Archives de catégorie : Répression

[Poitiers] Débat/projo anticarcéral le 17 mars

DÉBAT/PROJECTION ANTI-CARCERAL LE 17MARS A POITIERS

Dans le cadre de second appel de Poitiers (http://www.antirep86.fr/2011/12/04/second-appel-de-poitiers/), antirep86 organise un débat sur les luttes anticarcérales depuis les années 1980 en présence de Nadia Menenger, et la projection du film “La raison du plus fort”  réalisé par Patric Jean.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, 8 mars 2012

Une réalisatrice gardée à vue après une opération du collectif « Jeudi Noir »

Une réalisatrice gardée à vue après une opération du collectif « Jeudi Noir »

La réalisatrice Marie Maffre, qui suit pour un documentaire le collectif « Jeudi noir » et ses réquisitions de logements vides, a été placée en garde à vue la semaine dernière en même temps qu’un groupe de manifestants, a annoncé jeudi la SFR, société des réalisateurs de films.

« Malgré ses protestations réitérées, les forces de l’ordre ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet », a précisé l’association professionnelle dans un communiqué

La garde à vue a été confirmée de source policière à l’AFP sans autre détails. 

Les faits remontent au 2 mars, précise la SFR, alors que Marie Maffre, qui suit « Jeudi Noir » depuis un an, tournait l’investissement d’un bâtiment par ses militants.

« Je me trouvais à l’intérieur d’un immeuble de bureaux, vide et chauffé depuis un an, avec quatre militants de Jeudi Noir quand la police est intervenue: je me suis aussitôt signalée et présentée, soulignant que j’étais là dans l’exercice de mon métier mais ils ont refusé d’en tenir compte », a raconté Marie Maffre à l’AFP.

A l’issue de dix-huit heures de garde à vue, la police a conservé sa caméra avec l’enregistrement de l’opération ainsi que la carte mémoire d’une petite caméra « go-pro », que gérait son assistant, Julien Bayou, et qui peut se fixer sur la tête.

« Ils veulent clairement se servir des rushes pour leur enquête, ce qui est proprement inadmissible », a-t-elle dénoncé.

Marie Maffre et Julien Bayou sont convoqués vendredi à 14h30 à la préfecture de Police et s’y rendront accompagnés de leur producteur Jan Vasak (société de production « Kien »), a-t-elle ajouté, précisant qu’elle s’exprimerait à la sortie devant la presse.

« Les réalisateurs de la SRF condamnent avec fermeté des pratiques qui sont indignes de notre démocratie et demandent la remise immédiate du matériel et des rushes saisis », écrivent-ils.

AFP, 8 mars 2012

Réquisition : Interpellation, garde à vue, et saisie des outils de travail d’une documentariste, la Société des Réalisateurs de films condamne.

Vendredi 2 mars 2012, 4 militants du collectif Jeudi Noir ont été placés en garde à vue, accompagnés de la réalisatrice Marie Maffre qui suit le collectif depuis plus d’un an. Après avoir été expulsés d’un bâtiment vide de plus de  2 000 mètres carrés appartenant à une banque, par une centaine de policiers et gendarmes, les 5 personnes ont été conduites en garde à vue au commissariat de police du 4ème arrondissement de Paris.

Aujourd’hui la Société des Réalisateurs de Films s’indigne et condamne les pratiques des  forces de l’ordre qui « ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet. » 

Communiqué 6 mars 2012

La réalisatrice Marie Maffre travaille depuis près d’un an à un documentaire sur le collectif « Jeudi Noir », connu pour ses actions militantes de réquisition de bâtiments non habités afin d’y loger des jeunes et des familles.

Alors qu’elle tournait vendredi dernier l’investissement d’un bâtiment par des militants, Marie Maffre a été interpelée et placée en garde à vue. Malgré ses protestations réitérées, les forces de l’ordre ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet.

Les réalisateurs de la SRF condamnent avec fermeté des pratiques qui sont indignes de notre démocratie, demandent la remise immédiate du matériel et des rushes saisis, et assurent Marie Maffre ainsi que Kien, sa maison de production, de tout leur soutien.

Jeudi Noir, 6 mars 2012

[Kenya] 25.000 infirmières en grève licenciées par l’Etat

Le gouvernement kényan licencie 25.000 infirmières en grève

Le gouvernement kényan a annoncé jeudi le licenciement de 25.000 infirmières du secteur public, en grève depuis une semaine pour exiger une revalorisation de leurs conditions salariales.

« La décision de licencier les 25.000 infirmières a été prise car le gouvernement ne pouvait pas rester plus longtemps les Bras croisés à voir les Kényans souffrir dans les hôpitaux sans recevoir d’aide médicale, parce que les infirmières et d’autres catégories du personnel sont en grève », a justifié devant la presse le porte-parole du gouvernement Alfred Mutua.

« A l’heure où nous parlons, le nom des 25.000 infirmières en grève a été retiré de la liste des fonctionnaires. Elles ne sont plus employées par le gouvernement », a-t-il ajouté.

 

Le gouvernement kényan a appelé « tous les praticiens qualifiés à postuler immédiatement pour ces emplois afin de combler les vides », a-t-il ajouté, précisant que « le processus de recrutement sera accéléré ».

Jeudi soir, le ministre des Services médicaux, Peter Anyang Nyong’o, a de son côté précisé que les lettres de licenciement avaient été envoyées. Il a indiqué que les infirmières désirant retrouver leur poste devraient poser à nouveau leur candidature.

Aucun responsable syndical n’a pu être joint dans l’immédiat.

Les infirmières observaient une grève depuis le 1er mars, accusant le gouvernement de n’avoir pas appliqué des revalorisations salariales promises plus tôt. Le gouvernement kényan avait menacé de licencier celles qui n’auraient pas repris le travail mardi à 14H00.

La grève a eu des conséquences très Lourdes sur le fonctionnement des hôpitaux du secteur public, parfois obligés de renvoyer des patients chez eux. Les Kényans qui en ont les moyens se rendent quant à eux dans des cliniques privées, au niveau généralement bien supérieur à celui des établissements publics.

Selon M. Nyong’o, quelque 2.700 dispensaires et 700 centres de santé étaient de nouveau totalement opérationnels jeudi à travers le pays, de nombreux travailleurs du secteur ayant regagné leur poste, mais il a admis que la situation était plus compliquée dans les établissements médicaux plus importants.

« Nous avons reçu des rapports de tous les établissements et nous savons qui est présent et qui est absent. La loi et l’ordre doivent régner chez les fonctionnaires », a prévenu le ministre.

« Nous allons négocier, il ne faut pas avoir peur de négocier mais nous ne négocierons pas dans la peur », a-t-il poursuivi, accusant les grévistes d’avoir causé plusieurs décès.

« Cette même Constitution qui leur donne le droit de grève, donne aussi à chaque Kényan, né ou à naître, le droit à la vie », a-t-il souligné.

Le quotidien Daily Nation a rapporté le décès, des suites d’une hémorragie, d’une femme sur Le Point d’accoucher et de son bébé, après s’être vu refuser l’accès à un dispensaire. The Standard a, lui, fait état de cinq morts en une semaine à l’hôpital de Machakos, à une cinquantaine de km au sud-est de Nairobi.

Les grévistes réclament notamment l’harmonisation des primes pour l’ensemble des fonctionnaires de santé, le versement d’une paie aux internes et une revalorisation pour ceux qui ont acquis de nouveaux diplômes.

M. Nyong’o a de son côté affirmé que les primes des fonctionnaires de santé avaient été harmonisées avec celles des fonctionnaires de même grade.

AFP, 8 mars 2012

[Arcueil] Sanctionné pour avoir refusé de couper le courant

Sanctionné pour avoir refusé de couper le courant

Un technicien d’ERDF risque le licenciement pour avoir laissé 
un répit à des familles 
en difficulté en situation d’impayés à Arcueil (Val-de-Marne).

Le distributeur d’électricité d’ERDF court-circuite un de ses salariés. Jef Duval, technicien clientèle depuis 2008 à l’agence d’Arcueil (Val-de-Marne), est menacé de renvoi pour avoir fait preuve d’humanité. Son crime ? Avoir reconnu lors d’un entretien avec ses supérieurs ne pas poser systématiquement de « service minimum » (SMI). En clair, il lui est reproché de ne pas avoir mis en place ce disjoncteur d’une capacité très réduite de 1 000 watts aux foyers dans l’incapacité de régler leurs factures. Cette procédure constitue la dernière étape avant la coupure définitive du courant. Pour avoir fait preuve de compréhension et laissé un sursis à deux ou trois familles en difficulté cet été, le technicien de vingt-trois ans est passé le 17 février en conseil de discipline. Et risque d’être poussé vers la sortie.

Pour Laurent Langlard, de la fédération CGT de l’énergie, cette situation est endémique. « Jef n’a fait ni plus ni moins que ce que font d’autres agents ! Beaucoup ont encore un attachement au sens du mot service public. Devant des familles avec des enfants, on est obligé de prendre des décisions. » Mais ces valeurs se heurtent aux exigences de résultats d’EDF, fournisseur d’électricité auprès de son distributeur ERDF. Depuis la 
séparation entre les deux entités amorcée dès 2004 avec le changement de statut d’EDF en société anonyme à capitaux publics, puis confirmée en 2008 avec la création d’ERDF, la culture du service aux usagers semble passer au second plan. Maintenant, quand EDF donne l’ordre d’intervenir pour une coupure, l’agent ERDF ne connaît pas la situation délicate des usagers, ne sait pas s’ils ont été informés de tous les recours possibles, il doit juste accomplir sa tâche. « Quand les deux entreprises étaient intégrées, on pouvait gérer les difficultés. Mais aujourd’hui, EDF met la pression sur son distributeur pour gagner toujours plus », tempête Laurent Langlard.

La CGT dénonce l’abattage, le travail à la chaîne des coupures d’électricité. D’après le syndicat, 1 245 coupures pour non-paiement ont été programmées entre le 1er juin et le 31 août rien qu’à Arcueil ! Le géant de l’électricité n’ignore pas qu’entre 4 millions à 5 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique en France, c’est-à-dire qu’elles consacrent 10 % de leur budget à l’énergie et ont des difficultés pour régler leurs factures. « Face à ces situations de détresse, les agents sont en première ligne, et ce ne sont pas des robots », souligne Laurent Langlard. Jusque-là, Jef, également militant CGT, avait connu un parcours sans encombre au sein de l’entreprise après deux ans d’apprentissage et un an de stage. En attendant la sentence, une pétition a été lancée pour soutenir le salarié, coupable d’avoir une conscience civique et morale.

Humanité.fr, Cécile Rousseau, 7 mars 2012

[Russie] Emprisonnement de militantes anti-Poutine

Russie : emprisonnement de militantes anti-Poutine

Au lendemain de l’élection de Poutine le 4 mars, deux opposantes au pouvoir ont écopé – sans aucun procès – de près de 2 mois de prison en préventive. L’une, Maria Alekhina, est une activiste écologiste russe, organisatrice de la campagne pour sauver une zone protégée menacée par un complexe touristique au bord de la Mer Noire [1]. L’autre, Nadezhda Tolokonnikova, est membre du collectif artistique « Voïna », militante LGBT (« Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres ») et défenseur de la forêt de Khimki (lire nos articles).

Leur délit ? Être suspectées d’avoir participé à une performance musicale du groupe féministe de punk rock russe Pussy Riot dans l’enceinte de la cathédrale du Christ-Sauveur le 21 février dernier, à Moscou. Dans une « prière punk » intitulée « Sainte-Mère, chasse Poutine » (voir la vidéo), le groupe dénonce les liens entre l’église orthodoxe russe et Vladimir Poutine. Séraphima, une des membres du groupe, avait déclaré peu avant l’action dans la cathédrale : « Puisque les manifestations pacifiques de centaines de milliers de gens ne donnent pas de résultat immédiat, on va supplier la Vierge de chasser Poutine le plus vite possible ».

Le procès de Maria Alekhina et Nadezhda Tolokonnikova se tiendra le 24 avril. Elles risquent 7 ans d’enfermement. Depuis leur arrestation, les deux femmes ont entamé une grève de la faim. Un groupe sur Facebook a pour but de coordonner leur défense. Le 8 mars, des actions de solidarités auront lieu à Paris [2], Berlin, Prague, Moscou, Saint-Pétersbourg et d’autres grandes villes européennes.

Notes

[1] Ce complexe touristique de luxe est actuellement en projet sur la zone protégée de Bolshoi Utrish au bord de la mer Noire.

[2] A Paris, une flashmob aura lieu le 8 mars à 17h devant la Fontaine des Innocents (1er arrondissement).

Basta Mag, 8 mars 2012