Archives de catégorie : Okupa y resiste

[Poitiers] Soirée réunion publique, sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes

Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes !

Vinquons Vinci et son capitalisme !

Notre lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dépasse le simple soutien à une lutte extérieure que nous trouverions juste. C’est aussi NOTRE lutte…

Quand nous disons que nous rejetons « l’aéroport ET son monde », ce n’est pas juste une formule convenue. Des projets comme celui de Notre-Dame-des-Landes, nous en avons tout autour de nous, qui articulent les intérêts de grandes entreprises avec l’esprit mégalo de politiques haut placés – ainsi, dans notre région, la ligne à grande vitesse (LGV) entre Poitiers et Limoges et celle, déjà en chantier, entre Tours et Bordeaux pour obtenir un gain de temps dérisoire. Notre lutte s’inscrit contre un énième partenariat public-privé (PPP) entre l’Etat et le groupe Vinci – leader mondial du BTP impliqué dans de nombreux autres projets –, dans lequel des centaines de millions d’euros d’argent public sont investis dans un projet inutile.

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement un aéroport, c’est le monde qui va avec et qui a un nom, le capitalisme, qu’il soit géré par la droite ou par la gauche : une forme d’organisation sociale basée sur la domination et l’exploitation du travail et sur la dépossession par la force armée, avec comme conséquences la misère aux quatre coins de la planète et le saccage des ressources dites naturelles. C’est une lutte contre la planification territoriale qui redessine les paysages et les territoires pour le seul confort des classes les plus aisées, concentrées dans les grandes métropoles où les plus pauvres sont rejetés dans des quartiers ghettos surveillés et encadrés. Ces métropoles sont en effet reliées entre elles par les LGV, autoroutes et autres aéroports, autant d’infrastructures permettant de traverser le plus vite possible des territoires consacrés à l’agriculture industrielle – qui condamne chaque jour des petites et moyennes exploitations à disparaître – et à des zones récréatives et touristiques. Des territoires entretenus par une population rurale reléguée au rang de « jardinier de la nature » dans un espace de plus en plus privé de services publics et de revenus décents. Une métropolisation qui confisque et détruit les terres agricoles de moins en moins nombreuses, entraînant misère et saccage de l’environnement.

La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes rassemble tous ces enjeux et converge vers toutes les autres luttes anticapitalistes.

C’est une lutte collective qui nous concerne tous et toutes, en ce qu’elle réunit des personnes aux horizons et sensibilités variés en faisant naître rencontres et solidarités.

C’est pourquoi nous vous invitons à venir en discuter vendredi 18 janvier à 19 heures salle Timbaud (rue Saint-Paul à Poitiers). Un film retraçant la lutte de Notre-Dame-des-Landes sera projeté en introduction à la discussion.

Comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

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Mail du 13 janvier 2013

[Grèce] La bataille des squats à Athènes

La bataille des squats à Athènes

Le 20 décembre dernier, la police évacuait le plus ancien squat d’Athènes (22 ans), la Villa Amalias. Depuis cette date, la bataille contre l’expulsion des squats s’est nettement réchauffée en Grèce alors que davantage de lieux occupés sont attaqués et des dizaines de personnes arrêtées.

Aujourd’hui samedi 12 janvier, plus de 10 000 manifestants ont défilé dans les rues d’Athènes comme première riposte à la vague répressive.

Il semble maintenant faire peu de doute que l’Etat grec a lancé une attaque importante et soutenue contre les squats et le mouvement anarchiste en général. Au cours des dernières semaines, en plus de Villa Amalias, deux autres squats situés dans le centre d’Athènes ont été attaqués par les forces de police. Ce n’est peut-être que le début d’une opération plus importante. Un rapport confidentiel divulgué suggère que la police grecque a l’intention d’attaquer 40 squats à travers le pays. Après les événements de ces derniers jours, il semble également ne faire aucun doute que si la police devrait mener à bien ce plan, elle devra se battre pour chaque bâtiment.

L’expulsion de l’un des plus anciens squats à Athènes, Villa Amalias, le 20 décembre a été la première coup porté. Peu de temps après a eu lieu un raid contre un autre local occupé dans l’ASOEE [Université de sciences économiques]. Juste après la tentative de réoccuper la Villa Amalias, le 9 janvier, la police a ciblé le squat Skaramanga. Un plan de la police qui a fuité dans les grands médias grecs suggère que la prochaine étape de cette attaque viserait jusqu’à 40 bâtiments occupés dans toute la Grèce. Le raid sur Skaramanga était probablement prévu pour une date ultérieure, mais il a été avancé en représailles à la réoccupation de la Villa Amalias. Plutôt que d’être des raids isolés, les événements de la semaine écoulée semblent faire partie d’une stratégie de répression dirigée directement contre le mouvement anarchiste en Grèce.

Tout au long des dernières années d’agitation sociale déclenchées par les séries continuelles de sévères mesures d’austérité, les idées et les actions de résistance ont pris de l’importance en Grèce. Au cours des derniers mois, il y a eu une augmentation marquée des tactiques répressives contre toute la partie de la société qui pourrait offrir une résistance. Les travailleurs en grève ont été attaqués, des journalistes couvrant la corruption ont été arrêtés, les rafles contre les migrants ont conduit à 60.000 arrestations, et de nouvelles armes telles que des canons à eau ont été déployées. Ces dernières attaques montrent que les squats vont être la prochaine cible de la répression étatique.

Face à cette attaque, les gens ne sont pas restés passifs et se sont lancés dans la défense des squats et de leurs communautés. Le jour le plus dramatique et le plus rude jusque-là a certainement été le 9 janvier. Tôt le matin, il y a eu une tentative audacieuse de réoccuper Villa Amalias. Des dizaines de personnes ont réussi à s’introduire à l’intérieur du bâtiment, malgré une présence de la police. Rapidement cependant d’importants renforts de police ont été envoyés et le bâtiment a été envahi de nouveau. Cela a conduit à l’arrestation de près de 100 personnes qui ont été emmenées au poste de police en criant le slogan traditionnel « la passion pour la liberté est plus forte que les prisons ». Dans un communiqué publié par les arrêtés, ils démontrent clairement leur détermination à ne pas baisser les bras face à la répression : « Nous avons réoccupé la surveillée Villa Amalias en sachant pertinemment que nous allions être attaqués et, sans doute, arrêtés. Nous le ferons à nouveau, autant de fois qu’il le faudra, pour celui-ci et pour tout autre espace social de la résistance de ceux d’en bas qui pourrait être attaqué. Nous le disons encore une fois, inlassablement : ni leurs armes, ni leurs calomnies ne peuvent nous effrayer. »

Dès que les informations sur l’occupation et l’attaque de la police se sont répandues, d’autres actions ont eu lieu dans la ville. Les bureaux du parti gouvernemental DIMAR [Gauche Démocratique] ont été brièvement occupés en solidarité jusqu’à ce que lui aussi soit investi par la police, conduisant à 40 autres arrestations. Les protestations se sont ensuite déplacées vers le centre d’Athènes avec les forces de police utilisant des gaz lacrymogènes pour évacuer les gens du bâtiment du ministère des Finances. Ce fut à ce moment-là que le squat Skarmanga a été attaqué avec huit autres personnes détenues. Tout au long de la journée, il y eu des manifestations, des rassemblements et des assemblées à en soutien actif avec les squats et les détenus. À la fin de la nuit, les forces de police avaient envahi le quartier d’Exarchia, qui est considéré comme une sorte d’espace autonome.

Le nombre total d’arrestations s’est élevé à environ 150, ce qui signifierait le nombre le plus important d’anarchistes arrêtés en une seule journée depuis 15 ans. Beaucoup d’entre eux font face à des poursuites accusations dont les 92 de Villa Amalias, qui, au moment d’écrire ces lignes, sont encore détenus à la préfecture de police.

Ainsi, il semble que nous soyons entrés dans une phase nouvelle et dangereuse en Grèce. L’Etat a choisi sa prochaine cible et les gens se demandent qui sera le prochain attaqué. Cependant, au lieu de la peur, les gens ont réagi avec courage et les liens de solidarité se sont renforcés. Les événements du 9 Janvier montrent que les gens ne sont pas s’incliner et qu’ils résistent à la répression ensemble [ainsi plus de 1000 personnes à une assemblée de solidarité dans la Polytechnique, plus de 1500 personnes rassemblées le 9 dans la soirée devant les locaux du quartier général de la Police d’Athènes]. Le raid originel sur Villa Amalias a eu lieu il y a trois semaines et pourtant la bataille continue. La communauté de la Villa n’a pas été écrasée. À la lumière de cette réalité, le plan à la police pour attaquer des dizaines d’autres squats semble soudain très ambitieux, car ils auront à se battre pour chacun d’entre eux. Selon les termes des détenus : « Contre l’ouragan de la répression, nous allons dresser la tempête de solidarité ! »

Source : Battle for the squats in Athens

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D’après les informations disponibles, les 40 personnes arrêtées pour l’occupation des locaux du parti gouvernemental Gauche Démocratique ont été libérées sans charges. Par contre, les 93 personnes détenues pour la réoccupation de la Villa Amalias et les 8 arrêtés dans le squat Skaramanga, soit un total de 101 personnes, sont maintenues en détention et visées par des poursuites judiciaires sans que les détails soient encore connus. On parle d’inculpations pour « désordres publics » et « visages masqués ».

On ne compte plus les actions de solidarité. A Athènes, dans diverses villes, régions et îles de Grèce (barricades enflammées, dégradations de locaux des partis politiques et d’établissements bancaires, grandes banderoles visibles accrochées, interventions « contre-informatives » dans des studios de radio-TV, mini-attentats…), mais aussi ailleurs, à San Francisco, Mexico, en Australie et même à Goa, en Inde. Une manifestation est appelée samedi à Athènes « en solidarité avec les squats Villa Amalias et Skaramanga, avec tous les squats et espaces occupés, avec les structures de contre-information auto-organisées ». D’autres manifestations sont convoquées dans plus d’une douzaine de villes de Grèce.

La manifestation, partie de l’Université, s’est dirigée vers le tribunal d’Evelpidon où les manifestants ont stationné un bon moment pour exiger la libération des détenus qui passaient devant les juges. Dans la soirée, un communiqué annonça que 42 des personnes arrêtées allaient être remises en liberté.

Les premières informations et photos montrent des milliers de manifestants. 10.000 personnes est le chiffre avancé par la plupart des commentaires (certains parlent de 12.000 et plus). De son côté, la police n’a compté que 3000 manifestants. C’est de toute évidence la plus importante manifestation de l’aire politico-sociale anarchiste/antiautoritaire à Athènes depuis des années.

Un premier compte-rendu :

12 janvier 2013 : un cri de liberté, de solidarité et d’espoir dans la lutte contre la répression et le totalitarisme

Les manifestations de masse organisées le samedi 12 Janvier dans 14 villes à travers le territoire de l’État grec étaient une première réponse à la récente vague de répression déclenchée par le régime contre les squatters, les centres sociaux auto-organisées, les radios libres et les activistes sociaux. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre les appareils répressifs étatiques et paraétatiques, la fascisation de la société et l’imposition du totalitarisme.

Athènes : Une des manifestations les plus massives de l’histoire du mouvement anarchiste

A Athènes a eu lieu l’une des manifestations les plus massives et les mieux organisées de l’histoire du mouvement anarchiste et antiautoritaire. Pendant environ deux heures, plus de 10.000 personnes ont marché dans une bonne partie du centre-ville, en criant des slogans contre la répression, le rôle du gouvernement et de la police, et en faveur des détenus de la réoccupation du squat de Villa Amalias.

La manifestation d’aujourd’hui a été convoquée par divers collectifs anarchistes, antiautoritaires et libertaires, des squats et des centres sociaux autogérés, des assemblées de quartier et certains partis et groupes de la gauche extraparlementaire. La manifestation était appelée à 12h00 dans les Propylées de l’ancienne université d’Athènes. La manifestation s’est ébranlée deux heures plus tard. Cette fois-ci, elle ne s’est pas dirigée vers le Parlement et la place Syntagma, mais est allé devant le tribunal d’Athènes, de l’autre côté du centre-ville. Les plus de 10.000 manifestants sont passés par le squat Skaramanga, expulsé le 9 Janvier, et par la Faculté des sciences économiques et commerciales dans laquelle, le 28 décembre 2012, la police a fait une descente, arrêtant 17 immigrés, faisant irruption dans le local autogéré de l’université et y confisquant les équipements de la radio libre 98FM.

La manif est ensuite passée devant le tribunal d’Athènes, où elle s’est arrêtée pendant environ 30 minutes en criant des slogans en solidarité avec les 93 détenus qui, à ce moment-là, se trouvaient à l’intérieur du tribunal. Cet après-midi, pour la seconde fois en trois jours de détention, ils ont comparu devant un juge. Les forces répressives de la Démocratie ont interdit aux gens d’entrer dans le tribunal. Même les journalistes (à l’exception d’un petit nombre d’accrédités), même les familles des détenus n’ont pas pu pénétrer dans les locaux du tribunal lorsque les accusés se trouvaient face aux juges. Il s’agit là d’un « détail » de plus dans cette orgie répressive qui est resté complètement inaperçu par les médias de désinformation grecs et internationaux. Selon les informations qui nous parviennent par des médias de contre-information et des camarades, à 20 heures, 42 détenus ont été libérés dans des conditions restrictives.

Après être passé par le tribunal, la manif s’est dirigée vers le quartier d’Exarchia, où elle s’est dissoute. Comme mentionné plus haut, la manifestation a traversé plusieurs quartiers centraux qui sont densément peuplées ; ainsi, énormément de gens ont pu être les témoins oculaires de sa massivité et de sa combativité, et pourront comparer ce qu’ils ont vu et entendu avec les mensonges de la télévision et des autres médias de propagande massive sur le mouvement anarchiste, antifasciste et plus généralement sur le mouvement social qui résiste au totalitarisme moderne.

Quelques-uns des slogans criés : « La solidarité est l’arme des peuples, guerre à la guerre des patrons » ; « La passion pour la liberté est plus forte que toutes les prisons » ; « Si nous ne résistons pas dans tous les quartiers, nos villes vont devenir des prisons modernes » ; « Les flics ne sont pas les enfants des ouvriers, ce sont les chiens des patrons » ; « Flics, TV, néo-nazis, tous des déchets qui travaillent ensemble ».

Source : 12 de enero de 2013 : un grito de libertad, solidaridad y esperanza, en la lucha contra la represión y el totalitarismo

Autres photos de la manif : ici et

[Traductions : XYZ]

Vu sur le site de l’OCL, 12 janvier 2013

[Notre-Dame-des-Landes] Défendre La Chataigneraie

Défendre La Chataigneraie

A Notre-Dame -des-Landes

« Enfin, je dois encore te dire ça : beaucoup d’entre nous ignoraient la saveur de la liberté, et ils ont appris à la connaître ici, dans les forêts, dans les marais et les périls, en même temps que l’aventure et la fraternité (…). Si ce n’est ainsi qu’il faut faire, quoi faire? Et si ce n’est maintenant, quand alors? » (Primo Levi, Maintenant ou jamais)

A l’ouest de la Lande de Rohanne, dans la Châtaigneraie, un petit village a été bâti dans le temps d’une semaine, sans autorisation préalable. Cet ensemble de maisons de bois se divise en deux parties : l’une destinée à dormir et à soigner, l’autre composée d’une grande cuisine, une salle de réunion, une taverne et une manufacture. Près de quarante mille personnes rassemblées le 17 novembre contre un projet d’aéroport et pour la ré-occupation du bocage que dépeuplaient les forces de l’ordre depuis le 16 octobre, en rasant des maisons anciennes, confluèrent de Notre-Dame -des -Landes vers la forêt. Dès lors commença, plus qu’un chantier : une oeuvre, une oeuvre commune. Tel jour au son d’un duo de saxo et d’accordéon grimpé sur un toit, tel autre sous une pluie battante ; toujours dans la boue et sous les espèces d’une fraternité communicative. Un de ces moments de pur bonheur où l’on pourrait croire qu’un tel déploiement de forces libres est facile et durerait toujours. Pourtant, tout a été accompli sous la pression jamais relâchée des gendarmes, des hélicoptères, des déclarations menaçantes des notables, et dans la conscience que le reste du monde n’avait pas changé, qu’il regorgeait de dispositifs hostiles, braqués contre nous dès lors que nous démontrions par l’exemple que nous n’avions pas besoin d’eux pour nous conduire.
Une telle oeuvre est le fruit de ce qui, autrefois, portait le beau nom d’émotion populaire : un ébranlement d’être qui engendre ce cri : ça suffit ! On a tout supporté jusque-là, les mutilations et les prothèses, la mise à l’encan de tout ce qui vit, le bétonnage des sols, la programmation et la traçabilité de tous les déplacements, des sentiments et des gestes, et les discours des imposteurs pour faire avaler tout cela. Mais il aura suffit qu’à Notre-Dame-des-Landes les machines de l’Etat viennent ravager, sous haute protection policière et après des années de tension, le potager du Sabot, les cabanes des bois de la Saulce et de Rohanne, des Cent chênes et de la Bell’ich, les vieilles fermes du Rosier, des Planchettes, de La Gaité et quelques autres, pour que la colère remonte des profondeurs. Autant de destructions, autant de blessures, autant de raisons d’apporter dans la Z.A.D. ( Zone d’ Aménagement Différé, devenue Zone A Défendre) tout ce que nous avions de meilleur : matériel pour reconstruire, vêtements, nourriture, literie, forces, rêves et pratiques qui se conjuguent pour figurer une conception concrète du monde, foncièrement opposée à celle de l’entreprise Vinci dont les édifices ( aéroports, parkings, autoroutes …) reposent sur la dévitalisation froide, préalable, des territoires qu’elle occupe, pour plaquer ses décors en béton massif. Auprès d’eux, quoi de plus frêle que ces assemblages de bois, de paille et d’argile, que nous façonnons : des châteaux de cartes gonflés de sève, de vie, qui ressemblent à nos rêves mais sculptés dans la matière, et que nous défendrons comme on défend sa peau.
Un « kyste », déclare l’Etat chirurgical ; une « zone de non-droit » selon les barons du département. Est-ce en vertu de tels commentaires qu’il existe des juges pour exécuter la sentence de Vinci – faire table rase – en bannissant systématiquement ceux qui comparaissent en justice pour faits de résistance aux gendarmes ? Mais ceux qui distribuent si généreusement leurs forces sont chez eux dans la Z.A.D., et c’est une manière de crime de les arracher à un sol et à un milieu qui redonne le souffle et la vie à toutes sortes de déracinés. Ce bocage, ainsi habité, est un refuge et un commencement.
« Mes bottes me manquent » a écrit un jeune tailleur de pierres emprisonné pour cinq mois. Les bottes et la boue, la vie commune, les animaux de rencontre, les coups de griffe des ajoncs, l’épuisement, le pain de chaque jour, les feux dans la brume, les barricades habitées, les planches transportées et cloutées, les frondes forgées, la nourriture offerte … C’est la vie même, sous la forme d’une brèche aux mille contours par où s’engouffrent les mille visages de l’avenir, que veulent canaliser ou anéantir les spéculateurs du vivant.
Cette brèche, il faudra la tenir ouverte et pour cela, défendre ce lieu «  jusqu’à l’extrême limite » ; parce qu’il incarne l’un des terrains que nous offre la vie pour éprouver nos forces effectives et mesurer ( la mesure d’aimer, c’est d’aimer sans mesure ) nos chances de faire de notre passage d’enfants perdus sur la terre une aventure directe, âpre, éblouissante.
Patrick Drevet, à la Châtaigneraie, le 7 janvier 2013

Vu sur Indymedia Nantes, 9 janvier 2013

NdPN : pour rappel, à l’invitation du comité poitevin contre l’aéroport de NDDL, rassemblement devant l’hôtel de ville de Poitiers à 18h l’après-midi suivant une expulsion de la Châtaigneraie ayant lieu le matin, ou à 18h le lendemain si cette expulsion a lieu dans l’après-midi ou la soirée.

[Poitiers] Un toit pour tous, avec ou sans papiers

Un toit pour tous, avec ou sans papiers

Le 27 avril dernier, le maire de Poitiers a déclaré : « ce qui a été bâti à Poitiers depuis des années en matière sociale […] constitue, en France, une référence ».

Ce qui nous semble loin d’être évident. Quatre exemples parmi tant d’autres nous en font en effet douter :

– Une famille de 3 personnes composée d’un homme d’une trentaine d’année et de son père et sa mère était hébergée en CADA tant qu’ils faisaient leur demande d’asile. Lorsqu’il en ont été déboutés, leur hébergeur, la Croix Rouge, certainement forcée par la préfecture de la Vienne, leur a demandé de quitter leur logement pour le jour de Noël sans leur proposer aucune autre solution de relogement.

– Une autre famille de 4 personnes composée de 2 enfants de 8 et 11 ans et de leur père et mère, hébergée en CADA tant qu’ils faisaient leur demande d’asile. Lorsqu’il en ont été déboutés, leur hébergeur, la Croix Rouge, clairement forcée par la préfecture de la Vienne, leur a, là encore, demandé de quitter leur logement sans leur proposer aucune autre solution de relogement. Et comme ils ne l’ont pas fait, la Croix Rouge les traîne au tribunal pour que la justice les expulse officiellement de leur logement.

En effet, la préfecture de la Vienne, aujourd’hui, va vraiment jusqu’à imposer régulièrement des pénalités financières à la Croix-Rouge pour qu’elle mette à la rue des gens qu’elle héberge, en prétextant de leur situation administrative, y compris en hiver, y compris le jour de Noël. La préfecture dénie vraiment le droit fondamental à un toit pour tous, et elle ne respecte absolument pas son obligation d’héberger tous ceux qui en ont besoin, qu’ils aient des papiers ou non.

– Une famille d’origine roumaine, composée de la mère de famille en France depuis 2 ans et à Poitiers depuis 1 an, de l’une de ses filles de 13 ans, et d’une autre de 20 ans qui a une petite fille de 9 mois, présente avec le père de son enfant. Ils vivaient dehors et dormaient tous dans une voiture garée sur les parkings. Les services sociaux étaient au courant de leur situation, au moins de celle de la jeune fille de 13 ans puisque la mère touche l’allocation de 250€ de l’ASE.

– Un couple d’origine roumaine à Poitiers depuis au moins 3 mois, dont la femme âgée d’à peine 18 ans est enceinte de 3 mois, vit à la rue et couche à la gare. Là aussi les services sociaux étaient au courant de leur situation, au moins depuis mercredi dernier puisque cette jeune femme ayant des douleurs au ventre a été hospitalisée pour une nuit. Elle a vu l’assistante sociale de l’Hôpital, qui lui a fait une prise en charge… pour la seule hospitalisation.

Le DAL86 a conduit ces deux familles dans les locaux de l’Aide Sociale à l’Enfance le 26 décembre dernier. Selon l’ASE, la situation de ces familles, de ces enfants de 9 mois et de 13 ans et de cette jeune femme de 18 ans enceinte, n’était pas « préoccupante » puisqu’ils couchaient dans une voiture ! Il faut se rendre à l’évidence, l’ASE de la Vienne, en fait de protection de l’enfance, se préoccupe seulement de la déficience des parents et se donne donc comme seul moyen ce qui est nommé pudiquement le « placement » des enfants. Nous attendons donc que le Conseil Général prenne clairement position concernant l’aide apportée à l’enfance par l’ASE de la Vienne. S’agit-il pour elle de seulement protéger l’enfant de ses parents ou d’apporter une protection de l’enfant plus complète dans le cadre du « droit à une vie décente » ou du « droit à la protection sociale et à la sécurité matérielle » et ce dans « l’intérêt supérieur de l’enfant » de l’article 3-1 de la Convention Internationale des Droits des Enfants de 1989 ?

Pour que la politique sociale à Poitiers constitue une référence, il faudrait arrêter de faire la politique de l’autruche et de se payer de mots. Il est urgent que les institutions (Préfecture, Municipalité, Conseil Général) arrêtent de se renvoyer la balle et s’occupent de tous ceux qui le nécessitent.

Signataires : DAL 86, Groupe Cimade-Poitiers, Resf86, Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France, DAL 17, Halem, Démocratie Réelle 86, Fédération Anarchiste 86 , Les Alternatifs 86, le Parti de Gauche, les Amis de la terre, Organisation Communiste Libertaire.

NdPN : le DAL 86 invite à un rassemblement ce jeudi soir à l’occasion des voeux du maire de Poitiers, dès 17H30, devant la mairie.

[Rouillé – 86] Nouvelle action de blocage du TER

NdPN : on en a déjà parlé plusieurs fois sur ce blog : face à des horaires du TER qui délaissent les populations rurales (évidemment rien à voir avec la tentative d’imposer le projet d’une ligne TGV entre Poitiers et Limoges), les habitants luttent pour bloquer le TER et le forcer à s’arrêter.

86 –  Nouvelle action des usagers du TER en gare de Rouillé ce matin

Le Collectif des usagers rullicois du TER et les élus locaux renouvellent ce matin leur action pour bloquer le train La Rochelle-Poitiers vers 8 h. Loin d’être lassés par ce rendez-vous matinal du lundi depuis quatre semaines maintenant, ils ont décidé mercredi dernier de structurer leur mouvement en créant une association.

Nouvelle République, 7 janvier 2013