obtenir un travail. « Si on pouvait avoir tout ça, ce serait bien », conclut-elle. Les bénévoles de l’épicerie sociale La Bien Lotie ont enregistré 201 familles ce qui représente 581 personnes sur Poitiers-Sud. Le pourcentage de 22 % de pauvres à Poitiers ne paraît pas énorme à la présidente de l’association Go Elan, au regard de la réalité qui s’affiche sur le terrain. Les bénéficiaires ? « Beaucoup de migrants installés depuis plusieurs années mais pas seulement. Des personnes surendettées, dépassées par les factures générées par «  la téléphonie  », par celles du gaz et de l’électricité, par l’augmentation du coût de la vie ou confrontées à l’absence de travail. » Elle observe que le nombre de pauvres augmente depuis 10 ans mais la courbe grimpe en flèche depuis deux ans. Des travailleurs pauvres, des jeunes de moins de 25 ans, des retraités, des familles avec de nombreux enfants viennent faire leurs achats à très petits prix. « Ils sont victimes de la société actuelle », commente Claudine Arnault. « La crise, on ne fait qu’entrer dedans. Je pense que l’hiver et le début de l’année prochaine seront difficiles. Et, pour beaucoup, il n’y aura que l’épicerie sociale et les Restaurants du Cœur pour se nourrir. » Elle se demande comment des jeunes sans aucune formation pourront trouver un emploi alors que les usines ferment dans le département. Mais se réjouit que des familles parviennent à s’en sortir. Son grand sujet de préoccupation : les enfants auxquels il faut porter une attention particulière.

le billet

Pauvre Sisyphe

Ce personnage des temps anciens fut condamné dans les Enfers à faire rouler sur la pente d’une montagne un rocher qui retombait toujours avant d’avoir atteint le sommet. Aujourd’hui, les Sisyphe des temps modernes sont légion. A Poitiers, services sociaux, médecins, assistantes sociales, militants associatifs et bénévoles que la pauvreté révulse s’efforcent d’œuvrer dans le même sens. Cela permet peut-être de juguler un peu mieux qu’ailleurs ses effets destructeurs. Mais chaque jour, en dépit de tous ces efforts, le travail est à refaire. Longtemps préservés, l’université et le monde étudiant sont aussi touchés. La tâche est donc immense. Aussi ne peut-on que saluer et soutenir le travail de ceux qui ont décidé de chasser la pauvreté jusque sur sa montagne.

publication

Objet d’études

En août dernier, un bureau d’études Compas publiait une analyse sur le taux de pauvreté des cent plus grandes communes de France. Il estimait à 22 % le taux de pauvreté de Poitiers, soit 7 % au-dessus du taux moyen pour la France métropolitaine. Le taux obtenu correspond au pourcentage des ménages qui, dans une ville donnée, perçoivent moins de 60 % du revenu médian national après prestations sociales.

(*) Publication du bureau d’études Compas, spécialiste de l’analyse des besoins sociaux des territoires. Étude disponible et téléchargeable sur www.lecompas.fr

rendez-vous

En lutte contre la misère

La journée mondiale du refus de la misère a lieu demain, mercredi. A cette occasion, plusieurs associations (L’Astre en moi, ATD Quart-monde, La vie nouvelle, le Toit du monde et la résidence Cécile et Marie-Anne) organisent un rassemblement place du palais de justice à Poitiers, à partir de 15 h. Temps de commémoration et témoignages, à 18 h.

Nouvelle République, 16 octobre 2012

Ils prennent un repas réduit quatre fois par semaine

Une récente étude menée auprès de plus de mille étudiants poitevins révèle que ceux-ci ne mangent pas tous les jours à leur faim. État des lieux.

Poitiers fait partie des plus grandes villes universitaires de France et compte plus de 23.000 étudiants, soit plus de 20 % de la population de la ville. D’avril à mai 2012, l’Association fédérative des étudiants de Poitiers (Afep) a mené une enquête de terrain auprès de 1.069 étudiants pour faire un état des lieux de la précarité. Les résultats sont édifiants. « On constate notamment que 20 % des étudiants prennent un repas réduit (un fruit et une boisson pour seul repas) au moins quatre fois par semaine, résume Florence Pasquier, de l’Afep et gérante du projet Agoraé, un type d’épicerie solidaire qui a déjà vu le jour sur plusieurs campus en France. On note d’autre part que les étudiants renoncent à se soigner pour des raisons financières chaque année, négligeant notamment les soins bucco-dentaires. »

Une épicerie après la Toussaint ?

Après Lyon, Nice ou Lille, l’université de Poitiers devrait se doter prochainement d’une épicerie sociale et solidaire, sur le campus, à la Maison des étudiants (MDE) Elle devrait dans un premier temps être ouverte une demi-journée par semaine. Un premier pas encore timide, mais bien nécessaire, vers une réduction de la précarité étudiante.

le chiffre

954

C’est en euros la somme en dessous de laquelle on est considéré comme pauvre. En France, huit millions de personnes vivent sous ce seuil. Six millions sont des travailleurs occupant des emplois à temps partiels subis. Et 40 % des salariés français n’ont pas un emploi stable.

Nouvelle République, 16 octobre 2012