Archives de catégorie : Okupa y resiste

[Poitiers-Paris] Les passagers de l’avion torpillent l’expulsion de Kevin

Les passagers de l’avion torpillent l’expulsion de Kevin

Kevin, élève du lycée de Kyoto, à Poitiers, devait être expulsé par avion vers Kinshasa, hier matin. Les passagers se sont mobilisés. Le vol est parti sans lui.

Après les dernières manifs à Poitiers, la mobilisation a eu lieu à Roissy.    

Il devait rejoindre la République démocratique du Congo hier. Contre son gré. Les passagers du vol Air France à destination de Kinshasa ont torpillé l’opération. Pendant deux heures de forte tension, le face-à-face s’est poursuivi avec les forces de l’ordre pour empêcher l’expulsion de Kevin Kimpéfé, un lycéen poitevin de 19 ans.

Devant la mobilisation des passagers, Kevin a été débarqué de l’avion, ainsi qu’un passager, arrêté pour rébellion. « Il n’est pas le seul à s’être mobilisé pour empêcher l’expulsion », explique Malika du collectif Réseau éducation sans frontière de Seine-et-Marne. « Nous étions six à l’aéroport pour sensibiliser les passagers du vol à la situation de Kevin. Ce sont des gens qui rentraient dans leur pays, mais aussi des Européens. Nous leur avons dit qu’il n’avait plus de famille proche là-bas. Ils veulent le renvoyer chez un oncle. » Une fois dans l’avion, plusieurs passagers se sont alors levés, indique la militante de RESF. « Ils ont refusé de s’asseoir, empêchant le décollage de l’avion. » « Kevin était au fond de l’avion, il n’a pas cessé de crier, de protester », assure de son côté la Cimade. Les forces de l’ordre qui entouraient l’avion sont montées à bord.

«  La police a fait pression sur les passagers  »

« La police a fait pression sur les passagers qui se mobilisaient pour leur faire peur. Elle leur a dit qu’ils pouvaient faire l’objet de poursuites », raconte la militante de RESF. Finalement, Kevin a été débarqué de l’avion par les forces de l’ordre. Un passager a été interpellé pour rébellion. L’avion est reparti avec deux heures de retard. Un succès… provisoire pour les soutiens du lycée poitevin. Depuis le 26 mars dernier, il se trouve en rétention administrative au centre du Mesnil-Amelot, près de l’aéroport de Roissy. La préfecture de la Vienne a mis à exécution une obligation de quitter le territoire français prise à son encontre du jeune homme. Elle était motivée, expliquait la préfecture, par le casier judiciaire du jeune homme. Un argument balayé par les soutiens du jeune homme, assurant que c’était du passé, qu’il s’investissait désormais dans ses études suivies avec assiduité en Terminale bac pro hôtellerie. Il devait passer son bac en juin prochain. Toutes les procédures lancées pour contrer l’expulsion ont échoué. « Normalement, le vol n’ayant pas été annulé, il n’y avait pas de raison qu’il parte en garde à vue. Actuellement, il y a beaucoup moins de procédures de ce type au tribunal de Bobigny. En plus, c’était son premier vol, il est revenu en rétention », indique la Cimade du Mesnil-Amelot. Un nouveau rendez-vous était calé aujourd’hui avec le juge de la liberté et de la détention. Il doit à nouveau statuer sur la prolongation de la rétention administrative. Elle peut durer jusqu’à quarante-cinq jours. « C’est de l’acharnement contre un jeune qui doit passer son bac », déplorent ses soutiens.

Nouvelle République, 20 avril 2012

ndPN : voir aussi l’article d’hier

[Poitiers] Mises au point du DAL 86

NdPN : Après les déclarations de la mairie et du président de l’Entraide sociale poitevine, largement relayées dans la presse, le DAL 86 remet les pendules à l’heure !

Respect des lois. Halte aux intimidations et au flicage dans les centres d’hébergement

Le DAL86 est plutôt satisfait de la tournure des derniers événements. En effet après les déclarations biaisées voire mensongères de la municipalité et du président de l’ESP (Entraide Sociale Poitevine) et leurs attaques du DAL86 dans la presse, après la prise de rendez-vous jeudi avec le président de l’ESP, rendez-vous auquel, puisque nous n’avons rien à cacher et surtout besoin de dire certaines choses, nous avions invité Michel Berthier adjoint municipal à la cohésion sociale et la presse, la municipalité et l’ESP ont fait un communiqué dans lequel la première décline l’invitation et la seconde revient sur le rendez-vous accordé. Tout cela, bien sûr et comme à l’accoutumée, sans prévenir directement le DAL86, principal intéressé.

Ce n’est donc que lundi à 11h30 lors de notre rendez-vous, sans la presse et sans Michel Berthier, que le président et le directeur de l’ESP nous ont averti qu’ils refusaient de nous rencontrer. Prenant le prétexte d’une intrusion « agressive » jeudi dans le lieu privé qu’est le Foyer Carrefour – intrusion qui est pour nous aussi imaginaire que l’investissement de la mairie mardi 3 avril et en tous cas beaucoup moins violente que de raconter des salades en collaboration avec la municipalité pour contrer les prises de position du DAL86 -, les responsables de l’ESP ont cherché à se dérober à leur obligations et surtout à nos questions. Après une discussion d’une demie heure (quand même!), ils nous ont proposé une autre réunion, celle-ci sans Michel Berthier et surtout sans la presse, lundi prochain à 16h15 durant 3 petits quarts d’heures et cherchant à nous limiter en nombre, afin d’avoir, disent-ils, des relations « normales » entre associations.

Pour qui prennent-ils donc le DAL86 ? Ce dernier refuse catégoriquement d’avoir des relations « normales » avec des gens, préfecture, mairie, associations de complaisance, flics et socio-flics…, qui, non seulement vivent du malheur des autres, mais mentent, éludent les problèmes, travestissent la réalité, méprisent de cette façon ceux dont ils sont censés s’occuper, les fliquent, les humilient, contrôlent leurs vies, les répriment, les expulsent de leurs logements, et violent allègrement les lois.

Le DAL86 est plutôt satisfait car, malgré le peu d’entrain manifesté par ces chefs et petits chefs pour répondre à ses questions, il obtient progressivement des réponses. Plusieurs sont actées :

1) la municipalité est hors de son domaine de compétence lorsqu’elle nous répond concernant l‘hébergement puisque c’est de la compétence de l’Etat. Article L345-2 Code de l’action sociale et des familles « Dans chaque département est mis en place, sous l’autorité du représentant de l’Etat, un dispositif de veille sociale chargé d’accueillir les personnes sans abri ou en détresse, de procéder à une première évaluation de leur situation médicale, psychique et sociale et de les orienter vers les structures ou services qu’appelle leur état. »

Question subsidiaire : pourquoi la municipalité (PS, EELV, Front de Gauche) a-t-elle pris ce gros risque politique de couvrir la politique délétère de l’Etat UMP (représenté ici par la préfecture) concernant l’hébergement et le logement y compris en faisant expulser brutalement plusieurs fois le campement place du marché et en laissant la police harceler depuis les personnes qui avaient osé relever la tête et exiger le respect de leurs droits ? Une question qui se posera selon nous même après les élections.

Remarque : nous pouvons faire le lien ici avec ce les analyses de Démocratie réelle maintenant – Poitiers concernant la purification sociale du centre ville de Poitiers

2) le président de l’Entraide Sociale Poitevine, à part chercher à embrouiller les lecteurs de Centre presse, n’a aucune légitimité pour parler de logement social. (même s’il serait à ce qu’il nous a dit administrateur d’un bailleur social…) L’ESP gère des CHRS (Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) ce qui est de la compétence de l’Etat. Le logement social est de la compétence des bailleurs sociaux et c’est, par exemple, Jean-François Macaire, président des deux plus gros bailleurs sociaux de Poitiers, Logiparc et Sipéa, qui serait légitime pour en parler.

3) le président de l’Entraide Sociale Poitevine est beaucoup moins bavard sur l’hébergement, ce n’est pas vraiment étonnant et c’est le troisième point qui est acté : contrairement aux déclarations du maire de Poitiers sur France 3 suite à l’expulsion brutale et sans préavis du campement de sans logis et mal logés devant Notre Dame « ce matin restaient des sans-domicile fixe, la police les a délogés de cet emplacement, voilà. Je crois que c’était normal, il n’y a pas de manque de logement pour ces personnes à Poitiers » (VOIR) il y a de réels problèmes d’hébergement sur Poitiers. Au cours de nos différentes « actions » nous avons pu collecter les précieux renseignements que les autorités et leurs sbires refusent à nous donner. Le 115 est complet tous les soirs et refuse jusqu’à 15 personnes. Les CHRS sont complets et ont une liste d’attente (8 jours d’attente pour accéder au foyer Carrefour). Carol, l’éducatrice de rue officielle de la mairie, estime qu’il y a dix personnes vivant dans la rue en ce moment à Poitiers.

4) Il y a beaucoup plus de personnes qui ont des problèmes d’hébergement à Poitiers que les autorités veulent bien le reconnaître. Car le fait que le 115 soit complet et qu’il y ait une liste d’attente pour les CHRS, à quoi nous pouvons rajouter le fait que, ni au 115 ni dans les CHRS, les chiens ne soient admis dans les chambres ou avec leurs maîtres et que l’accompagnement social soit utilisé à des fins de contrôle social, tout cela a un effet dissuasif sur ceux qui pourraient en bénéficier. Ils n’appellent plus, ne font plus les démarches ou partent sous d’autres cieux. Cette pénurie artificielle en matière d’hébergement et de logement constitue aussi de fait un moyen de pression contre les mal-logés et sans-logis et renforce le pouvoir arbitraire exercé contre eux. En bref, c’est :  “Si vous êtes pas contents, il y en a d’autres à la rue pour prendre vos places!”. C’est inadmissible et cela bafoue les droits des sans-logis et mal-logés.”

5) l’hébergement est nécessaire mais pas suffisant. Vu le nombre de logements vacants (plus de 4000 et ce en 2008…) et la possibilité légale qu’a le maire de demander au préfet de réquisitionner, le but est clairement pour nous que chacun ait un vrai toit, c’est-à-dire un LOGEMENT et non pas seulement un HEBERGEMENT. C’est d’ailleurs inscrit dans la loi : Code de l’action sociale et des familles – Article L345-1 « Bénéficient, sur leur demande, de l’aide sociale pour être accueillies dans des centres d’hébergement et de réinsertion sociale publics ou privés les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion, en vue de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale. » Donc l’hébergement est seulement un moyen en vue d’une fin : l’émancipation et le logement y participe.

Le DAL86 exige donc :

1) l’application stricte de l’article L345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. » Que les autorités arrêtent d’utiliser l’engorgement des dispositifs d’hébergement d’urgence, les chiens, l’accompagnement social, le flicage et le contrôle des vies comme moyens de dissuasion. Particulièrement concernant l’accompagnement social, que là aussi la loi soit strictement appliquée : Article L345-2-3 Code de l’action sociale et des familles « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite. » C’est à dire que l’accompagnement social soit un DROIT et non pas un DEVOIR et donc qu’il soit proposé à la demande et selon les besoins des personnes et non pas imposé systématiquement.

2) l’application stricte de l’article L345-1 du Code de l’action sociale et des familles : « Bénéficient, sur leur demande, de l’aide sociale pour être accueillies dans des centres d’hébergement et de réinsertion sociale publics ou privés les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion, en vue de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale.. » C’est à dire que l’objectif soit le LOGEMENT et non l’hEBERGEMENT. Ceci en appliquant la Loi de réquisition des logements vacants : Article L641-1 (code de la construction) : « Sur proposition du service municipal du logement et après avis du maire, le représentant de l’Etat dans le département peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés, en vue de les attribuer aux personnes mentionnées à l’article L. 641-2.

DAL86, 19 avril 2012

Lettre au président de l’Entraide Sociale Poitevine

Poitiers le 19 avril 2012 DAL86 Maison de la solidarité 31 rue du Pigeon Blanc 86000 Poitiers dal86@free.fr

A

Monsieur le président Entraide Sociale Poitevine 6 place Sainte Croix 86000 Poitiers siege@esp.ass.fr

Monsieur le président,

vous écrivez dans votre communiqué qui refuse la rencontre avec le DAL86, que vous aviez dans un premier temps acceptée (Centre presse samedi 14 avril) : « les échanges entre associations sur le territoire de Poitiers sont depuis toujours menés dans un esprit constructif et en bonne intelligence ». Préalablement, si nous pouvons nous permettre, nous pensons que vous vous avancez beaucoup en parlant pour TOUTES les « associations de Poitiers ». Un seul contre exemple pour vous montrer que vous n’auriez dû parler que pour vous : les relations entre les associations SANZA et VIMA.

Mais ce n’est pas notre propos aujourd’hui. Comment pensez-vous donc que l’association DAL86 ait reçu vos précédentes déclarations dans Centre Presse du 5 avril : « Les dortoirs de 50 personnes, ça n’existe plus à Poitiers », explique Jean-Claude Servouze, le président de l’Entraide sociale poitevine. Et d’ajouter fermement : « Le logement social n’est pas en tension sur la ville. Il y a des solutions pour chacun ». Une mise au point en écho au DAL86 (Droit au logement) qui depuis le week-end dernier fait beaucoup parler de lui avec son campement sauvage devant Notre-Dame et son intrusion dans la mairie (lire nos précédentes éditions) » ? Tout cela bien sûr sous titré : Pour répondre aux critiques du DAL (Droit au logement), les acteurs du logement social ont voulu (re) montrer ce qui se fait à Poitiers. Le DAL86 peut il vraiment prendre ces attaques comme « un échange mené dans un esprit constructif et en bonne intelligence » ?

Rappelons que nous n’étions pas présents lors de cette visite, la municipalité, contrairement à ses déclarations, ne nous y a pas invités. Rappelons que l’ESP et le DAL86 n’ont pas eu d’autres « échanges » avant. Pas même un coup de téléphone, ni un mail… Alors comment avez vous pu vous prêter à cette mascarade ? Comment avez-vous pu, sans préalablement nous contacter pour savoir de quoi il en retournait et ce qu’on en pensait « répondre aux critiques du DAL » ? Comment avez-vous pu, sans préalablement nous contacter pour savoir de quoi il en retournait et ce qu’on en pensait, laisser entendre que le DAL86 ne savait pas de quoi il parlait puisque « Les dortoirs de 50 personnes, ça n’existe plus à Poitiers » ? (En fait ça n’a jamais existé dans le logement social, ou alors il y a bien longtemps… et ça existe encore dans l’hébergement d’urgence 115…) Comment avez-vous pu, sans préalablement nous contacter pour savoir de quoi il en retournait et ce qu’on en pensait, déclarer en tant que président d’un CHRS, nous le rappelons : « Le logement social n’est pas en tension sur la ville. Il y a des solutions pour chacun » ? Mais de quoi vous êtes-vous mêlé  vous qui n’êtes pas président d’un bailleur social mais de centre d’hébergement ? Vous nous avez affirmé lundi que c’était parce que vous étiez administrateur d’un bailleur social que vous aviez dit cela. Soit mais là dans cet article vous représentiez le bailleur social Logiparc ou le gérant de CHRS l’Entraide Sociale Poitevine ? Quelle confusion que vous avez même tentée d’entretenir lundi dernier ! Alors « esprit constructif » ? « Bonne intelligence ? Permettez-nous d’en douter.

Franchement, nous venions à la rencontre de lundi dernier pour parler de cela de vive voix. Et qu’avons-nous trouvé ? Un président et un directeur d’association qui se sont sentis « agressés » par une « intrusion du Dal », ont refusé de nous recevoir, nous prennent de haut et essaient de nous faire la leçon. Essayons de raison garder et de remettre les choses à leur juste place. Suite à votre participation à la mascarade relatée dans Centre Presse du 5 avril, quelques militants du DAL86 et du Collectif des sans logis et mal logés sont venus pour vérifier certains dires au Foyer Carrefour. Il sont tranquillement entrés et ont demandé à parler à un responsable. En attendant et sentant que cela pourrait durer longtemps, ils se sont assis sur les fauteuils et ont déployé une banderole. Après une petite discussion de moins de 10 minutes avec la directrice, et voyant que nous avions fait le tour de la question avec elle et qu’elle nous disait qu’il fallait voir avec vous. Nous avons voulu vous appeler au téléphone et la directrice a proposé de le faire. Après avoir eu un rendez-vous nous sommes repartis aussi tranquillement que nous sommes venus. Quelle « agression », vraiment ! Et pour cela vous avez voulu nous punir en refusant de nous rencontrer !

Mais pour qui vous prenez vous ? Pour qui prenez vous le DAL86 ? Nous refusons catégoriquement d’avoir des relations dans un « esprit constructif et en bonne intelligence » avec des gens, préfecture, mairie, associations de complaisance, flics et socio-flics…, qui, non seulement vivent du malheur des autres, mais mentent, éludent les problèmes, travestissent la réalité, méprisent de cette façon ceux dont ils sont censés s’occuper, les fliquent, les humilient, contrôlent leurs vies, les répriment, les expulsent de leurs logements et violent allègrement les lois.

Ce sera donc à notre tour de refuser la rencontre que vous nous avez proposée, bien sûr en limitant le temps à 3 petits quart d’heure, notre nombre et sans les élus et la presse, lundi 23 avril à16h15.

Vous trouverez le communiqué envoyé à la presse et qui sera distribué sous forme de tract dans les prochains jours.

DAL86

Copie de cette lettre envoyée aux élus et à la presse.

DAL 86, 19 avril 2012

www.dal86.fr / dal86@free.fr / 06 52 93 54 44

[Poitiers] Action des parents d’élèves de Mermoz contre la suppression d’un poste Rased

Mermoz défend toujours les Rased

Les parents d’élèves de l’école Mermoz à Poitiers-Ouest se sont une nouvelle fois mobilisés hier matin pour défendre le poste de « maître G » que la carte scolaire prévoit de faire disparaître à la rentrée, comme de nombreux postes de Rased (réseaux d’aides spécialisés aux élèves en difficulté) dans la Vienne. Un autre poste de maître G est menacé dans le quartier de Poitiers-Ouest, où les parents de l’école de la Grange Saint-Pierre sont aussi mobilisés.

L’association de parents (APE) de Mermoz a symboliquement retardé l’entrée des élèves dans l’école. Ils ont aussi écrit une lettre ouverte à la rectrice, signée par les APE de toutes les écoles de Poitiers-Ouest et d’autres parents: « Laissez une chance à nos enfants de trouver un épanouissement personnel et scolaire. Les enseignants spécialisés du Rased en sont les garants. » Les parents refusent la réponse qui leur a été opposée jusqu’à présent par l’académie, qui estime que l’aide personnalisée peut remplacer les maîtres G et annoncent qu’ils continueront à se battre.

Centre Presse, E.R., 19 avril 2012

[Poitiers] Droit au logement : compte rendu de l’action au foyer Carrefour

Compte rendu de action ce midi au foyer Carrefour 12-04-12

Nous sommes allés faire une action ce midi au foyer Carrefour (en haut de la rue de la cueille, à gauche, la rue la plus à droite et 50m plus loin à gauche). Nous étions une petite dizaine, sommes entrés et avons déplié notre banderole. Nous avons demandé à voir la directrice et, après une petite discussion dans laquelle il nous a été confirmé que les CHRS étaient bien subventionnés par l’Etat, qu’il n’y avait que huit jours d’attente pour pouvoir avoir une place et que la réinsertion nécessitait un accompagnement social, nous avons obtenu un rendez-vous avec le président de l’Entraide sociale poitevine lundi 16 avril à 11h30 au foyer Carrefour. Nous avons invité Michel Berthier l’adjoint municipal à la cohésion sociale qui avait déclaré dans la presse qu’il avait invité le DAL86 à visiter un foyer et qui avait certainement oublié de le faire vu qu’on n’ a rien reçu. Nous n’avons d’ailleurs pas été invité avec la presse à visiter le logis d’Osmoy qui semble être la vitrine des CHRS. Nous y invitons bien sûr toute la presse.

DAL 86, 12 avril 2012

[Notre histoire] 12 avril 1913 : l’hôtel de ville de Paris investi par des sans-logis pour « le droit au logement pour tous »

ndPN : Le 12 avril 1913, des milliers de manifestants sans-logis investissent l’hôtel de ville de Paris, pour le droit au logement pour tous. L’occasion de rappeler aujourd’hui l’histoire de Georges Cochon… et de se rendre à 11H30 aujourd’hui à Poitiers sur la place du marché, avec le collectif des sans-logis et mal-logés de Poitiers et le DAL 86, pour une conférence de presse !

Georges Cochon (1879-1959)

 Très populaire, G. Cochon, fut avant la Première Guerre mondiale secrétaire et président de l’union syndicale des locataires puis  de la Fédération des Locataires au temps où le « proprio » était Monsieur Vautour et où certains locataires pratiquaient les déménagements « à la cloche de bois ».

En décembre 1909, Georges Cochon, qui avait passé trois ans aux Bataillons d’Afrique pour objection de conscience, était le trésorier de l’Union syndicale des locataires ouvriers et employés, qui était une résurgence d’un premier syndicat confédéré de locataires créé en 1903 par l’anarchiste Pelletier. En 1911 il devenait le président de l’union  qui comptait alors un demi millier d’adhérents parisiens et dont le pogramme reposait sur l’insaisissabilité du mobilier, le paiement à terme échu et la taxation des loyers. Le 13 décembre 1911, il organisait le déménagement public de son propre logement, 52 rue de Dantzig, menacé de saisie. Après que sa concierge ait appelé la police, il se barricadait chez lui et déployait à la fenêtre un drapeau rouge et la banderolle « Respectueux de la loi violée par la police au service du propriétaire, je ne sortirai que contraint par la force ». Assiégé par la police, ravitaillé par les voisins pendant cinq jours, il faisait constater la violation de son domicile par huissier et obtenait une première victoire, le tribunal des référés ordonnant la levée du siège policier. Le 7 janvier 1912, il enchainait aussitôt avec une action de relogement d’une famille et de leur huit enfants dans le jardin des Tuileries  où des compagnons du syndicat des charpentiers avaient assemblé en quelques minutes une baraque de fortune. Cette action entrainera le vote par le conseil municipal de Paris d’un emprunt de 200 millions pour la construction de logements économiques.

Il avait eu l’idée de créer une fanfare, le fameux « raffût de Saint-Polycarpe » : « Les pauvres gens qui ne pouvaient payer leur loyer et étaient menacés d’expulsion étaient déménagés — par la porte ou par la fenêtre —, les compagnons entassaient le mobilier dans des charrettes à bras, et, aux accents d’une fanfare hétéroclite, tandis que des compagnons secouaient à tour de bras une énorme cloche de bois, les commandos de Georges Cochon partaient gaiement à l’assaut des logements vides ». (May Picqueray, Le Réfractaire, mars 1979). Le chansonnier libertaire Charles d’Avray avait composé pour ces occasions  la chanson  La marche des locataires.

C’est ainsi que par l’action directe et en fanfare, il n’allait cesser d’investir logements libres et lieux publics dont : le 10 février 1912 la cour de la préfecture de police, en mars la cour de la Chambre des députés, le 12 avril 1913 avec plusieurs milliers de sans-logis l’Hôtel de ville, puis le 24 prenait d’assaut l’église de la Madeleine. Ces actions étaient bientôt suivies par l’occupation de la  caserne du Chateau d’eau pour y loger 50 familles et leurs  enfants et en juillet 1913 l’occupation boulevard Lannes de l’hôtel particulier de La Vérone avec la complicité de leur occupant, le  Comte de La Rochefoucauld, et où étaient relogées huit familles et trente six enfants.

En 1912 G. Cochon collaborait au journal anarchiste bruxellois Le Combat Social (n°1, 2 avril à n°3, 2è quinzaine d’avril 1912) où avec Georges Schmickrath et Léon de Wreker il alimentait la rubrique « Sus aux vautours » contre les propriétaires. Toutefois , en 1912, une scission se produisait dans l’union syndicale des locataires, G. Cochon s’étant présenté aux élections municipales dans le quartier du Père Lachaise, il était exclu de l’Union et créait alors la Fédération des locataires.

En 1913 il fit plusieurs conférences en province, notemment à Marseille en août où, après une imposante manifestation dans les rues de la ville, il réunissait plus de 4000 auditeurs au Palais de Cristal.

Au début de la guerre, Cochon fut mobilisé au 29e régiment d’infanterie territoriale et participa à la bataille de la Marne, puis, en janvier 1915, il fut détaché aux établissements Renault à Billancourt (Seine). Renvoyé à son dépôt, il déserta le 16 février 1917. Arrêté en août, il fut condamné, le 17 décembre suivant, par un conseil de guerre, à trois ans de travaux publics. Selon A. Kriegel, op. cit., il aurait publié pendant la guerre, à Maintenon (Eure-et-Loir), à une date non précisée (1917) , un journal,  Le Raffût , dont la parution fut sans doute éphémère. Une nouvelle série (année IV) allait paraître à Paris du 13 novembre 1920 au 30 décembre 1922 (92 n°), date à laquelle le siège du journal et du syndicat des locataires était transféré 189 faubourg Poisonnière dans le 9è arrondissement.

Pendant la guerre, l’Union fédérale des locataires était devenue l’Union confédérale des locataires (UCL) dont l’emblème était deux mains qui se serrent, L’Union par la force. L’UCL deviendra en 1946 la Confédération nationale des locataires (CNL) proche du Parti communiste. G. Cochon participait encore au mouvement des Locataires en 1925-1926. Ses activités le firent comparaître devant le tribunal de simple police de Paris le 21 avril 1926.

Retiré avec sa compagne Tounetteà Pierres, une commune limitrophe de Maintenon (Eure-et-Loire) , il vint à Paris, dans les années cinquante, pour évoquer ses souvenirs dans l’émission de J. Mollion « Les rêves perdus ». À cette occasion Louis Lecoin, May Picqueray réunirent autour de lui quelques vieux militants libertaires. G. Cochon est mort le 25 avril 1959, dans sa maison de la rue des grandes Cours à Pierres.

Son fils avait repris le flambeau et dans les années 1970 était encore actif dans un syndicat de locataires.

OEUVRE : Ses Mémoires ou le raffût de Saint-Polycarpe, par Casimir Lecomte (le journaliste André Wurmser), ont paru dans L’Humanité à partir du 17 novembre 1935. G. Cochon avait également été l’auteur du petit traité « 39 manières de faire râler son concierge ».

Un grand nombre de chansons concernant Cochon et la lutte des locataires ont été recensées dont : La Cochonette, Donnez des logements, Papa Cochon, C’est Cochon, V’la Cochon qui déménage de Montehus, Le chant des locataires de Robert Lanoff et La marche des locataires de Charles d’Avray.

R. Bianco a recensé d’autre part plus de trente cartes postales émises par la fédération des locataires et représentant Cochon et ses diverses actions.

Dictionnaire des militants anarchistes