Archives de catégorie : Répression

[Poitiers] Goûter de soutien solidaire avec la famille Adamianov, à l’école Mermoz

Encore un beau moment de solidarité avec la famille Adamianov, menacée d’expulsion. Cet après-midi du vendredi 24 février, dernier jour d’école avant les vacances scolaires d’hiver, un goûter solidaire était organisé devant l’école Jean Mermoz du quartier de Bel-Air (Poitiers).

Plein de bons gâteaux cuisinés par des petites mains attentionnées ont permis de récolter quelques sous. Deux journalistes sont venus s’enquérir auprès de Rima de l’évolution de sa situation. Elle garde espoir.

Enfants, parents, et personnes solidaires du quartier ou d’ailleurs, ont parallèlement assisté à la performance de Saïd, venu poser un graf en solidarité avec Varduhi et Hamlet, les deux élèves de Mermoz menacés d’expulsion.

Le graf réalisé par Saïd pour Varduhi et Hamlet. A gauche du graf on peut lire « sadaka » (« amitié » en arabe)

Les prochaines dates à retenir :

8 mars : concert de soutien au plan B (32 bvd du Grand cerf à Poitiers), 21h.

21 mars : rassemblement de soutien solidaire à la famille Adamianov et à toutes les personnes expulsables, devant le palais de justice de Poitiers, 18h.

La solidarité est notre seule force !

Juanito, Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 24 février 2012

Mise à jour : un article de Centre-Presse ce matin du 25 février

Des avancées pour les Biélorusses

Le grafeur Saïd Boucenna a captivé les enfants. Et inscrit les prénoms de Hamlet et Varduhi sur son oeuvre. fdelage

Les militants du comité de Bel Air restent mobilisés pour soutenir la famille biélorusse toujours sur le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Hier matin, le dossier de la maman, Rima, qui souffre de problèmes de santé, a été pris en compte par la Préfecture… qui a refusé en revanche de prendre pour l’instant en considération la situation du père, Artur. Comme les quatre vendredis précédents, un rassemblement avait lieu à 16 heures devant l’école Mermoz où sont scolarisés- et parfaitement intégrés- les deux enfants du couple, Hamlet, 9 ans, et Varduhi, 6 ans. Après une marche et des chansons, c’est cette fois autour d’un goûter solidaire (des gâteaux confectionnés par les parents d’élèves ont été vendus sur place) et d’une performance du grafeur Saïd Boucenna que le rassemblement a su s’animer. « L’important est de tenir sur la durée pour aider la famille financièrement », soulignait un membre du comité. D’autres actions sont ainsi prévues: un concert au Plan B le 8 mars et une participation à un rassemblement anti-expulsions devant le Palais de justice le 21 mars prochain à 18 heures.

Centre-Presse, F.D., 25 février 2012

Marseille : répression de l’action directe à la SNCM, ça continue…

A la SNCM, l’heure est à la répression syndicale, après la répression policière lors d’un conflit où les travailleurs sont passés à l’action directe. Un article dans le dernier Monde Libertaire, et une nouvelle qui vient de tomber (AFP)…

Les briseurs de grèves

Depuis trois semaines, une vingtaine de marins de la SNCM, syndiqués à la CGT, bloquaient le navire Le Corse au port de Marseille, l’empêchant d’appareiller pour rejoindre Toulon. Ce blocage, appuyé par une grève, visait à dénoncer l’ouverture, par la SNCM, d’une liaison Toulon-Corse, créée par la direction pour, selon les dires d’un représentant du syndicat CGT, « faire le jeu de la Corsica Ferries en défendant le maintien des subventions qui lui sont attribuées au titre des fameuses aides dites sociales, tout en réduisant le périmètre du service public ». Les marins entendaient également s’opposer, par cette action directe, à la renégociation en cours des accords salariaux. Mardi 14 février, le tribunal de grande instance de Marseille déclarait la grève illégale et exigeait, par ordonnance, l’arrêt immédiat du blocage, sous peine de 200 euros d’amende par heure de retard prise par le navire. Il autorisait également le recours aux forces dites de l’ordre pour balayer le blocage en cas de non-respect de la décision de justice. Pour légitimer cette nouvelle atteinte au droit de grève, le juge prétendait que celui-ci « n’emporte pas celui de disposer des biens de l’employeur ». Une petite mise au point historique ne lui aurait sans doute pas fait de mal, histoire de lui rappeler ces quelques mots que le syndicaliste anarchiste Émile Pouget – à l’origine de la création de la CGT en 1895 – écrivait en 1910 : « Le syndicalisme est apte à préparer et à réaliser, sans interventions extérieures, par la grève générale, l’expropriation capitaliste et la réorganisation sociale, avec pour base le syndicat, qui de groupement de résistance se transformera en groupement de production et de répartition 1. »

Déterminés dans leur combat, les marins n’ont pas bougé d’un pouce, conscients que la lutte des classes ne se mène pas ailleurs que sur le terrain, avec l’action directe. Vers 20 heures, plus de 400 CRS ont débarqué et, dans une violence qui leur est depuis longtemps coutumière, ont brisé le blocage et la grève. La répression ne se limitant jamais à quelques coups de matraque, dix-sept salariés grévistes ont été convoqués pour « participation à un arrêt de travail jugé illicite » et deux représentants syndicaux sont poursuivis pour « fautes lourdes ». La lutte n’est pas terminée pour autant et Frédéric Alpozzo, le représentant de la CGT, promet une suite au mouvement.

Ce énième coup de force contre la grève, avec intervention policière musclée (400 flics pour 20 marins), intervient dans un climat général de remise en cause du droit de grève. Des réquisitions préfectorales de l’automne 2010 aux mobilisations de flics pour remplacer les agents de sécurité dans les aéroports, en passant par la récente loi dite « relative à l’organisation du service et à l’information des passagers dans les entreprises du transport aérien », l’État et ses avatars – justice et police – n’en finissent plus de lécher les cuissardes du patronat. Pendant ce temps-là, l’actuel président annonce sa volonté de briguer un nouveau mandat en vue de consolider une présidence « du peuple, par le peuple et pour le peuple », et les autres guignols – de Le Pen à Mélenchon en passant par Hollande – se gargarisent avec des promesses de bien-être social et de sécurité grâce auxquelles ils espèrent gravir les marches du pouvoir. Dans les discours, le bon peuple se voit ainsi l’objet de toutes les attentions, mais dans la réalité, on le matraque et on le traîne devant les tribunaux dès qu’il se fout en grève. C’est ça la démocratie parlementaire.

1. La Confédération générale du travail, Bibliothèque du Mouvement prolétarien, Librairie des sciences politiques et sociales Marcel Rivière, Paris, 1910.

Guillaume Goutte, le Monde Libertaire, 23 février 2012

Le leader CGT des marins de Marseille menacé de licenciement à la SNCM

Le conseil de discipline de la compagnie maritime SNCM s’est prononcé jeudi soir pour un licenciement du secrétaire général du syndicat CGT des marins de Marseille, a-t-on appris vendredi de sources concordantes, dix jours après la fin d’un conflit social mouvementé.

Frédéric Alpozzo (G) le 24 février 2012 à Marseille

Frédéric Alpozzo (G) le 24 février 2012 à Marseille

Le conseil de discipline s’est prononcé pour le licenciement « pour faute lourde » de Frédéric Alpozzo, délégué du personnel CGT, et du secrétaire du comité d’entreprise, Marcel Faure.

Selon une porte-parole de la direction, il leur est reproché d’avoir bloqué pendant trois semaines l’appareillage pour Toulon d’un navire de la compagnie, le « Corse », en dépit d’ordonnances de justice réclamant la fin de toute entrave. Le licenciement effectif de ces deux salariés, qui ont un statut « protégé » au titre de leurs mandats syndicaux, est soumis à un avis du comité d’entreprise et à une autorisation de l’inspection du travail.

« Cette décision ne repose sur aucun fondement concret », a commenté M. Alpozzo, soulignant que la légalité de la grève des salariés avait été reconnue durant le conflit autour du « Corse ».

« On ne peut pas nous licencier pour faute lourde alors que la direction elle-même ne respecte pas le code du travail en faisant libérer le navire par la force publique », a-t-il ajouté, soulignant que la dernière ordonnance de justice était toujours contestée devant les tribunaux.

Les forces de l’ordre étaient intervenues le 14 février pour déloger les grévistes à bord du Corse après que la justice eut ordonné la fin du blocage du navire, dont la CGT empêchait le départ pour Toulon d’où il devait assurer une première liaison avec l’île de Beauté.

Les marins CGT des compagnies SNCM et La Méridionale (ex-CMN) avaient appelé à la grève vendredi à l’occasion d’un conseil de surveillance de la SNCM, pour défendre leurs emplois, menacés, selon eux, par la concurrence des compagnies « low cost », notamment Corsica Ferries, qui opère depuis Toulon.

D’autres arrêts de travail étaient observés vendredi parmi les professions portuaires de Marseille, inquiètes de l’avenir industriel des bassins Est du port par rapport à ceux de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) à l’ouest.

« La situation est grave », a souligné Daniel Manca, secrétaire CGT du syndicat des dockers à Marseille, lors d’une conférence de presse organisée au pied de la tour de la CMA-CGM, l’un des leaders mondiaux du transport de conteneurs, dont le siège est dans la cité phocéenne. Son patron Jacques Saadé a estimé récemment dans le quotidien régional la Provence qu’il fallait que « les bassins de Marseille gardent la croisière et les passagers, et que les marchandises aillent à Fos », un scénario que la CGT refuse en bloc sur les bassins Est.

« La préfecture n’a toujours pas répondu à notre demande de table ronde alors que tout Le Monde s’accorde à dire que le port est le poumon économique de la ville avec 30.000 emplois », a déploré le secrétaire du syndicat CGT des agents du Grand Port Maritime de Marseille, Pascal Galeoté.

La CGT, qui appelle la gauche à se mobiliser sur l’avenir du port avant les élections, avait rendez-vous vendredi matin au conseil régional que préside le socialiste Michel Vauzelle, avant d’aller frapper à la porte de la préfecture.

AFP, 24 février 2012

Mort d’Hakim Ajimi : sursis pour les flics

[Justice pour Hakim Ajimi] La mascarade continue

 

Procès Ajimi : de la prison avec sursis pour les policiers

De la prison avec sursis. Les policiers impliqués dans la mort par asphyxie du jeune Hakim Ajimi en 2008 ont été condamnés vendredi matin à de la prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Grasse.

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Les deux agents de la BAC ont été reconnus coupable d’homicide involontaire. Jean-Michel Moinier et Walter Lebeaupin ont été condamnés à 18 et 24 mois d’emprisonnement avec sursis. Walter Lebeaupin ayant également été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger.

Quant au policier municipal Jim Manach, il a été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger et condamné à six mois de prison avec sursis. Les quatre autres policiers qui comparaissaient ont tous été relaxés.

La famille arrivée en retard

La famille de la victime, arrivée en retard, n’était pas présente lorsque le président de tribunal correctionnel de Grasse a rendu son jugement dans une ambiance très calme. Parlant de nombreuses erreurs professionnelles, le procureur Jean-Louis Moreau avait pourtant requis à l’issue du procès en janvier des peines pour tous les prévenus.

Déception pour le père d’Hakim

Le père d’Hakim Ajimi s’est dit déçu des condamnations prononcées et aurait préféré que les policiers de la BAC soient condamnés à de la prison ferme parlant d’une « justice à deux vitesses ». Il veut désormais se battre pour que ce genre de drame ne puisse plus se reproduire.

Le décès d’Hakim Ajimi 22 ans était survenu le 9 mai 2008 lors d’une interpellation musclée.

Leur presse (NiceMatin.com, 24 février 2012)


Prison avec sursis pour des policiers dans l’affaire Ajimi

Les deux principaux prévenus dans l’affaire Hakim Ajimi, un jeune homme mort par asphyxie lors d’une interpellation violente en mai 2008, ont été condamnés vendredi à des peines de prison avec sursis par le tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes).

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Les deux policiers de la brigade anti-criminalité (Bac) ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et de non-assistance à personne en danger. Ils ont été condamnés respectivement à des peines de 18 mois et 24 mois de prison, avec sursis dans les deux cas. Ils ont fait savoir qu’ils feraient appel.

Leur presse (Reuters, 24 février 2012)


(…) « J’ai perdu un enfant et eux ils vont continuer à travailler (comme avant)… Il y a une justice à deux vitesses : une justice première classe et une justice deuxième classe, c’est pas normal ça », a déploré devant les journalistes Boubaker Ajimi, le père de la victime, au sortir de l’audience.

L’un des avocats des policiers condamnés pour homicide involontaire, Me Gérard Baudoux, s’est dit pour sa part « convaincu que les policiers n’ont fait qu’appliquer ce qui leur avait été enseigné à l’école de police, (…) même si on a compté à l’occasion de cette affaire un certain nombre de carences dans l’enseignement et dans les instructions qui sont dispensées ». « Mais il n’est pas sain à mon sens de faire de ces deux fonctionnaires de police, jusque-là parfaitement irréprochables, les boucs émissaires d’un certain nombre d’impérities », a-t-il ajouté. (…)

Leur presse (Agence Faut Payer, 24 février 2012)

Nouvelle arrestation dans « l’affaire » de Tarnac

Nouvelle arrestation dans l’affaire de Tarnac

Un homme a été arrêté jeudi matin à Rouen et placé en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste à Levallois-Perret dans le cadre de l’affaire « de Tarnac ». Il serait soupçonné d’avoir participé à la fabrication des crochets placés sur les caténaires SNCF en novembre 2008 pour interrompre la circulation des trains. 

Le juge d’instruction, Thierry Fragnoli, s’est rendu à Rouen avec des policiers de la Sdat pour interpeller cet homme. Dans cette affaire, dix personnes ont été mises en examen depuis novembre 2008 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Les Inrocks, 23 février 2012

[Civray – 86] Grogne à l’EHPAD des Capucines

Que se passe-t-il à l’Ehpad  » Les Capucines  » de Civray ?

 

Une employée envoyée en conseil de discipline, une autre recevant un blâme, des personnels à cran… La CGT dénonce une situation intenable à l’Ehpad.

Pendant la réunion du conseil de discipline, des militants CGT et des membres du personnel de l'Ephad se sont réunis dans le hall du pavillon administratif du CHU.

Pendant la réunion du conseil de discipline, des militants CGT et des membres du personnel de l’Ephad se sont réunis dans le hall du pavillon administratif du CHU.

Que se passe-t-il à l’Ehpad « Les Capucines » de Civray pour en arriver là ? Christiane Soulagnet, employée à l’accueil de cet Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est passée, hier après-midi, devant un conseil de discipline dans les locaux administratifs du CHU de Poitiers. Secouée par cette épreuve selon elle « injustifiée » et qui lui fait risquer deux années de mise à pied, Christiane Soulagnet a été soutenue par plusieurs membres du personnel de l’Ehpad et des militants du syndicat CGT, dont elle est aussi secrétaire générale au sein de son établissement.

15 jours de mise à pied

Selon l’employée, la direction de l’établissement lui reprocherait « des attitudes dangereuses, des vols de documents et trop de temps consacré à son mandat syndical pendant ses heures de travail [N.D.L.R. : la directrice de l’Ehpad, Laurence Ducouret, contactée au téléphone, n’a pas confirmé ces motifs] ». L’Union des syndicats CGT Santé et Action sociale de la Vienne, représentée par Christophe Boutet, soutient qu’une large partie du personnel serait victime « de harcèlement de la part de la direction, d’une distribution de certaines primes de service aux plus méritants et non par répartition, d’une discrimination syndicale, et surtout juge la sanction (de niveau 3 sur 4) disproportionnée ». Dans les rangs des manifestants, une autre employée de l’Ehpad, Magalie Moreau, a reçu un blâme. Elle est trésorière également à la CGT. D’autres employées témoignent, sous couvert d’anonymat. Elles révèlent des propos racistes, des menaces de sanction ou de sale note après la fin d’un contrat, de pressions et suspicion permanentes… Alors dans le hall du pavillon administratif du CHU, la tension était palpable. Tous attendaient la décision du conseil de discipline. Christine Soulagnet, accompagnée de son avocate Me Malika Ménard et de certains témoins, a été entendue par trois représentants de la direction du CHU et trois représentants du personnel (un CGT, deux FO). A l’issue de cette audition, le conseil a décidé de trois mois de mise à pied dont 15 jours ferme. Cette décision n’occultera certainement pas le malaise qui semble bien réel entre la direction de cet Ehpad et une partie du personnel.

Nouvelle République, Marie-Laure Aveline, 24 février 2012