Archives de catégorie : Répression

[Toulouse] Deux nouvelles personnes libérées dans « l’affaire » de labège

Dans « l’affaire » de Labège, une bonne nouvelle est tombée hier. Après une première libération en janvier dernier, deux nouvelles personnes ont été libérées hier (elles aussi sous contrôle judiciaire) ! Il reste une inculpée en taule, depuis bientôt trois mois.

Le soutien aux inculpé-e-s de Labège continue : à Poitiers, manifestation de solidarité le 18 février prochain, rassemblement devant le palais d’injustice à 14 heures. Un concert de soutien est envisagé pour le début du mois prochain, plus d’infos ultérieurement. Des tractages du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux continuent d’avoir lieu.

Liberté pour tou-te-s les engeôlé-e-s ! Arrêt immédiat des poursuites !

 

 

 

 

 

 

 

Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 9 février 2012

[Cherbourg] Stop Castor : 5 militant-e-s antinuk condamnés à un mois avec sursis

Un mois avec sursis pour des bloqueurs du train de déchets nucléaires

Cinq militants antinucléaires ont été condamnés mardi à Cherbourg à un mois de prison avec sursis après une manifestation visant à bloquer un train de déchets nucléaires allemands au départ de Valognes (Manche), qui avait donné lieu à des heurts entre manifestants et CRS.

Le tribunal correctionnel de Cherbourg a condamné à un mois de prison avec sursis et à la confiscation des « armes » saisies un SDF de 33 ans, un militant de 31 ans et un jeune homme de 19 ans se présentant comme un photographe professionnel, conformément aux réquisitions du procureur de la République Eric Bouillard.

Les deux premiers ont été arrêtés avant la manifestation, le 23 novembre, dans une voiture où se trouvaient deux hachettes. « Ce n’est pas une arme. C’est un outil indispensable à ma survie pour me chauffer et cuire des aliments, je ne me chauffe pas à l’électricité nucléaire », a déclaré le SDF de 33 ans au tribunal. 

Les deux hommes ont assuré que ces hachettes faisaient partie de leur matériel de camping pour le campement mis en place la veille près de Valognes et qui avait accueilli plusieurs centaines de militants.

« Vous vous débrouillerez autrement pour réchauffer tout le monde », a lancé la présidente du tribunal après avoir annoncé le jugement.

Le troisième prévenu poursuivi pour détention d’arme de 6e catégorie a été arrêté dans un autre véhicule contenant des gaz lacrymogènes et un cran d’arrêt. Du matériel qu’il a dit détenir pour assurer sa sécurité et celle de son matériel photo alors qu’il s’apprêtait à se rendre jusqu’à Gorleben, destination des déchets allemands outre-Rhin.

« Vous ne viendrez pas sur un rassemblement avec une arme. Un point c’est tout », a rétorqué le procureur ironisant sur le profil « de gentil campeur » affiché selon lui par les prévenus et rappelant qu’au cours de la manifestation des installations électriques avaient été détruites et des rails soulevés.

« Les auteurs des faits les plus graves n’ont pas été arrêtés », a plaidé l’avocat de la défense Jérôme Bouquet-Elkaïm estimant que les prévenus « ont payé pour les autres ».

Le jugement a été rendu dans la foulée de l’audience mardi pour ces trois prévenus.

Une Parisienne de 65 ans qui avait comparu le 31 janvier été condamné mardi à 300 euros d’amende pour le vol de canettes de sodas issues d’un fourgon qui avait été « intégralement brûlé » par des militants, et à un mois de prison avec sursis pour refus de prélèvement d’ADN, conformément aux réquisitions.

Un Belge de 23 ans, qui avait également comparu le 31 janvier a également été condamné à un mois avec sursis pour refus de prélèvement d’ADN mais il a été relaxé faute de preuve de présence sur la voie ferrée et détention d’un fumigène.

Enfin un Sarthoise de 50 ans poursuivie pour présence sur la voie ferrée a été relaxée faute de preuve. Le parquet avait requis 500 euros d’amende et un mois avec sursis à son encontre.

AFP, 7 février 2012

[Brésil] Expulsion de 7000 okupant-e-s par les flics, 4 morts dont un bébé

Pinheirinho, expulsion de la plus grande okupation d’Amérique Latine.

A Pinheirinho, Brésil, près de Sao Paulo, plus de 7 000 habitants en occupation ont été expulsés de leur terre par une action policière.

Selon les informations que nous avons obtenues, il paraitrait que plus de 4 personnes seraient mortes, dont un enfant de 3 ans. De nombreuses personnes de tout âge ont été blessées et agressées par la police. On reporte également que des femmes enceintes auraient perdu leur enfant après avoir été battues. Des gens de quartiers proches sont venus pour appuyer la résistance de Pinheirinho.

Le gouvernement Brésilien empêche la diffusion du cas dans les médias de communication, par peur d’une réponse internationale. Nous vous demandons la faveur de diffuser ces images et textes et de rester attentifs ! Merci !

Pinheirinho était plus qu’une simple occupation, aujourd’hui c’est un exemple pour le peuple qu’avec les luttes et les résistances il est possible d’affronter les puissants. Ce fut aussi un point de convergence de nombreuses luttes.

LA RESISTANCE A PINHEIRINHO – BRESIL.

Les plus de 7 000 habitants de l’occupation Pinheirinho, à Sao José dos Campos (Sao Paulo, Brésil) se trouvent en ce moment sous la menace imminente d’une action policière pour les expulser de leur terrain qu’ils occupent depuis près de 7 ans.

Alors qu’un accord pratiquement clos, impliquant le gouvernement fédéral et de l’Etat, pour la régularisation du terrain, et pour remettre définitivement le terrain aux habitants, un ordre judiciaire fut prononcé pour que la Police Militaire réalise la désoccupation du terrain.

Cette situation fut uniquement possible à cause d’une action criminelle de la mairie, qui reporte depuis des mois, l’émission d’un document qui pourrait avoir permis l’implémentation de l’accord fait entre le ministre des villes du gouvernement fédéral et la CDHU (Comission des Droits de l’Homme) du gouvernement de l’état Pauliste (Sao Paulo). Mais aussi par la décision téméraire, pour ne pas dire irresponsable de la juge de droit, Marcia Haria Mathey Loureiro, qui, bien que sans base légale, a ordonné la désoccupation. Il ne nous convient pas de spéculer sur les raisons pour lesquelles le maire Eduardo Cury, et la juge agissent comme ils le font. Mais il est juste de dire avec clarté, qu’ils préparent un bain de sang dans cette ville de la Valle Del Paraiba.

Les quelques 1500 familles qui habitent l’occupation de Pinheirinho ont dépensé toutes les ressources dont ils disposaient et qu’ils continuaient d’accumuler durant cette période pour construire leurs maisons et organiser leur vie. Ils ne vont pas laisser cela derrière eux, ils n’ont même pas où aller ! Ils vont résister, ils vont lutter pour défendre leur droit au logement que la constitution fédérale dit être  » le droit de tous » et « obligation de l’état ». L’état, cependant, est prêt à envoyer les troupes de la police militaire, justement pour les expulser de leurs maisons.

C’est la chronique d’une tragédie annoncée, dont le résultat sera compté en nombre de mort. Une fois de plus, nous sommes là pour voir comment le bras armé de l’état massacre les travailleurs et les pauvres pour défendre les intérêts des riches et puissants, (dans ce cas le méga-spéculateur Naji Nahas, propriétaire d’une entreprise en faillite qui dit être propriétaire du terrain en question).

POURQUOI VEULENT-ILS ECRASER PINHEIRINHO

La main (pas si invisible) de la spéculation immobilière est celle qui est derrière l’énorme campagne de xénophobie contre les travailleurs pauvres de l’occupation de Pinheirinho, à Sao José dos campos (SP). C’est aussi le lien avec deux autres évènements qui ont marqué Sao Paulo ces dernières semaines : le suspicieux incendie de la favela de Moinho (SP), et la tentative du gouvernement de Alckmin et du préfet Kassab de nettoyer la « cracolandia » (1) dans le Quartier de la Luz, Ville de Sao Paulo.

Dans le cas où se concrétiserait la désoccupation de Pinheirinho, se serait la plus grande opération réalisée depuis 1990 où la villa Socialista avait connu le même destin, avec 2 pour solde. L’irresponsabilité de la préfecture, le pouvoir judiciaire et la Police Militaire va produire une nouvelle tragédie de répercussion nationale, qui va toucher 3 000 familles. Comme beaucoup d’autres municipalités du pays, Sao José est sujet à d’intenses investissements immobiliers. L’année passée, le secteur a obtenu d’exorbitants bénéfices. Le nombre de nouvelles constructions est de 20% supérieur à celui de 2010, selon Aconvap (Association de Constructeur de la Valle de Paraiba)

Le lecteur est-il capable de deviner quelle est la région de la ville avec le plus grand nombre de nouvelles édifications immobilière ?? C’est justement la zone sud, où est localisée Pinheirinho qui compte 51 des 143 nouvelles constructions !

« La zone sud est très grande et avait beaucoup de vide urbain qui furent remplis par ces entreprises. La zone ouest s’est déjà convertie en un objet d’investissement et de logement des classes A et B » affirme le président de la ACONVAP

Evidemment, tout ce mouvement fut accompagné par d’innombrables projets de « revitalisation urbaine » par la gestion du préfet Eduardo Cury, du PSDB. Leurs plans criminels d’hygiénisme urbain dont l’objectif est d’expulser la population pauvre, loin des yeux de l’élite et de la classe moyenne. Le résultat fut l’énorme expansion de la périphérie de Sao José. Selon le journal O Vale, la périphérie de la ville a reçu près de 30 000 nouvelles maisons ces 5 dernières années.

Il y a beaucoup d’argent qui circule. La prévision de la ACONVAP est que le marché immobilier de Sao José spéculera plus de 5.4 milliards de real, jusqu’en 2014, soit près de 3 milliards de dollars, ce qui correspond à 25% du PIB de la ville.

Il ne faut bien sûr pas douter de l’intérêt des politiques locales, de la préfecture, des grands médias de communication et de la « justice » qui ont tant insister sur la récupération des possessions des biens du spéculateur international Naji Nahas, bien qu’il fut nécessaire d’écraser les pauvres travailleurs de Pinheirinho. Comme l’a dit la juge, Marcia Loureiro, irréductible dans sa décision d’expulser les résidents : « c’est un terrain d’une grande valeur ». La phrase fut prononcée face aux oreilles incrédules des représentants du mouvement, lors d’une réunion avec la juge.

Le capital immobilier, les politiques et la « justice » ont choisi leur camp en essayant de choisir qu’une partie de l’humanité ne mérite pas de vivre, et de ne pas avoir de lieu ou vivre.

(1) Cracolandia, Local à Sao Paulo où la jeunesse pauvre de la ville se réunit pour fumer du crack.

Dernières infos : Lors de la traduction, l’attaque policière contre Pinheirinho eut lieu, 3 bataillons de la police militaire a participé à cette désoccupation, soit 2000 effectifs, 2 hélicoptères, 220 véhicules, 100 chevaux, et 40 chiens. On parle d’une trentaine d’arrestations, de cinquantaine de blessées, et au moins 4 morts dont un enfant en bas âge.

Vidéos « Le massacre de Pinheirinho » (vost) : http://espoirchiapas.blogspot.com/2012/01/video-de-pinheirinho.html

Indymedia Paris-IDF, 7 février 2012

[Rennes] Okupation de pôle emploi dégagée à coups de matraques

occupation pole emploi 3 Rennes: suite

11h:

Une assemblé a lieu. Les revendications ont été énoncés publiquement en présence du directeur de l’agence, conseillés et usagers. Maintenant certain aident les usagers dans leurs démarches, d’autres vont à la rencontre des conseillers. Suite à un refus d’affichage libre lors de la première occupation , les panneaux sont réquisitionnés pour un affichage libre!

13H30:IMPORTANT!!!

Nous venons de décider le blocage total du pôle emploi situé derrière la cité judiciaire . Nous sommes une trentaine et demandons à ce que la direction régionale entende et accepte nos revendications ! Venez nous soutenir  contre la machine pôle emploi ! Des groupes affichent, d’autres mangent ou chantent. Ensemble nous ne lâcherons rien!

Dans la continuité des précédentes occupations, nous exigeons donc immédiatement :

 – Le blocage des radiations

– La prise de rendez-vous commune entre conseiller-e-s/chomeur-euse-s

– La titularisation des personnels précaires des agences de Rennes

– La transparence des chiffres : nature des prestations et budget alloué à la sous-traitance, « motifs » et nombre de radiations, nombre d’EMT, EMTPR, AFPR… (travail gratuit) proposés/imposés et quelles entreprises y ont recours.

14H50:

URGENT: nous avons été viré du pôle emploi a coup de matraque policiére! Nous tentons de rester devant le pôle emploi mais nous sommes encerclés ….

 15H17: On a quitté les lieux pas de possibilité de continuer l’action… Donc le message est clair: lorque les chomeurs s’adressent au pôle emploi, on leur répond à coup de matraque ! Quelle belle démocratie !

Coordination Bretagne, 7 février 2012

[Poitiers] Le rectorat réprime, contre-attaquons !

Le rectorat applique à la lettre le programme de l’Etat, consistant à saborder le service public d’éducation : suppressions massives de postes, nouveaux programmes à l’idéologie rétrograde, fichage des mômes dès le plus jeune âge, « éducation » vouée aux desiderata du patronat, mépris éhonté des personnels traités comme du bétail…

Sans doute lassé-e-s de manifs à répétition ne rencontrant que l’autisme du rectorat, en mars 2011, des parents d’élèves entreprirent une action collective pacifique contre la réduction de la dotation générale horaire, par un envoi massif de sms ; ils sont aujourd’hui poursuivis pour « harcèlement téléphonique » !

Le rectorat n’applique pas que scrupuleusement la mise en oeuvre du massacre éducatif : faisant la sourde oreille aux inquiétudes légitimes, il participe désormais ouvertement à la répression. Nous en prenons bonne note.

Voilà bien longtemps que nous dénonçons ces mascarades de dialogue entre rectorat et « délégations » syndicales, à l’issue de manifs sans lendemain, ou de « journées d’action » pathétiques, menant au découragement élèves, parents et enseignants en lutte. Face à la colère massive du monde de l’éducation, le Rectorat croit désormais avoir main libre pour réprimer. Il ne comprend que le rapport de force ? Grève reconductible, occupations et émancipation éducative sont la seule réponse et pour cela, il ne faudra pas compter sur la « représentation » syndicale, mais sur l’auto-organisation des élèves, parents et enseignants, syndiqué-e-s ou non.

Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 7 février 2012

Quand le rectorat porte plainte contre des parents

L’envoi en masse de SMS sur le standard du rectorat de Poitiers peut-il être associé à un délit ? Après le dépôt d’une plainte, la FCPE cherche à comprendre.

 

L’« affaire » était presque passée inaperçue. Isabelle Siroy, la porte-parole de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) avoue même que les parents n’avaient pas eu l’intention de l’ébruiter à l’époque. Retour sur les faits. En mars 2011, le conseil local de la FCPE décide d’une action pacifiste pour protester contre la baisse de la dotation horaire globale annoncée par le rectorat. Dans la foulée, un grand nombre de parents d’élèves et certains de leurs enfants envoient des SMS sur le serveur téléphonique du rectorat.

«  Une action collective traitée comme un acte délinquant  »

« Une protestation citoyenne » qui semble avoir encombré les lignes téléphoniques du rectorat jusqu’à saturation du standard. Arguant du fait « d’une incapacité temporaire d’assurer sa mission de service public » [NDLR : ce qui ne nous a pas été confirmé], le rectorat portait plainte « pour harcèlement téléphonique ». Isabelle Siroy rappelle : « A l’époque, le responsable du conseil local de la FCPE avait été entendu par la police dans le cadre d’une audition libre puis plus de nouvelles jusqu’au 11 janvier dernier, soit neuf mois plus tard ! Depuis lors, cinq personnes ont été une nouvelle fois auditionnées. Dont des lycéens ! » La porte-parole ne décolère pas. « Cette enquête est relancée par qui ? Est-ce vraiment un hasard, à l’heure où nous sommes à nouveau en période d’examen des nouvelles dotations ? » Il semble légitime de vouloir comprendre. Isabelle Siroy évoque même des menaces à l’encontre des utilisateurs de téléphone mobile. « On entend parler de rappel à la loi, passible d’être inscrit sur le casier judiciaire ou de lignes téléphoniques coupées. On ne comprend pas pourquoi d’une action collective, on en fait un délit. Elle est traitée comme un acte délinquant avec des convocations individuelles, notamment des mineurs, pour répondre à des questions dont les réponses sont notées sur des procès-verbaux. Nous avions épuisé toutes les voies de recours et de négociation. C’est comme si on allait interroger toutes les personnes qui participent à une manif. Cette action peut être taxée de teigneuse mais sans plus. »

> Nous avons tenté de contacter le parquet ainsi que le rectorat. Les deux instances nous ont répondu que l’instruction était en cours et qu’elles ne voulaient pas s’exprimer sur le sujet.

Nouvelle République, Marie-Laure Aveline, 7 février 2012