Archives de catégorie : Répression

[Italie] Traduction d’une lettre de compagnes-ons NO TAV incarcéré-e-s

Les cama­ra­des Non Tav déte­nus près de la prison delle Vallette nous ont fait par­ve­nir une lettre dans laquelle ils dénon­cent les condi­tions lour­des de déten­tions. Dans la jour­née d’hier, en même temps que le ras­sem­ble­ment musi­cale, orga­nisé en sou­tien des arrê­tés du 26 jan­vier, ils ont donné cours à une pro­tes­ta­tion. Suite à cette contes­ta­tion de l’auto­rité de la prison et à la lettre, Tobia a été trans­féré pour les sépa­rer. Traduction de la lettre :

***

A tous les cama­ra­des

Nous vou­lons vous faire savoir qu’hier pen­dant que se dérou­lait le concert de sou­tien devant la prison, nous avons pro­testé contre les lour­des condi­tions de déten­tions.

Les déte­nus ont droit, selon une dis­po­si­tion minis­té­rielle, à 4 heures d’air libre par jour. En fait ce sont 2 heures, au mieux, qui nous sont accor­dés ; temps pen­dant lequel, selon eux, les déte­nus devraient pou­voir se ren­contrer.
Il y a encore peu, durant ce temps, ils venaient ouvrir les cel­lu­les et il était auto­risé de cir­cu­ler dans le cou­loir ou dans d’autres cel­lu­les. En der­nier recours, ils nous font sortir de force et, après un quart d’heure, nous font retour­ner dans les cel­lu­les que nous ne vou­lions pas quit­ter.
Dans ces ces jours d’appa­ri­tion du grand froid, il nous est impos­si­ble de sortir à l’air libre parce que la cour est enva­hie par la neige et nous ne sommes pas équipés des chaus­su­res adap­tés. Si tu ne sors pas dehors, ils t’obli­gent à rester enfermé dans ta cel­lule.

Hier soir, dans notre sec­tion, les condi­tions se sont aggra­vées. Au lieu d’ouvrir toutes les cel­lu­les en même temps, ils nous emme­naient un à un dans la cel­lule que nous choi­sis­sions et nous y ren­fer­maient.
Lorsqu’ils nous ont rou­vert (nous Tobia et Giorgio) nous avons refusé de retour­ner dans nos cel­lu­les et sommes restés dans le cou­loir. Alors ils ont essayé de monter les autres pri­son­niers contre nous en leur disant que tant que nous résis­te­rions, ils n’ouvri­raient plus à per­sonne. Après avoir consulté les autres déte­nus, nous avons décidé de ne pas aban­don­ner.
Après quel­ques mena­ces, ils ont appelé la « squa­dretta » (sûre­ment des unités d’inter­ven­tion), com­po­sée d ’une demi dou­zaine d’agents mus­clées, dans le but de nous inti­mi­der. Face à notre refus de nous faire ren­fer­mer, ils ont usé de force pour nous y faire ren­trer contre notre grès, sans pour autant nous matra­quer.

Une dizaine de minu­tes plus tard, nous avons été convo­qué par le direc­teur qui, sur un ton pater­na­liste et aima­ble, se lamen­tait sur le fait que c’était la troi­sième fois qu’ils avaient à uti­li­ser ces pro­cé­dés contre nous. Après lui avoir pré­cisé que nous ne cher­chions pas à avoir un trai­te­ment de faveur ni de pri­vi­lè­ges per­son­nels, nous lui avons pré­senté une série de deman­des pour amé­lio­rer nos condi­tions de réten­tions.
Le direc­teur nous a répondu qu’il y réflé­chi­rait et qu’il nous le ferait savoir.

Comme les ban­quiers cher­chent à faire payer la crise aux tra­vailleurs, en prison on tâche de faire payer le sur­peu­ple­ment aux déte­nus. Les fonds pour l’entre­tien des déte­nus dimi­nuent pro­gres­si­ve­ment (les­sive, papier hygié­ni­que, etc… ), et, avec l’excuse des dif­fi­cultés de ges­tion impor­tan­tes, agra­vent aussi le non res­pect des normes d’hygiè­nes et de sécu­ri­tés.

La lutte conti­nue.

Les déte­nus du 26 jan­vier 2012
Giorgio et Tobia
Carcere Lorusso e Cutugno (nom de la prison)
Via Pianezza 300
10151 Torino

sour­ces :
www.notav.info : la lettre en ita­lien
www.notav.eu : arti­cle concer­nant le trans­fert.

La suite à lire sur : http:///top/lettera-dei-no-tav-dal-carcere-ieri-

Rebellyon, 10 février 2012

Expulsions : la présidente de la cour administrative d’appel de Bordeaux rappelle à l’ordre le préfet de la Vienne

La préfecture de la Vienne bafoue régulièrement les décisions du tribunal administratif lorsqu’il récuse ses OQTF (obligations de quitter le territoire français), prononcées contre les étranger-e-s. La présidente de la cour administrative d’appel de Bordeaux elle-même s’alarme du zèle préfectoral en matière d’expulsions, et écrit au préfet…

Étrangers : une magistrate écrit au préfet

Depuis plusieurs mois, des avocats poitevins entretiennent des relations plutôt tendues avec la préfecture. Ils accusent le service des étrangers de faire de plus en plus souvent obstacle à l’exécution de jugements ou d’arrêts administratifs qui leur sont défavorables en matière de droit des étrangers.

Ils ne sont plus seuls désormais à se plaindre. Mme Anne Guérin, présidente de la Cour administrative d’appel de Bordeaux (qui fut il y a une dizaine d’années présidente du tribunal administratif de Poitiers) vient d’écrire dans le même sens au préfet de région, préfet de la Vienne.

Une situation exceptionnelle

Dans cette missive, Mme Guérin, qui a rang de conseiller d’État, s’émeut à son tour, selon nos informations, du peu de cas que la préfecture semble faire des annulations judiciaires de ses refus d’octroyer des titres de séjour aux étrangers en droit de les solliciter pour des raisons familiales, de santé ou autres. « Il nous est de plus en plus difficile d’expliquer à nos clients qu’ils ont gagné leur procès mais que la préfecture refuse malgré tout de leur faire droit », se lamentait récemment encore une avocate poitevine spécialisée dans le droit des étrangers. Le rappel à l’ordre de la présidente de la Cour administrative d’appel parviendra-t-il à débloquer une situation qui semble a priori exceptionnelle, y compris parmi les préfectures de Poitou-Charentes ?

Nouvelle République, Vincent Buche, 10 février 2012

[Poitiers] CHU : ignominie de la direction

La direction du CHU n’a décidément honte de rien !

Alors que les salarié-e-s de l’hôpital de Poitiers se voient imposer des « comptes épargne temps » (comme partout ailleurs en France où des millions d’heures sont ainsi en attente d’être payées) ; alors que le manque criant de personnels les conduit à l’épuisement ; voici que la direction annonce qu’elle sucrera un jour de salaire aux personnels n’ayant pu se rendre lundi sur leur lieu de travail, jour où la neige a pourtant mis une pagaille effroyable dans les moyens de transport…

La DRH parle d’une sanction « à titre pédagogique »… répugnant. Quelle sanction contre ces bureaucrates cyniques, qui doivent déjà un nombre incalculable d’heures à leurs personnels ?

Pavillon Noir

La neige n’excuse pas les absences au CHU de Poitiers

Les salariés qui n’ont pas pris leur service, lundi, ne seront pas payés. “ A titre pédagogique ”, explique la direction. Colère des syndicats.

De nombreux agents n'ont pas pris leur service à cause des intempéries.

 

De nombreux agents n’ont pas pris leur service à cause des intempéries.

La décision de la direction a jeté un froid, mercredi, au centre hospitalier universitaire de Poitiers. Par la voix des cadres dans les différents services, les salariés ont appris que les absences de la journée de lundi seraient considérées comme injustifiées malgré l’enneigement exceptionnel du réseau routier du département.

« Notre directeur général a peut-être les textes pour lui mais il fait de l’abus de pouvoir », s’indigne Évelyne Tagault, la secrétaire générale de FO Santé. « Habituellement, dans ces conditions, la direction décompte une RTT, un jour de congés annuels ou une récupération d’heures supplémentaires… Tout le monde a des jours en retard à prendre à l’hôpital ! » Ses collègues de la CGT font d’ailleurs remarquer que le centre hospitalier de Poitiers est le seul de la région à « sanctionner » ainsi les personnels absents.

Retenue sur salaire

« Il est normal que les personnes qui ne sont pas venues travailler aient une retenue sur salaire si la neige est le seul motif invoqué », explique Séverine Masson, la directrice des relations humaines du CHU. « Cet événement météorologique était prévu, tout le monde avait eu le temps de s’organiser en conséquence dimanche pour être présent à son poste lundi même avec deux, trois ou quatre heures de retard. » La direction précise que cette décision a été prise « à titre pédagogique ». « Si cela devait se reproduire en 2012, que les salariés sachent que cela n’est pas tolérable. Les agents hospitaliers ont une activité dans laquelle il ne peut pas y avoir de rupture de service », insiste la DRH en assurant néanmoins que les absences de lundi n’ont pas empêché le bon fonctionnement de l’établissement : « Aucune intervention programmée pour un patient n’a dû être annulée mais certains agents ont été obligés de prolonger leur service. » Alors qu’un « recensement exhaustif des agents absents » est en cours, la représentante de Force ouvrière regrette que les dirigeants n’aient pas été sensibles aux « routes impraticables, véhicules endommagés, transports scolaires interrompus et gardes d’enfants ». La direction du CHU qui emploie 6.000 personnes répond être avant tout « attachée à garantir l’accueil, la prise en charge et le traitement des patients ».

Nouvelle République, Baptiste Bize, 10 février 2012

Mise à jour : ailleurs à Kilkis (en Grèce), des salarié-e-s de l’hôpital prennent les choses en main

[Biard-86] Aides à domicile en colère : porte fermée à clé et négociation foutage de gueule

ndPN : De l’impasse des négociations bidons avec une délégation syndicale. Une porte fermée à clé : que craint la Fédération ? A quand une occupation en bonne et dûe forme ?

Aides à domicile : pas corvéables à merci

Près de 200 “ ADMR ” ont tenté de défendre leurs acquis en provoquant une rencontre avec les responsables de la Fédération. Accueil glacial.

Jeanne-Marie Enazor n'a pas eu besoin de motiver les troupes.

 

Jeanne-Marie Enazor n’a pas eu besoin de motiver les troupes.

C’est l’expression d’un profond ras-le-bol qu’elles chantent sur l’air d’ « Au clair de la lune » : « A l’ADMR, on est dans la rue ; des jours à rallonge et des heures perdues, kilomètres qui sautent nous on n’en veut plus… » Environ 200 personnes pour la plupart aides à domicile en milieu rural (ADMR) et en grande majorité des femmes, ont bravé, hier, le froid mordant pendant plus de deux heures devant le siège de « leur » Fédération à Biard. Déroulé d’un après-midi glacial à plus d’un titre.

> 14 h : les manifestantes se rassemblent tranquillement à l’appel de la CFTC et commencent à scander des slogans peu amènes contre l’administration. Elles se veulent les représentantes des 1.700 salariées du département réparties dans 45 associations. Jeanne-Marie Enazor, responsable du syndicat CFTC, égrène au porte-voix les motifs de leur colère qui résultent d’un changement de convention. Clarisse Fillon et Marie Cotaz livrent leur souffrance au travail : « Nous perdons tous nos acquis avec la suppression d’une partie de nos indemnités kilométriques, puis de nos congés d’ancienneté et on doit souscrire obligatoirement à une mutuelle dont la répartition est de 60 % pour nous et 40 % pour l’employeur. Nous allons perdre jusqu’à 200 € sur des salaires déjà bas. » Plus loin, les jeunes Céline Marmain et Vanessa Daviaud pointent : « Entre une auxiliaire de vie et une aide à domicile qui font exactement le même travail, il y a un écart de salaire. On nous prend pour des boniches. Et en plus maintenant, nous sommes amenés à transporter les personnes pour 0,35 € du km alors qu’un taxi se fait payer 0,86 € du km. » > 14 h 30 : le groupe décide de rencontrer les responsables de la Fédération. Le ton monte sur les marches du siège de la Fédération. Les invectives contre l’administration tombent en cascade : « Pourquoi nos salaires ne sont jamais versés en temps et en heure. Nous ne sommes pas des auxiliaires de vie et pourtant nous faisons aussi les toilettes des usagers plus tout le reste ! ». La directrice de la Fédération Catherine Guillemet et le président Jacques Pineau sortent de l’établissement. > 14 h 45 : les échanges sont vifs. Les ADMR veulent toutes être reçues. La direction ne veut rencontrer qu’une petite délégation. Après d’âpres échanges, les ADMR acceptent. Quinze d’entre elles entrent mais la porte est fermée à clé juste après. > 15 h 45 : Jeanne-Marie Enazor se fait une nouvelle fois le porte-parole. « La Fédération s’engage au dialogue et aux négociations mais pas une seule de nos demandes n’a abouti. Quatre réunions sont programmées les 17 et 27 février et les 12 et 27 mars. » Clap de fin… pour l’instant.

Nouvelle République, Marie-Laure Aveline, 10 février 2012

[Poitiers] Salarié-e-s des Greta contre le démantèlement de la formation continue

Quid des Greta et de la formation continue ?

Les formateurs, administratifs et conseillers en formation continue ont manifesté devant le Greta du lycée Auguste-Perret.

 

Les formateurs, administratifs et conseillers en formation continue ont manifesté devant le Greta du lycée Auguste-Perret.

Même si les cinq Greta (groupement d’établissements de l’Éducation nationale qui mutualisent leurs compétences et leurs moyens pour proposer des formations continues pour adultes) de l’académie affichent un chiffre d’affaire global de 11,3 millions en 2010 (8,6 millions en 2008), leur existence dans leur forme actuelle est plus que menacée. Un projet gouvernemental de les transformer en GIP (Groupement d’intérêt public) autonomes n’est pas du goût des personnels qui refusent « le démantèlement de la formation continue ». Réunis au lycée Auguste-Perret de Poitiers, hier midi, sous plusieurs bannières syndicales (CGT Educ’action, FSU, Sgen/CFDT, Unsa Éducation), les personnels ont manifesté leur opposition à ce projet. « Ce qu’on sent arriver, c’est que la formation continue gagne trop d’argent pour ne pas avoir la tentation de la faire glisser vers le privé. De plus, 99 % de ce qui va faire fonctionner les GIP ne sont pas encore arrêtés. Pour l’instant, il n’y a aucun cadrage. »

Nouvelle République, 10 février 2012