Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

À Exarhia, les anarchistes perpétuent la tradition contestataire de leur quartier

Les médias bourgeois n’ont pas l’habitude de relayer des interviews d’anarchistes, les anarchistes évitant d’ailleurs le plus souvent de leur adresser la parole. C’est pourquoi nous relayons cet article qui pour une fois, n’est pas à charge :

À Exarhia, les anarchistes perpétuent la tradition contestataire de leur quartier

Pointés du doigt au lendemain des violences qui ont éclaté le 12 février à Athènes, les anarchistes grecs se défendent de n’être « que des casseurs ». Rencontre avec un jeune militant au cœur d’Exarhia, quartier d’Athènes réputé frondeur.

À Exarhia, les anarchistes perpétuent la tradition contestataire de leur quartier
 

« Que cela soit clair, je ne représente aucun mouvement. Ce que je vais vous dire n’est que mon opinion personnelle, je ne suis leader ou porte-parole de personne », prévient d’emblée Nikólaos, ses yeux noirs plantés dans ceux de son interlocuteur. Une introduction dans la droite lignée des idées qu’il défend, « Ni dieu, ni maître ». Ce militant anarchiste de 36 ans accepte difficilement de parler à un journaliste. S’il le fait, c’est pour, dit-il, que les gens à l’étranger comprennent que les anarchistes grecs « ne sont pas que des casseurs ». Le rendez-vous a été fixé à Radio-Bubble dans le quartier d’Exarhia, à Athènes. Un lieu hors du commun : mi-café mi-studio d’une radio citoyenne. « Nous ne sommes plus uniquement dans une guerre sociale, soutient l’homme. Nous sommes aussi dans une guerre médiatique. »

 
Radio-Bubble, mi-café, mi-studio de radio.

Au lendemain du 12 février, où de violentes émeutes ont éclaté dans le centre de la capitale grecque, les médias et le monde politique s’étaient empressés de pointer du doigt les militants anarchistes et d’extrême gauche. Le même scénario s’était produit en 2008, lorsque jeunes et forces de l’ordre s’étaient affrontés plusieurs jours de suite après la mort d’un adolescent, tué par la police dans une rue d’Athènes. « La différence majeure avec 2008, c’est que dimanche [12 février], sur la place Syntagma, les gens nous ont applaudis, affirme Nikólaos. Les travailleurs, les gens de la classe moyenne, jeunes, vieux, étudiants… Nous étions tous au même endroit pour lutter contre les mêmes choses. » Si, selon lui, la protestation a dégénéré, c’est parce qu’en face les forces de l’ordre ont dégainé matraques et gaz lacrymogènes sans raison contre des manifestants pacifiques.

« Face à la violence de l’État, il faut savoir se défendre »

Nombreux sont les témoignages d’Athéniens, de tous les bords politiques, qui corroborent les dires du militant. « Beaucoup de Grecs prennent en ce moment conscience des manipulations policières et médiatiques : le but de la manœuvre était de vider la place Syntagma. Ce soir du 12 février, des images très calmes du Parlement ont été diffusées au journal télévisé, alors que des dizaines de milliers de personnes manifestaient juste à côté et suffoquaient sous les gaz lacrymogènes », poursuit Nikólaos en touillant rageusement son café.

« Face à la violence de l’État, il faut savoir se défendre », lâche-t-il. Si les théories anarchistes rejettent toute idée de violence, dans les faits, les choses se passent autrement. « Quand on n’a plus le choix face à un État violent, il faut réagir, insiste le jeune homme. La violence, pour moi, commence quand on a les poches vides et qu’on n’a plus rien à manger. Le capitalisme est une violence quotidienne. » Lors des affrontements du 12 février, les militants ont essentiellement pris pour cible des banques, des multinationales et des magasins de luxe. « Mais on ne souhaite pas le chaos, la violence n’est pas une fin en soi, précise le militant. C’est un outil. La seule réponse à tout cela, c’est l’auto-gestion et la démocratie directe. » En résumé, pas d’État, pas de gouvernement, toutes les décisions concernant la communauté devraient être prises collectivement, en assemblée.

Exarhia, vitrine de l’anarchisme grec

 
 

 De l’idéologie à la pratique, il n’y a qu’un pas, que le quartier d’Exarhia a allègrement franchi il y a près de 40 ans. On n’y compte plus le nombre de soupes populaires organisées, d’immeubles et de lieux publics occupés, de squats, de lieux de débats… Impossible de dissocier l’anarchisme grec de ce quartier, et inversement. C’est là, dans les années 1970, que se sont concentrées les révoltes étudiantes contre la dictature des colonels. Depuis, la tradition contestataire d’Exarhia ne s’est jamais démentie. C’est toujours dans ces petites rues aux murs couverts de graffitis et d’affiches anarchistes que prennent aujourd’hui racine les contestations contre le gouvernement grec.

« Je pense que ce qu’on voit dans ce quartier est un phénomène unique sur la planète, estime Nikólaos. À un kilomètre du Parlement et des institutions financières du pays, on y cible toutes les défaillances du système et on y expérimente des alternatives. » Avec un succès populaire grandissant. L’année dernière, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont afflué au festival anti-autoritaire organisé dans le Nosotros, un immense squat à la fois café, centre culturel et assemblée populaire. Des anarchistes arrivent régulièrement de toute l’Europe pour s’imprégner de l’expérience grecque et tenter d’exporter dans leur pays le modèle d’Exarhia. Ypopto Mousi, animateur d’un journal-citoyen à OmniaTV, télévision en ligne, alter ego de Radio-Bubble, et observateur averti du milieu libertaire estime à plus de 10 000 le nombre de militants anarchistes à Athènes. Ces dernières années, il a vu affluer vers ces mouvements des gens d’horizons bien plus divers qu’auparavant. « Dans la société, assure-t-il, beaucoup de gens sont des anarchistes qui s’ignorent. » 

 
Dans le quartier d’Exarhia, les anarchistes ont investi un parking et l’ont transformé en square. (Crédit : Gaëlle Le Roux/FRANCE 24)
 
France 24, Gaëlle Le Roux, 20 février 2012

 

[Yémen] Répression électorale

Yémen: Saleh appelle à voter pour son successeur, 2 morts dans des violences

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a appelé lundi ses concitoyens à aller voter mardi pour son successeur désigné, le vice-président, alors que des heurts entre forces de l’ordre et manifestants lors de rassemblements contre la consultation ont fait deux morts.

« Je vous appelle à participer à ce rendez-vous démocratique et à voter pour Abd Rabbo Mansour Hadi (…) pour mettre en oeuvre l’accord sur une transition Pacifique à la tête de l’Etat et sortir notre pays et notre peuple d’une crise grave qui dure depuis un an », a-t-il déclaré, cité par l’agence officielle Saba.

M. Saleh se trouve aux Etats-Unis pour des soins médicaux après avoir accepté un accord élaboré par les monarchies arabes du Golfe, prévoyant son départ contre l’immunité pour sa personne et pour ses proches.

Dans son adresse publiée par Saba, M. Saleh, qui a passé 33 ans au pouvoir, a aussi invité les Yéménites à la « concorde qui suppose d’oublier le passé et de rebâtir ce qui a été détruit par la crise provoquée par les forces rétrogrades, terroristes et séparatistes ».

M. Hadi est le seul candidat à la présidentielle, en vertu de l’accord signé en novembre par M. Saleh après dix mois de manifestations populaires et sous une intense pression internationale.

Si le résultat du scrutin est connu d’avance, le taux de participation donnera une idée de l’appui populaire au successeur de M. Saleh.

Le futur président a tendu la main aux autonomistes sudistes et à la rébellion nordiste qui boycottent son élection sur fond de violences.

Il a promis dimanche d’accorder la priorité au Nord et au Sud et de tenter de résoudre ces conflits « sans préjugés ». Il s’est également engagé à réunifier l’armée et à combattre Al-Qaïda qui n’a cessé de se renforcer dans l’Est et le Sud.

Malgré une forte mobilisation des forces de sécurité pour assurer le bon déroulement du scrutin, un soldat et un civil ont étés tués lors de manifestations hostiles à la présidentielle.

A Seyoun, dans l’Est, un manifestant a été tué par les tirs de soldats gardant un bureau de vote lors d’une marche organisée à l’appel du Mouvement sudiste qui a appelé au boycottage du scrutin, a indiqué une source de sécurité.

Près de Daleh (sud), fief du Mouvement sudiste, des affrontements entre l’armée et manifestants ont fait un mort, un militaire, selon une source militaire.

L’aile dure du Mouvement sudiste de l’ancien vice-président Ali Salem al-Baid, qui vit en exil, a appelé à perturber le scrutin et à « la désobéissance civile » mardi dans le Sud, un Etat indépendant jusqu’en 1990.

A Aden, principale ville du Sud, un accrochage a opposé les forces de l’ordre à des hommes armés, et la police a procédé à des arrestations parmi les militants sudistes armés qui « cherchent à empêcher, par la force, les électeurs d’aller voter », selon un responsable des services de sécurité.

Ailleurs dans le Sud, des manifestants ont attaqué des bureaux de vote et il a fallu parfois acheminer par avion du matériel électoral.

Selon le président de la Commission électorale, Yahya Mohammad al-Iriani, 103.000 militaires ont été mobilisés pour assurer la sécurité du scrutin.

Plus de 12 millions de Yéménites devraient se rendre aux urnes, a-t-il indiqué.

Outre l’activisme des autonomistes sudistes, les violences liées à Al-Qaïda pèsent sur la déroulement du scrutin dans le Sud et l’Est.

A Zinjibar, capitale de la province sudiste d’Abyane, une attaque de membres présumés d’Al-Qaïda a fait deux morts parmi les soldats qui tentent depuis des mois de les déloger de la ville, ont indiqué des sources militaire et médicale.

A Loder, deux frères appartenant à des milices tribales hostiles à Al-Qaïda ont été tués dans une embuscade tendue par des éléments présumés du réseau.

AFP, 20 février 2012

Mise à jour : et quatre morts ce mardi 21 février 2012…

[Espagne] Répression butale d’une manifestation étudiante à Valence

Espagne: incidents lors d’une manifestation de jeunes à Valence

Des incidents ont éclaté lundi à Valence, dans l’est de l’Espagne, où la police est intervenue à coups de matraques lors d’une manifestation de jeunes qui protestaient contre les restrictions budgétaires dans l’éducation, selon des Journalistes sur place.

Plusieurs personnes ont été interpellées lorsque les policiers en tenue anti-émeutes, casqués, ont repoussé les manifestants, parfois très brutalement, les poursuivant dans les rues voisines.

Plusieurs centaines de jeunes, répondant à des appels lancés sur des réseaux sociaux, s’étaient rassemblés devant l’institut Lluis Vives, un collège de la ville, pour protester contre les problèmes de liquidités qui ont privé de chauffage ces dernières semaines plusieurs écoles de la région, le gouvernement régional n’ayant pas réglé les factures auprès des fournisseurs.

Les premiers incidents ont éclaté dans l’après-midi entre les manifestants et les policiers qui protégeaient les lieux.

Puis les heurts se sont propagés aux rues alentour, les policiers faisant usage de leurs matraques, certains manifestants étant plaqués ou traînés au sol.

Selon le quotidien El Pais, la police a fait usage de balles en caoutchouc. Des photos montraient des manifestants le visage en sang. Les heurts se sont poursuivis une partie de la soirée dans les rues du centre de Valence, où étaient positionnées des dizaines de fourgons de police.

Le chef de la police régionale, Antonio Moreno, a affirmé que la police avait eu recours à une « force physique proportionnée ». « Une agressivité accrue exige une réponse proportionnée », a-t-il ajouté à la radio nationale.

Un porte-parole de la police a expliqué que les forces de l’ordre étaient intervenues parce que des manifestants « ont eu une attitude agressive ».

« Il y a eu des arrestations, nous ne savons pas encore combien », a-t-il ajouté tandis que les médias chiffraient le nombre de personnes arrêtées entre 14 et 21.

De fréquentes manifestations sont organisées depuis quelques semaines à Valence, la région la plus endettée d’Espagne, où les autorités ont annoncé début janvier un plan de rigueur incluant des augmentations d’impôts et des coupes dans les dépenses de santé et dans le secteur de l’éducation pour un montant de plus d’un milliard d’euros.

Des incidents ont déjà opposé policiers et jeunes manifestants la semaine dernière dans la ville.

Lundi, l’opposition socialiste a demandé au ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, et au chef de la police de s’expliquer devant le Parlement sur ce qu’elle a qualifié de « répression brutale » de ces manifestations.

AFP, 20 février 2012

Des photos chopées sur le site d’El Pais :

 

[Grèce] Nouvelle manif contre l’austérité

La rue grecque manifeste contre « les exigences inacceptables »

A la veille de la réunion de l’Eurogroupe pour éviter la faillite de la Grèce, les manifestants se rassemblent à Athènes.

"Nous avons honte de nos politiciens, et vous?" dit un panneau orange, "laissez-nous recréer la Grèce" ajoute un autre. (Kostas Tsironis - Sipa)

« Nous avons honte de nos politiciens, et vous? » dit un panneau orange, « laissez-nous recréer la Grèce » ajoute un autre. (Kostas Tsironis – Sipa)

Des centaines de personnes commençaient à se rassembler dimanche 19 février dans le centre d’Athènes à l’appel des syndicats contre les mesures d’austérité prises par la Grèce pour sécuriser un deuxième plan d’aide de la zone euro destiné à lui empêcher de faire faillite dans un mois.

Une semaine après les violentes manifestations qui ont accompagné l’adoption par le parlement du memorandum d’accord négocié avec la troika des créanciers du pays imposant une nouvelle sévère cure d’austérité et de perte d’autonomie pour le pays, le syndicat du privé GSEE et celui de la fonction publique Adedy entendent « lutter contre l’austérité » et protester contre « les exigences inacceptables » des bailleurs de fonds qui « violent les droits du travail et des conventions collectives ».

Salaire minimum baissé de 22%

Mesure phare du programme adopté, un abaissement de 22% du salaire minimum.

Devant le parlement, les banderoles critiquaient ces mesures adoptées par le gouvernement de coalition. « Le consensus national est une combine, la pauvreté et la faim n’ont pas de nationalité » indiquait une banderole sous-titrée en anglais: « all of us we are Greeks, Merkel and Sarkozy are freaks ».

En bas de la place, une banderole de la gauche radicale, qui organise une deuxième manifestation plus tard dans l’après-midi, appelle à la « grève sine dié et au soulèvement » tandis qu’une autre invite les députés à « quitter le pays ».

« Créer du nouveau »

Propriétaire de taxi, Gregoris Militis, 52 ans explique qu’il est venu manifester car son chiffre d’affaires a baissé de 65% par mois. « Les gens ne prennent plus le taxi que pour les urgences, je suis contre la politique du memorandum qui conduit à l’impasse. Il faut que tout le monde soit dans la rue » dit-il.

Tranchant sur l’ensemble des revendications, un groupe d’une cinquantaine de personnes d’un nouveau parti, « Créer du nouveau », proclame « la fin de l’époque de la mafia partisane ». Vêtus d’écharpes oranges, ces militants demandent le maintien du gouvernement Papademos et la poursuite des réformes en cours.

« Nous avons honte de nos politiciens, et vous? » dit un panneau orange, « laissez-nous recréer la Grèce » ajoute un autre.

Nouvel Obs avec AFP, 19 février 2012

[Sénégal] Wade dégage : nouveaux affrontements avec les flics

Sénégal: nouvelles violences à Dakar à une semaine de la présidentielle

A une semaine du 1er tour de la présidentielle, la tension restait vive au Sénégal où de nouveaux affrontements ont eu lieu dimanche à Dakar après deux jours de violences (une vingtaine de blessés) liées à la contestation de la candidature du chef de l’Etat sortant Abdoulaye Wade.

De mardi à samedi, toutes les tentatives des opposants de manifester pour le retrait de la candidature de Wade au scrutin du 26 février ont été réprimées violemment. Aucune manifestation n’avait été programmée dimanche.

Mais un rassemblement devant une mosquée de la capitale à l’intérieur de laquelle un policier avait lancé des grenades lacrymogènes pendant les violences de vendredi, a dégénéré en affrontements avec des policiers.

Un millier d’adeptes de la confrérie des Tidianes s’étaient rassemblés devant cette mosquée, la Zawiya El Hadj Malick Sy, rassemblement prévu d’avance, mais survenant deux jours après ce qui est considéré par les Tidianes comme « une profanation ».

Les fidèles, priant agenouillés devant la mosquée, ont été rejoints par des leaders du Mouvement du 23 juin (M23, coalition de partis d’opposition et d’organisations de la société civile) qui a appelé aux manifestations interdites, ainsi que par le célèbre chanteur Youssou Ndour, également opposant.

Le rassemblement se déroulait dans le calme, mais, selon des témoins, la venue d’une personnalité considérée comme proche du pouvoir dont le nom n’a pas été précisé, a mis en colère des fidèles auxquels se sont joints des jeunes du quartier.

Plusieurs centaines d’entre eux alors ont lancé des pierres sur des policiers qui ont riposté avec des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

L’un des manifestants a lancé un cocktail molotov sur une voiture de police qui a commencé à prendre feu.

Une journaliste de l’AFP a vu un homme touché par une balle en caoutchouc emmené inconscient par des secouristes.

Les manifestants ont également mis le feu à des planches en bois et des détritus sur l’avenue Lamine Guèye, au coeur de Dakar, où est située la mosquée.

Wade doit s’en aller

Les forces de sécurité, qui semblaient à un moment manquer de munitions alors que les manifestants s’approchaient de l’avenue de la République qui mène au Palais présidentiel, ont eux-mêmes lancé des pierres contre les manifestants avant de recevoir du renfort.

Les passants et commerçants de l’avenue se sont déclarés « choqués » que de tels incidents se produisent près d’un lieu de culte. « Wade doit s’en aller, c’est la seule solution », a dit un de ces commerçants.

Ces nouvelles violences sont survenues au 6ème jour de tentatives d’opposants de participer à des manifestations interdites contre la nouvelle candidature de M. Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, à la présidentielle du 26 février.

Ces tentatives ont été réprimées par les forces de l’ordre, les violences culminant vendredi et samedi, faisant une vingtaine de blessés.

Au total, cinq personnes ont été tuées depuis la validation le 27 janvier de la candidature d’Abdoulaye Wade par le Conseil constitutionnel.

La « profanation » de la mosquée de Dakar, une première depuis le début de la contestation, a exacerbé les tensions dans la capitale et d’autres villes. Elle a profondément choqué les Tidianes, qui, avec les Mourides, font partie des confréries les plus influentes du Sénégal, pays à 95% musulman.

Des manifestations de colère ont eu lieu à Tivaouane (ouest), une des villes saintes des Tidianes, où la mairie tenue par un membre du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), a été saccagée et incendiée.

Un jeune est mort après avoir été blessé vendredi soir à Kaolack (ouest) lors d’une manifestation organisée pour protester contre la « profanation » de Dakar.

Elu en 2000, réélu en 2007, M. Wade, candidat à sa propre succession, se dit sûr de l’emporter au premier tour et mène sa campagne tambour battant depuis deux semaines, sillonnant le pays.

Le M23 estime qu’il a épuisé ses deux mandats légaux et juge illégale sa nouvelle candidature, ce que contestent les partisans du président qui soulignent que des réformes de la Constitution lui donnent le droit de se représenter.

C’est dans ce climat tendu que quelque 23.000 militaires et paramilitaires ont voté samedi et dimanche.

AFP, 19 février 2012