Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

[Pologne] Les députés récupèrent Guy Fawkes

 ACTA : Anonymous est entré au Parlement polonais

 La Pologne marque depuis plusieurs jours, dans la rue, son opposition à la signature par le gouvernement du traité international anti-contrefaçon ACTA, prétexte à réguler Internet. Des manifestations pacifiques, de milliers de personnes arborant le masque de Guy Fawkes, masques qui sont aujourd’hui rentrés au Parlement… sur les visages des députés !

L’image est insolite, c’est une première, et c’est bien là un symbole fort que l’opposition polonaise a souhaité envoyer aux défenseurs des libertés face au cancer du copyright qui ronge les libertés de chacun.

Reflets info, bluetouff, 26 janvier 2012

ndPN : sur la mobilisation polonaise, voir cet article

[Grèce] La police bricole son coupable

Incrimination d’un manifestant par la police grecque

La vidéo que vous allez voir, a été prise par un cinéaste qui était présent à la manifestation du 29/6/2011 à Athènes. Le cinéaste confirme qu’aucun montage n’a pas été fait.

La vidéo

Regardez bien au début de la vidéo (première flèche et deuxième flèche) le manifestant qui est sur ses genoux et juste derrière lui, vous pouvez voir son sac à dos noir et un sac en plastic rose.

Ensuite, un homme de la force policière Delta, ramasse le sac à dos du jeune homme.

Un autre policier rapproche et apporte deux bouteilles de bière. Encore une bouteille arrive par un autre membre de la force motorisée de la police grecque.

Puis, vous voyez que toutes les bouteilles sont regroupées pendant que le manifestant est immobilisé avec des menottes par terre.

Enfin, les forces policières ramènent son sac à dos et mettent les bouteilles dedans, dans le but d’accuser -incriminer plutôt- le manifestant en question de possession d’armes (cocktail Molotov).

Vidéo postée sur le site de RealDemocrady.gr, sous-titrée en anglais.

Nouvelles hors les murs, 26 janvier 2012

[Rennes] Procès de 4 retenus accusés d’avoir mis le feu au CRA

Feu au CRA de Rennes !

Procès de 4 retenus accusés d’avoir provoqué un incendie au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande

Après une première révolte collective en octobre, voici le premier incendie du centre de rétention de Saint-Jacques (à proximité de Rennes). 4 personnes étaient accusées, cette fois-ci, d’avoir mis le feu à une chambre.

Un procureur, un avocat, trois juges, quatre prévenus, sept membres éminents de la PAF (en civil) et un dizaine de soutiens militants s’étaient donnés rendez-vous cet après-midi pour une audience de folie : était jugé le premier incendie au centre de rétention de Rennes, qui a eu lien vendredi soir vers 22h50. Deux retenus sont jugés pour avoir tenté de s’évader, en plus d’avoir participé à la mise en route de l’incendie.

L’avocat des commence par demander à voir le film de vidéo-surveillance, seul élément de preuve dans ce dossier. Le président indique que ça n’est pas possible, que la salle est trop petite et pas équipée. Il propose de renvoyer l’audience, mais les prévenus ne semblent pas spécialement d’accord (ils craignent d’être envoyés en prison d’ici là). Suspension, le temps de permettre à l’avocat de garder les prévenus.

Reprise de l’audience : on va statuer aujourd’hui, conformément à la volonté des prévenus. L’instruction permet de faire apparaître :
– L’ampleur des dégâts : 6 500 € (on serait presque déçus).
– Le ton méprisant du président lorsqu’il s’adresse aux prévenus.
– La méconnaissance du même président des conditions de vie en rétention. Il ignore l’existence des téléphones portables : « vous dites avoir reçu un appel vous annonçant le décès de votre mère, ce qui vous a mis hors de vous, comment expliquez-vous alors que vous ne soyez pas sortis de votre chambre entre 22h22 et 22h44, heure à laquelle vous partez en courant ? » Il ignore l’existence de machines à laver : « Et dans l’espace pour laver vos vêtements, y a-t-il une bassine pour cela ? » Il pense que les conditions y sont dignes d’un hôtel 4 étoiles : « Et dans les sanitaires, avec les lavabos et les douches, n’y a-t-il pas de verre, seau ou tout autre récipient permettant de transporter de l’eau ? »
– La faiblesse du dossier. « Alors là on vous voit sortir de la pièce à 22h44, puis on voit des fumées émanant de cette même pièce à 22h47. Comment expliquez-vous cela ? – … ? – C’est étrange, tout de même, vous ne trouvez pas ? »
– L’improvisation totale dans laquelle s’est déroulée l’enquête. « – Qui a pu mettre le feu, selon vous ? – Je sais pas ce qui s’est passé, j’y étais pas. Quand j’ai quitté la chambre, 5-6 personnes jouaient aux cartes, j’ai rien vu. Et là, on est que nous 4, je comprends pas. » L’explication viendra plus tard : ayant tardé à démarrer l’enquête (garde à vue lancées lundi et mardi), plusieurs des protagonistes avaient été relâchés, transférés ailleurs ou expulsés. On a pas pris la peine d’aller les rechercher ou de recueillir leur avis sur cette histoire.
– Une seule certitude : c’est Mickey qui a foutu le feu à la chambre. Le rapport de la police scientifique indique (pour unique conclusion), que ce sont les pages d’un Mickey Magazine qui ont brûlé en premier…

Le réquisitoire du procureur lui permet d’avancer sa thèse : les retenus se seraient concertés pour mettre le feu et faire diversion, tandis que deux d’entre eux tenteraient de s’évader. Cette thèse s’appuie sur de hautes considérations : le feu, en plus d’être un manifeste « trouble à l’ordre public », c’est dangereux et ça peut blesser des gens. Il ne s’est bizarrement pas dit qu’une institution au sein de laquelle il y avait eu 3 tentatives de suicide et quelques bras cassés (dans des altercations avec la police) en quelques mois, pouvait aussi être dangereuse, et qu’on devrait peut-être songer à fermer ce genre de choses.

L’avocat insiste sur le vide du dossier : aucune preuve du fait que l’un ou l’autre des prévenus ait tenté d’allumer ou d’attiser l’incendie. Des pièces partiales (compte-rendu de la vidéo de surveillance fait par des policiers, et le parti-pris se sent dans les termes utilisés). Une enquête bâclée (la piste du mégot mal éteint n’a jamais été explorée). Concernant la tentative d’évasion (qui, pour être poursuivie aujourd’hui, est qualifiée de « tentative de soustraction à une mesure de reconduite »), elle ajoute que poursuite ne sert qu’à aider le procureur dans sa tentative de trouver un récit cohérent et accusateur contre les 4 prévenus.
L’affaire est mise en délibéré.

Un prévenu est condamné à 5 mois de prison ferme pour avoir alimenté l’incendie. Deux autres prévenus sont condamnés à 2 mois de prison ferme pour la tentative d’évasion. Ces trois retenus écopent, en plus, d’une peine d’interdiction de territoire français (donc dans tout l’espace Schengen) de 5 ans. Le dernier est relaxé.

Tous avec Mickey : feu aux CRA !

Indymedia Nantes, 26 janvier 2012

[Australie] La première ministre dégagée par des manifestants aborigènes

[Australie] La première ministre dégagée par des manifestants aborigènes

Australie : la première ministre prise à partie

Julia Gillard a dû fuir une foule composée de manifestants pro-aborigènes en colère contre une déclaration du chef de l’opposition sur leur combat.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327580135.jpg

Grosse frayeur pour la première ministre australienne Julia Gillard. La chef d’État a dû quitter précipitamment une cérémonie dans le cadre de la fête nationale australienne et rejoindre de toute urgence sa voiture. Escortée par une cinquantaine de policiers, Julia Gillard a rejoint son véhicule accrochée à son garde du corps, tandis qu’un autre membre des services de sécurité protégeait la première ministre d’éventuels projectiles avec un bouclier. Dans la cohue, la chef d’État a perdu une de ses chaussures.

Alors que Julia Gillard et le chef de l’opposition Tony Abbott procédaient à une cérémonie de remise de prix à l’ancien Parlement de Canberra, les deux personnalités politiques ont été prises à partie par une foule de 200 manifestants pro-aborigènes. Les deux personnalités politiques se sont alors retranchées dans un restaurant attenant. Visiblement remontés, les manifestants ont hurlé « honte à vous » et « racistes », tout en frappant contre les vitres de l’établissement. Après vingt minutes de tumulte, et l’arrivée d’une dizaine de policiers supplémentaires, Julia Gillard et Tony Abbott ont décidé de quitter le restaurant sous bonne escorte.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327580445.jpg

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327580332.jpg

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327580420.jpg

« Provocation » vis-à-vis des aborigènes

La foule s’était réunie près de « l’ambassade aborigène », un ensemble de tentes regroupant des activistes luttant pour les droits de cette minorité. Non-reconnue officiellement par le gouvernement, cette « ambassade » fête actuellement ses 40 ans. Alors que l’ambiance était déjà tendue — les aborigènes et les activistes les soutenant considérent la fête nationale comme le « Jour de l’Invasion » —, les manifestants estiment que Tony Abbott a mis de l’huile sur le feu. Le chef de l’opposition avait expliqué plus tôt dans la journée qu’il comprenait pourquoi cette ambassade avait été construite, mais qu’il estimait qu’il était temps que les activistes « passent à autre chose ».

Les manifestants demandent à Tony Abbott de clarifier sa position, et de dire s’il souhaite oui ou non la fin de l’ambassade. « Ici, nous avons 1000 personnes qui manifestent de manière pacifique. Alors faire une déclaration comme quoi l’ambassade doit disparaître, c’est de la folie », a expliqué le fondateur de ladite ambassade, Michael Anderson, pour justifier la violence des manifestants.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327580540.jpg

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327580629.jpg

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327580664.jpg

Leur presse (LeFigaro.fr), 26 janvier 2012.

Rafle de 26 militant-e-s NO-TAV dans de nombreuses villes

NO-TAV : 26 arrestations ce matin

Opération répressive de la police italienne en raison, officiellement, de la bataille du 3 juillet à la Maddalena. Les opposants au train haut vitesse ont vu débarquer la police en force ce matin à l’aube dans des différentes villes d’Italie, d’après la presse bourgeoise une arrestation aurait aussi eu lieu en France. 23 arrestations au total et 11 plaintes, les chefs d’accusations ne sont pas encore très clairs.

Pas mal d’arrestations parmi les membres des comités populaires et de Askatasuna. Mais aussi pas mal de gens arrêtés partout dans le but de faire passer l’idée que la résistance populaire NO-TAV ne soit que une organisation paramilitaire de gens étrangères à la vallée. La police a aussi fait des descentes dans trois centri sociali de la botte.

Mise à jour dès que l’on a davantage d’informations…

Le réveil, 26 janvier 2012

***

Ce matin à l’aube a eu lieu l’opération répressive annoncée depuis un bon moment contre le mouvement no-tav. Le nombre des arrestations n’est pas encore bien claire. Mais les médias « officiels » parlent de plus ou moins 26 arrestations et 15 mesures restrictives. Elles concernent surtout des ami-e-s du Piemont, mais aussi d’Asti, Milan, Trento, Palerme, Rome, Padoue, Gêne, Pistoia, Cremona, Macerata, Biella, Bergamo, Parme e Modena. Il y a eu aussi probablement une arrestation en France. Infos à suivre. Résistance !

Indymedia Paris-IDF, 26 janvier 2012

Mise à jour :

Vague répressive en Italie…

« Comme riposte aux arrestations ce matin en Val Susa et dans toute l’Italie, le mouvement No Tav a décidé de convoquer immédiatement une marche de solidarité avec tous les arrétés. Cette marche partira de la place de la gare de Bussoleno, coeur du mouvement No Tav, ou vit d’ailleurs l’un des arrétés, Mario, gérant d’un salon de coiffure. La marche en partira, tous unis, sous le signe de la lutte. Une première réponse à eu lieu à VillarForcchiado, devant la maison de Guido Fissoreconseiller communal arrêté à l’aube. Tout de suite de nombreux No Tav ont accourus. En ordre Alberto Perino, Giorgio Cremaschi, Claudio Concelli et Nicoletta Dosio ont relancé et défendu le mouvement, les arrêtés et une vallée toute entière qui ne s’explique pas cette lâche attaque. » (Traduit à l’arrache au boulot, si des gens plus compétent que moi veulent corriger pas de problème)

Ca, c’est ce qu’on trouvait ce matin sur le site de No Tav info, la plate forme des groupes de lutte contre le train à haute vitesse (TAV, Treno a alta vélocita). Une lutte qui s’était christallisé cet été autour d’un camp, « la commune libre de Maddalena » et de multiples manifestations aux expression multiples. L’une d’elle, celle du 3 juillet, a particulièrement attiré l’attention tant par le niveau d’affrontement et de détermination des manifestants que par la sauvagerie de flics. De nombreux compte rendus en avaient été fait.

Mais ce matin du 26 janvier, soit plus de 6 mois après, l’état italien a décidé de se venger. La DIGOS (police politique italienne) a débarqué dans de multiples lieu de vies (légaux ou non) et a arrêté au moins 26 personnes en laissant une quinzaine d’autres sont laissé sous le coups de « mesures restrictives » (je ne connais pas précisément le droit italien mais cela ressemble fortement à un contrôle judiciaire).

Précisons tout de suite, la presse Italienne se régale. A la lecture c’est très impressionnant de saloperie et ça nous ferait passer le Figaro pour un organe du parti socialiste. Ils balancent tous les noms qu’ils peuvent, sans exceptions. Tout est bon à prendre pour ces charognes. Ils s’amusent d’autant plus que l’état a parfaitement ciblé, parfaitement calculé son coup. Voyez donc :

La quasi totalités des centre sociaux Turinois ont été perquisitionnés. 4 lieux en tout : l’Askatasuna, Le metzcal, Le Barocchio et le El paso. On a pas encore de nouvelles des trouvailles policières.

Les perquisitions et arrestations ont eu lieu dans toute l’Italie : Turin, Asti, Milan, Trente, Palerme, Bergame, Parme, Modene, Macerata, Biella, Rome, Pistoa… et bien sur en Val de Suse (3 arrestations) Cela traduit une attitude coordonnée et prévu de longue date.

La vitesse de l’information prouve également (est ce vraiment nécessaire de la rappeler) que cette action a eu lieu conjointement avec les journalistes. Là encore pas de surprise.

Pas de surprise non plus sur les personnes arrétés (là j’avoue tirer mes infos de la presse bourgeoise donc c’est à prendre avec modération) :

- Un conseiller municipale du val de Suse, farouchement opposé au projet
- Un des « leaders » du centre social Askatasuna
- Une personne présentée comme une « figure marquante » de « l’anarchisme insurrectionnel » (je ne sais pas ce qu’ils entendent par ça, dans leur cervelle de bourgeois immonde, ça doit rimer avec « fou furieux »)
- Un mec présenté comme un ex de Prima Linea (mon dieu le retour du terrorisme rouge)
- Un des fondateurs des BR (en 1972, il avait déjà prémédité la manif du trois juillet sans doute…)

Suivent d’autres personnes (presque un article sur chaque personne arrétés avec photos dans la presse Italienne, arrêtez facebook les gens) au parcours plus « anecdotique » (en gros les articles expliquent comment ils sont méchants et ce qu’ils aiment manger le matin au petit déj’. Passionnant).

Tout ce petit monde est accusé visiblement d’avoir préparé les « émeutes » du 3 juillet. Evidemment ça ne tient pas debout. et le procureur de la république de Turin a beau expliquer que « ils ne criminalisent pas un mouvement mais des individus », ça ne trompe personne. 15 jours avant la grande manifestation du 11 février, l’état a cherché à arracher au mouvement No Tav l’expression la plus radical du refus de la haute vitesse, la frange la plus vive, celle qui fait vivre le mouvement. Celle qui exprime son plus profond dégout pour le capitalisme destructeur et son opposition légitime face à l’institution policière, qui depuis des mois déjà occupe militairement la vallée.

Solidarité avec les rebelles de Val Susa ! Contre la haute vitesse ! Contre l’état et le capital !

http://radioblackout.org/streaming/

Indymedia Paris-IDF, 26 janvier 2012